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#PasAvecMaRedevance, une heureuse initiative

26 février 2022

Temps de lecture : 5 minutes
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#PasAvecMaRedevance, une heureuse initiative

Temps de lecture : 5 minutes

Quand un député LREM s’inquiète des dérives de l’audiovisuel public

Mise à jour au 26/02/2022 — Alors que la pétition #PasAvecMaRedevance connaît un grand succès, un député LREM interpelle France Télévisions sur ses dérives.

François Jolivet, ancien UMP/LR, député LREM de la 1ère cir­con­scrip­tion de l’Indre (Château­roux), mem­bre de la com­mis­sion des finances, auteur d’une propo­si­tion de loi (non étudiée) pour inter­dire l’usage de l’écriture inclu­sive pour les per­son­nes morales en charge d’un ser­vice pub­lic, a inter­pel­lé le 17 févri­er 2022, Del­phine Ernotte la prési­dente de France Télévi­sions. Nous repro­duisons son cour­ri­er, comme un des élé­ments du dossier.


 

20/02/2022 — France télévisions, Radio France, tous deux financés avec vos impôts sont des modèles de partialité et d’absence de pluralisme. Delphine Ernotte a été récompensée d’un Bobard d’or en février 2022 pour avoir loué le « pluralisme du service public ». Une pétition en ligne menée par Arthur Monnet (il s’agit d’un pseudonyme) connaît un franc succès, PasAvecMaRedevance, nous reproduisons leur appel qui nous semble adapté à un moment où certains candidats à l’élection présidentielle envisagent de privatiser l’audiovisuel public pour l’ouvrir au pluralisme. Ce qui ne nous semble pas la meilleure solution, mais qui mérite débat.

Pro­mo­tion du déboulon­nage de stat­ues his­toriques, appel aux dons pour le comité Vérité pour Adama d’As­sa Tra­oré, pro­mo­tion de l’écri­t­ure inclu­sive, injonc­tion à regarder de la pornogra­phie trans­sex­uelle, dénon­ci­a­tion per­ma­nente du priv­ilège blanc : telle est la ligne édi­to­ri­ale de France Télévi­sions, financé par vos impôts, sur les réseaux sociaux.

Le pen­dant 100% numérique du ser­vice pub­lic audio­vi­suel déroule en toute impunité une ligne ouverte­ment mil­i­tante, reprenant sans retenue tous les tro­pismes chers aux «wokes».

Sous le radar des réti­cents aux réseaux soci­aux, ce média a con­sid­érable­ment éten­du son influ­ence auprès des jeunes depuis 2018.

Pre­mière chaîne publique entière­ment dédiée au dig­i­tal, France TV Slash est devenu incon­tourn­able pour les ado­les­cents et jeunes adultes grâce aux moyens démesurés de la rede­vance audio­vi­suelle : 138€ par ménage chaque année, soit env­i­ron 4 mil­liards au total. Pra­tique­ment le bud­get du Min­istère des Affaires Étrangères.

C’est elle qui per­met de prélever aux Français les 2,5 mil­liards d’eu­ros néces­saires au bud­get de France Télévi­sions. Le corol­laire de ce finance­ment a tou­jours été le devoir d’im­par­tial­ité et de plu­ral­isme du ser­vice pub­lic audio­vi­suel. France TV Slash l’a aujour­d’hui enterré.

A l’heure où les plus jeunes ont déserté les grilles des pro­grammes TV, leur préférant les fils d’ac­tu­al­ités Face­book ou Insta­gram, il est tout naturel que l’au­dio­vi­suel pub­lic y soit représen­té. On aurait pu atten­dre qu’il con­stru­ise le débat de façon impar­tiale, qu’il présente des sen­si­bil­ités poli­tiques divers­es et donne la parole à tous. C’est tout l’in­verse qui s’est pro­duit. Sur l’ensem­ble des réseaux soci­aux et sur la plate­forme de stream­ing France.tv, France TV Slash prêche auprès d’une audi­ence jeune et mas­sive une vérité éman­cipée de tout devoir de con­tra­dic­tion, au prof­it du mil­i­tan­tisme et de la dés­in­for­ma­tion partisane.

