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Philippe Lefait : « Le marché est la seule idéologie qui vaille »

5 juin 2013

Temps de lecture : 2 minutes
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Philippe Lefait : « Le marché est la seule idéologie qui vaille »

Temps de lecture : 2 minutes

Philippe Lefait animait l’émission culturelle « Les mots de minuit » sur France 2 depuis maintenant 13 ans ; il vient d’apprendre par la direction de France Télévisions que l’émission, créée en 1992 sous le nom « Le cercle de minuit », va être supprimée.

Inter­rogé par Le Monde, l’animateur fait le bilan : « Nous coû­tons cher par rap­port à l’au­di­ence que nous avons. (…) En revanche, si on s’ar­rête à une logique de ser­vice pub­lic, cela ne coûte pas for­cé­ment très cher. Entre le prix et l’au­di­ence, il y a for­cé­ment quelque chose qui s’ap­pelle le ser­vice pub­lic et, acces­soire­ment, la programmation. »

Pour lui, « avoir trois émis­sions cul­turelles, quelle que soit la forme qu’elles pren­nent, est sans doute, dans l’e­sprit d’une chaîne général­iste, un mag­a­zine cul­turel de trop. Pour autant si, comme je le crois, France Télévi­sions est un piano de très belle fac­ture, il est dom­mage de se priv­er de ses notes graves et aiguës. » Amer, Philippe Lefait pense que « nous sommes entrés dans une ère où le marché est la seule idéolo­gie qui vaille ; que le chiffre est une dic­tature qui impose sa loi et que, au-delà même de la télévi­sion, la société devient une société du diver­tisse­ment général­isé. C’est la vieille règle du pain et des jeux, mod­ernisée par le tri­om­phe du marché. »

Il con­clut sur une image peu reluisante : « Nous avons décou­vert tar­di­ve­ment la fin de quelque chose en quoi nous croyons tous : le ser­vice pub­lic. C’est un lieu évi­dent de la com­mu­nauté et de la démoc­ra­tie et nous sommes tous volon­taires pour con­tin­uer. Jusqu’alors, nous roulions en berline, nous sommes prêts à pass­er à la voiture hybride, bien plus économique, dit-on. »

Dessin : © Mila­dy de Winter

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