Le visage du week-end de TF1
Depuis qu’elle a pris, en 2015, les rênes du JT de 20h de TF1 le week-end, Anne-Claire Coudray est devenue un visage emblématique de l’information de la première chaîne. Rassemblant entre cinq et six millions de téléspectateurs, elle est à la tête de la grande messe de l’information en France, et donc d’un créneau de première importance pour propager la bonne parole aux Français.
Origines et formations
Anne-Claire Coudray voit le jour à Rennes, le 1er février 1977. Elle passe son enfance à Locqmariaquer, un village du Morbihan dont sont originaires ses grands-parents maternels et où son oncle, Jacques Madec, est conseiller municipal. Ses grands-parents maternels étaient commerçants. Du côté paternel, ils étaient garagistes et fabricants de chapeaux.
Son père, Jean Coudray, est psychologue à Lorient ; quant à sa mère elle fut professeur de français et d’anglais au collège avant de devenir gérante de chambre d’hôte. Elle a également deux sœurs : Estelle et Elisa. C’est donc dans une famille avec un haut capital culturel et économique que grandit Anne-Claire. De cette enfance bretonne, la journaliste en garde le souvenir d’un cadre « serein ». Elle garde, d’ailleurs, un lien fort à sa région d’origine.
Elle effectue son cycle secondaire au lycée Saint-François Xavier de Vannes, où elle est en internat, avant de partir à Nantes pour faire khâgne et hypokhâgne au lycée Guis’hau. Parmi les anciens élèves de ce lycée, certains noms retiennent l’attention : François de Rugy, François Bégaudeau, Samuel Maréchal (père de Marion Maréchal) ou encore Éric Brunet. Elle fait ensuite un passage à la faculté de Rennes où elle suit un double cursus en lettres et en histoire. Elle anime également la radio du campus.
Enfin, en 1996, elle décide d’intégrer l’école supérieur de journalisme de Lille. Une ambition logique pour une jeune femme qui, comme elle l’indique, a été « biberonné » au journal télévisé que la famille Coudray écoutait « religieusement ».
Parcours professionnel
Elle sort diplômée en 2000 de l’ESJ. La même année, elle obtient un premier stage à TF1. Elle débute sa carrière au bureau lillois de l’agence de presse Internep. Elle y réalise des sujets pour TF1 et Arte Info. Durant cette période, elle réalise aussi des reportages pour France 3.
En mai de la même année, elle entre au service informations de TF1. D’abord en poste au bureau de Lille, elle rejoint le bureau parisien en 2004. Elle est alors grand reporter, un poste parfois risqué, qui est pour elle un défi, un moyen de voir si elle a le courage de se frotter à des situations aussi tendues que des théâtres de guerre par exemple. En outre, il s’agit pour Anne-Claire de marcher dans les pas de ces grands reporters femmes. La précision est d’importance puisque la journaliste, victime de sa mémoire sélective, admet n’avoir de souvenirs que des femmes grands reporters. Dans ce cadre, elle couvre les jeux olympiques de Pékin ou encore l’élection présidentielle américaine de 2008.
En juin 2009 elle fait ses débuts en tant qu’animatrice sur la chaîne TMC, détenue par le groupe TF1. Elle y anime TMC Reportages, un magazine de société. Durant l’été, elle devient le joker dans l’animation des JT de LCI. L’année suivante, elle remplace Bénédicte Le Chatelier, partie en congé maternité, pour la présentation de l’édition du soir sur LCI diffusée entre 22h et 00h. Elle est alors en binôme avec Damien Givelet.
En mai 2011 éclate l’affaire Strauss-Kahn. Elle est alors envoyée à New York afin d’y couvrir les événements pour TF1. L’année suivante, elle devient joker de Claire Chazal dans la présentation du JT du week-end et du magazine Reportages. Par ailleurs, la chaîne lui confie, depuis 2014, la présentation du documentaire #WERestos consacré à la troupe des Enfoirés.
La consécration vient en 2015. Lors du départ de Claire Chazal le 18 septembre, elle devient sa remplaçante dans la présentation des JT du week-end. Une nomadisation de l’ancienne grand reporter, qui lui permet de profiter de sa fille Amalya, née quelque mois auparavant. Elle s’y illustre dès le premier week-end en créant une polémique à propos de la conduite de ces dames. Accusée de misogynie, elle se défend devant Patrick Cohen dans C à Vous, et ajoute qu’on la toujours accusée d’être « féministe voir MLF ».
Collaborations
En juillet 2013, elle anime aux côtés de Gilles Bouleau, jean-Claude Narcy, Denis Brogniart et Louis Bodin le défilé du 14 juillet. Lors des attentats du 13 novembre 2015, elle anime avec Gilles Bouleau une édition spéciale le samedi 14 novembre. C’est également avec Bouleau qu’elle est la maîtresse de cérémonie des soirées électorales de la première chaîne. Lors de l’élection présidentielle de 2017, elle anime différentes émissions avec Gilles Bouleau, recevant tous ou certains candidats à la mandature suprême. Enfin, en 2017, elle fait du triumvirat, avec Bouleau et Pujadas, qui interview pour la première fois Emmanuel Macron élu en mai de la même année. Enfin, en juillet 2018, suite à la victoire de l’équipe de France de football lors de la Coupe du Monde, elle anime Le Mag avec Denis Brogniart, diffusé en direct après le match.
