Journaliste engagée à gauche, militante communautariste
“C’est un papier de merde, imbécile et raciste”, Audrey Pulvar le 26 janvier à RTL, propos d’un article de mode sur la “blackgeoisie” paru dans l’hebdomadaire Elle.
Audrey Pulvar est née le 21 février 1972 à Fort-de-France (Martinique). Son père, Marc Pulvar, est le fondateur du Mouvement indépendantiste martiniquais et secrétaire de la centrale syndicale des travailleurs martiniquais (CSTM). En 1963, il fut membre de l’Organisation de la jeunesse anticolonialiste de la Martinique et signataire du Manifeste intitulé « La Martinique aux Martiniquais ».
Formation universitaire
Après un DEUG de sciences économiques obtenu à Rouen, elle entre à l’ESJ Paris dont elle sortira major de sa promotion en 1994.
Parcours professionnel
Audrey Pulvar débute sa carrière journalistique sur la chaîne de télévision antillaise ATV comme journaliste reporter d’images et devient, dès 1995, présentatrice du journal du soir. En 1999, elle est nommée rédactrice en chef adjointe de la chaîne tout en continuant d’assurer ses fonctions de présentatrice. Elle quitte les Antilles et ATV en avril 2002 pour rejoindre LCI comme pigiste. À partir de décembre, elle travaille simultanément à TV5.
À la suite d’une rencontre avec Rémy Pflimlin, directeur général de France 3, elle obtient le poste de présentatrice du journal télévisé régional de France 3 Marseille en novembre 2003. Après quelques remplacements sur l’antenne nationale, elle présente Soir 3 à partir de septembre 2004, devenant ainsi la première femme noire à présenter un journal télévisé sur une chaîne hertzienne française. À partir de septembre 2005, toujours sur France 3, elle présente le journal du soir, le 19/20.
En 2006, elle anime le magazine mensuel Parlez-moi d’ailleurs, sur la Chaîne parlementaire.
En juillet 2009, elle quitte France 3 pour rejoindre la chaîne d’information en continu i>télé afin d’y présenter la tranche 18/20h en semaine, assortie d’une interview politique hebdomadaire.
En septembre 2010, elle prend les rênes de la tranche matinale de France Inter (6/7h), moment fort de la journée d’une radio.
Fin 2010, lorsque Arnaud Montebourg, son compagnon, annonce sa candidature aux primaires socialistes, i>télé suspend son émission d’actualité par « prudence » « éthique » et « déontologie ». France Inter lui retire l’interview politique qu’elle présente chaque matin à 7h50.
En septembre 2011, en remplacement d’Éric Zemmour et Éric Naulleau, Audrey Pulvar devient chroniqueuse, aux côtés de Natacha Polony, dans l’émission “On n’est pas couché” présentée par Laurent Ruquier sur France 2.
Le 16 mai 2012, à la suite de la nomination d’Arnaud Montebourg au gouvernement du premier ministre Jean-Marc Ayrault, France Inter lui retire la présentation de la tranche 6/7h. Par un texto transmis à l’AFP, Audrey Pulvar a annoncé le 18 novembre 2012 la fin de sa relation avec Arnaud Montebourg.
Plusieurs personnalités dénoncent l’esprit partisan avec lequel elle exercerait son métier. Pour l’hebdomadaire Télérama (n°3255, 2 juin 2012) : « La journaliste de France Inter et de France 2, compagne du ministre Arnaud Montebourg, prête le flanc, par son intransigeance, aux accusations de mélange des genres ». Le 7 juin, sur i>Télé, chez Robert Ménard, elle est mise en cause par Dominique Pradalié, porte parole du Syndicat national des journalistes, premier syndicat de journalistes de France, qui dénonce les « conflits d’intérêts » que représentent, selon elle, la poursuite de la carrière journalistique d’Audrey Pulvar (et des trois autre journalistes vivant actuellement en couple avec des membres du gouvernement). Selon Mme Pradalié, ce genre de liaison journalistico-politique s’avère « déontologiquement intenable ».
