Invité du « Grand Journal » de Canal+ jeudi 5 février, Edwy Plenel a indiqué avoir fait une déposition au commissariat du XIème arrondissement suite à des menaces de morts proférées à l’encontre de deux journalistes de Médiapart, Marine Turchi et Alexandre Laske, par Axel Loustau, trésorier du micro-parti de Marine Le Pen, « Jeanne ».
« Ils lui ont dit “on va te tuer”, “on va t’attendre chez toi”, il y a une violence de l’entourage de Marine Le Pen, qui est d’une vieille extrême-droite assez brutale », a‑t-il déclaré.
Le lendemain, la Société des journalistes de Médiapart dénonçait également dans un communiqué une « agression par des responsables du micro-parti de Marine Le Pen », indiquant que des « menaces de mort » avaient été proférées le 30 janvier à l’encontre des deux journalistes qui « faisaient leur travail d’enquête dans des conditions tout à fait claires et transparentes ».
Selon Plenel, Marine Turchi et Alexandre Laske se sont retrouvés, au métro de la Porte de Saint-Cloud, cernés « par un groupe de quatre à cinq personnes, parmi lesquelles Axel Loustau ». « Le plus virulent et le plus menaçant était Olivier Duguet », a‑t-il poursuivi expliquant que ce dernier a « foncé comme un fou furieux sur Marine Turchi, cherchant à l’agresser physiquement, en la tutoyant et en lui lançant : ‘Je vais te tuer !… Je vais te retrouver !… Je vais t’attendre en bas de chez toi !… ’ »
Pourtant, il semblerait que la scène ne se soit pas déroulée telle qu’elle est décrite par Médiapart. Mis en cause directement par Plenel sur le plateau du « Grand Journal », Axel Loustau a téléphoné vendredi à Alexandre Laske pour lui demander des explications.
Enregistrant son appel, il rappelle qu’il n’a pas menacé de mort Mme Turchi, ce que confirme son interlocuteur. Pire : la journaliste et M. Loustau ont même été prendre un café après les faits ! Aussi, le contexte de l’altercation n’a pas été mentionné par Médiapart. Et pour cause… selon le trésorier de « Jeanne », les envoyés de Plenel seraient venus jusqu’à son bureau et auraient même « essayé de forcer la porte de la maison de (s)on ami »… On est loin des « conditions tout à fait claires et transparentes » d’un travail journalistique honnête…
Quand à Marine Le Pen, à qui Mediapart demandait de « condamner sans ambiguïté aucune ces agissements », sa réponse a été des plus directes : « Je ne réponds pas à Médiapart. » À raison ?