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Arlette Chabot

19 avril 2020

Temps de lecture : 19 minutes
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Arlette Chabot

Temps de lecture : 19 minutes

Arlette Chabot et le journalisme : les noces d’émeraude

« Arlette Chabot appar­tient à un clan par­ti­c­ulière­ment nuis­i­ble dans le méti­er : les inamovi­bles », Jean-Luc Mélenchon.

Arlette Chabot, cette grande timide décrite par ses collaborateurs comme autoritaire et parfois cassante, est née en juillet 1951 à Chartres (Eure-et-Loir). Indéboulonnable journaliste du Paysage Audiovisuel Français (PAF), elle a commencé sa carrière sous Pompidou il y a quarante ans et fait partie, comme quelques autres « vieux de la vieille » du patrimoine journalistique national. Certains l’accusent d’être ennuyeuse, lèche-bottes et soumise au pouvoir. D’autres voient en elle une grande professionnelle qui a su mener sa barque à bon port. Elle est la fille d’un industriel de la soudure.

Formation

Fille unique, Arlette Chabot a effec­tué une par­tie de sa sco­lar­ité chez les sœurs domini­caines de Nogent-sur-Marne. Elle est tit­u­laire d’un baccalauréat.

Parcours professionnel

En 1973, Arlette Chabot débute à 22 ans comme sta­giaire à la rédac­tion d’Inter TV comme reporter. Ce ser­vice de l’ORTF, rat­taché au min­istère français des Affaires étrangères, était spé­cial­isé dans la réal­i­sa­tion de reportages à des­ti­na­tion de la coopéra­tion inter­na­tionale, notam­ment vers l’Afrique. Après quelques mois, elle entre à France Inter.

De 1974 à 1984 : Ayant bril­lam­ment cou­vert une grève à Rungis, elle est pro­mue chef adjoint du ser­vice poli­tique de France Inter par Michèle Cot­ta et devient présen­ta­trice des jour­naux du matin.

De 1984 à 1990 : Elle quitte France Inter en 1984 pour la rédac­tion de TF1. Elle est chef adjoint, puis chef du ser­vice poli­tique (1984–1989), avant de devenir grand reporter (1989-juil­let 1990).

1990 à 1992 : Elle est alors nom­mée rédac­trice en chef du ser­vice poli­tique et économique à la rédac­tion nationale de FR3.

1992 à 2011 : Elle est mutée au même poste à la rédac­tion de France 2 en 1992, où elle sera suc­ces­sive­ment rédac­trice en chef du ser­vice France (poli­tique, intérieure, économie, social) de sep­tem­bre 1992 à sep­tem­bre 1997, puis direc­trice adjointe de l’information de France 2, en charge de la rédac­tion (févri­er 1994-juil­let 1996), tout en étant par­al­lèle­ment co-présen­ta­trice avec Benoît Duquesne et Albert du Roy du mag­a­zine men­su­el « La France en direct » sur France 2 (jan­vi­er 1995-juil­let 1997). Direc­trice adjointe de la rédac­tion de France 2, en charge de la rédac­tion puis de la poli­tique édi­to­ri­ale (juil­let 1996–1998), sec­on­dant Jean-Luc Mano, alors directeur de l’information de France 2, elle co-présente avec Alain Duhamel, le mag­a­zine men­su­el « Franche­ment », de sep­tem­bre 1996 à juin 1997. À cette date, elle prend en charge le mag­a­zine men­su­el puis bimen­su­el (à par­tir de sep­tem­bre 1999), « Mots croisés », tou­jours sur France 2, qu’elle co-présente avec Alain Duhamel jusqu’en sep­tem­bre 2001.

Le 2 mai 2007, Arlette Chabot co-présente avec Patrick Poivre d’Ar­vor le débat télévisé du sec­ond tour de l’élec­tion prési­den­tielle entre Nico­las Sarkozy et Ségolène Royal.

Elle a été direc­trice déléguée de l’information sur France 2 de 2004 à 2010. Elle est démise de ses fonc­tions lorsque Rémy Pfim­lin est nom­mé prési­dent de France Télévi­sions par Nico­las Sarkozy et que Pierre-Hen­ri Arn­stam devient directeur de l’in­for­ma­tion. Elle présente sa dernière émis­sion de télévi­sion avec « À vous de juger », le 7 avril 2011.

