Le média d’extrême gauche Politis s’est lancé dans un exercice périlleux de critiques à l’encontre des journalistes et animateurs des chaînes de Vincent Bolloré. Hanouna, Praud, Kelly, Delormeau, Morandini, … : les cibles sont triées sur le volet. La litanie de critiques transpire les obsessions du journal, qui en a fait la une de sa version papier. Un journal qui oublie ses frasques passées quand son rédacteur en chef exploitait des migrants, leur promettant régularisation contre de fortes sommes.
Des portraits au vitriol
Dans une série de portraits de personnalités exerçant dans des médias de la sphère Bolloré, la revue Politis apporte sa modeste obole à l’entreprise de dénigrement qui touche CNews — et depuis peu C8 pour les extravagances de l’animateur Cyril Hanouna. Les cinq personnalités sont qualifiées de « racailles » et accusées d’aborder des sujets de société comme l’islamisation, l’immigration ou encore la peine de mort.
La première victime de ce recensement à charge est Cyril Hanouna et son émission TPMP sur C8. L’animateur est considéré comme « l’un des pus grands pourvoyeurs du populisme » qui déverserait sa haine et favoriserait les thèmes « nationalistes et identitaires ». Il est enfin accusé de défendre la « culture du viol ».
Son compère et chroniqueur Matthieu Delormeau n’est pas épargné, décrit comme une sorte de mauvais homosexuel car goûtant peu aux pitreries de Bilal Hassani ou aux manifestations communautaires de type « gayprides ». Envisagé comme un « idiot utile », il est aussi envisagé comme la « caution réactionnaire sur les sujets LGBT ».
Vient ensuite Pascal Praud, à qui est fait un procès en populisme un peu grossier. Ce dernier est accusé de réhabiliter Jean-Marie Le Pen, de s’attaquer au « politiquement correct » et à la « bien pensance » de la gauche. En somme, l’animateur est accusé d’être de droite et de s’adresser à des couches populaires.
Christine Kelly, toujours sur CNews, est quant à elle accusée de jouer sur des « paniques anti-woke » et de faire la part belle aux « fake news » les plus décomplexées. Sans complexes non plus, Politis raille volontiers sa foi chrétienne dans un exercice de discrimination à géométrie variable visant cette « femme noire au pays des masculinistes suprémacistes ».
Pour finir, Jean-Marc Morandini est gratifié d’un sobriquet digne des unes de Libé : « Vieux Port ». Critiqué pour son appétence pour le scoop, il est la personnalité dont la critique est la moins outrancière mais aussi celle qui porte le plus. Revenant sur une séquence controversée d’une de ses émissions qui pourrait avoir été orchestrée selon Politis. Enfin, il est rappelé que Morandini est accusé de corruption de mineurs, ce qui déteint dans une chaîne, CNews, portant aux nues des personnalités se revendiquant d’une certaine forme de conservatisme.
Très éditorialisé, pas original et donnant finalement peu d’informations, les cinq portraits de Politis s’attaquent aux personnes et pas aux concepts, plaçant le débat dans le caniveau.
Pourtant une critique intelligente peut être produite sur la galaxie Bolloré ou sur certains journalistes de ses chaînes. Le Monde Diplomatique avait proposé, en une de son numéro de janvier, une critique beaucoup plus fine et pertinente du phénomène Hanouna.
Voir aussi : Le rédacteur en chef de Politis mêlé à un trafic avec les clandestins
Politis, entre obsession identitaire et gentils violents
La revue Politis aime la polémique, à telle point qu’elle est parfois elle-même l’objet de scandales — notamment quand l’un de ses rédacteurs en chef était mêlé à un trafic de clandestins. Censé donner la parole à la gauche au sens large, du Parti Socialiste au NPA, le média penche néanmoins plus du côté de l’extrême gauche. Une gauche version ATTAC qui pourfend la « fake news » mais qui, en même temps, travaille avec une journaliste adepte des fausses informations.
Militant, le journal assume un ancrage à gauche à l’image de Michel Soudais, époux de Christiane Chombeau et spécialiste autoproclamé de l’extrême droite.
Engagé, selon la formule consacrée, Politis, ne se dérange pas pour se montrer très conciliant avec la violence groupusculaire, quand celle-ci vient de l’extrême gauche antifasciste. Le titre fait aussi dans la réclame pour des individus un peu loufoques évoluant dans la sphère « antifa ». En septembre 2021, le journal faisait sa une avec un certain Raphaël Arnault, un tout petit chef de bande lyonnais très bruyant sur les réseaux sociaux mais désavoué par une partie de son propre camp. Un individu qui s’est rendu « célèbre » en se rendant… chez Cyril Hanouna !
Voir aussi : Les romances antifas dans les médias de grand chemin
Sur le site, les publications concernant la droite tournent à l’obsession avec des articles qui se suivent et reflétant les peurs parfois déraisonnables — voire à la limite de la peur du complot, sur « l’Union des droites et de l’extrême droite » qu’organiseraient des jeunes de moins de 30 ans…
La « une » visant la galaxie Bolloré est d’ailleurs complétée d’un bandeau avec le titre évocateur « Le Pen : comment la déconstruire ? ». Vous avez dit obsession ?