USA first
Anne Sinclair est née le 15 juillet 1948 à New York aux États-Unis. De nationalité franco-américaine, elle a passé les cinq premières années de sa vie aux États-Unis. En 1991, elle a épousé Dominique Strauss-Kahn (ex ministre des Finances, ex député-maire de Sarcelles, ex directeur général du Fonds monétaire international (FMI) et membre du Parti Socialiste). Le couple divorce en mars 2013, elle est désormais en couple avec l’historien Pierre Nora.
Elle est la fille de Joseph-Robert Schwartz (change son nom en Sinclair par décret du 3 août 1949) et de Micheline Rosenberg. Ne parvenant pas à rejoindre l’Angleterre après la débâcle, Joseph Schwartz rejoint la France Libre depuis New-York où il est affecté aux services gaullistes au Moyen Orient. Il est nommé directeur de Radio-Levant à Beyrouth, puis secrétaire général de la délégation de la France libre au Caire. Proche ami de Pierre Mendès-France, il deviendra directeur général des parfums Élisabeth Arden, directeur technique des parfums Caron, directeur de Revlon International et administrateur de nombreuses sociétés. Sa grand-mère paternelle, Marguerite Lévy-Valensi, fuit Alger en 1898 suite aux émeutes antisémites qui accompagnèrent l’élection d’Édouard Drumont dans cette circonscription très convoitée par la droite nationale.
Sa mère, Micheline Nanette Rosenberg était la fille de l’un des plus grands marchands d’art et galeristes de l’entre-deux-guerres, Paul Rosenberg. Elle fait la rencontre de Joseph Schwartz à New York (où elle travaillait au bureau de la France Libre, « France Forever ») après la Libération. Anne Sinclair est divorcée du journaliste Ivan Levaï, qui lui a donné deux enfants : David et Élie.
Elle divorce d’Ivan Levaï après avoir rencontré en 1988 Dominique Strauss-Khan qu’elle épouse finalement le 26 novembre 1991. Elle divorce de lui en mars 2013 deux ans après qu’il ait été mis en cause dans l’affaire d’agression sexuelle sur Nafissatou Diallo à New-York et se remet en couple avec l’historien Pierre Nora.
Formation universitaire
Cours Hattemer. Licenciée en droit, diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris (filière Politique et Social, 1972). Stages d’été à la rubrique mondaine de L’Express.
Parcours professionnel
Animatrice de « L’homme en questions » (FR3,1973–1976) et de « L’Invité du jeudi » (A2, 1978–1982).
Journaliste à Europe 1 de 1973 à 1976 (« Tout peut arriver »).
Elle entre à France 3 en 1976.
D’abord stagiaire, puis journaliste à Europe 1 de 1973 à 1976 (« Tout peut arriver »). Elle assiste alors Étienne Mougeotte, directeur de l’information de la station et obtient sa carte de presse. Jean-Luc Lagardère lui propose d’être son assistante mais elle tient à tout prix à faire carrière dans le journalisme. Elle entre à France 3 en 1976.
Après une période de chômage de deux ans, durant laquelle elle écrit son premier livre, elle commence à travailler pour TF1 en 1982 en tant que présentatrice de l’émission « Les Visiteurs du jour », arrêtée faute d’audience suffisante en juillet 1982.
Suivent « Édition spéciale » (1983) et « Questions à domicile » avant la consécration avec « 7 sur 7 » (1984–1997). À partir de 1986, elle est directrice adjointe de l’information de la chaîne, puis directrice générale de TF1 Entreprise, directrice générale de e‑TF1 en 1997 (aiguillée par les conseils avisés de son ministre de mari qui anticipe le succès d’Internet), la filiale internet du groupe, en enfin vice-présidente. Elle quitte le groupe TF1 début 2001, à la suite de « désaccords » avec le PDG du groupe, Patrick Le Lay. Elle engage un procès aux prud’hommes et gagne 1,86 millions d’euros, qui serviront en bonne part, comme elle l’avouera elle-même plus tard, à la rénovation de son riad de Marrakech.
