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Adèle Van Reeth

28 février 2024

Temps de lecture : 15 minutes
Accueil | Portraits | Adèle Van Reeth
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Adèle Van Reeth

Temps de lecture : 15 minutes

De Raphaël Enthoven à France Inter

Adèle Van Reeth a été nommée à la tête de France Inter en février 2022 par la présidente de Radio France, Sibyle Veil, en remplacement de Laurence Bloch. Une consécration dans sa carrière puisqu’il s’agit, selon Médiamétrie, de la « première radio de France ».

La déci­sion, prise par la prési­dente de Radio France Sibyle Veil, a été annon­cée le 23 févri­er : c’est donc une nor­mali­enne de 39 ans, Adèle Van Reeth, qui rem­plac­era à la tête de France Inter Lau­rence Bloch, pro­mue direc­trice des antennes et de la stratégie édi­to­ri­ale de Radio France, qui, à 70 ans, ne souhaitait pas « faire une année de trop » — à en croire Veil. La jour­nal­iste avait pris con­seil auprès de son ami Philippe Val, ancien directeur de la sta­tion entre 2009 et 2015, avant d’accepter cette fonc­tion. Si elle signe le raje­u­nisse­ment de la direc­tion de la radio, cette nom­i­na­tion devrait, si l’on en croit Le Figaro, sat­is­faire les syn­di­cats qui salueraient la car­rière dans le pub­lic de Van Reeth. La direc­tion de la radio par celle qui se dit pas­sion­née par « la ques­tion du genre » devrait égale­ment sat­is­faire les équipes internes de France Inter, porte-dra­peau d’un pro­gres­sisme assumé.

C’est en 2010, alors qu’elle étudie à l’ENS Lyon qu’elle ren­con­tre Raphaël Enthoven, à la recherche d’une col­lab­o­ra­trice, qui devien­dra son « com­pagnon ». Renonçant à finir ses études, elle rejoint sur France Cul­ture, ce qu’elle analyse comme une « rup­ture avec [son] sché­ma famil­ial [puisqu’elle] renonçait à une vie de fonc­tion­naire ». L’émission quo­ti­di­enne qu’elle ani­me sur France Cul­ture a une audi­ence favor­able, cumu­lant entre sep­tem­bre 2019 et juin 2020, selon Médi­amétrie, 3,1 mil­lions d’écoutes à la demande par mois en moyenne. Il s’agirait du pro­gramme le « plus pod­casté » de France Cul­ture (Le Monde, Sup­plé­ment télévi­sion, La Philoso­phie fait car­ton plein sur France Cul­ture, 21/01/2021).

Formation

  • 2002–2005 : trois années de pré­pa lit­téraire au lycée Fustel-de-Coulanges ;
  • 2005 : diplômée de l’École nor­male supérieure de Lyon. Elle passe sa deux­ième année à l’Université de Chica­go en tant que vis­it­ing schol­ar. Elle est admise à l’écrit de l’agrégation de philoso­phie mais préfère com­mencer une car­rière radio­phonique. Après avoir échoué aux oraux, elle ne souhaite pas reten­ter l’agrégation et rompt le con­trat décen­nal qui la liait à l’ENS.

Parcours professionnel

En 2005, elle effectue un stage à France Cul­ture où elle est cha­peautée par Nico­las Demor­and. « Je me suis mise à écouter France Cul­ture lorsque jai arrêté larchi­tec­ture, avant de ren­tr­er en pré­pa. Je naimais pas trop. Mais jai décou­vert la mati­nale de Nico­las Demor­and. Son ton, son imper­ti­nence et sa vivac­ité me plai­saient. Il était là. Il me par­lait. Sa voix ma réveil­lée chaque matin pen­dant trois ans et cette décou­verte-là me plai­sait énor­mé­ment. Ce nest pas la voix de Nico­las Demor­and mais son ton et son tra­vail. Cest pour ça quaprès avoir inté­gré lENS, jai demandé à faire un stage avec lui » (Couliss­es­Mé­dias).