Audrey Pulvar a quitté l’émission “On n’est pas couché” à la fin du mois de juin 2012, à l’issue de la saison. Dans la foulée elle est nommée directrice du développement éditorial des Inrockuptibles, poste qu’elle n’occupera que six mois. Le vendredi 21 décembre 2012, elle annonce en effet sa démission, confirmant la rumeur qui depuis quelques semaines évoquait des relations tendues avec le propriétaire du titre, le banquier Matthieu Pigasse.
Un mois auparavant, en novembre 2012, elle se sépare d’Arnaud Montebourg.
En janvier 2013, elle rejoint RTL et devient chroniqueuse dans l’émission On refait le monde de Marc-Olivier Fogiel.
Le 12 février 2013, elle anime l’émission Touche pas à mon poste en remplaçant exceptionnellement Cyril Hanouna, parti animer la Nouvelle Star.
En 2013, elle participe à Toute la télé chante pour Sidaction sur France 2.
À la rentrée 2013, elle revient sur i>Télé, aux côtés de Laurence Ferrari. Toujours sur i>Télé, à la rentrée 2014, elle remplace Léa Salamé en soirée du lundi au jeudi à la présentation du Grand JT et de l’émission de débat On ne va pas se mentir et anime également le nouveau magazine 18H Politique le dimanche.
Le 26 avril 2017, dans l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle de 2017 qui oppose Marine Le Pen et Emmanuel Macron, elle est temporairement suspendue de CNews jusqu’au 7 mai car elle a signé une pétition féministe anti-Marine Le Pen initiée par la ministre de la Famille, de l’Enfance et des Droits des femmes Laurence Rossignol. Floriant Philippot et David Rachline, ténors du FN, ont dénoncé l’un « un vrai problème d’impartialité », l’autre « une atteinte grave à la déontologie journalistique ». La chaîne estime qu’elle a manqué à son devoir de neutralité. Une pétition de SOS-Racisme est lancée pour demander sa réintégration immédiate à l’antenne. Écartée des interviews politiques, elle présente sa dernière émission le 16 juillet 2017 sur CNews, et quitte le journalisme.
Elle est élue le 28 juin 2017 à la présidence de la Fondation pour la nature et l’homme, suite à la démission le 17 mai 2017 de son président-fondateur Nicolas Hulot en raison de sa nomination au poste de ministre de l’Environnement. L’époque où elle suscitait l’ire des défenseurs des animaux pour ses lunettes à 3.300 € (12.000 selon Technikart, 15.000 selon le Canard Enchaîné) en écailles de tortue est loin…
En septembre elle annonce le lancement à partir d’octobre 2017 d’une plateforme de vidéos à la demande, ecinema.com, créée par des professionnels de l’audio-visuel. Chaque vendredi, pour 9.99€ par mois, elle proposera sur ordinateur (d’abord sur Apple, puis sur Android), des films achetés à l’étranger qui ne sont pas disponibles en France. Frédéric Houzelle, fondateur de la société de production Atlantis, Roland Coutas, ex-chef de Telemarket.fr et Bruno Barde, directeur du festival de Deauville, figurent parmi les premiers actionnaires. Une grosse levée de fonds est prévue en 2018.
Parcours militant
Audrey Pulvar est une militante communautariste engagée à gauche. Fille d’un leader indépendantiste martiniquais, elle est proche du Club du XXIème siècle (visant à promouvoir le communautarisme sur critères ethniques). Elle a ainsi été marraine, en 2009, des « Entretiens de l’excellence » (sessions d’orientation professionnelle auprès des jeunes collégiens et lycéens « issus des quartiers défavorisés »). Elle est également membre du « Comité permanent de la diversité de France Télévision » (installé en juin 2009 pour promouvoir la variété ethno-culturelle à l’écran et au sein du groupe public et présidé par Hervé Bourges).
