Les mogols des médias ont fait leurs fortunes ailleurs et les utilisent pour obtenir une influence politique, économique et même idéologique dans certains cas. Ce n’est pas pour gagner de l’argent que Xavier Niel investit dans le groupe Le Monde, que Bernard Arnault injecte 238M€ dans Le Parisien, que Bolloré relance CNews, que Drahi a investi à fonds perdus dans Libération : c’est pour les réseaux que cela procure. Encore faut-il en avoir les moyens en amont, c’est ainsi que SFR la vache à lait de Drahi est en difficulté, d’où des têtes coupées sans ménagement.
Des vacances, de grandes vacances
Le mois d’août est parfois propice aux annonces que l’on voudrait discrètes. Pendant que les collaborateurs de SFR étaient en vacances ils ne s’imaginaient pas que leur président et leur directeur opérationnel seraient partis à la rentrée de septembre.
Grégory Rabuel (PDG) et Fabien Costa (opérationnel) paient les mauvais résultats de SFR et vont devoir prendre de grandes vacances. Alors que le marché est en progression, SFR (hors acquisition de deux opérateurs) aurait baissé de 2% depuis le début de 2022. Free, Orange et Bouygues gagnent chaque trimestre des clients, SFR en perd. Rabuel en place depuis 17 ans et son adjoint en font les frais. Ils sont remplacés par des cadres déjà présents chez l’opérateur.
Des dettes et le contrôle réel de Libération
Le groupe reste endetté à hauteur de quelques 23 milliards d’euros fin juin 2022 et comme les taux remontent les remboursements vont remonter aussi, les premières échéances lourdes sont à 2025, mais où seront les taux à cette époque, personne ne le sait. Entre temps Drahi a gardé discrètement le contrôle de Libération via une fondation où il a placé aux commandes… des hommes clés de SFR.
Voir aussi : Patrick Drahi, portrait