À par­tir de 2008 : fait ses débuts en qual­ité d’assistante à France Cul­ture.

De 2010 à 2012, elle est col­lab­o­ra­trice à Philoso­phie Mag­a­zine.

De 2011 à sep­tem­bre 2017, elle est pro­duc­trice et ani­ma­trice de l’émission quo­ti­di­enne de philoso­phie, Les nou­veaux Chemins de la con­nais­sance, sur France Cul­ture. C’est à San­drine Trein­er, la Direc­trice adjointe de France Cul­ture, qu’elle devrait ce poste car son prédécesseur, Olivi­er Poivre d’Arvor, se mon­trait réti­cent à con­fi­er à la jeune femme de telles respon­s­abil­ités. Raphaël Enthoven, créa­teur de l’émission, a appuyé sa can­di­da­ture en interne.

Selon San­drine Trein­er, il fal­lait élargir l’auditorat : « À l’époque […] France Cul­ture, dont laudi­ence était plus con­fi­den­tielle quaujourdhui, était davan­tage écoutée par les hommes que par les femmes, et il fal­lait rompre avec ça ».

En 2011, elle signe sa pre­mière incur­sion à la télévi­sion en inter­venant en tant que chroniqueuse sur le plateau de « Ça bal­ance à Paris » sur Paris Pre­mière.

En mars 2014, elle cofonde la col­lec­tion Ques­tions de car­ac­tère chez Plon.

De 2014 à 2017, elle est chroniqueuse dans l’émission de ciné­ma « Le Cer­cle » sur Canal+.

Depuis 2017, elle ani­me les Chemins de la philoso­phie sur France Cul­ture, nou­velle mou­ture rebap­tisée de l’émission des Nou­veaux Chemins. « Les nou­veaux chemins de la con­nais­sance était un nom dur. Mon émis­sion est vrai­ment une émis­sion de philoso­phie. La philoso­phie a désor­mais droit de cité dans les médias; on peut dire que l’on est philosophe. Ce n’était pas du tout le cas il y a dix ans ».

De sep­tem­bre 2018 à jan­vi­er 2020, elle présente l’émission Livres & Vous sur Pub­lic Sénat. Elle prend ain­si la suite de Jean-Pierre Elk­a­b­bach. À par­tir de la même péri­ode, elle dirige la col­lec­tion d’essais philosophiques « La Relève » aux édi­tions de l’Observatoire

De sep­tem­bre 2018 à novem­bre 2020, elle présente l’émission D’Art d’Art sur France 2. Elle a suc­cédé à Frédéric Tad­deï.

En 2019, elle est aus­si inter­v­enue en qual­ité de chroniqueur dans l’émission On n’est pas couché, aux côtés de Franz-Olivi­er Gies­bert, Valérie Tri­er­weil­er et Nico­las Poincaré.

France Inter (2022- )

Elle impulse des change­ments impor­tants dans la grille des pro­grammes lors de son pre­mier été à la tête la radio : nom­i­na­tion de Marc Fau­velle comme directeur de l’information, rem­place­ment de Jérôme Garcin au prof­it de Rebec­ca Man­zoni à la présen­ta­tion du « Masque et la Plume », fin de l’émission « canon­ique » de Lau­re Adler, « L’Heure bleue » et instau­ra­tion d’une semaine de qua­tre jours et d’un week-end de trois jours pour les équipes du matin. Mais c’est une autre mesure qui va la met­tre en déli­catesse auprès des équipes de France Inter et des médias d’extrême-gauche : celui de faire pass­er l’émission humoris­tique de Char­line Van­hoe­nack­er, « C’est tou­jours nous », au for­mat heb­do­madaire en dépit de ses audi­ences élevées et d’une longévité ras­sur­ante. La sémil­lante Belge est d’abord incré­d­ule et fait état de sa sur­prise sur le plateau de « C à Vous » (« Ça ne me serait pas venue à l’idée de pass­er en heb­do­madaire mais on m’a pro­posé de pass­er en heb­do. Et voilà va s’adapter »). Le spec­tre des licen­ciements poli­tiques de Stéphane Guil­lon et Didi­er Porte plane à nou­veau sur la Mai­son ronde. Van Reeth passe l’été à allumer des con­tre-feux médi­a­tiques pour se dis­culper de toute cen­sure poli­tique. Mais l’ère du soupçon est ouverte.

