Pape de la consommation
« Pour Alain Bazot, “l’UFC a aujourd’hui la capacité de faire l’opinion publique” »
Dans les coulisses d’un contre-pouvoir, strategies.fr, 01/07/2004
Alain Bazot est né en mai 1959 à Migennes (Yonne). Président depuis 2003 de l’association de défense des consommateurs, Union fédérale des consommateurs (UFC) — Que Choisir, revendiquant plus de 132 000 adhérents, 300 points d’accueil, 4000 bénévoles assistés d’une équipe de 130 salariés (ingénieurs, juristes, journalistes) et réglant annuellement 100 000 litiges de consommation.
Homme à multiple casquettes, Alain Bazot est aussi directeur de publication du magazine redouté Que Choisir, tirant à 590 000 exemplaires. Doté d’une force de frappe médiatique sans commune mesure, Alain Bazot a décidé de transformer cette traditionnelle association de consommateurs en véritable lobby.
Formation
Diplôme d’études approfondies (DEA) de droit public économique de l’Université de Bourgogne à Dijon.
Parcours professionnel
UFC (Union fédérale des consommateurs)-Que choisir :
Sur le plan local et régional :
- Adhésion à l’UFC-Que Choisir en 1977
- Administrateur de l’UFC-Que Choisir de Dijon depuis 1979
- Président de l’UFC-Que Choisir de Bourgogne (2001 à 2003)
Sur le plan national :
- Administrateur depuis 1987
- Formation des militants à la gestion juridique et stratégique des litiges
- Président de la commission Commerce et Services (2000 à 2004)
- Membre du Conseil national de la consommation
- Membre du Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique
- Membre du Bureau depuis 2001, Trésorier puis Vice-Président
- Président de l’UFC-Que Choisir et Directeur des Publications depuis avril 2003
En parallèle à ses activités militantes bénévoles, Alain Bazot a mené une carrière au sein de l’enseignement, sa « vraie passion ».
- De 1985 à 2008 : directeur des études au Centre de capacité en droit d’Auxerre.
- De 1990 à 95 : chargé de cours à l’université de Franche-Comté.
- Depuis 1989 : chargé de cours à l’université de Bourgogne.
Autres :
- Depuis 2003 : membre de l’exécutif du Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc) ; du Conseil national de la consommation (CNC)
- Depuis 2005 : Membre du Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique (CSPLA)
Parcours militant
« Une adolescence dans la mouvance des Jeunesses socialistes, suivi d’un flirt sans lendemain avec les Verts “trop doctrinaires”, l’ont prévenu contre l’engagement partisan », « Casse-coût », Liberation.fr, 01/08/2006. En décembre 2007, Alain Bizot adresse une lettre ouverte à L’Hebdo des socialistes (n°470, 15 décembre 2007) : « Je crois savoir que votre parti [Parti Socialiste] est engagé dans un mouvement de refondation auquel je souhaite bonne chance. Je forme le vœu qu’elle soit pour vous l’occasion de nourrir une nouvelle et véritable ambition pour le consumérisme et donc pour les consommateurs. »
De 1989 à 95 : Membre du Conseil économique et social régional (CESR) de Bourgogne. Les « membres sont désignés (et non élus) pour six ans renouvelables. Le CESER remplit une mission de consultation auprès des instances politiques de la région. Il ne prend donc aucune décision mais émet des avis. » Quatre collèges représentent quatre catégories socioprofessionnelles : les entreprises et activités non salariées ; les organisations syndicales de salariés ; les organismes et associations participant à la vie collective de la région ; des personnalités qualifiées participant au développement régional. Durant les six ans au sein de ce CESR, trois présidents se sont succédé à la tête du Conseil régional de Bourgogne (UDF, PS et RPR). La rémunération des membres des CESER varie selon les régions, et représente en moyenne la moitié des indemnités perçues par les conseillers régionaux élus de la même région, soit entre 704 euros et 1302 euros mensuels.
De 2001 à 2008 : Conseiller municipal de Sennely (2001–2008) sans étiquette.
Ce qu’il gagne
Non renseigné.