En févri­er 2011, elle est nom­mée direc­trice de l’in­for­ma­tion d’Europe 1 et ani­me égale­ment l’in­ter­view poli­tique dans « Europe 1 Soir » vers 18h40 et tous les mer­cre­dis « Expliquez-vous ». Elle rejoint en sep­tem­bre 2014 l’équipe des «Grandes Voix» d’Europe 1, aux côtés notam­ment des édi­to­ri­al­istes Michèle Cot­ta, Charles Vil­leneuve, Robert Namias ou Gérard Car­rey­rou. Par ailleurs, elle cesse d’animer les deux émis­sions « C’est arrivé cette semaine » et « C’est arrivé demain », le same­di et le dimanche à 9 heures sur cette antenne, à la faveur de David Abiker.

La jour­nal­iste ani­me une émis­sion de débat poli­tique sur LCI, qu’elle a rejoint en 2013 et dis­pense un édi­to poli­tique au cours de la mati­nale de Sud Radio depuis 2018.

Parcours militant

Non ren­seigné.

Ce qu’elle gagne

Non ren­seigné.

Publications

La Tunisie : la démoc­ra­tie en terre d’islam (livre d’entretien avec le prési­dent tunisien Beji Caïd Esseb­si), Paris, Plon, 2016

Collaborations

Avril 2018 : Répond aux ques­tions des étu­di­ants de l’école de com­merce parisi­enne ISG.

Juil­let 2017 : Offici­er de la Légion d’honneur

Jan­vi­er 2013 : Invitée lors la pre­mière céré­monie de remise du prix Françoise Giroud.

Décem­bre 2012 : Prési­dente du jury du Prix du Trombinoscope

Novem­bre 2012 : Ani­ma­trice du débat « Mariage et homo­parental­ité : quels enjeux ? » organ­isé par l’Institut Uni­ver­si­taire Elie Wiesel et le Col­lège des Bernardins avec : Christophe Girard, maire du 4ème arrondisse­ment de Paris, Con­seiller Région­al d’Ile- de-France ; Elis­a­beth Roudi­nesco, psy­ch­an­a­lyste et his­to­ri­enne de la psy­ch­analyse ; Yeshaya Dal­sace, Rab­bin de la com­mu­nauté Dor Vador à Paris ; Michel de Virville, Directeur du Col­lège des Bernardins.

Juil­let 2012 : Jour­nal­iste mod­éra­teur lors des « Ren­con­tres Économiques d’Aix-en-Provence ».

Décem­bre 2010 : Elle par­ticipe avec Jean-Michel Ribes aux « États généraux de l’emploi des jeunes en Europe » organ­isés par Rachi­da Dati. Deux jours plus tard, elle reçoit Rachi­da Dati à la télévi­sion pour un débat avec Marine Le Pen.

Mars 2010 : Elle par­ticipe au dîn­er annuel de l’association SOS Racisme.

En octo­bre 2008, elle reçoit, en même temps que Jean-Michel Apathie, le Prix Roland Dorgelès, décerné aux jour­nal­istes qui « con­tribuent au ray­on­nement de la langue française ». La dis­tinc­tion lui est remise par Éliane Victor.

Avril 2004 : Arlette Chabot est élevée par Renaud Donnedieu de Vabres, min­istre de la Cul­ture et de la com­mu­ni­ca­tion, au grade de cheva­lier de la Légion d’honneur.

2004 : Mem­bre du jury du livre poli­tique 2004.