Entre autres joyeusetés, on y trou­ve la dénon­ci­a­tion des «boomers»«respon­s­ables du désas­tre écologique», aux­quels on apprend à répon­dre «ta gueule l’aïeul». On y regrette que «les garçons et hommes trans qui ont un utérus ne sont pas vrai­ment inclus dans les textes» du plan­ning famil­ial con­cer­nant l’IVG. On y appelle à faire des dons à Assa Tra­oré, à man­i­fester pour divers­es caus­es ou à «utilis­er ses priv­ilèges pour relay­er les com­bats».

Ce ne sont pas des dérives isolées, c’est une ligne édi­to­ri­ale choisie et assumée, une vaste cam­pagne de dés­in­for­ma­tion soutenue par l’ef­fort financier de chaque ménage français.

On pour­rait s’en moquer si cela était sans con­séquence. Ce sont mal­heureuse­ment des mil­lions de jeunes qui sont chaque jour touchés par une telle pro­pa­gande. Un mil­lion d’abon­nés sur Snapchat, 600 000 sur Face­book, 350 000 sur Insta­gram et 550 000 sur Youtube. A titre de com­para­i­son, 150 000 jeunes seule­ment regar­daient le 20 h de France 2 en 2018. L’in­flu­ence de France TV Slash dans la for­ma­tion idéologique des jeunes est donc considérable.

Com­ment le ser­vice pub­lic, cen­sé nous appartenir à tous et nous représen­ter, a‑t-il pu trahir ain­si sa rai­son d’être ? Com­ment a‑t-on pu fer­mer les yeux sur la prise en otage de France Télévi­sion par un courant idéologique ?

Le Cahi­er des charges de France Télévi­sions répète pour­tant à l’en­vi que «France Télévisions assure l’honnêteté, la trans­parence, l’indépendance et le plu­ral­isme de l’in­for­ma­tion». La Charte éthique affirme que les jour­nal­istes du groupe doivent «éviter d’ex­primer une opin­ion poli­tique dans un cadre pro­fes­sion­nel».

Peu importe, France Télévi­sions mise sur notre myopie et notre inaction.

Quand Del­phine Ernotte, prési­dente du groupe, a décidé de faire de son lieu­tenant Stéphane Sit­bon le directeur des antennes et des pro­grammes, elle ne pou­vait ignor­er le risque de nom­mer un homme sans expéri­ence dans l’au­dio­vi­suel, ancien directeur de cam­pagne d’E­va Joly et con­seiller de Cécile Duflot. Quand elle a affir­mé qu’ «on a une télévi­sion d’hommes blancs de plus de 50 ans et il va fal­loir que ça change» tout en sou­tenant «inter­venir tous les jours dans l’édi­to­r­i­al», elle pre­nait le risque de faire de France Télévi­sions l’o­tage d’un courant politique.

Les jeunes, dont l’e­sprit cri­tique est encore en for­ma­tion, méri­tent plus que quiconque une infor­ma­tion impar­tiale et plu­ral­iste. Il n’y a sur ce sujet que deux camps : ceux qui respectent le ser­vice pub­lic et ceux qui le manipulent.

C’est pour défendre ce pre­mier que nous, col­lec­tif de jeunes apoli­tique et indépen­dant, avons fondé #PasAvec­MaRe­de­vance.

Nous invi­tons chaque citoyen à man­i­fester dès aujour­d’hui son indig­na­tion en sig­nant notre pétition.

Nous deman­dons un retour sans délai à une ligne édi­to­ri­ale respec­tant ses oblig­a­tions juridiques.

Nous souhaitons d’autre part la mise en place de garde-fous citoyens pour plus de transparence.

Nous con­tin­uerons à observ­er chaque infrac­tion et sommes prêts à engager toutes les actions néces­saires à la préser­va­tion du plu­ral­isme indis­pens­able à notre démocratie.

Lien vers la péti­tion.

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