Presse régionale. La fusion des Basse et Haute Normandie en une seule région à partir de janvier provoque la fin du statu quo entre Caen et Rouen.
Depuis le 30 novembre, le quotidien indépendant Paris Normandie est présent dans le Calvados au travers d’une dixième édition baptisée France Normandie. Cette dernière comprend deux pages locales sur le département, plus spécifiquement ciblées sur l’actualité de Caen et de sa périphérie. Cette incursion en Basse Normandie pour le titre implanté uniquement dans les départements de la Seine maritime et de l’Eure depuis sa création, intervient dans un contexte de guerre larvée avec le puissant voisin Ouest-France. Le géant breton, qui publie plusieurs éditions dans la Manche, l’Orne et le Calvados, dégainera le 2 décembre trois nouvelles éditions dans le fief de Paris Normandie. Elles seront présentes à Rouen, Evreux et Le Havre. Le groupe de François-Régis Hutin (photo) est resté discret sur ses visées expansionnistes mais compte bien ne pas rater le rendez-vous de la future grande région normande pour accroître ses recettes.
Si le petit Paris Normandie coupe donc in extremis l’herbe sous le pied d’Ouest-France, l’arrivée de son puissant voisin risque pourtant de ne pas arranger ses affaires. Les quelques centaines d’exemplaires que vendront les trois nouvelles éditions d’Ouest-France seront en effet probablement à soustraire de la diffusion de Paris Normandie. Avec 41 000 exemplaires en 2014, cette dernière a encore baissé de plus de 6% l’année dernière. Repris en 2012 par Xavier Ellie et Denis Huertas, deux anciens dirigeants de l’empire Hersant, le journal est toujours sur la corde raide. Le titre, qui a fait partir un quart du personnel à l’époque, a été tout juste à l’équilibre en 2014 et les comptes ne seront pas a priori meilleurs cette année.
Ouest-France a beau être détenu à 99% par L’Association pour le soutien des principes de la démocratie humaniste et défendre les couleurs de la démocratie chrétienne, la perspective de mettre encore un peu plus en difficulté son concurrent ne semble guère émouvoir son président, François-Régis Hutin.
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