2003 : Gag­nante du trophée « Whirlpool “Com­mu­ni­ca­tion” »

1996 : Alors direc­trice adjointe de l’in­for­ma­tion de France 2, elle a ani­mé un débat avec le prési­dent de France Télé­com. Un an plus tard, elle s’explique dans un com­mu­niqué : « il ne s’ag­it ni d’un faux jour­nal, ni d’une fausse émis­sion, ni d’un film, ni évidem­ment d’une démarche à car­ac­tère pub­lic­i­taire, ni d’une inter­ven­tion en faveur de la pri­vati­sa­tion (…) Cette inter­ven­tion est la seule que j’ai faite. »

Elle l’a dit

« Le départ inat­ten­du et pré­cip­ité d’un cer­tain Gérard Col­lomb du min­istère de l’in­térieur, qui crée un beau désor­dre? Le prési­dent s’y résoud, accepte et salue le choix per­son­nel de Gérard Col­lomb qui préfère retrou­ver sa ville et sa mairie. Franche­ment très com­préhen­sif à l’é­gard de Gérard Col­lomb, silence là aus­si sur les cri­tiques et les remar­ques désagréables sur l’ar­ro­gance du pou­voir. Bref, avec Emmanuel Macron en poli­tique, ça glisse. Les min­istres virés par­tent sans bruit. Per­son­ne ne se sou­vient que Lau­ra Fles­sel ou Françoise Nyssen sont par­tis. Les députés qui quit­tent le groupe majori­taire: pas de com­men­taire, pas de clash, pas d’amer­tume exprimée. Les nom­i­na­tions au gou­verne­ment sont totale­ment banal­isées. Elis­a­beth Borne? 23h30, on apprend qu’elle rem­place François de Rugy en pleine tem­pête. Bref, tout ceci doit de pass­er dans le calme, Emmanuel Macron a décidé de faire de tous les événe­ments poli­tiques des non-évène­ments. Banal­i­sa­tion, indif­férence feinte: Jupiter tout puis­sant, volon­taire, qui clame ses inten­tions, sait aus­si être un grand anesthé­siste, avec un grand débat pour endormir la colère des jaunes et apais­er les Français. », Sud Radio, 4 sep­tem­bre 2019.

« Être une femme ne m’a jamais arrêtée dans mon méti­er. Mais je con­state que, dès qu’on monte dans la hiérar­chie, les femmes sont dra­ma­tique­ment absentes des organ­i­grammes. Elles s’autocensurent trop, elles se deman­dent sans cesse si elles sont capa­bles, alors que les hommes ne se posent jamais la ques­tion. Elles ont peur de tout sac­ri­fi­er, mais les temps ont changé. Quand j’étais jeune, s’éloigner quelques mois d’une rédac­tion pour faire un bébé sig­nifi­ait qu’on tirait un trait sur sa car­rière. C’était «Marche ou crève » ! Résul­tat, je ne suis pas mar­iée et je n’ai pas d’enfants… Heureuse­ment, ça ne se passe plus comme ça aujourd’hui. », Elle, mars 2011.

« Je ne suis pas là pour être pop­u­laire, mais pour l’intérêt général. Les gens ne sup­por­t­ent pas qu’on leur dise la réal­ité. Moi, j’ai vite vu que danser au Crazy Horse, ce ne serait pas pos­si­ble. Moi je n’étais pas blonde aux yeux bleus. On m’a bien fait com­pren­dre, à une péri­ode, qu’avec ma tronche, j’avais peu de chance de présen­ter une émis­sion. Quand on n’est pas ravis­sante à 25 ans, on paraît moins moche à 50 ! » « Arlette Chabot, ne nous payons pas sa tête », La Parisi­enne, 26 févri­er 2010

« En France, la presse est tou­jours soupçon­née de con­nivence avec le pou­voir. Ce méti­er n’est pas mieux con­sid­éré, dans l’estime de nos com­pa­tri­otes, que les flics et les putes. Je n’ai pas à me plain­dre, les gens sont plutôt sym­pas avec moi. Mais quand on demande aux Français leurs pro­fes­sions préférées, il y a d’abord les enseignants, les médecins, les chercheurs, puis, très bas, les jour­nal­istes. », Stan­dard, 9 décem­bre 2010.

