Ne manquant jamais une occasion d’étendre leur emprise médiatique, Xavier Niel et Matthieu Pigasse, tout deux co-actionnaires du Monde, ont participé à la levée de fonds organisée par le « pure player » Les Jours.
Mercredi 6 avril, après sa première levée de fonds, le site lancé en février 2016 par des anciens de Libération, et qui revendique 5 000 abonnés, a annoncé qu’il était parvenu à convaincre de nombreux actionnaires. Parmi eux, Xavier Niel, co-propriétaire du Monde et de L’Obs (aux côtés de Matthieu Pigasse et Pierre Bergé) et fondateur de Free, qui a investi à hauteur de 3,47 %.
Matthieu Pigasse figure également sur la liste, entré au capital à hauteur de 0,99 %. En plus de sa participation au trio BNP au Monde et à L’Obs, il est, via sa société Les Nouvelles éditions indépendantes, actionnaire des Inrockuptibles, de Radio Nova ou encore, depuis tout récemment, de Vice France. D’autres noms apparaissent : celui de Marc-Olivier Fogiel (1,24 %), d’Olivier Legrain, d’Hervé Chabalier, de Jean-François Guichard ou encore de Pierre-Antoine Capton. Rien d’étonnant pour ce dernier, lui qui s’est associé, fin 2015, à Niel et Pigasse pour lancer un fonds d’investissement, Media One, destiné à investir (encore) « plusieurs milliards » dans les médias européens.
« De quoi remettre en cause l’indépendance du site, érigée en valeur suprême lors du Kiss Kiss Bank Bank organisé par le site en juillet 2015, qui avait permis au site de récolter 80 175 euros ? », s’interroge Arrêt sur images ? Pas du tout, répondent Les Jours, qui tiennent à préciser que « ces actionnaires sont minoritaires au capital des Jours qui reste détenu à 89,24% par ses cofondateurs ».
De plus, l’objectif reste toujours, à terme, de « vivre de ses lecteurs parce que l’abonnement est le seul modèle économique à avoir fait ses preuves sur internet ». Ainsi, cette levée de fonds ne serait qu’une première étape avant une prochaine « campagne d’investissement participatif – on dit “equity crowdfunding” – auprès d’Anaxago qui permet à qui le souhaite, à partir de 1 000 euros, de devenir actionnaire des Jours ».
« Nous sommes d’ailleurs le premier média à ouvrir de cette manière notre capital », concluent Les Jours.