Sous Staline, on effaçait les opposants dans les photographies officielles. En France, en 2016 à l’AFP, on efface les huées à l’attention des gouvernants sur les reportages vidéos.
Alors que de nombreuses vidéos ont montré très clairement les sifflets et huées à l’encontre de Manuel Valls lors de sa visite à Nice, le 18 juillet, pour rendre hommage aux victimes de l’attentat, l’AFP s’est fendue d’un montage soviétique pour ne pas en faire état.
Dans sa vidéo, l’Agence France Presse ne montre que la minute de silence, respectée, lors du recueillement devant le monument aux morts, puis les applaudissements de la foule. Des applaudissements qui étaient destinés aux forces de l’ordre, et pas à Manuel Valls et Christian Estrosi.
Pourtant, comme les internautes ont pu le constater sur de nombreuses autres vidéos, la cérémonie a surtout été marquée par d’importantes huées à l’attention du Premier ministre et des officiels. Il s’agit d’une donnée ô combien importante à prendre en compte dans un travail journalistique sérieux : la population en a assez des hommages et des mots, elle désire aujourd’hui des actes et reproche au gouvernement son laxisme.
Pourquoi l’Agence France Presse a‑t-elle choisi de faire l’impasse de ces sifflets, à la fois symboliques et qui marquent un tournant dans la série d’attentats qui frappe la France depuis 2015 ? Chez les Russes de RT France par exemple, on a bien fait son travail de journaliste en montrant d’abord les sifflets, puis le recueillement.
Des informations complètent que n’auront pas eu les personnes ayant vu la vidéo de l’AFP, pourtant destinée à être reprise par tous les grands médias. Heureusement, aujourd’hui, les gens s’informent de manière indépendante et ce genre de manipulation discrète ne sert plus que de révélateur sur les pratiques des grandes institutions médiatiques.