« C’est la cul­ture ban­lieue qui entre dans le débat poli­tique. Tous les coups sont per­mis », « Échange d’in­sultes entre Daniel Cohn-Ben­dit et François Bay­rou », Le Point, 4 juin 2009

« Les alter­nances poli­tiques ont per­mis de beau­coup relâch­er les pres­sions. Ce qui a changé, c’est qu’il n’y a plus beau­coup de grands débats idéologiques, de batailles d’idées. L’é­conomie s’im­pose davan­tage de cadres, et l’Eu­rope réduit les marges de manœu­vre. Les poli­tiques déci­dent néan­moins de la vie des autres, même si ce sont les acteurs économiques qui tien­nent les ficelles. C’est pour cela qu’il est impor­tant de savoir ce que les hommes poli­tiques pensent. L’im­por­tant, c’est de savoir ce qu’au fond peut être la poli­tique moné­taire, pas d’ap­pren­dre à qui Nico­las Sarkozy a fait un sourire aujour­d’hui. Ces dernières années, les hommes poli­tiques ont évolué, les jour­nal­istes aus­si. Ils sont un peu for­matés de la même façon, surtout à Paris. Il y a quelques années, les poli­tiques venaient d’hori­zons beau­coup plus var­iés. On ne voit per­son­ne aujour­d’hui qui incar­ne la classe ouvrière. Il n’y a pas de rem­plaçant à Mar­cel Debarge. Mais il n’y a pas non plus beau­coup de fils d’ou­vri­ers ou de paysans qui devi­en­nent jour­nal­istes. » « Arlette Chabot : “Sor­tir du bocal” », Sud-Ouest, 10 novem­bre 2010

« Méfiez vous de la théorie du com­plot. L’idée que les médias tra­di­tion­nels vous cacheraient la vérité. C’est vrai grâce à Inter­net aucune infor­ma­tion ne pour­ra être dis­simulée, mais un jour vous appren­drez que vous avez été manip­ulé, trompé » « Médias: quand la pen­sée unique s’en prend à la pen­sée unique », Mar­i­anne, 9 févri­er 2010

« “[Les femmes] ont peur de tout sac­ri­fi­er, mais les temps ont changé. Quand j’é­tais jeune, s’éloign­er quelques mois d’une rédac­tion pour faire un bébé sig­nifi­ait qu’on tirait un trait sur sa car­rière. C’é­tait “Marche ou crève” ! Résul­tat, je ne me suis pas mar­iée et je n’ai pas d’en­fants… Heureuse­ment, ça ne se passe plus comme ça aujour­d’hui. » « Arlette Chabot : La jour­nal­iste dévoile pourquoi elle ne s’est jamais mar­iée… », PurePeople.com, 1er avril 2009

« J’ai pris con­nais­sance du com­mu­niqué émanant du CRIF con­cer­nant le com­men­taire du voy­age du prési­dent Bush en Israël dif­fusé dans le jour­nal de 20 heures du mer­cre­di 9 jan­vi­er. Vous retenez la for­mule du jour­nal­iste qual­i­fi­ant “de déra­page de lan­gage” la phrase du prési­dent améri­cain par­lant de la “sécu­rité d’Israël en tant qu’Etat Juif”. La for­mu­la­tion jour­nal­is­tique aurait dû être dif­férente de manière à ce qu’il soit claire­ment établi que cette cri­tique avait été exprimée par des respon­s­ables pales­tiniens. Notre jour­nal­iste Philippe Rochot est un jour­nal­iste très expéri­men­té. Ce jour-là excep­tion­nelle­ment il a été mal­adroit mais en aucun cas il n’a voulu être mal­hon­nête. Pour éviter tout malen­ten­du je vous présente nos excus­es, vos remar­ques ayant été com­pris­es et accep­tées. » « Affaire Rochot : Chabot présente ses excus­es à Prasquier », Crif.org, 14 jan­vi­er 2008

« Un sen­ti­ment totale­ment fou tend à se répan­dre selon lequel les vraies infor­ma­tions seraient dif­fusées sur le Web tan­dis que les médias tra­di­tion­nels cacheraient des vérités ! C’est faux et injurieux pour tous les jour­nal­istes. Quand des images créent un buzz sur Inter­net, nous ne pou­vons nous con­tenter de les repren­dre sans con­naître leur orig­ine. Sur “l’af­faire Hort­e­feux”, nous ne pou­vions dif­fuser la séquence sans la ver­sion du min­istre, sans enquêter sur les con­di­tions du tour­nage. Nous avons aus­si con­tac­té le mil­i­tant inter­pel­lé et les témoins de la scène. Au-delà de cet épisode, la mise en ligne d’im­ages dont on ne con­naît pas la traça­bil­ité nous pose prob­lème. Nous ne pou­vons ni pren­dre le risque d’être manip­ulés ni celui de rater une infor­ma­tion », « Arlette Chabot : «Le 20 heures n’est pas mort», Le Figaro, 7 octo­bre 2009

