N’en déplaise aux esprits simples il n’existe pas de « grand complot mondial » avec une salle obscure ornée de flambeaux, où de petits hommes gris (vous pouvez changer la couleur selon vos goûts) se réunissent à 7, 10 ou 12 pour décider du sort du monde.
Mais il existe bien des cercles d’influence dont une partie au moins des activités sont publiques et les autres privées, dans des proportions variables. Un de nos lecteurs (que nous remercions) s’est livré à une compilation des membres de certains d’entre eux. Il obtient un tableau à près de 1200 entrées dont de nombreux journalistes, certains noms peuvent se retrouver plusieurs fois s’ils appartiennent à plusieurs cercles. Nous conseillons à nos lecteurs de télécharger cette base de données qui constitue un instrument de travail parmi d’autres. Notre lecteur s’est intéressé à six cercles d’influence dont au moins quatre sont dans l’orbite du soft power américain.
Le Siècle, bien français illustré par son ancien président Olivier Duhamel, est connu de tous et représente un carrefour d’échanges de services et d’influence entre politiques, industriels, banquiers et journalistes.
Le Cercle de l’oratoire, du nom de la paroisse protestante de l’oratoire du Louvre où ils se réunissaient. Le cercle a été créé en 2001 en réaction de solidarité atlantiste après les attentats du 11 septembre. Il a soutenu toutes les guerres américaines, de l’Afghanistan à l’Irak en passant par la Libye. Parmi ses membres Michel Taubmann (i24news), André Glucksmann le père, Raphaël Glucksmann le fils, Bernard Kouchner, Bertrand Tertrais, Romain Goupil, Monique Canto-Sperber etc. Leur revue, Le Meilleur des mondes, a disparu en 2008 mais les anciens membres gardent de solides relations qu’ils mettent au service du soft power américain par exemple lors du conflit russo-ukrainien.
Le groupe de Bilderberg qui fait beaucoup fantasmer et réunit américains et européens chaque année depuis 1954 à l’hôtel Bilderberg (Pays-Bas), dont le président actuel est Henri de Castries que l’on retrouvera ailleurs.
Le World Economic Forum (WEF) connu par les réunions de Davos, qui « œuvre à la coopération entre le secteur public et le secteur privé ». Créé en 1971 par l’ingénieur allemand Klaus Schwab, ultra connu depuis 2021 pour son « great reset ».
La French American Foundation (FAF) dont nous avons déjà beaucoup parlé et qui depuis près de 50 ans œuvre à un noyautage systématique de la haute fonction publique et politique française, des pouvoirs économiques et médiatiques et dont les Young Leaders sont pour la plupart des alliés naturels du grand frère américain.
La France China Foundation (FCF) plus récent, purement copiée sur le modèle de la FAF en 2013 et qui compte déjà quelques jolis poissons, Edouard Philippe ancien premier ministre, Laurent Guedj (PS), l’eurodéputé LR Arnaud Danjean ou Sibyle Veil PDG de Radio France.
Remarquons qu’aucun club d’influence ne se trouve du côté russe, illustrant la faiblesse du soft power de Moscou.