Parcours militant
Si elle n’est pas encartée, Anne-Claire ne cache pas ses tendances féministes. En 2022, elle participe au programme Expertes à la Une, une initiative lancée par le groupe TF1 afin d’avoir plus d’expertes à l’antenne. Un engagement pour la parité auquel tiennent la chaîne et le gouvernement.
Vie privée
Elle est en couple avec Nicolas Vix, un homme d’affaires. Ils ont une fille, Amalya, née en 2015.
Distinctions
En 2017, elle est lauréate du prix Roland-Dorgelès, récompensant un journaliste qui contribue au rayonnement de la langue française. La même année, elle est présidente du jury des assises du journalisme.
En 2020, elle fait une apparition dans I love you coiffure, téléfilm réalisé par Muriel Robin où celle-ci reprend ses plus grands sketchs avec certaines personnalités. Anne-Claire Coudray y fait une apparition où elle joue son propre rôle.
Salaires
Son statut de présentatrice sur la première chaîne d’Europe lui offre une situation confortable où elle gagnerait entre 30 000 à 45 000 € par mois.
Elle l’a dit
« Dans notre métier qui s’est largement professionnalisé, c’est compliqué d’arriver dans une grande chaîne de télé, une grande radio, si vous n’avez pas fait d’école de journalisme. », Europe 1, 8 mars 2022.
« Dans mon métier, je suis confrontée au désamour des téléspectateurs et des Français en général pour la politique. Ça me désole. On essaie d’expliquer que s’il n’y a plus de candidats aux élections au niveau local, il ne se passe plus rien dans nos vies. On essaie de montrer que la politique est partout, qu’elle est dans les transports, le tourisme, la culture, dans l’aménagement du territoire, la préservation de l’environnement… », Ouest France, 25 juillet 2021.
« Il n’y a pas de débat sur l’efficacité de ce vaccin [celui contre le COVID-19] et il ne faut surtout pas s’enfermer dans l’idée que c’est une opinion. C’est un fait scientifique. », Ibidem.
« Cette année [2021], en tant que journaliste, on a senti qu’on avait comme mission d’apaiser, pas de façon gratuite ou naïve, mais qu’il fallait apporter encore plus qu’avant des faits objectifs. Parce que la connaissance est l’antidote à l’angoisse. » Ibidem.
« Je me suis construite une culture générale grâce au journal télévisé. Et le journal télévisé m’a beaucoup inspirée car je me souviens des femmes grands reporters. », dans 50min Inside, 5 mars 2022.
« Sans la télévision, la radio et les journaux, le message des autorités ne passerait pas. », Le Figaro TV Mag, 28 mars 2020.
« C’est dans ce genre de moment [les crises], où le monde semble basculer, qu’on prend conscience de l’importance de notre mission d’utilité publique : accompagner les Français et donner les clés de réflexion pour apaiser les angoisses. », Ibidem.
« J’ai passé ma vie à me faire traiter de féministe et de MLF. » C à Vous, 21 septembre 2015.
« L’ambition de TF1pour 2022 est simple : réconcilier les Français et la politique. », Le Figaro TV Mag, 11 septembre 2021.
Nébuleuse
En quelques années, Coudray a parcouru toutes les étapes pour devenir l’une des têtes d’affiche de la première chaîne. Biberonnée par les JT, formatée par l’école de journalisme, Anne-Claire suit la doxa et la diffuse dans son créneau, allant parfois jusqu’à désinformer, comme en janvier 2022 quand elle affirme que personne n’a dit que le vaccin contre le coronavirus empêchait la transmission du virus. Manque de chance, le Premier ministre l’avait dit en juillet 2020.
Elle forme, avec Gilles Bouleau, le tandem de choc que la chaîne aligne lors des grands événements.
Ils l’ont dit
« Moi je la trouve très bien Anne-Claire. D’abord on l’aimait beaucoup en grand reporter puisque c’est d’abord une très bonne journaliste, qui est à la fois sérieuse, courageuse, intelligente, qui fait des très très bons papiers depuis un certain temps. Et puis elle s’est découverte à la présentation, elle donne une image très sérieuse et en même temps elle est très belle, donc je trouve qu’on allie beaucoup de choses. » Claire Chazal dans C à Vous.
« C’est l’anti-bimbo par excellence Anne-Claire, c’est une vraie personne, journaliste, passionnée par ce qu’elle fait. », Cyril Auffet, dans Le Tube de Canal+, 21 octobre 2018.
« J’avais pas l’ombre d’un doute sur le fait qu’elle le ferait extrêmement bien, jamais. » Gilles Bouleau sur sa présentation du 20h dans Le Tube de Canal+.
« La présentatrice des journaux du week-end de TF1 cache un caractère tranché derrière une normalité antistar et une proximité tout-terrain. » Libération, 9 juillet 2020.