« Je vous demande de ne pas con­sid­ér­er ce reportage comme une nou­velle man­i­fes­ta­tion de l’arrogance fran­co-française mais plutôt comme une insuff­i­sance pro­fes­sion­nelle. La fron­tière entre par­adis fis­cal, blanchi­ment d’argent et secret ban­caire n’était pas vrai­ment établie. La mise en image était facile, voire de mau­vais goût » « Arlette Chabot enfonce les jour­nal­istes de France 2 », Le Nou­v­el Obser­va­teur, 22 octo­bre 2008

« On est un ser­vice pub­lic qui donne le parole à tous les par­tis et respecte le plu­ral­isme », « Chabot à Goll­nisch : «La télévi­sion n’a pas à tenir compte des débats internes aux par­tis», Libéra­tion, 10 décem­bre 2010

« En résumé, j’ose le dire, tout cela est anti­dé­moc­ra­tique [la règle de l’équité des temps de parole] ! Les jour­nal­istes sont des gens respon­s­ables. Si on nous laisse faire, on fera par­ler tous ceux qui vont jouer un rôle dans cette cam­pagne. Et je pense, en effet, que les can­di­dats qui ont zéro pour cent d’in­ten­tions de vote dans les sondages ne peu­vent pas avoir le même traite­ment que ceux qui pèsent dans la cam­pagne », « Arlette Chabot : “Le sys­tème des temps de parole est anti­dé­moc­ra­tique” », Le Point, 6 févri­er 2012

« J’ai été très bien traitée. Man­i­feste­ment, j’avais fait des choses qui avaient déplu au groupe Bouygues. On m’a très bien payée et mise dans un plac­ard doré. J’avais envie de faire mon méti­er, j’ai quit­té TF1 pour France 3 », « Faut-il sauver le sol­dat Arlette Chabot ? », Le Point, 6 juil­let 2010

« Je suis très timide. Avant quar­ante ans, je n’ai jamais pu ren­tr­er dans un mag­a­sin pour m’acheter une paire de chaus­sures seule. Aujourd’hui je le fais, mais je suis mal à l’aise. Il y a encore des endroits où je n’ose pas entr­er », « Arlette Chabot », Le nou­v­el Econ­o­miste, n°1269.

Sa nébuleuse

Mem­bre du Club Le Siè­cle, fondé en 1944 et réu­nis­sant, depuis plus de 60 ans, la qua­si-total­ité du pou­voir poli­tique, économique, financier, cul­turel et médi­a­tique français. Soit env­i­ron 600 per­son­nes qui con­cen­trent entre leurs mains l’essentiel du pou­voir. Tout gou­verne­ment, qu’il soit de droite ou de gauche, a du tiers à la moitié de ses mem­bres qui y appar­tient (Emmanuel Rati­er, Au cœur du pou­voir). D’autres jour­nal­istes par­ticipent à ces dîn­ers men­su­els comme Lau­rent Jof­frin, David Pujadas (France 2), Michel Field (Europe 1), Patrick de Car­o­lis, Alain-Gérard Sla­ma (Le Figaro, France Cul­ture), Claude Imbert (Le Point), Franz-Olivi­er Gies­bert (Le Point, France 2), Emmanuel Chain, Pierre Assouline, etc.

Ils ont dit

« À l’intérieur, Arlette Chabot est très bien [chef du ser­vice poli­tique], ne surtout pas la met­tre dans un plac­ard car elle retourn­erai [sic] à TF1. » Extrait d’une note secrète du cab­i­net d’Edouard Bal­ladur, alors Pre­mier min­istre, datant de 1993

« Chaque appari­tion d’Arlette Chabot sur France 2 dégage de l’ennui à flots si con­ti­nus qu’elle fini­ra bien par plonger quelques-uns de ses mal­heureux téléspec­ta­teurs dans une neurasthénie sui­cidaire. Jeu­di 30 novem­bre, la Madone du Monot­o­ne “reçoit” Nico­las Sarkozy à l’heure con­v­enue de son office », « Sarko “chez” la Madone du Monot­o­ne », Bakchich, 06 décem­bre 2006