À partir de 2001, elle tente une excursion hors de la presse et intègre le Groupe Netgem, une start-up spécialisée dans la vente de décodeurs de télévisions numérique.
En 2002, sur RTL, elle dirige des entretiens avec de grands patrons. Elle collabore également à l’hebdomadaire Paris Match.
Anime sur France Inter, de 2003 à 2007, l’émission « Libre cours ».
Participe, en 2008, à l’émission « Le Grand Journal » sur Canal+, en tant que correspondante aux États-Unis en vue de l’élection présidentielle américaine de 2008.
Directrice éditoriale du site français d’actualité, le Huffington Post, lancé le 23 janvier 2012. The Huffington Post est un journal d’information américain publié exclusivement sur Internet et afin d’offrir une réponse « libérale » (au sens anglo-saxon, c’est-à-dire non conservatrice) à d’autres sites conservateurs.
Elle est faite Chevalier de la Légion d’Honneur en 2015.
À partir de septembre 2017, Anne Sinclair tient un billet hebdomadaire dans Le JDD.
Fidèle à sa passion pour la musique classique, elle anime « Fauteuils d’Orchestre » sur France 3, puis sur France 5, à partir de 2020.
Parcours militant
Profondément marquée par son engagement à gauche et ses racines juives, elle a parfois laissé ses opinions personnelles prendre le pas sur sa neutralité journalistique ou sa confraternité professionnelle. Elle hérite de ses parents un certain scepticisme à l’égard de De Gaulle et une compassion certaine vis-à-vis du FLN.
Lors de la guerre d’Algérie, ses parents écoutaient Europe 1, la radio où elle fera ses débuts en journalisme, réputée plus indépendante du pouvoir gaulliste que la majorité des médias de l’époque.
Toutefois, il ne peut lui être reproché d’être « Zola en France et Barrès en Israël » : très critique du gouvernement de Benjamin Netanyahou, elle s’insurge contre le virage droitier de la politique israélienne qui pourrait déboucher, selon elle, sur le modèle honni de « démocratie illibérale ».
Elle a toujours refusé de recevoir le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, dans ses émissions.
Elle travaille pour l’ancien premier ministre radical-socialiste Pierre Mendès-France à la direction de son bulletin Le Courrier de la République (1970–1973), dirigé par Laurence Soudet. Elle avait milité pour le ticket Deferre-Mendès en 1969, année où la gauche non-communiste ressort laminée des élections.
Elle participe au spot officiel de François Mitterrand lors de la campagne officielle de l’élection présidentielle française de 1981. Elle et Ivan Levaï seront invités deux fois dans la bergerie basque du président au début de son premier septennat. Elle déclare avoir été « mitterandiste » jusqu’en 1994, année de la publication par Pierre Péan d’« Une jeunesse française » levant le voile sur la jeunesse conservatrice du futur président.
Elle refuse cependant de diriger la communication de Matignon que lui propose Laurent Fabius en 1983.
D’après Le Monde du 18 janvier 1987, « Au lendemain du premier tour de l’élection de Dreux, qui vit le FN rafler plus de 16% des voix, elle organise une discussion sur le racisme en prenant soin de ne réunir autour d’elle que des antiracistes convaincus, ne permettant aux autres interlocuteurs que de parler en duplex ou encore par le biais d’interventions préenregistrées. Elle reconnaît aujourd’hui que “cela ne fut pas très équilibré” ».
La journaliste Florence Belkacem a raconté comment, en 1995, Anne Sinclair avait demandé son éviction de TF1, car « j’aurais insulté la mémoire du peuple juif ». Motif : lors d’un entretien avec Jean-Marie Le Pen pour son émission « Je suis venu vous dire » en janvier 1995, Florence Belkacem lui avait fait observer une minute de silence en l’honneur du 50ème anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz.