Deux­ième acte en octo­bre 2023 où la blague de Guil­laume Meurice, qui qual­i­fie le pre­mier min­istre israélien Ben­jamin Netanya­hou de « sorte de nazi sans prépuce », met le feu aux poudres d’un débat pub­lic miné en plein con­flit ouvert entre Israël et le Hamas. Van Reeth se désol­i­darise de l’humoriste dans un com­mu­niqué où elle souligne qu’« une lim­ite a été franchie :  non pas celle du droit, qu’il reste à établir, mais celle du respect et de la dig­nité ».

Parcours militant

La famille d’Adèle Van Reeth était selon elle « social­iste mais absol­u­ment pas poli­tisée ». Si elle assure garder une neu­tral­ité à toute épreuve, elle indique pour­tant s’inscrire dans un « fémin­isme […] évi­dent, essen­tiel » et qu’elle ne voit « pas qui pour­rait ne pas être fémin­iste aujourd’hui » et se pas­sionne « pour la ques­tion du genre ».

Dans une enquête du Monde, elle livre à la jour­nal­iste qui l’interroge qu’elle organ­ise une à deux fois par an des soirées aux­quelles sont con­viés, entre autres, des amis de son com­pagnon Raphaël Enthoven. Par­mi ceux-ci, Car­o­line Fourest, Philippe Val (ancien dirigeant de France Inter) ou encore Richard Malka.

Vie privée

Née le 16 décem­bre 1982 à Saint-Ger­main-en-Laye, elle est la fille de Benoît Van Reeth, con­ser­va­teur général du pat­ri­moine, ancien directeur des Archives nationales d’outre-mer, mort en 2021 et d’une mère femme au foy­er. Elle doit son nom aux orig­ines fla­man­des de son grand-père pater­nel. Elle est bal­adée au gré des affec­ta­tions de son père, d’Angers à Besançon, puis à Strasbourg.

Adèle Van Reeth est petite-fille de mil­i­taire (général 4 étoiles) et la fille unique d’une fratrie de qua­tre enfants. Ses trois frères se nom­ment Julien, qui tra­vaille dans la tech en Cal­i­fornie, Rémi, éleveur au Pays de Galles, et Théodore, ancien jour­nal­iste de sport et chargé des parte­nar­i­ats dans un club de basket.

Elle rêve d’abord de devenir actrice (« Ce qui me fai­sait envie, c’était d’être quelquun dautre que moi »), con­tre l’avis de ses par­ents qui exi­gent d’elle l’obtention d’un diplôme. Elle fait d’abord des études d’architecture avant d’intégrer l’ENS Lyon. Avant de suiv­re des études en classe pré­para­toire, elle a été vendeuse occa­sion­nelle de fro­mage au Auchan d’Illkirch-Graffenstaden, dans la ban­lieue de Stras­bourg, ou femme de cham­bre en Alsace pour gag­n­er sa vie.

Elle est égale­ment la com­pagne de Raphaël Enthoven, avec qui elle a un enfant ; elle vit égale­ment avec les trois pre­miers fils de l’écrivain, dans le XIVe arrondisse­ment de Paris. Elle pra­tique l’escalade à Fontainebleau.