Publications
Consommateur, si tu savais, Plon, 2007
Collaborations
Janvier 2013 : Intervenant au 10ème colloque organisé par le Club Énergie & Développement à la table ronde « Finalement, combien peut coûter et comment financer la transition énergétique ? »
Décembre 2012 : Invité lors des 1ères rencontres pour un projet national d’efficacité énergétique organisées par l’Agora Europe
Décembre 2012 : Lors des 8èmes Rencontres parlementaires sur l’Agriculture durable « Agriculture : Quel avenir en Europe ? », il participe à la session « comment répondre aux défis sociaux, économiques et environnementaux ? » présidée par Germinal Peiro, député de Dordogne, secrétaire national du Parti socialiste à la Ruralité, la Mer et l’Agriculture.
Octobre 2012 : Invité lors du 40ème congrès des mutuelles : une complémentaire santé pour tous, tout au long de la vie sur le thème : « Il faut mettre fin à la liberté d’installation des médecins ».
Mars 2012 : A l’occasion de la campagne des élections présidentielles, Alain Bazot propose aux différents candidats « un pacte du consumériste » : « Il s’agit donc d’un pacte destiné à inspirer les politiques et soutenu par le réseau de l’UFC-Que Choisir, qui cherchera à l’imposer. Pour le moment, Eva Joly et Nicolas Dupont-Aignan l’ont signé, Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen l’ont refusé, et nous sommes toujours en discussion avec François Hollande. »
Novembre 2011 : Colloque à l’occasion du 60ème anniversaire d’UFC-Que Choisir à l’Assemblée Nationale sous la présidence du président de la Commission des lois.
Novembre 2010 : Intervenant lors du colloque du Salon des services à la personne 2010 sur le thème : « La qualité des services vue par les consommateurs. »
Février 2010 : Invité lors du colloque parlementaire « Le principe de précaution clé pour un monde plus sûr ou frein à l’innovation » organisé à l’initiative de Daniel Fasquelle, député du Pas-de-Calais.
Février 2009 : Invité lors du colloque organisé par le Médiateur de la République et le Cercle des économistes sur le thème « Crédit, consommation, croissance et urgence sociale »
2009 : Participant au colloque « La Commission des clauses abusives en action : 30ème anniversaire ».
Novembre 2008 : Invité au colloque « Competition Day » organisé par Concurrences competition laws journal.
Octobre 2008 : Conférence « Les consommateurs ont-ils un réel pouvoir ? »
Février 2006 : Invité lors de la table ronde sur les class action réunissant des représentants des associations de consommateurs.
Novembre 2005 : Conférence sur « Association de consommateurs, nouveaux combats, nouveaux pouvoirs ? » organisé par l’Association Française des Conseils en Affaires Publiques
Il l’a dit
« Cette mesure [blocage du prix de l’essence] ne s’attaque pas à la racine du mal, qui est le déficit concurrentiel en amont dans la filière des carburants. Les surprofits dégagés sont répercutés sur les prix à la pompe », « François Hollande veut bloquer le prix de l’essence », lefigaro.fr, 20/01/2012
« Dans ce processus [Hadopi], c’est au consommateur de faire la preuve de son innocence et cette possibilité ne lui est offerte qu’en bout de course », « Texte Hadopi : critiques de Que-Choisir », lefigaro.fr, 10/03/2009
« L’UFC a aujourd’hui la capacité de faire l’opinion publique », « Dans les coulisses d’un contre-pouvoir », strategies.fr, 01/07/2004
« Très étonné de l’ignorance des candidats à l’égard des associations de consommateurs, stupéfait qu’aucun parti ne soit jusqu’à présent venu nous voir, même pour discuter, de manière à alimenter la réflexion des candidats et des partis politiques. Puisqu’ils ne viennent pas à nous, nous avons décidé d’aller vers eux », « L’UFC veut placer le consommateur au cœur de la campagne pour 2012 », lemonde.fr, 23/11/2011
« La mission de définir les orientations des politiques portant sur la culture et Internet est confiée à une personne [Pierre Lescure] fortement impliquée dans les intérêts privés de la production, distribution et promotion des médias », « Lancement de la mission Lescure sur l’exception culturelle », lemonde.fr, 25/09/2012