Toujours la même année, elle est membre de la promotion 2009 des Young Leaders, le fameux réseau franco-américain de jeunes décideurs, et côtoie notamment Amélie de Montchalin, la ministre de la Transformation et de la Fonction publique. Cette information est révélée par Benjamin Dormann en 2012, alors même que toute trace digitale de sa participation avait été opportunément supprimée sur le site français de l’organisation. Des preuves subsistent néanmoins.
Le 26 janvier 2012, elle a déclenché une polémique autour d’un article paru dans l’hebdomadaire Elle, consacré à la « blackgeoisie » et aux codes vestimentaires de la bourgeoisie afro-américaine. Dans sa chronique quotidienne sur France Inter, Audrey Pulvar attaque l’auteur du papier, la journaliste Nathalie Dolivo, qui serait une abrutie malhonnête présentant la communauté noire comme « une entité moutonnière » sous-développée. Or, ajoute Audrey Pulvar, « les noires ont-elles attendu le couple Obama pour mettre au placard la ceinture de bananes et les soutiens gorges en noix de coco ? » Et de dénoncer « la bêtise et l’inanité » d’un « papier de merde » « imbécile et raciste ».
Le 31 janvier, Audrey Pulvar cosigne une tribune libre dans Le Monde, avec divers activistes du communautarisme noir. La tribune, qui obtient un retentissement international, dénonce le « racisme » de l’article incriminé et affirme, force exemples à l’appuis, que les Noires s’habillent en fait comme les Blanches. Menacée de perdre des budgets publicitaires aux États-Unis (où des vedettes Noires protestent contre un magazine supposé raciste), la direction de Elle présente finalement des excuses au Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN) et s’engage à accorder plus de place aux femmes issues de la diversité.
En mai 2017 elle s’oppose au festival afro-féministe Nyansapo qui fait polémique car certains espaces y sont interdits à toutes celles qui ne sont pas des femmes noires, « racisées ». Ces « espaces de mixité choisie », c’est à dire de non-mixité, se retrouvent au sein d’une frange dure de l’extrême-gauche, principalement liée aux luttes antiracistes et LGBT. Elle se fend d’un premier tweet le 28 mai 2017 : « Les gens, defenseurs de “l’afrofeminisme” exclusif des blancs : j’imagine qu’1 salon à l’accès interdit aux noir.e.s ça vous irait aussi? », puis d’un second, pour répondre à ses détracteurs : « Par ailleurs, au cas où certains en douteraient encore, la négresse-de-maison-blackgeoise-bounty-traitresse #AudreyPulvar, elle vous emmerde »
En août 2017 dans La Croix elle donne des détails sur son engagement pour le féminisme : « je participe à des conférences sur le féminisme, l’égalité entre hommes et femmes, le droit des jeunes filles à disposer de leur corps… » Pour celle-ci, « nos sociétés ont intérêt à être féministes, car ce n’est pas le combat des femmes contre les hommes, mais des femmes avec les hommes pour construire une société meilleure. »
Elle préside la Fondation Nicolas Hulot en 2017 en prenant la suite de son fondateur, nommé ministre de la Transition écologique par Macron. C’est à compter de cette date qu’elle prend ses distances avec son activité initiale, « je ne me sentais plus tout à fait chez moi dans le métier de journaliste de presse audiovisuelle. Depuis 2 à 5 ans, je voyais se développer une nouvelle forme de journalisme, beaucoup de spectacle. Je ne m’y retrouvais pas. » (Paris Match)
Elle soutient le collectif européen Pacte Finance Climat en 2018. Pulvar démissionne en 2019 pour se consacrer à la création d’un fonds de dotation, African Pattern, destiné à soutenir des projets d’écologie solidaire en Afrique. Bien qu’elle eût soutenu précédemment ne pas avoir d’ambitions électorales, Pulvar se présente sur la liste d’Anne Hidalgo dans le 4e arrondissement de Paris aux côtés du maire de l’arrondissement, Ariel Weil. Sans surprise, elle est élue conseillère de Paris et devient adjointe d’Hidalgo (dont elle a contribué au programme sur les questions d’écologie), en charge de l’alimentation durable, de l’agriculture et des circuits courts. Certains y verront confirmation de la tradition des emplois fictifs, toujours bien vivante dans cette institution fort dispendieuse.
