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Monopoly des médias, Bolloré a des sous dans sa poche

16 février 2021

Temps de lecture : 3 minutes
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Monopoly des médias, Bolloré a des sous dans sa poche

Temps de lecture : 3 minutes

Lagardère est en déconfiture, Bertelsmann vend M6 et RTL en France, Drahi hésite à vendre BFM ou à lui adjoindre une autre chaîne, Niel rachète la PQR à tout va. Le grand jeu politico médiatique en prévision de l’élection présidentielle de 2022 est lancé et Vincent Bolloré a quelques munitions dans sa cartouchière.

Le grand Monopoly

Quelle est la valeur d’un média ? Les prof­its qu’il dégage ? Son cash-flow ? Que nen­ni ! C’est sa valeur d’influence qui lui donne une valeur économique à faire val­oir en cas de vente ou d’achat. Si L’Express a été don­né pour un euro sym­bol­ique par Patrick Drahi à son asso­cié Alain Weil c’est parce que l’hebdomadaire per­dait à la fois des sommes respecta­bles et des lecteurs.

La valeur vénale pertes/profits d’Europe 1 est sans doute proche de zéro mais la radio garde ses fidèles et un pou­voir de pre­scrip­tion. M6 est à la fois prof­itable et regardée, une proie intéres­sante pour TF1, Canal+ ou BFM. Bernard Arnault a englouti des sommes phénomé­nales dans Le Parisien qui souf­fre encore et regroupe ses édi­tions ban­lieues dans un cahi­er cen­tral. Mais Le Parisien et son pen­dant nation­al Aujourd’hui en France sont des quo­ti­di­ens qui comptent en péri­ode électorale.

Bolloré, combien de divisions ?

Bol­loré est en train d’avaler les titres de Pris­ma Média après avoir cro­qués ceux de Lagardère. Il ne cache pas son intérêt pour Europe 1. Avec quel argent ? Un excel­lent arti­cle du Figaro du 14 févri­er 2021, signé Car­o­line Sal­lé et Enguerand Renault donne la réponse : Uni­ver­sal Music. Uni­ver­sal né de la fusion avec Sea­gram en 2000, rachète EMI (les Bea­t­les) en 2011 au milieu de la crise du disque. Les action­naires avaient bien vu le change­ment économique en cours, si les ventes de CD s’écroulent les rede­vances ver­sées par les tuyaux (Spo­ti­fy, Deez­er, Apple) s’envolent.

En 2013 Uni­ver­sal Music est éval­ué à 7,5 mil­liards d’euros. En 2020 le chi­nois Ten­cent en prend 20% pour 6 mil­liards d’euros. Les titres vont être mis sur le marché en for­mant une nou­velle société, si Viven­di en vend une par­tie il pour­rait récupér­er encore 6 mil­liards. Faisons l’addition, 6 mil­liards de Ten­cent + 6 mil­liards récupérés en bourse + 10 mil­liards de lignes de crédit = 22 mil­liards €, de quoi faire son marché. Une sit­u­a­tion exam­inée avec atten­tion par le cou­ple Bernard Arnault/Xavier Niel (beau papa et son gen­dre) et leur ami qui siège à l’Elysée. A suivre.

Voir aussi : Presse quotidienne régionale : l’offensive des oligarques