Le sort s’acharne-t-il sur Disney ? Après avoir dû batailler contre l’investisseur Nelson Peltz, qui a mené en janvier dernier une bataille judiciaire contre la société pour obtenir un siège au conseil d’administration, la société – et plus particulièrement sa division streaming – fait face à une perte de quatre millions d’abonnés (portant le nombre d’abonnés à 158 millions) et se trouve sous le coup d’une plainte.
Au cœur de la plainte : une manipulation de chiffres ?
« [Ils] ont fait des déclarations fausses, trompeuses, n’ont pas divulgué que Disney + souffrait d’un ralentissement de la croissance du nombre d’abonnés, de pertes et de dépassements des coûts ». Pour les actionnaires de Disney, Bob Chapek, ancien président directeur général de Disney et la directrice financière de l’institution, Christine McCarthy, auraient manipulé leurs chiffres. C’est la raison pour laquelle un fonds de pension (Local 272 Labor Management Pension Fund) a déposé une plainte à l’encontre de ceux qu’il accuse d’avoir menti au tribunal du district central de Californie le 12 mai dernier.
Un tour de passe-passe qui se voit
La manipulation serait simple : pour réduire les coûts réels liés au service de streaming, l’équipe directrice aurait d’abord diffusé des programmes destinés à cette plateforme sur d’autres chaînes du groupe avant de les retransmettre sur Disney +. Pour le dépositaire de la plainte, cette manipulation supposée aurait été réalisée dans l’objectif de « cacher les coûts totaux de la construction de la bibliothèque de contenus de Disney + ». Une manière, en somme, de ne pas faire part de l’état réel de la société sur le marché pour faire gonfler le prix de ses actions. Les acheteurs, qui auraient ainsi cru à la bonne santé de l’action, n’ont pu que s’étonner de la chute des prix des actions qui s’est ensuivie. En automne 2022, la perte d’exploitation d’1,5 milliard de dollars pour son service de streaming avait en effet coûté cher à l’action de la société et une nouvelle dégringolade semblait vraisemblablement intolérable aux gestionnaires.
L’équipe de « Bob le woke » à la lanterne
Celui qui fut, lors de son passage à la tête de Disney, surnommé « Bob le woke » pour les tournants ultra-progressistes qu’il a fait prendre au royaume de Mickey a‑t-il sciemment menti à ses actionnaires ? Quoiqu’il en soit, le 8 novembre dernier, à la faveur de résultats trimestriels catastrophiques, le PDG s’était pourtant montré très optimiste sur l’avenir de sa firme, capable selon lui de vendre « des souvenirs magiques qui durent toute une vie ». En attendant, Bob Chapek va pouvoir aller vendre les souvenirs confus de ses résultats au tribunal californien devant lequel il est assigné.