« L’euro est un bouc émissaire facile de la hausse des prix, pourtant il n’a pas grand-chose à voir avec la formation des prix. Il faut que les consommateurs comprennent que ce n’est pas la monnaie unique qui génère de l’inflation mais le manque de concurrence et de régulation dans certains secteurs. C’est la conséquence d’une libéralisation des prix insuffisamment régulée », « Hausse des prix : l’euro est-il vraiment coupable? » lexpress.fr, 26/12/2011
« Rappelez-vous que l’UFC-Que Choisir a œuvré pour faire entrer la consommation et le consommateur au cœur des programmes présidentiels avec son “pacte consumériste” et ses 12 orientations pour 2012. Force est de constater que l’objectif… n’a été que très partiellement atteint ! Si certaines orientations de notre pacte (action de groupe, lutte contre la fracture sanitaire) ont bien été inscrites à l’agenda de la nouvelle majorité, si les politiques ont certes fait du consommateur un “animal politique”, ce n’est pas forcément celui qu’on attendait. Je dirais qu’en 2012, le consommateur aura été tour à tour “vache à lait”, “pigeons”, “bouc émissaire” ! », Discours d’Alain Bazot à la Maison de l’Amérique latine le 23 janvier 2013
Sa nébuleuse
Jean-Pierre Dubois, ancien président de la Ligue des droits de l’homme (juin 2005 – juin 2011). Il en est président d’honneur depuis juin 2011. Il repère Alain Bazot, alors un étudiant «“brillant, original et très sérieux”. Sorti major de son DEA de droit appliqué, Bazot abandonne son doctorat en route. “J’ai déçu mes maîtres, soupire-t-il. Je me suis longtemps demandé si je n’aurais pas mieux fait de militer pour les droits de l’homme plutôt que de me consacrer au consumérisme. Je ne me pose plus la question. Les problématiques de la consommation touchent à l’éthique, à l’environnement, à la défense des libertés individuelles, sans lesquels la démocratie est un vain mot” »
Ils ont dit
« Sous sa houlette, l’UFC fait sa révolution culturelle. Flairant “le sens de l’histoire”, Bazot accompagne le développement d’un “département lobby”, chargé de monter les dossiers polémiques, de sensibiliser journalistes et pouvoirs publics aux nouvelles problématiques de la consommation. Jusqu’à reléguer au second plan des préoccupations l’autre spécialité maison, les tests comparatifs de produits à l’origine du succès du magazine Que choisir, vache à lait de l’association », « Casse-coût », liberation.fr, 01/08/2006
« (…) jamais un dossier ou un communiqué ne sort qui n’ait été au préalable visé, et parfois remanié, par un Bazot qui traîne comme un boulet sa réputation d’intransigeant tatillon. “Je n’ai de patience que pour expliquer”, admet-il », ibid.
« L’agenda d’Alain Bazot est digne de celui d’un Nicolas Sarkozy. Le président de l’Union fédérale de la consommation (UFC)-Que Choisir, et directeur des publications, court de télévisions en radios, sans négliger les plus grands magazines de presse écrite. Depuis qu’il a succédé le 23 avril 2003 à Marie-Josée Nicoli, disparue des suites d’un cancer, son rythme est soutenu », « Dans les coulisses d’un contre-pouvoir », strategies.fr, 01/07/2004
« Du coup, il est devenu une source pour les autres médias, qui ont désormais tous des rubriques consommation et sont à la recherche de données objectives pour nuancer le discours des marques », Ibid.
« Mais vouloir jouer le rôle de contre-pouvoir n’est pas incompatible avec une implication institutionnelle. “Tant qu’il n’y a pas risque de neutralisation”, précise-t-il. D’où les boycotts, les procès et, surtout, le refus de jouer le rôle de caution des hommes politiques », Ibid.
Jean-Claude Jaillette, alors responsable des pages “conso” de l’hebdomadaire Marianne : « Avant lui, le mouvement recherchait davantage la reconnaissance. Il semblait plus important de s’asseoir dans les commissions et de négocier », Ibid.
Crédit photo : capture d’écran vidéo Francetv info (DR)