Selon Nicolas Domenach, elle refuse le poste de ministre de la Culture pour succéder à Fleur Pellerin en février 2016. Les velléités de François Hollande d’instaurer la déchéance de nationalité pour les binationaux ont eu raison de son ambition politique, comme elle le confie à Sud Ouest en juin 2021 : « Ministre, j’aurai dû aller à la télévision défendre des choses qui ne m’étaient pas plaisantes : c’était l’époque du débat sur la déchéance de nationalité, idée à laquelle je n’étais pas favorable. Membre du gouvernement, j’aurais dû être solidaire… Je n’en suis pas cap’ ! ». Son grand-père, Paul Rosenberg, avait été poussé à l’exil et déchu de sa nationalité en 1942 par le régime de Vichy.
Publications
- Une année particulière, Fayard, 1982.
- Deux ou trois choses que je sais d’eux, Grasset, 1997.
- Caméra subjective, Grasset, 2002.
- 21 Rue La Boétie, Grasset, 2012.
- Chronique d’une France blessée, Grasset, 2017.
- La rafle des notables, Grasset, 2020
- Passé composé, Grasset, 2021.
Collaborations
Le 11 mai 2017 elle présente ses Chroniques d’une France blessée à l’Hexagon society, à Londres (25 livres l’entrée). The Hexagon society « s’inspire de l’esprit du judaïsme » et bénéficie du soutien de Bernard-Henri Lévy. Elle compte aussi parmi ses partenaires l’Institut français du Royaume-Uni, I24 news ou encore les éditions Grasset.
Ce qu’elle gagne
Héritière du marchand d’art Paul Rosenberg (représentant de Picasso, Matisse et d’un grand nombre de peintres français), elle possède plusieurs centaines d’œuvres de grande valeur. Sa fortune est difficilement estimable – de plusieurs centaines de millions à quelques milliards d’euros. À titre d’exemple, un tableau de Léger « La femme en rouge et vert » (1914), a été vendu aux enchères, en 2003, pour 22,4 millions de dollars. « L’Odalisque, harmonie bleue » (1937) de Matisse, a été adjugé pour 33,6 millions de dollars en 2007.
Patrimoine immobilier : aux États-Unis, Anne Sinclair a acquis pour 4 millions de dollars, une demeure située au cœur de Washington, dans le quartier de Georgetown (380 mètres carrés incluant cinq chambres, six salles de bains, une piscine et un jardin). À Paris, elle possède un appartement place des Vosges, acheté plus de 4 millions d’euros (une somme réglée comptant) et un autre dans le XVIème arrondissement, acheté pour la somme de 2,59 millions d’euros. Au Maroc, elle a acquis un riad en plein cœur de Marrakech pour un peu moins de 500.000 €.
Elle l’a dit
« Sans doute est-ce l’enjolivement du passé, mais j’ai l’impression aussi que le climat était plus civil, moins porteur d’anathèmes qu’aujourd’hui. Étions-nous plus tolérants ? Le consensus républicain était sans doute plus fort. Excepté en ce qui concerne le FN, l’exclusion de la discussion pour « déviance » n’était plus, ou pas encore à l’ordre du jour », Passé composé, p. 196
Au sujet des révélations de la jeunesse vichyste de Mitterrand en 1994 : « Je me rappelais m’être battue à Sciences Po contre ceux qui prétendaient qu’il avait été décoré de la francisque alors que je soutenais l’inverse ; avoir traité de calomniateurs ceux qui affirmaient qu’il n’avait jamais rompu ses liens avec les collabos qui étaient son environnement d’origine ; m’être indignée que beaucoup, connaissant son passé de droite, lui dénient sa sincérité d’homme de gauche, etc. Long aveuglement largement partagé à gauche. J’eus l’impression d’une révélation à l’image du XXe Congrès du PCUS, où les communistes purs et durs découvrirent les crimes de Staline de la bouche même des dirigeants de l’URSS. Le ciel m’est tombé sur la tête et j’ai mis longtemps à m’en remettre. Il nous a trompés, nous avons été crédules et dupes. Et tous ceux qui ont voulu voir en lui le héraut de toujours d’une gauche sans tache se sont fourvoyés ou nous ont fourvoyés », Passé composé, p.157.
