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Anne-Claire Coudray

25 mars 2022

Temps de lecture : 8 minutes
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Anne-Claire Coudray

Temps de lecture : 8 minutes

Le visage du week-end de TF1

Depuis qu’elle a pris, en 2015, les rênes du JT de 20h de TF1 le week-end, Anne-Claire Coudray est devenue un visage emblématique de l’information de la première chaîne. Rassemblant entre cinq et six millions de téléspectateurs, elle est à la tête de la grande messe de l’information en France, et donc d’un créneau de première importance pour propager la bonne parole aux Français.

Origines et formations

Anne-Claire Coudray voit le jour à Rennes, le 1er févri­er 1977. Elle passe son enfance à Loc­q­mari­a­quer, un vil­lage du Mor­bi­han dont sont orig­i­naires ses grands-par­ents mater­nels et où son oncle, Jacques Madec, est con­seiller munic­i­pal. Ses grands-par­ents mater­nels étaient com­merçants. Du côté pater­nel, ils étaient garag­istes et fab­ri­cants de chapeaux.

Son père, Jean Coudray, est psy­cho­logue à Lori­ent ; quant à sa mère elle fut pro­fesseur de français et d’anglais au col­lège avant de devenir gérante de cham­bre d’hôte. Elle a égale­ment deux sœurs : Estelle et Elisa. C’est donc dans une famille avec un haut cap­i­tal cul­turel et économique que grandit Anne-Claire. De cette enfance bre­tonne, la jour­nal­iste en garde le sou­venir d’un cadre « sere­in ». Elle garde, d’ailleurs, un lien fort à sa région d’origine.

Elle effectue son cycle sec­ondaire au lycée Saint-François Xavier de Vannes, où elle est en inter­nat, avant de par­tir à Nantes pour faire khâgne et hypokhâgne au lycée Guis’hau. Par­mi les anciens élèves de ce lycée, cer­tains noms reti­en­nent l’at­ten­tion : François de Rugy, François Bégaudeau, Samuel Maréchal (père de Mar­i­on Maréchal) ou encore Éric Brunet. Elle fait ensuite un pas­sage à la fac­ulté de Rennes où elle suit un dou­ble cur­sus en let­tres et en his­toire. Elle ani­me égale­ment la radio du campus.

Enfin, en 1996, elle décide d’in­té­gr­er l’é­cole supérieur de jour­nal­isme de Lille. Une ambi­tion logique pour une jeune femme qui, comme elle l’indique, a été « biberon­né » au jour­nal télévisé que la famille Coudray écoutait « religieusement ».

Parcours professionnel

Elle sort diplômée en 2000 de l’ESJ. La même année, elle obtient un pre­mier stage à TF1. Elle débute sa car­rière au bureau lil­lois de l’a­gence de presse Internep. Elle y réalise des sujets pour TF1 et Arte Info. Durant cette péri­ode, elle réalise aus­si des reportages pour France 3.

En mai de la même année, elle entre au ser­vice infor­ma­tions de TF1. D’abord en poste au bureau de Lille, elle rejoint le bureau parisien en 2004. Elle est alors grand reporter, un poste par­fois risqué, qui est pour elle un défi, un moyen de voir si elle a le courage de se frot­ter à des sit­u­a­tions aus­si ten­dues que des théâtres de guerre par exem­ple. En out­re, il s’ag­it pour Anne-Claire de marcher dans les pas de ces grands reporters femmes. La pré­ci­sion est d’im­por­tance puisque la jour­nal­iste, vic­time de sa mémoire sélec­tive, admet n’avoir de sou­venirs que des femmes grands reporters. Dans ce cadre, elle cou­vre les jeux olympiques de Pékin ou encore l’élec­tion prési­den­tielle améri­caine de 2008.

En juin 2009 elle fait ses débuts en tant qu’an­i­ma­trice sur la chaîne TMC, détenue par le groupe TF1. Elle y ani­me TMC Reportages, un mag­a­zine de société. Durant l’été, elle devient le jok­er dans l’an­i­ma­tion des JT de LCI. L’an­née suiv­ante, elle rem­place Béné­dicte Le Chate­lier, par­tie en con­gé mater­nité, pour la présen­ta­tion de l’édi­tion du soir sur LCI dif­fusée entre 22h et 00h. Elle est alors en binôme avec Damien Givelet.