Arlette Chabot : « Quoi qu’il arrive, vous irez jusqu’au bout dans cette cam­pagne prési­den­tielle, mon­sieur Chirac ? Vous n’avez pas l’intention de renon­cer ? »
Jacques Chirac : « Vous par­lez sérieuse­ment ou vous faites de l’humour ? Arlette Chabot, soyons sérieux, je vous en prie… », La Parisi­enne, 26 févri­er 2010

« En revanche, il était intariss­able sur “l’ineptie” des jour­nal­istes et leur “manque de cul­ture”. Les noms de Lau­rent Ruquier, Arlette Chabot et Patrick Sébastien ont été pronon­cés, et opposés à la sagesse d’un François-Hen­ri de Virieu qui a bercé les soirées télé du Prési­dent dans les années 1970. Pau­vre Arlette ! Quand on pense aux efforts qu’elle a faits pour lui durant la cam­pagne, on a de la peine pour elle. S’il les a dénon­cés devant un parterre de con­vives aus­si bavards (il y avait aus­si plusieurs con­seillers, comme Cather­ine Pégard, Hen­ri Guaino et Georges-Marc Ben­amou) c’est sans doute que le prési­dent souhaitait que le mes­sage fût trans­mis à qui de droit. Voilà qui est fait. » « Sarkozy : Chabot ? Elle est nulle! » Marianne.net, 06/12/2007.

« L’ex­péri­ence, la com­pé­tence et l’indépen­dance d’Ar­lette Chabot s’in­scrivent naturelle­ment dans le pro­jet d’ac­croître encore la crédi­bil­ité de l’in­for­ma­tion d’Europe 1. Arlette Chabot s’ap­puiera sur une rédac­tion qui a démon­tré ses com­pé­tences et sa réac­tiv­ité », Denis Olivennes, PDG d’Europe 1, Sud-Ouest, 16 févri­er 2011

« Elle [Arlette Chabot] était comme une boule dans un flip­per », Jean-Luc Mélen­chon dans l’émission « Les Grandes Gueules », RMC, 05 juin 2009

« Un peu comme un tsuna­mi, une colère de Nico­las Sarkozy con­tre Arlette Chabot est sur­v­enue, mer­cre­di, dans les couliss­es de l’in­ter­view prési­den­tielle, d’après plusieurs témoins présents à New York. La direc­trice de l’in­for­ma­tion de France 2 a subi de la part du chef de l’É­tat une “humil­i­a­tion d’un quart d’heure”. (…) Man­i­feste­ment “à cran”, Nico­las Sarkozy part aus­sitôt en flèche. Il se plaint de l’ab­sence… de “vraies émis­sions poli­tiques” sur le ser­vice pub­lic, regret­tant feue « L’Heure de vérité » de François-Hen­ri de Virieu. » « La colère noire de Sarkozy con­tre Chabot », Le Point, 24 sep­tem­bre 2009.

« Same­di on a trin­qué. La sai­son poli­tique com­mence par une vive sat­is­fac­tion. Une nou­velle accueil­lie par mon équipe d’amis et col­lab­o­ra­teurs avec des éclats de rire et une tournée générale : Arlette Chabot ne peut plus nous nuire. Il parait que d’aucuns s’apprêtent à nous la repein­dre en mar­tyr ! Trop drôle ! Ce passe-plat de la droite qui a mis en scène le débat pour­ri sur l’identité nationale ! Cette réc­i­tante du oui ! oui ! oui ! mille fois oui ! à la Con­sti­tu­tion européenne ? Cette organ­isatrice car­i­cat­u­rale des débats pugi­lats, des plateaux sur­chargés où il faut jouer des coudes pour gliss­er trois mots entre ses admon­es­ta­tions mater­nal­istes, ses grands airs et ses gri­maces à l‘antenne pen­dant que les autres par­lent ! Sans oubli­er sa bru­tal­ité et sa grossièreté avec les gens qu’elle avait dans le nez. Car je ne m’étends pas sur les méth­odes quelle m’a appliquées mais j’en rap­pelle les moments forts : cinq “télé-matin” annulés en dernière minute, ma séques­tra­tion pen­dant une soirée élec­torale. J’en ai encore la chair de poule. Ouf, c’est fini ! Il fait beau, il n’y a plus Chabot ! Bon débar­ras ! Ceux qui, à gauche, la plaig­nent ou se la jouent en défenseurs de je ne sais quelle lib­erté sont des hyp­ocrites. Ou des com­men­saux. Sa des­ti­tu­tion n’a aucune sig­ni­fi­ca­tion poli­tique. Cette femme appar­tient au sérail et elle est vic­time d’une passe d’arme entre gens du même bord. Elle appar­tient de sur­croit à un clan par­ti­c­ulière­ment nuis­i­ble dans le méti­er, les inamovi­bles. Per­clus de copinages mul­ti­ples et d’amnisties mutuelles, de ser­vices récipro­ques et d’arrangements à géométrie poli­tique vari­able, ils sont quelques uns de cet acabit qui obstru­ent les pores de maintes rédac­tions. » « Il fait beau, il n’y a plus Chabot ! » jean-luc-melenchon.fr, 24 août 2010

