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Nouvel Obs : les raisons du choix Croissandeau

11 avril 2014

Temps de lecture : 3 minutes
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Nouvel Obs : les raisons du choix Croissandeau

Temps de lecture : 3 minutes

Matthieu Croissandeau a été élu jeudi 10 avril directeur de la rédaction du Nouvel Observateur. Il recueillera sans problème les suffrages d’au moins 50% des quelque 170 journalistes. Le choix du successeur de Laurent Joffrin et le consensus autour de sa candidature s’expliquent pour de multiples raisons.

En pre­mier lieu, l’in­téressé, jour­nal­iste au Nou­v­el Obser­va­teur de 1997 à 2011, était lui deman­deur car “plac­ardisé” au Parisien depuis juin 2013. Recruté comme rédac­teur en chef poli­tique par le quo­ti­di­en d’A­mau­ry, il avait été pro­mu patron du grand pôle “actu­al­ité-économie-poli­tique” mis sur pieds en juin 2012. Crois­sandeau a payé l’échec de cette nou­velle organ­i­sa­tion rédac­tion­nelle, qual­i­fiée d’u­sine à gaz” en interne. Un an plus tard, il a été rétro­gradé rédac­teur en chef édi­to­r­i­al, chargé égale­ment d’as­sur­er égale­ment les plateaux de télévi­sion et les émis­sions radio.

Sec­on­do, la can­di­da­ture de Matthieu Crois­sandeau fai­sait du sens du côté du futur nou­v­el action­naire du Nou­v­el obser­va­teur, Le Monde. Son père, Jean-Michel Crois­sandeau, a créé Le Monde de l’é­d­u­ca­tion en 1974, dont il a été le rédac­teur en chef de 1982 à 1989. Le jour­nal­iste, passé par la com­mu­ni­ca­tion du min­istère de l’Éducation nationale sous Lionel Jospin, a ter­miné sa car­rière en 2000 en tant que directeur com­mer­cial du Monde. Surtout, Matthieu Crois­sandeau, à 42 ans, incar­ne à la fois les valeurs de L’Obs (la gauche, le côté exclusif) et le renou­veau (il a tra­vail­lé ailleurs, au Parisien). Sa mis­sion lui a été claire­ment fixée par le prési­dent du direc­toire du Monde, Louis Drey­fus, quadragé­naire comme lui. Il s’ag­it de relancer (voire de réin­ven­ter) Le Nou­v­el Obser­va­teur, leader vieil­lis­sant et décli­nant des news­magazines français. Le jour­nal créé en 1950 par Jean Daniel et Claude Per­driel a vu sa dif­fu­sion reculer de 1,3% en 2013 (DSH OJD : 515 830 exem­plaires). L’Obs, après avoir été une “vache à lait” jusqu’en 2010, est désor­mais défici­taire. Il a per­du neuf mil­lions d’eu­ros l’an­née dernière (pour 90 mil­lions d’eu­ros de CA). Pour le remet­tre sur les rails, serait notam­ment évo­quée, le lance­ment d’une nou­velle for­mule au sec­ond semes­tre, après plusieurs lift­ings depuis deux ans. L’un des pre­miers chantiers du nou­veau directeur sera aus­si d’ac­célér­er les syn­er­gies entre le papi­er et le web. L’ou­ver­ture, avant la fin avril, de la clause de ces­sion, suite au rachat de L’Obs par Le Monde, devrait l’y aider avec le départ prévu des plus âgés des rédac­teurs encore en poste.

Ter­tio, Matthieu Crois­sandeau séduit les jour­nal­istes du Nou­v­el Obser­va­teur, dont il est issu. Il est entré en 1997 au ser­vice “Économie” avant de gravir peu à peu les éch­e­lons. Au moment de rejoin­dre Le Parisien en 2011, Crois­sandeau était rédac­teur en chef adjoint du ser­vice “Poli­tique” du news­magazine. Signe de cette “pop­u­lar­ité” la Société des rédac­teurs a entériné le 4 avril à l’u­na­nim­ité sa can­di­da­ture. Son assen­ti­ment, après l’an­nonce de son choix par l’ac­tion­naire, était néces­saire au vu de la charte du Nou­v­el Obser­va­teur. Jusqu’à présent, les jour­nal­istes du news­magazine n’ont jamais remis en cause les avis de la SDR qui les représente.

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