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Où va Nice-Matin ?

17 novembre 2015

Temps de lecture : 3 minutes
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Où va Nice-Matin ?

Temps de lecture : 3 minutes

Avec un ancien ouvrier cégétiste comme capitaine, l’avenir du navire Nice-Matin provoque de nombreuses inquiétudes en interne mais aussi à l’extérieur du groupe.

Selon plusieurs sources, le cli­mat serait de plus en plus lourd au sein du groupe Nice-Matin. Dernier exem­ple en date : le lance­ment d’une cel­lule tournée vers le « jour­nal­isme de solu­tion », ou « jour­nal­isme d’im­pact », financé en par­tie par le Fonds pour l’in­no­va­tion numérique de la presse (FINP-Google). Alors qu’au­cune étude sérieuse n’a été menée con­cer­nant l’in­térêt sup­posé du lec­torat vis-à-vis de ce type de con­tenu, les rédac­tions de Nice-Matin et de Var-Matin ont de leur côté le plus grand mal à assur­er leur mis­sion de base : assur­er une infor­ma­tion de prox­im­ité de qual­ité. En cause, un plan de départ de 200 per­son­nes env­i­ron en 2015, suite à la reprise de Nice-Matin en décem­bre 2014 sous forme de Société coopéra­tive d’in­térêt col­lec­tif. (SCIC). Des rédac­tions comme celle de Cannes ont été vidées de près de la moitié de leurs effectifs.

Cette hémor­ragie, ren­due néces­saire pour rétablir les comptes de Nice-Matin, con­tribue égale­ment à la désor­gan­i­sa­tion d’autres secteurs clés de l’en­tre­prise. La baisse de la pub­lic­ité, qui a plongé de près de 10% en 2015, serait due en par­tie à une sit­u­a­tion plus ou moins chao­tique à la régie. La phy­s­ionomie du nou­veau PDG, Jean-Marc Pas­tori­no, provo­querait égale­ment un décalage avec les annon­ceurs, mais aus­si les lecteurs. Dans une région forte­ment mar­quée à droite (70% des voix env­i­ron), la présence de cet ancien ouvri­er du Livre CGT à la tête du quo­ti­di­en région­al serait jugée incom­préhen­si­ble par les acteurs locaux.

His­torique­ment puis­sante à Nice-Matin, que ce soit sous l’ère de la famille Bavas­tro, des groupes Hachette et Her­sant, la CGT est y devenu omni-présente. La gou­ver­nance, sous forme coopéra­tive, encour­agerait l’omer­ta en interne. Toute cri­tique serait dif­fi­cile voire impos­si­ble vis-à-vis des “patrons” salariés. Longtemps con­tre-pou­voir vis-à-vis de la CGT, le SNJ serait lui même pris à son pro­pre piège de ges­tion coopéra­tive, qu’il a large­ment con­stru­ire à Nice-Matin il y a tout juste un an. Si les comptes devraient pass­er dans le vert en 2015, grâce aux économies, l’avenir de Nice-Matin sem­ble donc incer­tain. Le groupe étalera en décem­bre le 13e mois de ses salariés et vit tou­jours sous mora­toire de l’URSSAF. Faute de fonds pro­pres et de con­fi­ance des ban­ques, il est dans l’in­ca­pac­ité de men­er un plan stratégique ambitieux, notam­ment pour assur­er sa néces­saire muta­tion numérique.

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