Invitée du « Buzz Média Orange-Le Figaro », Agnès Saal, le nouveau PDG de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) a fait part de ses craintes de voir Google « numériser le patrimoine culturel français ».
« Je veux positionner l’INA en champion national du numérique et de l’audiovisuel », a‑t-elle expliqué. Un projet ambitieux. « Aujourd’hui, l’INA a des conventions historiques avec l’audiovisuel public et TF1, mais il faut élargir ce champ à d’autres acteurs du privé », a‑t-elle déclaré avant d’ajouter que l’INA devait « trouver de nouveaux partenaires, entreprises privées françaises et étrangères, qui nous confieraient leur patrimoine audiovisuel, via des accords commerciaux avec partage de recettes sur la diffusion et la commercialisation de ces archives ».
Nouveau projet en vue : « Nous voulons construire une plateforme pluridisciplinaire en rassemblant des fonds relevant d’institutions culturelles publiques, de collectivités territoriales ou d’acteurs privés français et étrangers. L’idée est de prendre en charge des contenus audiovisuels qui existent déjà, d’assurer leur préservation et de faire en sorte qu’ils puissent vivre en étant accessibles au plus grand nombre. »
Pour Mme Saal, « l’INA n’est pas le conservatoire d’une mémoire morte » mais, surtout, l’INA « ne peut pas laisser à Google le soin de démarcher ces acteurs de la culture pour leur proposer de numériser gratuitement les fonds, comme il l’a déjà fait avec la Bibliothèque de Lyon et la Bnf ».
Pour l’assister dans cette mission de contrer Google en matière de numérisation, le PDG de l’INA attend un mandat politique, « ce qui sera fait, je l’espère, dans le contrat d’objectifs et de moyens que nous négocions avec l’État ».