Le sort de Julian Assange est dans les mains de Priti Patel, Home Secretary (équivalent de notre ministère de l’Intérieur) britannique, depuis qu’un tribunal de Grande-Bretagne a confirmé sa possibilité d’extradition vers les États-Unis. Si Assange ne manque pas de soutiens, son sort demeure plus qu’incertain.
Westminster, terre de malheur
Nous l’avions analysé en décembre 2021, la Haute Cour de justice avait renversé un jugement de janvier 2021 en ouvrant la voie à une possible expulsion. Un nouvel appel des avocats d’Assange avait été rejeté (en fait non examiné) le 14 mars 2022 par la Cour Suprême britannique, provoquant une nouvelle demande d’annulation devant le tribunal de Westminster qui avait quelques semaines pour se prononcer. L’audience de Westminster du 20 avril 2022 a duré quelques minutes, Assange y assistant via une visioconférence. Sans surprise, la Cour a confirmé les précédents jugements et autorisé l’extradition du condamné pour la liberté d’expression. Si c’est Priti Patel qui peut signer l’arrêté d’expulsion, la signature est éminemment politique, et c’est Boris Johnson, confirmé (mais affaibli) par un vote en sa faveur des parlementaires conservateurs au poste de Premier ministre, qui décidera en dernier recours.
1900 journalistes en faveur d’Assange
La pétition de journalistes du monde entier en faveur de la libération de Julian Assange, dépasse maintenant les 1900 signataires. De la Nouvelle-Zélande à la France, du Brésil à la Pologne, de la Tunisie à l’Indonésie les signataires se mobilisent. Pour les confrères journalistes qui nous lisent, nous mettons le lien qui permet d’ajouter sa signature : speak-up-for-assange.org/sign/.
Cette mobilisation ne peut qu’être favorable, sans pour autant être certains qu’elle puisse empêcher le pire : une extradition vers les États-Unis où Assange encourt une peine de 175 ans dans une prison de haute sécurité. Pour avoir dit la vérité.
Voir aussi : Julian Assange, portrait d’un combattant de la liberté d’information