Sur la fin annoncée de Presstalis dans sa forme actuelle, voir nos articles précédents ici et là. Le Syndicat des éditeurs de presse (SAEP) qui regroupe certains éditeurs de magazines s’inquiète de la distribution de ses journaux en cas de défaillance de Presstalis. Il avait ainsi écrit à l’autre grand distributeur de presse les MLP qui viennent de lui répondre.
Le communiqué de la SAEP
« Suite à l’appel que nous avions lancé le 10 février dernier, la direction des MLP a pris le soin de nous répondre par courrier, en substance :
- La Direction des MLP ne souhaite pas organiser de réunion pour ne pas ajouter de confusion.
- Les MLP confirment être en mesure d’assurer la distribution des magazines en cas de défaut de Presstalis.
- Les MLP sont prêtes à accueillir les éditeurs de Presstalis sous réserve que « les relations contractuelles entre les éditeurs et leur société coopérative ou de distribution aient été légalement rompues. »
Soyons sans illusion sur la situation actuelle : la survie des éditeurs de magazines importe peu à l’ARCEP. La décision du gel des transferts le prouve : l’ARCEP tente de sauver la continuité de la distribution de la presse quotidienne au détriment des libertés économiques et de l’avenir des petits éditeurs.
Quelle que soit l’issue du dossier Presstalis, les quotidiens ont un objectif et un seul : contraindre les éditeurs de magazines à payer, encore et toujours plus pour combler le trou sans fond de Presstalis. Ces éditeurs de quotidiens comptent sur leurs mules de la Coopérative des Magazines pour cracher au bassinet 4 points de VMF (ventes au montant fort, note de la rédaction) supplémentaires, quitte à ce que leurs pauvres montures s’écroulent sous le poids de cette nouvelle taxe insoutenable.
Pour sortir de cette influence partisane des éditeurs de quotidiens désormais incompatibles avec l’intérêt général de notre filière, le SAEP appelle les éditeurs de magazines à se préparer à rompre leurs relations avec la CDM (Coopérative de distribution des magazines, note de la rédaction) avant la mise en redressement judiciaire de Presstalis.
Dès maintenant, comme le permet la nouvelle Loi Bichet, le SAEP appelle les éditeurs de magazines à se regrouper au sein d’une nouvelle coopérative qui négociera de manière libre et indépendante de nouveaux contrats avec toute entité en mesure d’assurer la distribution de leurs magazines de façon efficace, solvable et transparente ».
Prisonniers de Presstalis ?
Le communiqué en termes vigoureux et en caractères gras ajoute « Les éditeurs de magazines vont-ils continuer encore longtemps à accepter d’être les mules des éditeurs de quotidiens ? ». En clair l’ARCEP qui régule la distribution de la presse et est sous pression des quotidiens, empêche les éditeurs de magazines de quitter Presstalis, d’où la condition de MLP pour les accueillir sous réserve que « les relations contractuelles entre les éditeurs et leur société coopérative ou de distribution aient été légalement rompues. ». Comme on dit : A suivre.