Le 28 octobre 2015, le groupe Bouygues a annoncé que le futur PDG de TF1 sera, à compter du 17 février 2016, Gilles Pélisson.
L’actuel, Nonce Paolini, a annoncé qu’il partirait discrètement : « pas de discours, pas de pot de départ, pas de télévision offerte pour mettre dans mon salon… Le 19 février au soir, mes cartons seront dans la voiture ». L’occasion de jeter un voile pudique sur une retraite chapeau qui ne passe pas inaperçue.
Selon le rapport officiel sur la rémunération des dirigeants de TF1, le dirigeant touchera en effet 304 320 € de « retraite additive » par an. De quoi acheter quelques télés pour mettre dans son salon. Ladite « retraite complémentaire annuelle » n’a pas été tricotée spécialement pour lui : elle est une spécificité du groupe, fixée à « 0,92% du salaire de référence (moyenne des trois meilleures années) par année d’ancienneté dans le régime (…) plafonnée à huit fois le plafond de la sécurité sociale », soit 304 320 € tout juste, et dont le « bénéfice n’est acquis qu’au bout de dix ans d’ancienneté dans le groupe Bouygues, sous réserve d’être présent dans le groupe au moment du départ ».
Pourtant, selon le même document, Nonce Paolini n’est pas à plaindre : 2 361 037 € de salaire en 2014 – dont 920 000 € de fixe, 1 380 000 € de variable, 5 037 € d’avantages en nature (une voiture de fonction, la présence « une partie du temps d’une assistante et d’un chauffeur-agent de sécurité ») et même 56 000 € de jetons de présence. Il touche en effet 18 500 € au titre de TF1 – la même somme est attribuée à chaque administrateur, 25 000 € pour Bouygues et 12 500 € au titre de Bouygues Telecom. Et si sa rémunération fixe, ses jetons et ses avantages en nature n’ont pas bougé depuis trois ans, la part variable de son salaire a triplé, passant de 460 000 à 1 380 000 €. Et il est « susceptible de recevoir des indemnités de départ », a conclu le conseil d’administration de TF1 le 18 février 2014, car il était administrateur et salarié, et bénéficie à ce titre de la convention collective des cadres du bâtiment de la région parisienne. « Le cas échéant, de telles indemnités de départ seraient refacturées à TF1 au prorata des années passées en tant que salarié ou mandataire social au sein de TF1 ».
Du reste, le conseil d’administration estime que les résultats ont été atteints par le patron : en 2014, « malgré la diffusion de la coupe du Monde dont les droits ont été achetés 130 millions d’€, le résultat du groupe est resté stable ». Par ailleurs, de début 2012 à fin 2014, la valeur boursière de l’entreprise a « augmenté de 68.7% contre 35.2% pour le CAC40 ». Et en intégrant le rendement reçu, « le taux de rentabilité de l’action TF1 s’est élevé [sur la période] à 103.1% ».
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