Le 26 janvier 2021, elle se porte candidate aux élections régionales en Île-de-France en tant que tête de liste du mouvement de gauche « Île-de-France en commun ». Ce mouvement rassemble notamment le Parti socialiste, le Parti radical de gauche, Place publique et Allons Z’Enfants. Elle annonce à cette occasion les mesures phares de son projet : la gratuité des transports en commun et la création d’un pass social pour les jeunes.
La campagne prend un tour dangereux lorsqu’elle juge bon de défendre le principe des réunions non-mixtes pratiquées par l’UNEF, pourvoyeur historique de cadres du Parti socialiste. Sur le plateau de BFM TV, son intervention met le feu aux poudres : « Je préfère les réunions “réservées à” que les réunions “interdites à”. Mais s’il se trouve que vient à cet atelier une femme blanche, un homme blanc, il n’est pas question de la ou le jeter dehors. En revanche, on peut lui demander de se taire, d’être spectateur ou spectatrice silencieux ». Cette hostilité manifeste à l’encontre des Blancs dérange, non seulement à droite, mais jusque dans son propre camp. Pour preuve, Anne Hidalgo, son principal soutien, ne vole pas à son secours, tandis que des hiérarques socialistes déplorent « une expression malheureuse ». L’opération rachat a lieu dans les colonnes du Monde, où elle se fend d’une longue tribune pour plaider son innocence et accuser la mesquine « fachosphère » : « [P]ar un spectaculaire retournement, là où je refusais le principe de réunions totalement fermées – j’ai dit mon opposition aux réunions « interdites à » –, là où j’invitais simplement à écouter, sans l’interrompre, la parole de victimes, qui doivent pouvoir être les premières à s’exprimer, la droite et l’extrême droite, complaisamment relayées, ont fait croire et répété à l’envi que je voulais empêcher la parole ».
Publications
- L’Enfant-Bois, Paris, Mercure de France, 2003.
- Libres comme Elles : Portraits de femmes singulières, Paris, Éditions de la Martinière, 2014, 216 p.
- Libres et insoumis : Portraits d’hommes singuliers, Paris, Éditions de la Martinière, 2015, 216 p.
- La Femme, Paris, Flammarion, coll. « Le Monde en tableaux », 2016, 192 p.
- Inventer la Démocratie du XXIe siècle, Les Liens qui Libèrent, 2017, 10 p. (préface)
Collaborations
- Colloque national « Terres (à) ménager » organisé par le département de Loire-Atlantique – 17 juin 2019
— Forum « Économies de demain : osons l’alchimie » de Brest, intervention sur la transition écologique – 28 novembre 2019
— Colloque de la LICRA, « La tragédie des harkis: crime contre l’humanité ? » (animation d’une table ronde consacrée aux nationalistes algériens et aux supplétifs pendant la guerre) – 4 février 2012.
— Colloque régional sur l’histoire de l’immigration afro-antillaise en France – 16 janvier 2012 – DRJSCS et DRAC.
— Colloque « Jeunes filles et enjeux de population : les leviers oubliés du développement » – 16 mai 2011.
— Observatoire de la Parité — table ronde, intitulée « Égalité professionnelle : trop de lois ou pas assez » 13 décembre 2010.