En mai 2011 éclate l’af­faire Strauss-Kahn. Elle est alors envoyée à New York afin d’y cou­vrir les événe­ments pour TF1. L’an­née suiv­ante, elle devient jok­er de Claire Chaz­al dans la présen­ta­tion du JT du week-end et du mag­a­zine Reportages. Par ailleurs, la chaîne lui con­fie, depuis 2014, la présen­ta­tion du doc­u­men­taire #WERestos con­sacré à la troupe des Enfoirés.

La con­sécra­tion vient en 2015. Lors du départ de Claire Chaz­al le 18 sep­tem­bre, elle devient sa rem­plaçante dans la présen­ta­tion des JT du week-end. Une nomadi­s­a­tion de l’an­ci­enne grand reporter, qui lui per­met de prof­iter de sa fille Amalya, née quelque mois aupar­a­vant. Elle s’y illus­tre dès le pre­mier week-end en créant une polémique à pro­pos de la con­duite de ces dames. Accusée de misog­y­nie, elle se défend devant Patrick Cohen dans C à Vous, et ajoute qu’on la tou­jours accusée d’être « fémin­iste voir MLF ».

Collaborations

En juil­let 2013, elle ani­me aux côtés de Gilles Bouleau, jean-Claude Nar­cy, Denis Brog­niart et Louis Bod­in le défilé du 14 juil­let. Lors des atten­tats du 13 novem­bre 2015, elle ani­me avec Gilles Bouleau une édi­tion spé­ciale le same­di 14 novem­bre. C’est égale­ment avec Bouleau qu’elle est la maîtresse de céré­monie des soirées élec­torales de la pre­mière chaîne. Lors de l’élec­tion prési­den­tielle de 2017, elle ani­me dif­férentes émis­sions avec Gilles Bouleau, rece­vant tous ou cer­tains can­di­dats à la man­da­ture suprême. Enfin, en 2017, elle fait du tri­umvi­rat, avec Bouleau et Pujadas, qui inter­view pour la pre­mière fois Emmanuel Macron élu en mai de la même année. Enfin, en juil­let 2018, suite à la vic­toire de l’équipe de France de foot­ball lors de la Coupe du Monde, elle ani­me Le Mag avec Denis Brog­niart, dif­fusé en direct après le match.

Parcours militant

Si elle n’est pas encar­tée, Anne-Claire ne cache pas ses ten­dances fémin­istes. En 2022, elle par­ticipe au pro­gramme Expertes à la Une, une ini­tia­tive lancée par le groupe TF1 afin d’avoir plus d’ex­pertes à l’an­tenne. Un engage­ment pour la par­ité auquel tien­nent la chaîne et le gouvernement.

Vie privée

Elle est en cou­ple avec Nico­las Vix, un homme d’af­faires. Ils ont une fille, Amalya, née en 2015.

Distinctions

En 2017, elle est lau­réate du prix Roland-Dorgelès, récom­pen­sant un jour­nal­iste qui con­tribue au ray­on­nement de la langue française. La même année, elle est prési­dente du jury des assis­es du journalisme.

En 2020, elle fait une appari­tion dans I love you coif­fure, télé­film réal­isé par Muriel Robin où celle-ci reprend ses plus grands sketchs avec cer­taines per­son­nal­ités. Anne-Claire Coudray y fait une appari­tion où elle joue son pro­pre rôle.

Salaires

Son statut de présen­ta­trice sur la pre­mière chaîne d’Eu­rope lui offre une sit­u­a­tion con­fort­able où elle gag­n­erait entre 30 000 à 45 000 € par mois.

Elle l’a dit

« Dans notre méti­er qui s’est large­ment pro­fes­sion­nal­isé, c’est com­pliqué d’ar­riv­er dans une grande chaîne de télé, une grande radio, si vous n’avez pas fait d’é­cole de jour­nal­isme. », Europe 1, 8 mars 2022.