« La démocratie ne nous protège pas des mensonges. Mais la dictature nous empêche, par essence, de distinguer le vrai du faux », Ibid, p.332.
« Comme beaucoup de ceux de ma génération, cette hypothèse me révulse. Mais les plus jeunes auxquels on parle de Vichy, de la guerre d’Algérie, de l’histoire de ce Front qui veut désormais rassembler, ne sont nullement effrayés. Inutile de leur brosser un paysage de terreur, où nos droits seraient du jour au lendemain suspendus, dans une sorte de grand soir fascisant, Nuremberg des libertés fondamentales. C’est pourtant ainsi qu’un tel régime s’impose et grignote nos valeurs. Il suffit de voir l’évolution des régimes d’Europe de l’Est, ceux de la Hongrie, de la Pologne, de la Russie poutinienne. J’espère que nous sommes encore nombreux à vouloir nous battre de toutes nos forces contre cette éventualité », Ibid, p. 345
« Marre d’entendre débattre quotidiennement d’#EricZemmour dont on connait les propos depuis des années qu’il les a asséné tous les jours sur une chaîne complaisante, et depuis qu’il a été condamné par les tribunaux! La France mérite mieux que ce vieux pétainisme rance! », Twitter, 14/09/2021.
« Nous avons vu, l’an dernier, les conséquences politiques d’une Amérique moyenne blessée. Nous sommes aux prises, aujourd’hui, avec une France moyenne blessée. Est-ce une anomalie? Non. Le monde entier est fracturé. […] La volonté de balayer ceux qui sont au pouvoir, le dénigrement des savants et des sachants, tout cela est très ancré, aujourd’hui, dans une grande partie du pays. Mon livre est né de cette inquiétude. Oui, cette France m’inquiète », Le Temps, 5 mai 2017.
« Prenez l’élection de Donald Trump et ce discours sur les élites versus le peuple. C’est quand même extraordinaire ! Dire que Trump, c’est le peuple, alors qu’il s’agit d’un milliardaire sexiste, raciste, homophobe… Lorsqu’il a été élu, j’ai ressenti l’inquiétude fondamentale qu’ont connue mes parents, mes grands-parents, face à un monde inconnu dans lequel il pouvait se passer n’importe quoi d’imprévisible, de dangereux », Grazia, 6 mars 2017.
« Je ne pousserai aucun ouf de soulagement si Marine Le Pen est battue dimanche après avoir réuni 40% des électeurs. Une terrible question restera posée: que veut la France désemparée qui aura voté pour elle? Et quelles seront les conséquences, pour notre vie publique, de ce fossé électoral ? », ibid.
« La dédiabolisation était une supercherie. Le Pen is back! Il y a de quoi être très inquiet pour un avenir proche », ibid.
« Il y a bien sûr le renouvellement promis par Emmanuel Macron. Je suis le témoin de cette classe politique française immuable depuis trente, voire quarante ans. Je l’ai accompagnée. Son départ est aujourd’hui programmé », ibid.
« Toutes les portes se sont ouvertes devant lui. Les planètes se sont alignées d’une façon presque impensable. Hollande a renoncé. Fillon s’est écroulé en huit jours après la primaire de la droite, enseveli sous ses propres affaires. Manuel Valls a été battu. Alain Juppé a été écarté. L’observatrice politique que je suis est toutefois interpellée. Est-ce que le centre a aujourd’hui un avenir en France? Est-ce que l’élection d’Emmanuel Macron, si elle survient, va faire disparaître les fractures? Je n’y crois pas », ibid.
« Il y a d’abord deux France. Une France qui a confiance dans l’avenir. Et une France qui en a peur. Ce pays-là, tenté par les extrêmes, se sent à l’écart de tout, de la mondialisation, de la révolution numérique, du progrès social. Cette France ne vit la modernité que comme une source d’inégalités accrues », ibid.
« Je me demande parfois si vingt ans de ma vie ont été vingt ans de mensonges », Vanity Fair, mars 2017.