— Institut Montaigne – Colloque « Qu’est-ce qu’être Français ? » — vendredi 4 décembre 2009
— « Choisir la cause des femmes » – colloque organisé dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne – animation d’une table ronde – 28 novembre 2008
— IXème forum sur l’actualité de la langue française – Centre international d’études pédagogiques — 12 février 2007
— colloque de la fondation Nicolas Hulot — 13 juin 2009
Ce qu’elle gagne
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Elle l’a dit
« Moi, je suis pour l’indépendance de la Martinique. Ça n’arrivera probablement pas de mon vivant, mais je pense que c’est un horizon accessible, et souhaitable. » Respect-Mag – 7 octobre 2011
« La société française, comme d’habitude, va plus vite que son monde politique. Dans la réalité des faits, elle a bougé. Mais l’exemple doit venir d’en haut, des partis politiques, de la représentation nationale, qui reste majoritairement celle d’hommes blancs, au-delà de 40 ans, issus d’un parcours universitaire et politique bien précis. C’est ça qui doit changer. » Respect-Mag – 7 octobre 2011
« Et bien le nègre, il t’emmerde » à propos de l’affaire Guerlain, citant Aimé Césaire — France Inter — 18 octobre 2010
« Nous ne sommes pas nombreux dans la sphère médiatique à avoir mon histoire, mon parcours, mes ramifications familiales, à pouvoir dire des choses, les dire fort. Si je ne dis rien, je déçois beaucoup de gens. Ce qui me fatigue, c’est que d’autres personnes pourraient parler mais ne le font pas. J’ai une dimension de porte-parole, même si ce n’est pas le rôle que je préfère… » Les Inrockuptibles – 27 mars 2012
« Eric Zemmour dit que ce n’est pas moi qui suis sous influence de Montebourg, mais Montebourg qui est sous mon influence […]. Or, il m’arrive d’être encore plus à gauche qu’Arnaud. Et il m’arrive dans mes éditos de critiquer en creux sa politique », Elle, 19 novembre 2012.
« [Le FN est] un parti qui reste d’extrême droite, raciste et xénophobe. […] Au contraire, je m’étonne d’avoir été assez seule dans la profession alors qu’en 2002 des journalistes s’étaient clairement engagés contre. », Le Parisien, 14/5/2017, au sujet de la pétition qu’elle a signée contre le FN et qui lui a valu d’être suspendue jusqu’à la fin de la campagne présidentielle.
« Je suis petite-fille d’agriculteurs : on ne faisait pas du vin mais des produits maraîchers et des agrumes, je sais donc ce que c’est qu’être attaché à son terroir, à son lieu de production, de s’inquiéter pour une production, d’être soumis aux aléas météorologiques… Et puis j’ai eu la chance de bien connaître, à une période de ma vie, le département de Saône-et-Loire, je suis vraiment tombée en amour des vins de Bourgogne à cette époque, du côté artisanal et authentique qui prévaut encore dans cette région, ne serait-ce qu’à cause de la taille des exploitations », Terre de Vins 3/7/2017
« Je bois un verre, un verre et demi, mais j’en profite vraiment. Et je ne bois que des bons vins, du coup. En blanc je suis une grande fan de Pouilly-Fuissé, en rouge j’aime beaucoup les pomerols, ou encore un château comme Montrose à Saint-Estèphe, évidemment les vins de Volnay en Bourgogne, mais aussi les vins du Jura, où il y a des choses magnifiques. En champagne je suis fidèle à certaines références, comme le rosé de Billecart-Salmon, Gosset ou le Blanc de Blancs de la maison Déhu, qui est moins connue », ibid.
« En fait j’aime le vin mais aussi tout ce qui va avec, les histoires de transmission, d’attachement viscéral à une terre – et je n’entends pas cela de façon paternaliste ou nationaliste », ibid.
« Il y a un travail de sensibilisation à faire là-dessus, et la défense du bien-manger, c’est déjà politique. Et pour répondre à la question, oui pour moi le vin, c’est politique, sous tous les aspects. Dans la façon dont on le produit, dont on le consomme, dont on le valorise, notamment si l’on privilégie les petits producteurs au travail scrupuleux, c’est déjà un acte citoyen », ibid.
