L’UFC-Que Choisir, association de consommateurs, vient de mettre à l’épreuve une émission – malheureusement – phare de la jeunesse : « C’Cauet » sur NRJ.
Et le bilan n’est guère reluisant – en même temps, à quoi s’attendait-on ? En effet, selon l’étude menée par l’association, la plupart des canulars téléphoniques de l’émission sont bidonnés et interprétés par des « acteurs ». « En fait, très souvent, tout le monde est de mèche, témoigne un auditeur. La standardiste m’appelle à l’avance et m’explique mon rôle : ma pseudo-copine, qui habite en réalité à 500 km et que je n’ai jamais vue, va téléphoner et me dire qu’elle a couché avec mon père. Je dois m’énerver, et puis, à un moment, je lui balance que, moi, j’ai couché avec sa sœur. Évidemment, on s’insulte, on s’énerve… »
À combien s’élève le pourcentage de sketches truqués ? Sandy, une autre habituée, nous éclaire : « J’en ai visionné une cinquantaine récemment sur YouTube. Je suis certaine qu’une trentaine au moins était bidonnée, parce que je reconnais les voix de faux auditeurs. Ce sont des intervenants habitués, comme moi. On forme une petite famille, à force… »
« Les bidonnages sont hyperfréquents. J’en fais depuis des années, et pas seulement pour Cauet », ajoute Ronald qui précise également que les participants, quand ils sont payés, « c’est 10 € par intervention ou bien un CD, pas plus ». En effet, Cauet n’est « pas le seul à scénariser les interventions “spontanées” de la libre antenne. La hantise, ce n’est pas l’auditeur qui dérape, mais l’absence d’auditeur, le blanc à l’antenne en direct », analyse un professionnel pour l’UFC-Que Choisir.
Contacté par l’association, NRJ s’est refusé à tout commentaire. Vadim Forest, directeur général adjoint de Be Aware, la société de production de l’émission, a néanmoins admis l’existence de « séquences scénarisées », mais « surtout au démarrage de l’émission », il y a 3 ans. « Non. Ça continue », assure Sandy.
Sur le compte Facebook de l’émission, Sébastien Cauet a répondu à l’UFC-Que Choisir. « Je savais qu’être à la tête d’une émission numéro un attirait des jalousies mais je ne les imaginais pas à ce point », commence-t-il tout d’abord. Concernant les auditeurs qui serait payés 10 euros, l’animateur vante l’explosion des parts de marché remportés par son émission avant de conclure : « croyez vous vraiment que j ai besoin de ça ? »
Et celui-ci de poursuivre : « Je ne fais pas une émission d’information mais de divertissement, aussi lorsqu’un auditeur, à quelques minutes du direct refuse “le râteau time” ou “le Marion test ton mec”, je me dois d’assurer la séquence préférant divertir avec un auditeur complice et non un comédien, qui suivra une ligne directrice et non un scénario, et qui sera garant de la ligne éditoriale de l’émission et du respect des règles du CSA… et toujours non rémunéré. »
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