« Pour l’ancien jour­nal­iste de France 2 [Bruno-Roger Petit, ndlr], Nico­las Sarkozy détesterait en silence Arlette depuis la vic­toire de Jacques Chirac en 1995. Son tort ? Avoir trahi les ex-bal­laduriens en sauvant sa tête après la cam­pagne, grâce à son ami­tié avec Cather­ine Colon­na, la porte-parole de l’Élysée durant neuf ans nous l’ère Chirac. Pour Nico­las Sarkozy, qui a subi une longue tra­ver­sée du désert (1995–2002), ce détail peut avoir son impor­tance… », Marc Endel­weld, France Télévi­sions Off the Record : His­toires secrètes d’une télé publique.

« Que M. Besson, Mme Le Pen et Mme Chabot restent entre eux », Vin­cent Peil­lon (PS) dans « Iden­tité : Peil­lon refuse le débat sur F2 », Le Figaro, 14 jan­vi­er 2010

« En pleine actu­al­ité sur le CPE, j’ai reçu le prési­dent de l’Unef, Bruno Jul­liard, dans mon émis­sion, et je lui ai demandé ce qu’il pen­sait du fait que Béa­trice Schön­berg soit la com­pagne d’un min­istre en exer­ci­ce. Deux heures après la fin du tour­nage de l’émission, j’ai reçu un appel d’Arlette Chabot sur mon portable, hurlant qu’elle trou­vait ma ques­tion dégueu­lasse. Le ton n’était pas agréable, mais on a le droit de télé­phon­er à quel­qu’un pour l’engueuler. Par con­tre, cet appel sig­nifi­ait qu’elle avait vu l’émission avant sa dif­fu­sion. Et ça, ce n’était pas bien », « Daniel Schnei­der­mann : Je peux être dur, c’est mon tem­péra­ment », La Revue Médias, n°22

« Les obsèques de Jean-Luc Lagardère mobil­isèrent un aréopage plus impres­sion­nant encore que celui qui avait salué la dépouille de Fran­cis Bouygues dix ans plus tôt. Retenu par le déclenche­ment de la guerre d’I­rak, le prési­dent de la République ne put se ren­dre à la céré­monie, mais, out­re le Pre­mier min­istre, cinq anciens Pre­miers min­istres, les min­istres des Affaires étrangères, de l’In­térieur, de la Défense, de l’É­d­u­ca­tion, du Bud­get, de la Cul­ture, la moitié des patrons du CAC 40 et le prési­dent du Medef étaient venus. La nomen­klatu­ra des médias tenait son rang elle aus­si : Dominique Baud­is, le prési­dent du CSA, côtoy­ait Arlette Chabot, Jean-Pierre Elk­a­b­bach, Michel Druck­er, Claire Chaz­al, Guil­laume Durand, etc. Édi­teur chez Gras­set (groupe Hachette), Bernard-Hen­ri Lévy prononça l’hom­mage final », Les nou­veaux chiens de garde, Nou­velle édi­tion actu­al­isée et aug­men­tée (2005), Serge Halimi.

Crédit phto : DR

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