C’est une discrète annonce du 29 janvier 2020 du tribunal de commerce qui annonçait la liquidation de la société éditrice de l’hebdomadaire Minute, un avis de décès sans faire-part d’autant plus passé inaperçu que l’épidémie de coronavirus commençait ses ravages. Le journal qui n’était plus que l’ombre de l’ombre de lui-même a connu une période flamboyante que le quotidien Présent relate dans un hors-série indispensable à qui s’intéresse à l’histoire de la presse.
Minute, 58 ans et 2959 numéros
Le numéro 2960 ne sortira pas des rotatives et le journal n’atteindra pas les rives de la soixantaine. Pourtant huit attentats entre 1963 et 1987 ne l’avaient pas tué. Le journal de la grande époque (qui a vendu jusqu’à 250.000 exemplaires, essentiellement en kiosque) a été riche en enquêtes exclusives : scandales immobiliers sous Pompidou, investigations autour de la mort de Robert Boulin, révélations du STO en Allemagne de Georges Marchais, la francisque de François Mitterrand et sa fille cachée, liste non limitative.
Une pléiade de talents
Sur cette longue période, que de talents (parfois antagonistes) rassemblés : Jean-François Devay, Jean-Claude Valla, Jean Boizeau, Jean-Claude Goudeau, François Brigneau, Patrick Buisson, Philippe Héduy, Jean Mabire, Jean Montaldo, Pierre-Jean Vaillard, Jean Bourdier, ADG, Serge de Bekecht, Georges Bernier alias le professeur Choron au début de l’aventure et bien d’autres.
Sans compter les dessinateurs, souvent habitués de la XVIIème chambre qui juge les délits de presse avec des noms qui peuvent paraître surprenants : Konk, Miège, Bosc, Gébé, Cardon, Sempé, Serre, Pinatel, Aramis.
Le hors-série est vendu en kiosques et maisons de la presse (pour ceux qui restent ouverts) au prix de 5€, servi aux abonnés Premium de Présent, ou disponible par voie digitale ou envoi postal (5€+2€ pour ce dernier)