Les séries télévisées font maintenant partie du paysage médiatique. Leur impact, les passions (appelées parfois valeurs) qu’elles véhiculent représentent une partie du message médiatique. Nous reprenons avec son accord un article de l’Etudiant libre. Certains sous-titres sont de notre rédaction.
Créé en 1997, Netflix compte aujourd’hui plus de 150 millions d’abonnés payant un compte sur le globe. Les propositions de films et de séries sont autant variées qu’elles vont du documentaire historique à la comédie romantique en passant par des shows d’humoristes. Pour 7.99€ par mois, vous aurez un accès illimité aux séries tendances dont les articles perlent les forums des 15–20 an . Mais décryptons justement ces programmes Netflix qui ont tout à envier au metteur en scène de « Games of Thrones » ou au scénariste d’Inception.
Les programmes
Tout d’abord nous trouvons les séries pour ados dans lesquelles le scénario est unique: l’histoire se déroule au lycée, elle se focalise sur un groupe d’amis. On a des histoires d’amour, de trahison, un couple star, un couple homosexuel, une peste. Je nomme ici « Elite » , « Riverdale » ou « Baby ». Les spectateurs s’identifient et s’attachent aux personnages. C’est le bas de gamme de Netflix. Le cerveau posé, on se détend et on ingurgite : la mixité, le comportement, les mœurs légères et libérales. L’idéologie progressiste est belle et bien omniprésente. Le traditionnaliste n’avait qu’à bien se tenir. Et le jeu d’acteur ne ferait pas rougir une tomate. Sexe, drogue et alcool sont aux cœurs des épisodes. « Sense 8 » est le combo gagnant. Ces films font évoluer la norme de ce qui est acceptable et accepté dans notre société. L’objectif est de dédramatiser et de normaliser ce qui était jadis choquant.
Des programmes idéologiques
La question d’une idéologie est indéniable quant à certains programmes. L’histoire d’un Jésus gai dévergondé a fait du bruit au Brésil. Il s’agit moins d’un chef d’œuvre cinématographique qu’une provocation aux conservateurs catholiques: à quand un Mahomet homosexuel ?
« Sex Education » et « 13 reasons why » sont des séries éducatives dans le sens où elles appellent au débat. Cependant je ne conseille à aucunes lycéennes dépressives de regarder la dernière. Certes elles peuvent apporter des échanges intéressants mais il faut viser un public averti et disposé (mature). Or Netflix est une plateforme de mise à disposition et ne permet pas un encadrement tel qu’il gèrerait les dérives des utilisateurs.
Toutefois il existe des séries qui ont nécessité l’écriture d’un scénario bien ficelé. Que ce soit « Suits » dans le milieu des affaires (avocats) ou « La Casa del Papel », la réalisation est suffisamment aboutie pour inciter le spectateur à suivre et réfléchir au dénouement pas si évident.
Pour ce qui est de programme plus politique comme « House of cards » ou « the designated survivor », l’écriture réaliste nous permet d’en apprendre un peu sur le pouvoir en Amérique.
À la manière d’un électrochoc contre les séries bas de gamme, on voit apparaitre de plus en plus de série vintage tels que « Peaky blinders » ou « Les demoiselles du téléphones » ou encore « Downton abbey ». Elles relayent les ambitions des femmes au début du XXème siècle ou encore l’aristocratie avant et après la guerre.
Netflix en France, le modèle sociétal américain
Au détour de mes exemples, vous pouvez observer que Netflix ne met pas en avant la production française. Les jeunes regardent donc des modèles sociétaux américains. Et notre ministre de la culture l’a tout autant déploré en novembre dernier. « Dix pour cent » est certes français mais ne représente malheureusement pas 10% des séries Netflix visionnées par les français. Notez aussi que « Plan coeur » est une comédie charmante et légère qui propose des plans dans divers quartiers de Paris notamment St Lazare.
Autant Netflix ne s’offre aucun concurrent sur le marché mondial, autant ces propositions des films sont variées. L’émergence d’un concurrent français est quasi inimaginable mais permettrait à nos productions d’être vues et de créer une audience certaine avant de se lancer sur le marché cinématographique mondial et d’être ainsi traduit et visionné à grande échelle. A nous de développer le patriotisme cinématographique !
Marie Durand
PS : il existe une ébauche de concurrent français à Netflix, le projet Salto. L’Ojim.