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Pierre Bergé traite un journaliste du Monde de « connard »

11 décembre 2014

Temps de lecture : 3 minutes
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Pierre Bergé traite un journaliste du Monde de « connard »

Temps de lecture : 3 minutes

Connu pour ses coups de sang et son ingérence dans la ligne éditoriale du journal dont il est actionnaire avec Xavier Niel et Matthieu Pigasse, Pierre Bergé vient de récidiver en traitant un journaliste du Monde de « connard ».

L’o­rig­ine du con­flit remonte au 2 octo­bre dernier lorsque l’écrivain qui tient le feuil­leton lit­téraire du Monde, Éric Chevil­lard, pub­lie un arti­cle cri­tique sur Patrick Modi­ano, quelques jours avant qu’il ne reçoive le prix Nobel de lit­téra­ture. Ce qui a le don de ren­dre furieux Pierre Bergé.

Il pub­lie alors un tweet assas­sin, esti­mant que Le Monde est « ridicule aux yeux du monde entier. Il y a 8 jours il descendait le livre de Modi­ano. Aujour­d’hui Modi­ano reçoit le prix Nobel. » Et d’a­jouter : « Pau­vre Chevil­lard que per­son­ne ne lit et qui se venge en démolis­sant Patrick Modi­ano prix Nobel de lit­téra­ture 2014. » Tweet éton­nant qui part du principe qu’un prix Nobel ne pour­rait plus être soumis à la cri­tique et qui n’hésite pas à manier le cliché de l’écrivain raté « qui se venge en démolis­sant », et tant pis si Chevil­lard est un excel­lent écrivain recon­nu par ses pairs et si son arti­cle sur Modi­ano, nuancé et respectueux, ne fait qu’émettre quelques réserves légitimes… (édi­tion abon­nés).

Dimanche dernier, lorsque Denis Cos­nard, un autre cri­tique lit­téraire du Monde, pub­lie un arti­cle cette fois favor­able à Modi­ano suite à son dis­cours de récep­tion du prix Nobel pronon­cé à Stock­holm, Bergé, envoie un autre tweet : « Chevil­lard ou Cos­nard ? Ou le con­nard n’est pas celui qu’on pour­rait croire ». Jouant avec le nom du sec­ond rédac­teur, il traite ain­si ouverte­ment Chevil­lard de « connard ».

Sur son blog, Éric Chevil­lard explique que cela fait des mois qu’il « ne répond que par des blagues aux pro­pos insul­tants de Pierre Bergé à (s)on égard ». S’il accepte que le pro­prié­taire du jour­nal cri­tique ses arti­cles, la « calom­nie » passe moins bien.

« Puis voilà que j’apprends qu’il me traite main­tenant de con­nard (sic) depuis la branche de Twit­ter où il croasse ses impré­ca­tions. Cela con­fine au har­cèle­ment moral, non ? », pour­suit-il. Et de con­clure : « J’ai donc le choix : ou bien je lui envoie ma démis­sion – mais pourquoi pas des fleurs avec ? Ou bien je m’immole par le feu dans le hall du jour­nal. Ou j’attends plutôt qu’il me vire ; et au moins les choses seront claires. »

Voir notre infographie de Pierre Bergé et du groupe Le Monde

Crédit pho­to : Par­ti social­iste via Flickr (cc)

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