Publications

  • La jouis­sance, en col­lab­o­ra­tion avec Jean-Luc Nan­cy, édi­tions Plon, 2014.
  • Réus­sir le bac phi­lo, Fayard, 2014.
  • L’obstination, en col­lab­o­ra­tion avec Myr­i­am Revault d’Allonnes, édi­tions Plon, 2014.
  • La méchanceté, en col­lab­o­ra­tion avec Michaël Floes­sel, édi­tions Plon, 2014.
  • Le sno­bisme, en col­lab­o­ra­tion avec Raphaël Enthoven, édi­tions Plon, 2015.
  • La pudeur, en col­lab­o­ra­tion avec Eric Fiat, édi­tions Plon, 2016.
  • Ode à la fatigue, en col­lab­o­ra­tion avec Eric Fiat, édi­tions Plon, 2018.
  • La Vie ordi­naire, Gal­li­mard, 2020.
  • Vivre et revivre encore, édi­tions de l’Aube, 2021.
  • Incon­solable, édi­tions Gal­li­mard, 2023.

Elle l’a dit

« Oui lexi­gence est là, en revanche jestime que 80 % de mon tra­vail con­siste à dire claire­ment et sim­ple­ment ce qui est com­pliqué. Le con­tenu va être dif­fi­cile, mais mes ques­tions doivent être com­préhen­si­bles par tout le monde. Si les répons­es ne le sont pas, jai aus­si la charge de les ren­dre acces­si­bles. En cela mon rôle peut sappar­enter à celui dun péd­a­gogue, dun pro­fesseur : je ne veux exclure per­son­ne. Evidem­ment, le niveau varie en fonc­tion des invités, mais je veille quoi quil en soit à les garder à la portée de tous », Monde des grandes écoles et uni­ver­sités, 18/11/2015.

« J’ai été élevée avec trois frères, j’ai tou­jours eu un rap­port assez spon­tané­ment frater­nel aux hommes, je pense rarement à moi en tant que femme », Le Figaro, 09/03/2018.

« Je suis de nature très scep­tique. C’est le revers trag­ique, au sens non dra­ma­tique du terme, de l’e­spèce d’en­t­hou­si­asme et de spon­tanéité qui me car­ac­térisent. J’ai la chance d’avoir de l’ap­pétit, tout m’in­téresse. Mais avec la cer­ti­tude absolue qu’au fond, on ne peut jamais vrai­ment con­naître les choses. », Le Figaro, 13/04/2018.

« J’ai une grande capac­ité de tra­vail et j’adore ce que je fais », Libéra­tion, le 08/04/2020.

« Quelque chose en moi me fait tenir dans des sit­u­a­tions même douloureuses. Je les tra­verse et je tiens bon », Straté­gies, 08/07/2020.

« Mon fémin­isme est évi­dent, essen­tiel. Je ne vois pas qui pour­rait ne pas être fémin­iste aujourd’hui, mais je ne cherche pas à appartenir à une com­mu­nauté plutôt qu’à une autre. Je ne suis pas une fron­deuse. Je suis une bat­tante du quo­ti­di­en, dans tout ce que je fais. », Libéra­tion, le 08/04/2020.

« Je me réjouis de la fin de la bina­rité du genre, de cette décon­struc­tion des caté­gories liées à la sex­u­alité. J’ai gran­di dans un monde où l’on était soit hétéro­sex­uel, soit homo­sex­uel : aujour­d’hui, il n’y a plus le même besoin de choisir de manière aus­si dras­tique et je trou­ve que c’est une chose mer­veilleuse. J’en­vie la généra­tion qui a main­tenant entre 15 et 25 ans et qui peut décou­vrir sa sex­u­al­ité sans se souci­er de ces catégories. Catégoris­er le désir est on ne peut plus absurde : c’est le meilleur moyen de faire croire qu’il existe des désirs “nor­maux” et des désirs “anor­maux”, alors que rien n’est moins nor­matif que le désir. Je suis favor­able à  tout ce qui per­met une cir­cu­la­tion des éti­quettes et des désig­na­tions. Rien n’est per­ma­nent, rien n’est fixe », Exhi­bi­tion Mag­a­zine, date non précisée.

