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Philippe Verdier sur la touche : la chasse aux « climatosceptiques » est ouverte

16 octobre 2015

Temps de lecture : 4 minutes
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Philippe Verdier sur la touche : la chasse aux « climatosceptiques » est ouverte

Temps de lecture : 4 minutes

« Il devient impos­si­ble dans notre pays d’ex­pos­er un avis ouvert sur cette ques­tion sans être insulté ou stigmatisé ».
Philippe Verdier, droit de réponse à Rue89, 14/10/2015

Suite à la parution de son livre, Climat investigation (Ring, 2015), le monsieur météo de France 2 a été la cible de vives critiques avant d’être mis en congé forcé par la chaîne publique.

C’est Arrêt sur images qui a ouvert le bal de la chas­se aux scep­tiques, dénonçant un « dis­cours pro­mo­tion­nel con­fus… ». Aus­sitôt, Rue89 est entré dans la danse, pro­posant car­ré­ment d’ar­rêter d’in­viter les « cli­matoscep­tiques » dans les médias !

Con­sid­érant que « leurs argu­ments ont été démon­tés défini­tive­ment », le jour­nal­iste Thibaut Schep­man juge qu’on se croirait « revenus 30 ans en arrière » avec le dis­cours de ceux qu’il estime « ultra-minori­taires » dans la com­mu­nauté sci­en­tifique. Pour lui, don­ner la parole à ces gens revient à per­me­t­tre de « con­fron­ter ces thès­es far­felues à des vérités sci­en­tifiques », mais surtout « con­tribue à don­ner l’illusion du doute, ce qui est exacte­ment la stratégie des lob­bies sceptiques ».

Pire : l’au­teur reproche notam­ment à Mar­i­anne, au Figaro et à Valeurs Actuelles de sim­ple­ment leur avoir don­né la parole. En l’oc­cur­rence, il fait référence à Philippe Verdier, chef du ser­vice météo de France 2 qui assure actuelle­ment la pro­mo­tion de son dernier livre. Pour Thibaut Schep­man, sans doute lui-même spé­cial­iste du cli­mat à ses heures per­dues, Verdier « avance des argu­ments d’une nul­lité évi­dente ».

« À Rue89, nous avons décidé de ne pas con­tribuer à cette drôle de représen­ta­tion », con­clut-il.

Dans un droit de réponse pub­lié sur le site des édi­tions Ring et sur Rue89, Philippe Verdier pointe une « accu­sa­tion diffam­a­toire » et se défend d’être un « cli­matoscep­tique ». Sim­ple­ment, celui-ci explique mon­tr­er aus­si « les aspects posi­tifs du réchauf­fe­ment en France » car « notre pays fait par­tie des rares à pou­voir s’adapter rapi­de­ment aux risques du climat ».

« L’en­quête Cli­mat Inves­ti­ga­tion restau­re au con­traire les avis dif­férents du dis­cours offi­ciel aux mains des États », clame-t-il avant de juger qu’« inter­dire les scep­tiques de s’ex­primer est une atteinte au débat et à la lib­erté. Beau­coup de sci­en­tifiques hors du GIEC ont de nom­breuses décou­vertes et de révéla­tions à nous apporter. »

« Je ne suis donc pas cli­matoscep­tique mais scep­tique con­cer­nant les pro­pos des pro­tag­o­nistes de la COP 21 qui s’ex­pri­ment exagéré­ment sur le cli­mat », assure le mon­sieur météo de France 2. Selon lui, « il devient impos­si­ble dans notre pays d’ex­pos­er un avis ouvert sur cette ques­tion sans être insulté ou stigmatisé ».

En atten­dant, son livre Cli­mat inves­ti­ga­tion est en « rup­ture de stock », ce qui a, sans doute, le don d’a­gac­er les « cli­ma­to­cer­tains ». Du côté de France 2 cepen­dant, on ne prend pas cette affaire à la légère. Comme l’a annon­cé puremedias.com, la chaîne a demandé à M. Verdier de retir­er sur Twit­ter toute référence à son employeur. Sa biogra­phie s’est ain­si trans­for­mée en : « Compte per­so. Météo à TV en France (je ne peux pas en dire davan­tage) et auteur de ‘Cli­mat Inves­ti­ga­tion’ chez Ring. »

Aus­si, ce dernier n’a pas assuré les derniers bul­letins météo à l’an­tenne. Et pour cause : il a été mis en « con­gés for­cés » jusqu’au 26 octo­bre. Pas sûr que les téléspec­ta­teurs pour­ront le retrou­ver un jour à l’écran, du moins pas sur le ser­vice pub­lic, où l’on rap­pelle que le directeur de cab­i­net de Del­phine Ernotte n’est autre que Stéphane Sit­bon-Gomez, ancien bras droit de Cécile Duflot à EELV

En atten­dant, cette triste his­toire mon­tre jusqu’où sont tombés la lib­erté d’expression et le respect de l’opinion adverse au pays de Voltaire.

Crédit pho­to : cap­ture d’écran vidéo Édi­tions Ring

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