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L’ombre de Soros s’étend sur le Liban

29 juillet 2023

Temps de lecture : 4 minutes
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L’ombre de Soros s’étend sur le Liban

Temps de lecture : 4 minutes

Pre­mière dif­fu­sion le 9 juin 2023

Fondée en 1979 par le milliardaire américano-hongrois George Soros (né György Schwartz), l’Open Society, présentée comme un projet « philanthropique » sensé promouvoir la gouvernance démocratique, les droits de l’homme et des réformes économiques « progressistes », est considérée par ses nombreux détracteurs comme l’une des principales armes de « soft power » des intérêts américains, visant à araser les souverainetés et les particularismes nationaux et locaux pour le plus grand profit de l’oligarchie financière globalisée.

L’Open Society, une pieuvre à visée mondiale

Agis­sant partout sur la planète (voir notam­ment : George Soros et l’Open Soci­ety en Roumanie. Pre­mière par­tie), la fon­da­tion est une véri­ta­ble pieu­vre politi­co-économique qui finance une myr­i­ade d’associations et de médias au ser­vice de son pro­jet libéral et mon­di­al­iste (voir : La galax­ie médi­a­tique de Soros passée au crible). L’un de ses objec­tifs du moment sem­ble être le Liban, pays plongé dans une grave crise insti­tu­tion­nelle et économique dont la pop­u­la­tion peine à entrevoir l’issue. 

Au Liban aussi

C’est en tout cas ce qui ressort d’un arti­cle de Nat­acha Tor­bey, pub­lié mi-mai sur la plate­forme médi­a­tique fran­coph­o­ne Ici Bey­routh et relayé par Sophie Akl-Che­did sur le site du Nou­veau Présent, qui décrypte l’influence acquise depuis 2019 par la fon­da­tion de George Soros au Liban. Prof­i­tant de la défi­cience des pou­voir publics, l’organisme mon­di­al­iste a en effet large­ment investi dans de nom­breuses asso­ci­a­tions locales afin de noy­auter la société civile en offrant aux pop­u­la­tions des ser­vices n’étant plus assurés par les insti­tu­tions étatiques.

Ghassan Salamé (père de Léa Salamé), premier relais local de l’OS

S’appuyant notam­ment sur Ghas­san Salamé (père de Léa Salamé), ancien min­istre libanais de la cul­ture, et ses réseaux, la fon­da­tion de George Soros a non seule­ment mis en place un impor­tant mail­lage de la société libanaise mais elle s’est égale­ment large­ment intro­duite dans les divers mou­ve­ments de con­tes­ta­tions. Elle y a notam­ment habile­ment placé un cer­tain nom­bre d’intellectuels, d’universitaires et d’experts sus­cep­ti­bles de les ori­en­ter dans une direc­tion favor­able à ses intérêts. Cer­tains com­men­ta­teurs vont même jusqu’à par­ler d’une véri­ta­ble « OPA » du mil­liar­daire sur le mou­ve­ment con­tes­tataire. La stratégie est sim­ple et red­outable­ment effi­cace : on crée des relais « asso­ci­at­ifs » à un mécon­tente­ment pop­u­laire privé de struc­tures poli­tiques, on finance des médias sen­sés en être les « porte-voix » et on finit par le cor­na­quer et le diriger dans le sens de sa stratégie.

Ain­si, tou­jours selon Nat­acha Tor­bey, lors du soulève­ment général du 17 octo­bre 2019, George Soros a con­sid­érable­ment aug­men­té le finance­ment d’ONG sur le ter­ri­toire libanais, une très forte somme de 3 618 000 dol­lars étant ver­sée en quelques semaines.

Des médias à la justice en passant par la culture

Les sommes investies par la fon­da­tion sont répar­ties entre les médias (9%), la jus­tice (5%), les asso­ci­a­tions de défense des droits de l’Homme (7%), la cul­ture et l’art (7%), l’enseignement supérieur (5%), l’économie (17%), l’égalité et la lutte con­tre toute forme de dis­crim­i­na­tion (17%), la san­té (10%), l’enfance et le droit à l’éducation (8%).

Par­mi les béné­fi­ci­aires, on peut citer : Legal Agen­da, le Fonds arabe pour les arts et la cul­ture (AFAC), l’Association libanaise pour des élec­tions démoc­ra­tiques (LADE), le média Daraj, l’Université améri­caine de Bey­routh (AUB), l’association Helem (rêve) pour le droit des homo­sex­uels au Liban, les asso­ci­a­tions CARE (Coop­er­a­tive for Assis­tance and Relief Every­where) et Bas­meh & Zeitooneh pour les droits des réfugiés, les médias The Pub­lic Source et Mega­phone

Une ingérence de plus en plus con­séquente et de plus en plus vis­i­ble qui com­mence à sérieuse­ment inquiéter divers respon­s­ables poli­tiques du pays du Cèdre, de toutes ten­dances, qui voient poindre la pos­si­bil­ité d’une « révo­lu­tion de couleur » (égale­ment appelée « con­tre-révo­lu­tion préven­tive »), grande spé­cial­ité de la mai­son Soros et de ses épigones.

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