Première diffusion le 9 juin 2023
Fondée en 1979 par le milliardaire américano-hongrois George Soros (né György Schwartz), l’Open Society, présentée comme un projet « philanthropique » sensé promouvoir la gouvernance démocratique, les droits de l’homme et des réformes économiques « progressistes », est considérée par ses nombreux détracteurs comme l’une des principales armes de « soft power » des intérêts américains, visant à araser les souverainetés et les particularismes nationaux et locaux pour le plus grand profit de l’oligarchie financière globalisée.
L’Open Society, une pieuvre à visée mondiale
Agissant partout sur la planète (voir notamment : George Soros et l’Open Society en Roumanie. Première partie), la fondation est une véritable pieuvre politico-économique qui finance une myriade d’associations et de médias au service de son projet libéral et mondialiste (voir : La galaxie médiatique de Soros passée au crible). L’un de ses objectifs du moment semble être le Liban, pays plongé dans une grave crise institutionnelle et économique dont la population peine à entrevoir l’issue.
Au Liban aussi
C’est en tout cas ce qui ressort d’un article de Natacha Torbey, publié mi-mai sur la plateforme médiatique francophone Ici Beyrouth et relayé par Sophie Akl-Chedid sur le site du Nouveau Présent, qui décrypte l’influence acquise depuis 2019 par la fondation de George Soros au Liban. Profitant de la déficience des pouvoir publics, l’organisme mondialiste a en effet largement investi dans de nombreuses associations locales afin de noyauter la société civile en offrant aux populations des services n’étant plus assurés par les institutions étatiques.
Ghassan Salamé (père de Léa Salamé), premier relais local de l’OS
S’appuyant notamment sur Ghassan Salamé (père de Léa Salamé), ancien ministre libanais de la culture, et ses réseaux, la fondation de George Soros a non seulement mis en place un important maillage de la société libanaise mais elle s’est également largement introduite dans les divers mouvements de contestations. Elle y a notamment habilement placé un certain nombre d’intellectuels, d’universitaires et d’experts susceptibles de les orienter dans une direction favorable à ses intérêts. Certains commentateurs vont même jusqu’à parler d’une véritable « OPA » du milliardaire sur le mouvement contestataire. La stratégie est simple et redoutablement efficace : on crée des relais « associatifs » à un mécontentement populaire privé de structures politiques, on finance des médias sensés en être les « porte-voix » et on finit par le cornaquer et le diriger dans le sens de sa stratégie.
Ainsi, toujours selon Natacha Torbey, lors du soulèvement général du 17 octobre 2019, George Soros a considérablement augmenté le financement d’ONG sur le territoire libanais, une très forte somme de 3 618 000 dollars étant versée en quelques semaines.
Des médias à la justice en passant par la culture
Les sommes investies par la fondation sont réparties entre les médias (9%), la justice (5%), les associations de défense des droits de l’Homme (7%), la culture et l’art (7%), l’enseignement supérieur (5%), l’économie (17%), l’égalité et la lutte contre toute forme de discrimination (17%), la santé (10%), l’enfance et le droit à l’éducation (8%).
Parmi les bénéficiaires, on peut citer : Legal Agenda, le Fonds arabe pour les arts et la culture (AFAC), l’Association libanaise pour des élections démocratiques (LADE), le média Daraj, l’Université américaine de Beyrouth (AUB), l’association Helem (rêve) pour le droit des homosexuels au Liban, les associations CARE (Cooperative for Assistance and Relief Everywhere) et Basmeh & Zeitooneh pour les droits des réfugiés, les médias The Public Source et Megaphone…
Une ingérence de plus en plus conséquente et de plus en plus visible qui commence à sérieusement inquiéter divers responsables politiques du pays du Cèdre, de toutes tendances, qui voient poindre la possibilité d’une « révolution de couleur » (également appelée « contre-révolution préventive »), grande spécialité de la maison Soros et de ses épigones.