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Nice-Matin : la tréso déjà en panne ?

3 avril 2015

Temps de lecture : 2 minutes
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Nice-Matin : la tréso déjà en panne ?

Temps de lecture : 2 minutes

Repris sous forme de Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) le 1er décembre 2014, le groupe Nice-Matin connaîtrait de soucis de trésorerie à peine quatre mois après sa cession mouvementée par le groupe Hersant médias. Explications.

Robert Namias, le prési­dent du direc­toire de Nice-Matin, a beau faire une habile com­mu­ni­ca­tion sur la (bonne) san­té retrou­vée de l’en­tre­prise, cer­tains faits ne trompent pas. En pre­mier lieu, sa demande mi-mars de mora­toire à l’Urssaf pour le paiement des charges salar­i­ales des trois pre­miers mois d’ex­er­ci­ce de la SCIC. A la clé, une bouf­fé d’oxygène de l’or­dre de deux mil­lions d’eu­ros pour la tré­sorerie du groupe. Reste que l’Urssaf, si elle accepte l’é­tale­ment, pour­rait deman­der en garantie le place­ment sous hypothèque du siège de Nice-Matin, éval­ué à 20 mil­lions d’eu­ros. Par le biais du dis­posi­tif ACCRE, Nice-Matin sera par ailleurs exonéré d’une par­tie des charges sociales en 2015 con­cer­nant les salariés qui ont investi leur 13e mois dans la SCIC. Le gain pour le groupe serait du même ordre, env­i­ron deux mil­lions d’eu­ros. Ce répit est tem­po­raire. La sit­u­a­tion finan­cière du groupe, déjà frag­ile, pour­rait s’ag­graver rapi­de­ment au vu des mau­vais résul­tats con­statés au pre­mier trimestre 2015.

Lorsqu’il a con­fié Nice-Matin à ses salariés, qui ont réus­si à réu­nir 14 mil­lions d’eu­ros sur leur offre, le tri­bunal de com­merce de Nice n’avait sans doute pas anticipé le décrochage. Sur ce cap­i­tal de départ, huit mil­lions ont servi à financer le plan de 159 départs ini­tié dès l’été 2014, et qua­tre mil­lions, prêtés par Bernard Tapie, devront lui être prochaine­ment rem­boursés. Bref, il ne resterait déjà plus que deux mil­lions d’eu­ros dans les caiss­es de Nice-Matin. Selon plusieurs sources, les recettes pub­lic­i­taires seraient en retard d’en­v­i­ron deux mil­lions d’eu­ros en jan­vi­er et févri­er par rap­port au bud­get prévi­sion­nel. Nice-Matin, qui a per­du plus de 5% de sa dif­fu­sion en 2014 (DSH OJD : 85 361 exem­plaires), ne peut guère espér­er un relai de ce côté-là.

C’est grâce à de nou­veaux vecteurs de crois­sance, numériques et événe­men­tiels notam­ment, que Nice-Matin compte se redress­er dès la fin 2015. Encore fau­dra-il que le groupe, qui ne dis­pose pas d’ac­tion­naire indus­triel mais peut s’ap­puy­er sur un pat­ri­moine immo­bili­er de l’or­dre de 50 mil­lions d’eu­ros, soit en mesure de financer ces investisse­ments extrême­ment lourds.

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