« C’est vrai qu’il y a quelque chose qui frappe quand on arrive dans cette ville. (…) Quelque chose d’animal, qui reléguerait celui qui ne peut pas, ou ne veut pas, en passer par la force. »
C’est le constat que fait, un peu désabusé, Olivier Bertrand, correspondant de Libération, dans la cité phocéenne. Dans un billet publié sur son blog, il raconte le « coup de fil ahurissant […], d’un journaliste de La Provence », qui « n’avait pas aimé un papier publié dans Libé ». Si l’on en croit Olivier Bertrand, le journaliste marseillais lui aurait déclaré « t’es une fiote et tu travailles dans un journal de merde », et également : « que tu sois un mauvais journaliste, ça me touche profondément parce que je suis journaliste aussi ». Des propos effectivement plutôt secs, et surtout plutôt inhabituels entre confrères…
Et le journaliste de Libé de conclure son propos par cette question : « quand un nombre croissant de très jeunes gens se tuent pour un trafic, un regard, un mot qui égratigne l’orgueil, est-ce que chacun ne devient pas un peu plus responsable de sa propre violence, de sa participation aux rapports agressifs entretenus dans cette ville ? »
Psychanalyse de groupe ? Règlement de compte entre confrères ? Ou découverte, brutale, de la réalité ?
Source : Chroniques de Mars — crédit photo : vandicla via Flickr (cc)