« J’ai quitté cette profession parce que j’estimais qu’à le tête de la Fondation pour la nature et l’homme, j’allais prendre des positions publiques politiques qui m’empêchaient de continuer mon métier de journaliste et singulièrement d’intervieweuse politique. Est-ce que ça veut dire que je ne retravaillerai jamais dans une rédaction sous une forme ou une autre ? Je n’en sais rien », Europe 1, 23 septembre 2017
« [Macron est] en cours de conversion et je pense qu’on doit beaucoup de cette conversion à sa fréquentation quotidienne de Nicolas Hulot », France TV Info, 1er décembre 2017
« [Hulot] est une chance pour nous, pour la France, pour l’Europe. Ce qu’il porte comme idée de transformation de la société et qu’il a porté pendant 27 ans à la tête de la Fondation, ce sont des solutions de transformation indispensables pour faire face aux conséquences du réchauffement climatique », ibid.
« Trump c’est un adversaire, très clairement, du climat, de l’environnement, de l’humanité, parce qu’aujourd’hui ce qui est en cause c’est l’avenir de l’humanité, la Terre, elle, nous survivra », ibid.
« Et puis il y a eu le score du FN” à l’élection présidentielle. Je me suis dit je n’ai pas la prétention de changer le monde, mais je vais peut-être utiliser mon énergie différemment’’ […] Et je pense que la lutte contre le réchauffement climatique est le seul récit de nature à enthousiasmer les populations, à les réconcilier avec l’action politique. », Paris Match, 19 février 2019.
Sa nébuleuse
Compagne un temps d’Arnaud Montebourg, elle préside avec le producteur Louis Dreyfus et le professeur d’économie des médias (Paris II Panthéon-Assas) Nathalie Sonnac, une commission du think tank progressiste Terra Nova sur le thème : « Le rôle de l’État sur le marché des médias ».
Audrey Pulvar est très proche de Terra Nova, dont l’objectif est de récupérer le vote des « minorités » : le fondateur du think tank socialiste était en effet Olivier Ferrand, intime de son compagnon, Arnaud Montebourg (Olivier Ferrand décédé en juin 2012 est remplacé par François Chérèque). Elle est à l’époque co-présidente du « groupe de travail Média » au sein de Terra Nova tout en faisant partie de la rédaction de France Télévisions. La journaliste ne fît rien pour rendre public cette affinité et ce n’est pas la moindre de ses cachotteries. Lorsqu’elle reçoit le milliardaire Henry Hermand au micro de France Inter, elle néglige de préciser que ce dernier est administrateur et mécène de Terra Nova, se bornant simplement à le présenter comme un « grand patron de gauche, président du groupe Progest ».
Audrey Pulvar publiera sous peu un Manuel de combat pour résister à vingt idées reçues (chez Flammarion). L’auteur prétend y démonter vingt clichés émanant aussi bien des partis de droite que de gauche.
On l’a dit à son sujet
« The winner is… Audrey Pulvar. La dame a gagné, lundi, la palme du tweet le plus inepte de la soirée. Et lourd, et éculé. On dirait du Pierre Bergé, c’est dire si c’est moderne et primesautier : « Pourquoi à propos de laïcité ne répond-on qu’islam ? #Manif PourTous ? #SensCommun ? #Civitas ? Allô ? #LeGrandDebat. » On est fatigué. Lassé. On n’a même plus envie de s’énerver, de ricaner en imaginant Jean-Vianney, se radicalisant sur le site Magnificat, partant faire le djihad à Lourdes, revenant lourdement armé d’un chapelet bleu layette, d’un bob « I love Jesus » et d’une Vierge en plastique pleine d’eau dont la couronne se dévisse », Gabrielle Cluzel sur Boulevard Voltaire, 22 mars 2017
« Pétition contre MLP signée par Audrey Pulvar, qui anime des émissions politiques sur @cnews. Ça pose un vrai problème d’impartialité », Florian Philippot sur Twitter, 26 avril 2017
« Pendant ses études en journalisme à Paris, elle suit les négociations du traité de Maastricht. Chute du mur de Berlin, passage à la monnaie unique, élargissement de l’Union : toutes les étapes de la construction européenne la réjouissent. Dans sa vie professionnelle, à LCI, France 3 et TV5 Monde, elle couvre les événements, toujours attentive.