« je m’insurge contre cette tendance qui veut que la transparence soit devenue une exigence absolue. Je revendique le secret comme étant vital pour la sauvegarde personnelle, les rapports humains, comme la politique, d’ailleurs. Hollande n’aurait jamais dû se confesser aux deux journalistes du Monde, encore moins révéler des secrets d’État », ibid.
« Je l’avoue : je n’ai rien vu, ni ça [la décision de François Hollande de ne pas se représenter] ni la défaite de Sarko. Je suis très mauvaise en prédiction politique », ibid
« Hollande, il lui aura manqué l’épaisseur, la détermination, et peut-être surtout la gravité, hors attentats », ibid.
« Je vous le dis, je ne savais rien, je suis stupide, naïve, sans doute, je ne savais rien, je fais confiance, je ne fliquais rien. Oui, sûrement, il y a du déni, de la femme qui ne veut pas voir. Mais quand j’avais des doutes, car j’en ai eu, des doutes, Dominique me donnait toutes les assurances », ibid.
Au sujet de Marine le Pen : « Rien ne l’ébranle. Elle est une femme de certitudes dont l’absence de doute est impressionnante et inquiétante », ibid.
Toujours Marine Le Pen : « Quand vous ne parlez pas, vous montez, donc, vous n’avez pas peur, un jour, d’avoir une idée ? », France 2, 01/04/2023.
« Être de gauche, c’est ne pas se satisfaire de ce qui existe », ibid.
« Fallait-il ou non inviter le président du FN ? J’y ai pour ma part, à partir de 1988, répondu par la négative, assez isolée d’ailleurs parmi la confrérie. Je pensais, et pense toujours, qu’être intervieweur exige de la modestie. J’ai toujours été consciente que l’invité d’une émission, quelle que soit la pugnacité du journaliste, a quand même le dernier mot, ce qui finalement ne pose pas de problème avec l’ensemble de la classe politique. La question dans ces années-là était donc de savoir si on ne donnait pas tout simplement une tribune à un dirigeant plus sulfureux que les autres, habitué à l’outrance et à la provocation, et donc, si en l’interrogeant, on ne le mettait pas plus en valeur qu’on ne l’embarrassait. Du coup j’en déduisais que, dans ce cas précis, seul le débat entre élus, pouvait permettre une vraie confrontation entre les représentants des partis traditionnels et ceux du Front National. J’ai sans doute eu tort, non sur le plan des principes qui appartiennent à chacun, mais sur celui de l’efficacité : le diaboliser, le tenir à l’écart n’a pas empêché le 21 avril 2002 où Le Pen s’est retrouvé au second tour de l’élection présidentielle. » « En regardant Marine Le Pen », Huffington Post — 27 février 2012
Au sujet d’Éric Zemmour : « Je voudrais savoir si son amour immodéré de lui-même est inversement proportionnel à ses succès électoraux », France 2, 01/04/2022.
