Euronews ? C’est le CNN européen avec les mêmes travers mais un succès économique très différent, des pertes astronomiques et maintenant une grève perlée pour ses trente ans d’existence.
Des rachats successifs, mais une même ligne mondialiste
La Chaîne est créée en 1993 par dix groupes audiovisuels européens dont France télévisions, pour concurrencer le succès de CNN en Europe. Puis, Euronews est détenu de début 2015 à fin 2021 à 88% par Media Globe Networks, une société de l’homme d’affaires égyptien Naguib Sawiris. En décembre 2021, une polémique éclate suite à l’annonce du rachat de ces 88% par le fonds portugais Alpac Capital, basé à Lisbonne et détenu par Pedro Vargas David. Ce dernier est le fils de l’ancien député européen Mário David (2009–2014) et vice-président du Parti populaire européen.
Une polémique qui retombe tout de suite, la reprise d’Euronews par l’homme d’affaires portugais n’a eu aucun impact sur la ligne éditoriale de cette chaîne internationale. Euronews a gardé sa vocation première, celle d’être une « CNN européenne », et remplit toujours fidèlement son rôle de vigie euro-mondialiste.
10 ans de pertes
On ne sait pas combien le portugais a dépensé pour racheter Euronews. On espère pour lui que ce n’est pas trop, car la chaîne en sureffectifs constants a cumulé plus de 160M€ de pertes en dix ans. Selon les actionnaires, 2021 a entraîné un résultat net négatif de 20M€ et on ne voit pas comment 2022 serait beaucoup mieux.
400 journalistes de 30 nationalités publiant dans 15 langues, dans des locaux surdimensionnés à Lyon, c’est sans doute beaucoup trop ambitieux. Guillaume Dubois (ex LCI) arrivé à la tête en juillet 2022, veut réduire les pertes, vendre les locaux de Lyon, et sans doute réduire aussi les effectifs. Les syndicats défendent leur outil de travail, ne veulent pas toucher à l’emploi et réclament des investissements au nouvel actionnaire, tout en se mettant en grève.
Voir aussi : Un Français, Guillaume Dubois, à la tête d’Euronews