L’Ojim ne va pas s’étendre sur les « révélations » de l’ouvrage de Madame Trierweiler. Le titre pourrait être celui d’une télé-réalité ou d’une émission de radio.
Remarquons simplement qu’au-delà de la dévalorisation d’un homme déjà durement éprouvé par la dure réalité des faits, c’est la fonction présidentielle qui se trouve dévaluée.
Sur le plan des médias cette sordide petite affaire souligne une fois de plus les relations incestueuses entre journalisme et politique. Personne ne se choquera qu’un homme politique ait des maîtresses (les exemples sont multiples et viennent de haut) mais il est étrange qu’un Président installe sa dulcinée à l’Élysée et que celle-ci ne se mette pas en retrait de son métier de journaliste dans un grand hebdomadaire illustré.
Car au fond, « Merci pour le moment » est un reportage. Madame Trierweiler est un journaliste infiltré ou accueilli (les américains disent « Embedded ») dans la zone de combat politique. Cette incrustation n’est possible qu’à la condition que des relations « spéciales » se nouent entre l’accueilli(e) et l’accueillant.
Et c’est là que le bât blesse. Du voussoiement au tutoiement, du Monsieur ou Madame au François ou au Nicolas, de la poignée de mains à la bise, du restaurant à l’oreiller, les relations entre politiques et journalistes se dévoient. Dans cette dérive tous les degrés existent, du simple SMS « off » aux confidences les plus intimes.
Si l’Ojim devait résumer en une phrase ce que devraient être les relations entre journalistes et politiques, ce pourrait être « éloge de la distance ».
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