Décidément, il ne fait pas bon d’afficher des encarts publicitaires de la Manif pour tous dans les colonnes des journaux.
Après Pierre Bergé poussant un coup de gueule après une publicité dans Le Monde, c’est au tour des syndicats de Ouest-France de s’indigner suite à la publication d’un appel à la mobilisation pour la Manif pour tous du dimanche 2 février, publié mercredi et vendredi dans les éditions pour la Mayenne et le Calvados. L’encart publicitaire appelait le lecteur à la mobilisation « pour la défense de l’intérêt supérieur de l’enfant et de la famille » ainsi que « contre la PMA et GPA pour tous » et « la théorie du genre à l’école ».
« Au fil des ans, ce qui était inconcevable à Ouest-France, comme accepter des publicités émanant de partis politiques ou susceptibles de heurter la conscience de nos lecteurs, est donc devenu possible! », écrivent la CGT, la CFDT et le SNJ dans un communiqué. À l’AFP, Max Fougery, délégué syndical SNJ s’interroge : « Au nom d’une situation économique qui est actuellement alarmante, du moins préoccupante, faut-il franchir certaines limites? Unanimement, nous disons non! » Et de poursuivre en estimant que cela « remet en cause des principes comme par exemple l’engagement de ne pas heurter les convictions des lecteurs ».
Dans son côté, dans un communiqué lu à l’AFP, la direction du journal s’est dite « indignée » par ces accusations. « La direction rappelle qu’elle a toujours publié les appels à toutes les manifestations de droite, de gauche ou du centre qui lui ont été envoyés dans la mesure où ceux-ci étaient conformes à nos règles démocratiques, républicaines et aussi à la déontologie du journal », écrit-elle à l’attention des syndicats. Et de conclure : « Quant à la publicité politique, la direction rappelle qu’elle s’est abstenue de publier quelque publicité que ce soit de quelque parti que ce soit tant que la question du financement de ces partis n’était pas clarifiée. »
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Crédit photo : operabis via Flickr (cc)