« Un exemple : le très polémique débat de l’immigration et de la loi prise par l’État d’Arizona pour renforcer les contrôles. Alors que l’administration Obama vient de porter le dossier en justice, un autre sondage, de l’Institut Gallup cette fois révèle que la majorité des citoyens américains approuvent le durcissement pris par le Congrès d’Arizona, et surtout, désapprouvent la tentative de barrage entreprise par le Département de la Justice. (…) Ils sont incroyables ces Américains : ils votent pour un président Noir, mais à la première loi d’un État qui institue le “délit de sale gueule”, ils applaudissent ! » « Un porte-parole qui porte la poisse », blog d’Anne Sinclair — 15 juillet 2010
« Juif assumé et détesté beaucoup à cause de cela, il a très tôt organisé les rencontres et dialogues entre Israéliens et Palestiniens, et était plus que favorable à la paix, et s’est le premier (?) soucié du prix des matières premières qui grèvent les pays pauvres. Il fait partie des quelques figures du passé — je ne veux à dessein citer aucune du présent — qui sont capables de redonner espoir et confiance à tout un pays, parce que l’homme était juste, droit, intelligent, compétent et respectable. J’ai souvent dit que mon goût pour la politique — même si ce ne fut pas de l’action mais de l’observation et de l’analyse — je le devais à Pierre Mendès-France. Et si, malgré les déviations, les petitesses, et les médiocrités, si je garde une image de la grandeur de l’engagement dans la vie publique, c’est à Mendès que je le dois, comme plus tard à Rocard ou Delors, ou d’autres… (…) Obama, par la ferveur qu’il suscite, peut devenir un Mendès américain ». « À propos de Pierre Mendès-France », blog d’Anne Sinclair — 23 décembre 2008
« Le pape, à l’occasion de son voyage au Proche-Orient et de son escale en Israël, s’est rendu à Yad Vashem, à Jérusalem, le mémorial où brûle jour et nuit la flamme en mémoire des déportés des camps d’extermination nazis. Il s’est recueilli devant la dalle où sont gravés les noms des camps, et a prononcé ce qu’il fallait de paroles sans ambiguïté sur le caractère ineffaçable de la Shoah, pour mettre un terme à la polémique ayant suivi la levée de l’excommunication de l’évêque négationniste Williamson. Mais apparemment d’autre contentieux subsistent. Il aurait refusé, lors de cette visite, de passer devant l’effigie de Pie XII, ce Pape qui fut tellement silencieux sur le sort des Juifs — y compris sur la déportation des Juifs romains — pendant la Seconde Guerre mondiale, et dont la légende sous la photo relatait la passivité. Évidemment, pour le Vatican qui souhaite canoniser Pie XII (oui, je dis bien canoniser !) cela aurait fait désordre. Le Washington Post nous apprend d’autre part que le pape aurait remis à l’honneur une vieille prière en latin demandant à Dieu de délivrer les Juifs des ténèbres et leur faire reconnaître la divinité de Jésus. Enfin, déplorent certains, il n’aurait pas eu un mot de regret en souvenir de ses jeunes années enrôlées dans les Jeunesses Hitlériennes. » « Le Pape et Israël. Obama et le monde arabe », blog d’Anne Sinclair — 13 mai 2009
« Il faut témoigner et continuer à se battre pour l’identité juive. » Actualité juive, 24 janvier 2002
« Oui, je suis jalouse, parce que mon mari est beau, intelligent et sympathique. (…) Je me moque qu’une nana lui tourne autour. Là où ça ne m’amuserait plus, c’est s’il en regardait une. Là, je trouverais ça vraiment moins drôle. » Paris Match, 1997
« On vit une époque de renoncement, l’étiquette fasciste n’est plus un obstacle à la progression du FN (…) J’ai du accueillir Bruno Mégret pendant la campagne électorale (…) Mais je m’enfonçais les ongles dans la main d’énervement. Ma détestation s’est vue à l’antenne (…) mais je ne vais pas me transformer. » Marianne, 2 juin 1997
« Il faut bien reconnaître que Le Pen n’est pas un homme politique comme les autres, qu’il n’a pas d’idées, qu’il n’a que la haine. » Le Nouvel Observateur, 17 mai 1990
Sa nébuleuse
- Conseil d’administration du Musée Picasso depuis 2010
- Membre du Club Le Siècle (parrainée par Alain Minc)
- Membre de la Fondation Saint-Simon
- Médaille du B’naï B’rith en 1987
- Membre du Comité d’honneur du cercle Léon Blum
Manuel Valls
Anne Sinclair a toujours su être au centre des réseaux politiques, notamment ceux de Manuel Valls. Le premier ministre était présent en octobre 2015, avec deux anciens premiers ministres (Jospin, Rocard), lors de la discrète remise de la Légion d’honneur à Anne Sinclair dans le cabinet de l’avocat de la journaliste, Jean Veil. En février 2016, lors du remaniement ministériel, elle refusera même sa proposition de devenir ministre de la Culture au sein de son nouveau gouvernement.
