Malgré deux années de pertes consécutives, Ouest-France espère être bénéficiaire en 2014.
Le premier quotidien français, qui fêtait la semaine dernière ses 70 ans, n’est pas au beau fixe. En 2012, il affichait un bilan déficitaire pour la première fois de son histoire (5 millions de pertes). Un scénario qui s’est répété l’année suivante, avec 4,8 millions d’euros de pertes.
Son chiffre d’affaire recule également de 2%, à 327 millions d’euros, tout comme ses ventes qui ont enregistré une baisse de 2,16 % en 2013. Pourtant, le quotidien qui couvre 12 départements de ses 53 éditions reste le premier journal français, loin devant Le Figaro et Le Monde. Une stabilité due à « la bonne tenue du portage », qui représente plus de 60 % des ventes.
Du côté des recettes publicitaires, on est également dans le rouge. Celles-ci ont reculé de 7 % en 2013, à 108 millions d’euros, et poursuivent leur chute en 2014 (-9 % par rapport à juin 2013). « La publicité commerciale et les annonces légales sont en baisse, mais la chute la plus forte concerne les petites annonces », a souligné Jean-Paul Boucher, directeur général délégué du titre.
Pour sortir de cette mauvaise spirale, Ouest-France mise sur la hausse de son prix. En mars dernier, celui-ci avait augmenté de 10 centimes pour se porter à 0,95 euros. Aussi, la direction se penche sur les coûts de fabrication. Dernièrement, 35 millions d’euros ont été investis dans l’achat de deux nouvelles rotatives qui portent les capacités d’impression à 90 000 exemplaires (contre 60 000 actuellement). La première devrait être utilisée dès l’automne, la seconde en 2015–2016, et le quotidien prévoit un retour sur investissement dans moins de cinq ans.
Concernant les charges salariales, celles-ci ont été réduites par deux plans sociaux : 158 postes supprimés en 2012, et 66 départs volontaires enregistrés pour l’instant pour ce qui est du second plan.
Enfin, la carte du numérique est importante pour la direction. Actuellement, le nombre d’abonnés en ligne est seulement de 22 000. Ouest-France prépare une édition du soir sur tablette pour en attirer davantage.
Crédit photo : operabis via Flickr (cc)
Pour Jean-Paul Boucher, le groupe devrait dégager « un bénéfice de l’ordre de 9 millions d’euros en 2014 » grâce à toutes ces mesures.