« Ce qui me ter­rorise, c’est l’ab­sence de pos­si­bil­ité de réin­ven­tion, la vie qui ne chang­erait pas, l’in­er­tie, le ‘une fois pour toutes’. J’aime regarder la vie plutôt sous l’an­gle de sa fragilité et de sa pos­si­ble réin­ven­tion per­pétuelle. Je vis beau­coup mieux la pos­si­bil­ité que tout puisse s’ef­fon­dr­er en une sec­onde. Ça fait abor­der l’ex­is­tence comme un aven­turi­er. », Le Jour­nal du Dimanche, 17/07/2020.

« Fort heureuse­ment, on peut être fémin­iste et vivre pleine­ment l’expérience de la grossesse ! », Libéra­tion, 01/08/2020.

« Petite-fille de mil­i­taire, je suis allergique au terme de dis­ci­pline. », Le Figaro, 13/04/2018.

« Je suis gênée par ce que j’écris. Des décen­nies de com­bat fémin­iste pour finale­ment affirmer que lattente de la nais­sance de mon enfant mapporte la sta­bilité que je recherche depuis que je suis née. Mon ven­tre est gros et rond, un bal­lon gon­flable au-dessus de ma cein­ture. Le regard des autres a changé, où que jaille, je reçois de latten­tion. Je ne suis plus « une autre », je suis dev­enue une autre intéres­sante qui déclenche immédi­ate­ment des vagues dempathie », La vie ordi­naire, Gal­li­mard, 2020.

« Ma devise ? N’oubliez pas de jouir », Le Figaro Madame, 01/11/2021.

« Je me fiche de l’actualité, j’ai un rôle de trans­met­teur de pen­sées. Je fais en sorte que ce qui est dit soit acces­si­ble à tous. », Paris Match, 13/07/2021.

« La vie ordi­naire n’est pas la vie nor­male. Ce que je cherche, c’est un cer­tain rap­port au monde. Ce ne sont pas des moments par­ti­c­uliers. », Paris Match, 13/07/2021.

« Un livre c’est comme une grossesse qui n’en finit pas, ce qui est douloureux », Paris Match, 13/07/2021.

« Ne réduisons pas le tra­vail créatif des femmes à leur biolo­gie, c’est très dan­gereux. », Paris Match, 13/07/2021.

« La vie que je mène aujourd’hui, je l’ai choisie. Et même quand elle me rend dingue, je sais que c’est la seule qui m’aille. », Paris Match, 13/07/2021.

« Je me suis dit qu’il était intéres­sant de voir ce que le con­fine­ment nous fait, comme si le temps se sus­pendait dans un effet de con­géla­tion, comme si la vie allait con­tin­uer ain­si éter­nelle­ment. », à pro­pos de son livre Vivre et revivre encore, dans France Info, 06/04/2021.

« On ne peut pas mimput­er dopin­ions poli­tiques, et encore moins celles de mon com­pagnon », Le Monde, 01/09/2023.

« Qual­i­fi­er n’importe quel représen­tant poli­tique de « nazi » est une out­rance dont le car­ac­tère comique peut être, en temps nor­mal, ques­tion­né. Quand ce représen­tant, dont on peut par ailleurs dés­ap­prou­ver et cri­ti­quer la poli­tique, est lui-même juif, à la tête d’un état juif, dont les habi­tants vien­nent de subir une attaque ter­ror­iste ayant assas­s­iné plus d’un mil­li­er d’entre eux, cet humour est encore plus dis­cutable. Quand s’ajoute à ce con­texte une recrude­s­cence des actes anti­sémites au sein de notre pays, ce choix de mots sem­ble par­ti­c­ulière­ment mal­venu », Radio France, 31/10/2023.

Nébuleuse

Joan Sfar — Del­phine Horvilleur — Jean-Paul Route — Cyn­thia Fleury — David Foenk­i­nos — Michaël Fœs­sel — Car­o­line FourestPhilippe Val — Richard Malka.

