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PARLER : le libre réseau social tué par les GAFA

16 janvier 2021

Temps de lecture : 5 minutes
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PARLER : le libre réseau social tué par les GAFA

Temps de lecture : 5 minutes

PARLER est un réseau social clone de Twitter. Fondé en 2018 ce nouveau site propose quasiment les mêmes fonctionnalités que Twitter à ceci près que la censure y est très limitée. Les seuls contenus explicitement proscrits sont ceux à caractère pornographique. John Matze est l’entrepreneur américain à la tête de ce projet. Il a été financé et propulsé en grande partie grâce au soutien de la famille milliardaire Mercer, connue pour son soutien envers le camp républicain avant d’être sabordé par Amazon son hébergeur avec l’aide de Google et de Facebook.

Un réseau indépendant

L’objectif de John Matze était de créer un réseau social indépen­dant de la poli­tique de cen­sure des GAFA afin que la lib­erté d’expression soit préservée. Il est vrai qu’aux États-Unis la lib­erté d’expression est (était ?) bien plus large qu’en France même si la cen­sure sur inter­net est à peu près la même et c’est bien cette cen­sure que l’entrepreneur voulait combattre.

Dans un monde gou­verné par la bien-pen­sance, le sim­ple fait de se méfi­er des GAFA est pra­tique­ment vu comme du com­plo­tisme. Dans ce con­texte, leur men­er une guerre ouverte en étant offi­cielle­ment soutenu par des mil­liar­daires pro Trump c’est le som­met de la sub­ver­sion. Le réseau sera com­bat­tu dès son orig­ine par les libéraux (au sens améri­cain, de gauche) tan­dis que ses sou­tiens provien­dront essen­tielle­ment des gens de droite. C’est ain­si que les éti­quettes « extrême droite », « com­plo­tistes » ou encore « supré­macistes » vont lui coller aux basques, vouant ce site aux gémonies par le camp du Bien.

Un réseau conforté par les censures des autres

Le réseau social a très lente­ment gran­di pen­dant env­i­ron 18 mois en voy­ant sa crois­sance (aux Etats-Unis essen­tielle­ment) faire de nou­veaux bonds chaque fois qu’une nou­velle per­son­nal­ité de droite s’y inscrivait et chaque fois que Twit­ter ou Face­book provo­quait un nou­veau scan­dale par une censure.

PARLER a ain­si grim­pé pro­gres­sive­ment jusqu’à 2,8 mil­lions d’utilisateurs en juil­let 2020 ; ce qui reste très faible en com­para­i­son de géants comme Twit­ter ou Face­book, mais l’actualité de la prési­den­tielle améri­caine devait lui don­ner un sacré coup de fou­et. Les scan­dales d’accusations de tricheries et de fraudes en tout genre ont fait explos­er la cen­sure des GAFA à l’encontre de Trump et de ses sou­tiens. C’est ain­si qu’un très grand nom­bre d’utilisateurs ont com­mencé à migr­er sur PARLER afin de pou­voir échang­er libre­ment et sans peur de la toute puis­sante et oppres­sante bien-pen­sance. Le réseau a alors con­nu une crois­sance incroy­able pas­sant à 4 mil­lions d’utilisateurs en sep­tem­bre 2020 puis 10 mil­lions en novem­bre et enfin près de 15 mil­lions en jan­vi­er 2021.

Les GAFA contre attaquent

Tout ceci a forte­ment déplu aux GAFA qui, non con­tent de sup­primer défini­tive­ment les comptes Twit­ter, YouTube et Face­book de Don­ald Trump (à la suite de la man­i­fes­ta­tion qui a tourné à la prise du Capi­tole le 6 jan­vi­er 2021) ont décidé d’empêcher PARLER de pren­dre le relais. Ils ont pour cela  accusé le réseau d’être com­plice et d’avoir per­mis aux extrémistes de s’organiser pour par­ticiper à la prise du capi­tole.  C’est ain­si que Google et Apple ont sim­ple­ment retiré l’application de leurs mag­a­sins respec­tifs tan­dis qu’Amazon (qui est l’hébergeur des don­nées de PARLER) a coupé l’accès au site pour tous ses util­isa­teurs depuis lun­di 11 jan­vi­er sous pré­texte de « pro­liféra­tion de men­aces de vio­lences et d’ac­tiv­ités illégales ».

Same­di 9 jan­vi­er l’application PARLER était encore la plus téléchargée sur l’AppStore. John Matze ne s’est pas lais­sé faire et a immé­di­ate­ment déclaré qu’il était « pos­si­ble que le réseau social ne soit pas acces­si­ble sur Inter­net durant une semaine au plus ». « Nous allons tout faire pour trou­ver un nou­veau four­nisseur rapi­de­ment » ; il ajoute : « Ama­zon, Google et Apple ont fait cela dans un effort coor­don­né en sachant que nos options seraient lim­itées et que cela nous inflig­erait le plus de dom­mages pos­si­bles au moment où le prési­dent Trump est ban­ni par les entre­pris­es de la tech ».

Piratage des « Social Justice Warriors »

Pour PARLER ce n’est pas la fin du cauchemar puisque par­al­lèle­ment à ce black­out imposé par les GAFA, des pirates infor­ma­tiques ont réus­si à vol­er plus de 70 To de don­nées sur les util­isa­teurs du réseau social, y com­pris des don­nées privées, même par­fois de géolo­cal­i­sa­tion ain­si que des con­tenus qui étaient pour­tant sup­posés avoir été sup­primés. Toutes ces don­nées ont ensuite été pub­liées par ces pirates de gauche (style Social Jus­tice War­rior) qui, en toute trans­parence, déclar­ent agir ain­si dans le but de dénon­cer les extrémistes qui avaient organ­isé la prise du Capi­tole le 6 jan­vi­er et afin qu’ils paient pour leurs actes. Un com­porte­ment qui rap­pelle celui des antifas en France.

John Matze a porté plainte con­tre Ama­zon, com­para­nt la cen­sure de ce dernier à un médecin qui « débranche un malade sous assis­tance res­pi­ra­toire », mais il est dif­fi­cile de savoir si PARLER sur­vivra à ses déboires. In fine la leçon est claire : les GAFA se con­sid­èrent comme pro­prié­taires de l’information, ils sont devenus des plate­formes de sur­veil­lance et veu­lent désor­mais fil­tr­er toute infor­ma­tion con­traire aux intérêts matériels et moraux du monde libéral lib­er­taire. Il devient impératif que d’autres réseaux hors GAFA se dévelop­pent : Sig­nal, Telegram, VK (russe), Gab, Olvid (français et tout nou­veau), Heyp­ster… et d’autres. Les plus agiles et respectueux de la lib­erté sur­vivront. À suivre.

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