Ses fils David et Elie
Ses deux fils David et Elie se sont dirigés vers des responsabilités politiques ; David est depuis 2013 au ministère des Affaires étrangères. Elie, qui a été coordinateur de la campagne de Jean-Paul Huchon en Ile-de-France en 2009–2010 est rédacteur en chef d’Opinion Internationale, un média en ligne spécialisé en géopolitique et droits de l’Homme, et écrit aussi ponctuellement pour le site du Huffington Post.
Jean et Daniela Frydman
En plein cœur des soubresauts de l’affaire Strauss-Kahn, c’est chez le couple Frydman, intimes parmi les intimes, qu’elle va trouver du réconfort. Jean Frydman, mort en 2021, fut un homme d’affaires franco-israélien, rescapé de la Shoah, qui a fait carrière dans les médias et l’audiovisuel privé. Cofondateur d’Europe1 et longtemps président de la régie publicitaire Médiavision, il se fit une spécialité de racheter le catalogue des studios américains, parmi lesquels des chefs d’œuvre du cinéma hollywoodien, pour les revendre ensuite à la télévision. Il résidait majoritairement en Israël depuis les années 1980.
Robert et Élisabeth Badinter
Il n’est pas surprenant qu’Anne Sinclair soit liée au couple totémique de la gauche germano-pratine. Élisabeth Badinter, témoin de mariage de la journaliste, fut souvent reçue sur le plateau de « 7 sur 7 ». Un temps distendue suite à l’affaire Strauss-Kahn, les deux femmes ont renoué leur amitié par la suite.
Micheline Pelletier
Veuve de l’académicien Alain Decaux. Elle et Pierre Nora, ce dernier en habit vert, assistent à son enterrement en 2018. Le couple était voisin du couple Levaï-Sinclair à Valbonne dans le Sud de la France, où Anne Sinclair possédait une maison de famille.
La bande de « 7 sur 7 »
Notamment Marie-France Lavarini rédactrice en chef de l’émission. « Elle venait du monde politique et le connaissait bien. Longtemps collaboratrice de Lionel Jospin (ce même Jospin ayant été le témoin de mariage de DSK lors de leur mariage en 1991 à la mairie du XVIe arrondissement de Paris, ndlr), puis lassée de la vie publique avant d’y retourner brièvement puis de faire carrière dans la communication, elle avait choisi de ne plus l’observer que de loin ».
Léa Salamé
Son héritière sur la forme et le fond, lui demande parfois des conseils sur l’interview politique.
On l’a dit à son sujet
« Sa naïveté, Anne Sinclair en a usé jusqu’au bout, et même ce 14 mai 2011. Pour elle, Dominique Strauss-Kahn ne pouvait pas avoir commis un viol, c’était impossible. Engageant sa légitimité et son honneur dans son combat pour la vérité, elle est toujours restée impartiale et discrète », Le Figaro Madame, 20/02/2017.
« Longtemps, elle n’a pas voulu accepter l’idée d’un époux pervers. Mais l’affaire du Carlton a tout changé, et le déclic s’est enclenché. «Les parties fines, les prostituées, Dodo la Saumure, c’en était trop», écrit Sophie des Déserts. C’est au printemps 2012 qu’Anne Sinclair a franchi le pas de la rupture », ibid.
« Pour son livre, Anne Sinclair a multiplié les rencontres avec les grands de ce pays. Elle en rapporte moult confidences. Ainsi, on apprend que Bernard Cazeneuve classe ses congénères en deux catégories : « Ceux qui se pensent indispensables et ceux qui se veulent utiles », l’Opinion, 01/03/2017.
« À 68 ans, le cœur à gauche toujours, mais un peu lourd, la journaliste arpente encore les allées du pouvoir, à l’Élysée, à Matignon, en s’offrant même, sans craindre les sarcasmes, une virée dans le « 9–3 » au bras d’un préfet avant de se ressourcer chez elle, place des Vosges, entre les livres et la musique classique », Vanity Fair, mars 2017.
Photo : couverture de Paris Match, n°3291 juin 2012