Ils l’ont dit

« Adèle est intel­li­gente. Elle sait tou­jours où se plac­er dans une pièce ou face à une per­son­ne. Son intran­quil­ité lui a per­mis d’ac­quérir cette intel­li­gence des sit­u­a­tions. Elle sait ce qu’elle veut, ce qui fait 80% du job dans son méti­er. Enfin, elle est sportive, va tou­jours sur l’ob­sta­cle et sait pren­dre des risques. », San­drine Trein­er, direc­trice de France Cul­ture, dans Straté­gies, 09/07/2020.

« Adèle Van Reeth représente tout ce qu’est France Inter: à la fois l’exigence intel­lectuelle et la moder­nité. C’est une grande pro­fes­sion­nelle de la radio dans toutes ses dimen­sions », Sibyle Veil, Le Monde, 23/02/2022.

« Tan­dis que Sybile Veil, rap­pelons-le, énar­que issue de la même pro­mo­tion qu’Emmanuel Macron, loue bien évidem­ment les qual­ités de cette « grande pro­fes­sion­nelle de la radio » qui « fédère avec des con­tenus qui ques­tion­nent l’époque », elle se garde de pré­cis­er ce que tout le monde sait déjà, à savoir que la future très médi­a­tique direc­trice de France Inter nest autre que la com­pagne de Raphaël Enthoven, dont les pris­es de parole out­ran­cières à lencon­tre d’Éric Zem­mour ou des per­son­nes non vac­cinées, mais aus­si de cette gauche qui fustige Emmanuel Macron, le ren­dent for­cé­ment éminem­ment sym­pa­thique aux yeux de notre prési­dent de la République. Le pré­ten­du plu­ral­isme de Radio France au ser­vice du macro­nisme ? », Boule­vard Voltaire, 24/02/2022.

« Adèle Van Reeth est un pur pro­duit de notre mai­son, où elle a com­mencé comme sta­giaire (…) Elle sait aller sur tous les ter­ri­toires et par­ler à toutes les généra­tions. Elle fédère aus­si avec des con­tenus qui ques­tion­nent l’époque et sa com­plex­ité », Sibyle Veil, Le Monde, 23/02/2022.

« Adèle Van Reeth c’est Nico­las Demor­and en femme et plus à droite sur l’échiquier poli­tique […] C’est lui qui l’a for­mée », un salarié de Radio France, Le Figaro, 23/02/2021.

« Générale­ment quand on dit pas son bord poli­tique, c’est qu’on est un peu à droite quand même », Aymer­ic Lom­pret, « C’est encore nous », France Inter, 24/02/2022.

« À Radio France, sa prox­im­ité avec des représen­tants du courant Print­emps répub­li­cain (qui pour­fend le com­mu­nau­tarisme et défend la laïcité), à com­mencer par son com­pagnon, lessay­iste Raphaël Enthoven, a paru une piste dexpli­ca­tion plau­si­ble. Com­ment jus­ti­fi­er, sinon, quelle sac­ri­fie un ren­dez-vous dhumour devenu emblé­ma­tique de la sta­tion, qui con­tribuait depuis neuf ans au succès de lantenne ?
Sou­tien de ce mou­ve­ment poli­tique, Philippe Val, ami de Raphaël Enthoven avant de devenir le sien, est ain­si un des plus vir­u­lents détracteurs de « Cest encore nous ! » : cette émis­sion, ”on ne lui demandait pas d’être de gauche, mais de dis­traire, d’éduquer, d’être drôle. Pas d’être le club des amis de Clé­men­tine Autain “. », Le Monde, 01/09/2023.

« Des jour­nal­istes de France Inter assurent lavoir enten­due dire, au moment du change­ment de directeur de linfor­ma­tion, que « main­tenant, il faudrait voir com­ment com­bat­tre les extrêmes en 2027 ». Une for­mu­la­tion qui met­trait la gauche rad­i­cale et lextrême droite sur un même plan », Ibid.

 

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