Le 6 mai 2019, dans son émission « L’Heure des pros » qu’il anime chaque lundi soir sur CNEWS, Pascal Praud recevait Claire Nouvian, une colistière de Raphaël Glucksman pour les élections européennes. Celle-ci, goûtant peu la contradiction qui lui avait été portée sur la question du dérèglement climatique lors de cette émission, s’est empressée de relayer sur les réseaux sociaux un montage vidéo pouvant laisser croire qu’elle aurait été la cible d’un acharnement de la part des chroniqueurs présents sur le plateau.
Praud au pilori
Le journaliste Pascal Praud n’en finit pas de subir les foudres de sa corporation, comme le confirme la parution d’un nouvel article, le 23 mai 2019 dans Le Monde, intitulé « L’Heure des pros de Pascal Praud, symbole du dérèglement médiatique ».
Se fondant sur le fait que 90 signalements relatifs à cette émission avaient été reçus par le CSA, la plupart des rédactions de la presse mainstream ont multiplié des articles de presse pour manifester leur réprobation quant au comportement supposé de l’animateur. Les Inrocks, Le Parisien, Le Huffigton Post, 20 Minutes, Libération, Ouest-France, Le Nouvel Obs, Telestar pour n’en citer que quelques-uns, ont très vite relayé l’évènement dans des termes peu élogieux pour l’animateur, et certains se sont complus à rappeler qu’il avait eu le tort de pas avoir participé à la fronde anti-Bolloré qui avait frappé la rédaction d’iTélé en 2016. Sommé de s’expliquer, Pascal Praud s’est exécuté quelques jours plus tard sur le plateau de Cyril Hanouna en acceptant d’être soumis à la question sur son supposé « climatoscepticisme ».
Voir aussi : Frédéric Fromet, portrait
90 signalements, puis 1500 contre 3000 pour les moqueries insultantes de Frédéric Fromet
90 signalements immédiats, deux semaines après les faits et au terme d’un déchainement médiatique qui a largement contribué à amplifier leur volume, les signalements au CSA ont fini par atteindre le nombre de 1500 selon l’article des pages culture du Monde du 23 mai, on reste très en deçà des 3000 saisines de cette autorité de l’audiovisuel formulées au sujet de la chanson de l’humoriste Frédéric Fromet se félicitant le 19 avril sur France-Inter de l’incendie de Notre-Dame. Voir notre article de 2017 consacré à l’humoriste et son portrait.
À l’exception notable d’un article publié dans Le Figaro, cette indignation des auditeurs d’une radio du service public n’a suscité aucune réaction dans la presse quotidienne nationale, malgré la teneur des propos de Fromet pouvant relever de l’atteinte à la dignité ou de l’incitation à la haine contre les chrétiens. Libé Désintox, interrogé par des internautes, a été conduit le 10 mai à avouer cet écart entre le nombre de signalements au CSA de ces deux incidents à couverture médiatique inégale. Le quotidien tenait par ailleurs à rappeler que cette autorité de l’audiovisuel précisait sur son site que « les saisines, quel qu’en soit le nombre, ne déterminent ni l’action du CSA, ni l’instruction de votre plainte ».
Cette précision de précaution est en contradiction complète avec les communications régulières du CSA sur ses critères d’instruction des plaintes. Faut-il voir ici une constatation de Libé Désintox : le CSA suit le mouvement du « deux poids, deux mesures » appliqué par la presse mainstream dans le traitement de ces indignations médiatiques ? Selon que vous serez vu, ou non, comme étant de gauche par la corporation et son mentor ?
Voir aussi : Pascal Praud, portrait