« Dans mon méti­er, je suis con­fron­tée au désamour des téléspec­ta­teurs et des Français en général pour la poli­tique. Ça me désole. On essaie d’ex­pli­quer que s’il n’y a plus de can­di­dats aux élec­tions au niveau local, il ne se passe plus rien dans nos vies. On essaie de mon­tr­er que la poli­tique est partout,  qu’elle est dans les trans­ports, le tourisme, la cul­ture, dans l’amé­nage­ment du ter­ri­toire, la préser­va­tion de l’en­vi­ron­nement… », Ouest France, 25 juil­let 2021.

« Il n’y a pas de débat sur l’ef­fi­cac­ité de ce vac­cin [celui con­tre le COVID-19] et il ne faut surtout pas s’en­fer­mer dans l’idée que c’est une opin­ion. C’est un fait sci­en­tifique. », Ibi­dem.

« Cette année [2021], en tant que jour­nal­iste, on a sen­ti qu’on avait comme mis­sion d’a­pais­er, pas de façon gra­tu­ite ou naïve, mais qu’il fal­lait apporter encore plus qu’a­vant des faits objec­tifs. Parce que la con­nais­sance est l’an­ti­dote à l’an­goisse. » Ibi­dem.

« Je me suis con­stru­ite une cul­ture générale grâce au jour­nal télévisé. Et le jour­nal télévisé m’a beau­coup inspirée car je me sou­viens des femmes grands reporters. », dans 50min Inside, 5 mars 2022.

« Sans la télévi­sion, la radio et les jour­naux, le mes­sage des autorités ne passerait pas. », Le Figaro TV Mag, 28 mars 2020.

« C’est dans ce genre de moment [les crises], où le monde sem­ble bas­culer, qu’on prend con­science de l’im­por­tance de notre mis­sion d’u­til­ité publique : accom­pa­g­n­er les Français et don­ner les clés de réflex­ion pour apais­er les angoiss­es. », Ibi­dem.

« J’ai passé ma vie à me faire traiter de fémin­iste et de MLF. » C à Vous, 21 sep­tem­bre 2015.

« L’am­bi­tion de TF1pour 2022 est sim­ple : réc­on­cili­er les Français et la poli­tique. », Le Figaro TV Mag, 11 sep­tem­bre 2021.

Nébuleuse

En quelques années, Coudray a par­cou­ru toutes les étapes pour devenir l’une des têtes d’af­fiche de la pre­mière chaîne. Biberon­née par les JT, for­matée par l’é­cole de jour­nal­isme, Anne-Claire suit la doxa et la dif­fuse dans son créneau, allant par­fois jusqu’à dés­in­former, comme en jan­vi­er 2022 quand elle affirme que per­son­ne n’a dit que le vac­cin con­tre le coro­n­avirus empêchait la trans­mis­sion du virus. Manque de chance, le Pre­mier min­istre l’avait dit en juil­let 2020.

Elle forme, avec Gilles Bouleau, le tan­dem de choc que la chaîne aligne lors des grands événements.

Ils l’ont dit

« Moi je la trou­ve très bien Anne-Claire. D’abord on l’aimait beau­coup en grand reporter puisque c’est d’abord une très bonne jour­nal­iste, qui est à la fois sérieuse, courageuse, intel­li­gente, qui fait des très très bons papiers depuis un cer­tain temps. Et puis elle s’est décou­verte à la présen­ta­tion, elle donne une image très sérieuse et en même temps elle est très belle, donc je trou­ve qu’on allie beau­coup de choses. » Claire Chaz­al dans C à Vous.

« C’est l’an­ti-bim­bo par excel­lence Anne-Claire, c’est une vraie per­son­ne, jour­nal­iste, pas­sion­née par ce qu’elle fait. », Cyril Auf­fet, dans Le Tube de Canal+, 21 octo­bre 2018.

« J’avais pas l’om­bre d’un doute sur le fait qu’elle le ferait extrême­ment bien, jamais. » Gilles Bouleau sur sa présen­ta­tion du 20h dans Le Tube de Canal+.

« La présen­ta­trice des jour­naux du week-end de TF1 cache un car­ac­tère tranché der­rière une nor­mal­ité anti­s­tar et une prox­im­ité tout-ter­rain. » Libéra­tion, 9 juil­let 2020.

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