Dans son édition hebdomadaire, Paris Match publie un entretien avec François Bayrou dans lequel il fait dire au président du Modem qu’il ne « dirait pas non à Matignon ».
Lorsque le journaliste lui demande s’il accepterait le poste de Premier ministre en cas de proposition de François Hollande, Bayrou répond (ou aurait répondu) : « Je vois bien ce qu’on pourrait faire pour rendre le moral aux Français et pour reconstruire ce pays fort malade. Mais vous me posez une question qui n’est pas d’actualité. »
Or, comme François Bayrou l’explique sur sa page Facebook dans une « mise au point », celui-ci n’aurait jamais tenu ces propos. Capture d’écran de l’entretien brut original à la clé, il explique que « ni le texte, ni à plus forte raison le titre, ne rendent compte de ma volonté et de ma pensée. Je n’ai pas approuvé, ni validé, le texte de cette interview, au contraire ».
Il ajoute : « La réponse sur une hypothétique nomination à Matignon en cas de cohabitation, écrite pour donner l’impression d’un acquiescement, contredit formellement ma pensée et la simple évidence ; quant à celle sur les élections internes à l’UDI, elle est tout simplement déplacée. »
Sur les images publiées en pièces jointes, on peut constater que la réponse de Bayrou à la question « Si François Hollande vous le proposait, accepteriez-vous d’être Premier ministre ? » est toute différente. « Il n’y a aucune hypothèse de cet ordre. Je mets toutes mes forces à concevoir et proposer un projet de reconstruction pour notre pays. Et j’applique cette vision à la base, concrètement, dans ma ville de Pau. Un tel projet exige une forte adhésion, des rassemblements larges, une démarche non sectaire. Le jour viendra où cette nécessité s’imposera pour le pays tout entier. Les reconstructeurs devront se rassembler pour agir », peut-on lire en guise de réponse.
« Cette interview, j’en ai conscience, n’était pas le plus sensationnel sujet du jour dans cette édition du magazine… Mais qu’au moins ceux qui s’intéressent à la cohérence des déclarations sachent ce qu’il en est. J’ai bien compris que je n’étais pas le premier responsable politique piégé de cette manière, à qui l’on fait dire par écrit ce qui n’est ni dans sa pensée ni dans ses intentions. C’est une petite chose, mais considérons que c’est une leçon », conclut le président du Modem.
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