La rupture se fait en 2005, après le référendum pour une constitution de l’Europe. Trop libérale pour elle. Son engagement pour l’écologie apparaît en 2017, quand elle prend la tête de la Fondation pour la Nature et pour l’Homme. Elle s’assume désormais activiste. Audrey Pulvar milite pour une Europe plus sociale et plus écologique. », Libération, 18 mai 2019.
« Pour Audrey Pulvar, la position de l’UNEF est parfaitement sensée : la couleur de peau détermine ce que l’on est, donc un Blanc ne saurait subir le racisme, il ne peut que l’exercer et seuls les Noirs ou les arabo-musulmans peuvent en être victimes. Un Blanc ne saurait donc être autre chose qu’un raciste (qui s’ignore ou pas) et un auteur de discriminations, voilà pourquoi il n’a pas sa place dans une réunion de victimes, lesquelles se reconnaissent aussi à leur couleur de peau. Néanmoins, Madame Pulvar est charitable, si le Blanc venait quand‑même, on l’autoriserait à rester, mais à condition qu’il reste silencieux. Elle ne précise pas s’il doit rester les yeux baissés et les mains jointes dans la posture du pénitent, mais elle en a suffisamment dit pour se déconsidérer aux yeux, non de la droite et de l’extrême-droite, comme elle aimerait le faire croire, mais aux yeux de tous les humanistes et de tous les universalistes », Céline Pina, Causeur, 30/03/2021.
« Nouvel accès de fièvre mardi, quand Olivier Faure, premier secrétaire du PS, explique sur LCI qu’Audrey Pulvar va revenir sur ses propos pour préciser sa pensée. La candidate lui écrit illico : “Je n’ai pas dit : ‘Les blancs doivent se taire’. Maintenant que vous reprenez l’expression utilisée par l’extrême droite et la droite, la boucle est bouclée et je n’ai plus d’issue”. En interne, la confiance semble rompue. “C’est quand même le PS qui lui apporte le gros de sa logistique, les militants et les moyens, prévient un cadre du parti. “Nous sommes en droit de lui dire qu’il y a des règles à respecter, comme éviter de dire à des élus qu’ils doivent changer de position stratégique”. “Elle est entourée de conseillers d’extrême gauche qui veulent la mort du PS, accuse de son côté un conseiller régional. Est-ce qu’elle n’a pas volontairement pris cette position, sur leurs conseils, pour nous mettre dans la nasse ?” C’est ce genre d’interrogation qui témoigne de l’ampleur de la crise », France Info, 02/04/2021.
Durant de nombreuses années, Madame Pulvar a nié être une « journaliste de gauche », s’énervant sur sa politisation supposée, dans un portrait de Libération (22 octobre 2008) : « Qu’est-ce que ça veut dire journaliste de gauche ? On est journaliste ou on ne l’est pas » !
« Peu de temps après ce portrait, j’ai publié une enquête contenant des informations sur son implication méconnue dans deux réseaux politiques. À peine un journaliste mit il en ligne une interview de moi sur ces révélations qu’il fut aussitôt était contacté par le responsable des contenus de Dailymotion : “Nous avons une demande urgente de suppression de cette vidéo. Demande faite de la part d’Audrey Pulvar”. Alors que l’interviewer rétorque : “le problème c’est qu’il n’y a pas diffamation puisque le journaliste indique des faits, que se passe-t-il si je la remets ?”, la menace se fait immédiatement plus pressante : “si vous souhaitez remettre la vidéo en ligne, nous devrions vous mettre en contact avec l’avocat d’Audrey Pulvar” »,Benjamin Dormann, lettre publiée sur le site de l’OJIM, 13/06/2021.
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