Le vendredi 28 juin 2024, Cyril Hanouna a réalisé, « ému » comme le partage la chaîne, son dernier 16–18 heures sur la radio Europe 1, où il menait depuis deux semaines une émission spéciale « sur l’actualité politique », « entouré de ses chroniqueurs » avant les élections législatives. « Ça a été une émission totalement improvisée » avait-t-il déclaré lors de la dernière édition. Attaquée de toutes parts, cette série décrite par France Inter comme « le bras d’honneur d’Hanouna à l’Arcom » fait beaucoup parler.
L’Humanité voit « un porteur de haine »
En particulier, ce sont les médias progressistes qui se font extrêmement critiques. Pour L’Humanité, Cyril Hanouna « revient sur Europe 1 » en tant que « nouvelle voix du RN ». Le journal qui présente comme raison de son existence la lutte contre les « attaques incessantes des racistes et des porteurs de haine » dans un « débat public toujours plus nauséabond », estime que l’émission n’est qu’une « tribune à l’extrême droite » car On marche sur la tête « a reçu la visite d’Éric Ciotti » dans un article dédié au lancement du programme.
Les Jours préfèrent la surdité (et sans doute aussi la cécité)
De son côté, Les Jours qui se présente comme un média libre et indépendant, alors qu’il n’est que le fond de cuve des laissés pour compte de Libé, estime qu’Hanouna mène « la grande bardellisation d’Europe 1 ». Le journal considère même qu’Europe 1 en général est devenue « une radio de propagande » et que « oui, il vaut mieux être sourd que d’écouter ça ». Ainsi, les nombreuses attaques envers Cyril Hanouna et son émission dénoncée comme pro-Bardella s’inscrivent dans le mouvement plus large des agences de presse visant à s’opposer fermement et ouvertement au Rassemblement National au cœur des élections législatives comme avait alerté l’OJIM dans un article spécifique.
Libération et les 50 nuances de droite
Libération, pour sa part, évoque plus subtilement mais avec autant de ferveur une émission « aux 50 nuances de droite ». « Pour la première, pas besoin de faire dans la finesse : invitons donc l’ancien collègue Éric Zemmour. On reste entre copains. » ironise le journal. Sans nuance, Libération résume le programme à des « arguments de diabolisation » « anti-gauche » comme « Philippe Poutou, subitement devenu l’Antéchrist du paysage politique français » et à l’apologie de la « vérité » « des visions de Zemmour ». Plus généralement, nombreux sont les journaux, à commencer par Libération qui font le procès de Vincent Bolloré et de son groupe qui s’étend de Canal+ à Hachette en passant bien sûr par CNews et Europe 1, détaillé dans cette infographie de l’Observatoire du Journalisme. Dans un autre article, Libération présente les médias du groupe Bolloré comme la « plateforme de l’union des droites ». Dans L’Humanité, Vincent Bolloré qui « a su placer ses pions » est caricaturé en personnage de la « droite d’inspiration maurassienne, acquise à un catholicisme traditionnel et à une vision de la France comme un pays menacé par la présence en son sein d’étrangers inassimilables ». Pour Les Jours, Cyril Hanouna mène une « entreprise de conquête des urnes par l’extrême droite » pour le compte de « l’empire Bolloré : les ondes incarnées du RN ». Mais il ne serait pas le seul : « tous les médias du groupe sont en croisade pour l’extrême droite. »
L’ARCOM en renfort de la presse progressiste
En définitive, la presse progressiste française produit des articles on ne peut plus à charge, critiquant par la même occasion CNews, Touche Pas À Mon Poste, On marche sur la tête, Europe 1, Cyril Hanouna, les partis de droite, le groupe Bolloré et Vincent Bolloré. Institutionnellement, l’Arcom a déjà « rappelé […] à Europe 1 ses obligations en matière de “pluralisme” et d’ “honnêteté” vis-à-vis de “l’actualité électorale”, deux jours après le lancement d’une émission confiée à l’animateur controversé Cyril Hanouna », à savoir On marche sur la tête révèle Midi Libre. Néanmoins, Europe 1 se veut rassurante et être « dans les clous vis-à-vis des règles sur le pluralisme » selon les propos rapportés par Le Monde.
Voir aussi : Cyril Hanouna, portrait