Oskar Freysinger, ancien conseiller d’État (équivalent de ministre en France) du canton du Valais en Suisse, a toujours présenté une personnalité originale. Écrivain, poète, chanteur, il est plus un intellectuel et un artiste qu’un homme politique classique. Après avoir été battu lors des dernières élections valaisannes, il est sorti de sa réserve pour un débat sur les médias suisses.
Organisé début octobre 2017 par l’association Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN), le débat sur « l’indépendance des médias » opposait Freysinger à Alain Jeannet ancien rédacteur en chef de L’Hebdo (magazine suisse romand disparu). Verbatim.
Si Alain Jeannet recommande de ne pas mettre « tous les médias dans le même panier » et insiste sur les difficultés économiques du secteur dues essentiellement à l’avènement d’une information abondante et gratuite sur internet, Oskar Feysinger met l’accent sur l’absence de pluralité des médias suisses. Sans réduire la question à une simple opposition gauche-droite, « les journalistes suisses ne sont pas tous de gauche », il met en cause le conformisme d’un grand nombre d’entre eux :
« Le journaliste est sans frontières, antiraciste, pro-européen (pro Union Européenne, note de la rédaction), féministe, écologiste, pro-LGBT, en faveur de sexualités qui se déclinent aux couleurs de l’arc en ciel ».
Et de compléter le tableau :
« Il est porteur d’une très forte morale, il vit dans un monde binaire, il travaille pour le bien, mais pas pour le vrai. »
Une définition sans doute un peu réductrice mais qui semble souvent s’appliquer en Suisse. Nous avions publié en 2016 un excellent article de notre confrère Antipresse sur le sujet. Et en France ? Un reportage à charge réalisé en 2014 par Canal+ sur Oskar Freysinger pourrait servir de témoin. Un reportage tronqué et qui constitue un joli exemple pour illustrer la disparition de la vérité au bénéfice d’un empire du “Bien moralisateur”.
Crédit photo : Weltbild Verlag GmbH via Flickr (cc)