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Brice Couturier

8 novembre 2022

Temps de lecture : 14 minutes
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Brice Couturier

Temps de lecture : 14 minutes

Chroniqueur de fond et macroniste cousu de fil blanc

Connu pour avoir dénoncé le « Parti des Médias », Brice Couturier est un personnage relativement atypique du paysage médiatique français. Son franc-parler et sa dénonciation de l’islamo-gauchisme et du wokisme ne doivent toutefois pas cacher un parcours de vie on ne peut plus classique : né en 1949, il a accompli l’exploit, comme tant d’autres, de passer du militantisme maoïste au libéralisme plus ou moins de gauche. Journaliste, éditorialiste et producteur de radio, il est également l’auteur d’un essai que beaucoup considèrent comme étant une hagiographie de l’actuel chef de l’État français : Macron, un président philosophe.

Formation

Brice Cou­turi­er a fréquen­té les bancs du lycée Lakanal de Sceaux en khâgne en 1971–1972 avant d’entamer des études en let­tres mod­ernes, en his­toire et en philoso­phie à l’université de Vin­cennes Paris VIII. Il est tit­u­laire d’une licence, d’une maîtrise et d’un CAPES de lettres.

Audi­teur à l’École nor­male supérieure de Saint-Cloud, il n’obtiendra cepen­dant pas l’agrégation de let­tres et n’est pas par­venu à entr­er à l’ENA mal­gré un cycle de pré­pa­ra­tion (PENA). Il est par ailleurs tit­u­laire d’un DEA d’histoire.

Parcours professionnel

En 1981, Brice Cou­turi­er quitte l’enseignement sec­ondaire pour tra­vailler en tant qu’assistant au sein du groupe social­iste du Sénat dans le cadre de la com­mis­sion des Affaires étrangères et de la Défense. Il y exerce ses activ­ités tout en assis­tant le secré­taire nation­al du PS aux Droits de l’homme, Michel de la Fournière, ancien prési­dent de l’UNEF (1956–1957) et proche de Michel Rocard.

Au cours de son pas­sage au groupe social­iste, Brice Cou­turi­er a aus­si été mem­bre du Comité de rédac­tion de la Nou­velle revue social­iste, une pub­li­ca­tion his­torique du social­isme français, qui a cessé de paraître en 2017, fondée en 1885 par le com­mu­nard Benoît Mal­on et relancé en 1925 par le petit-fils de Karl Marx, Jean Longuet.

Brice Cou­turi­er n’en était alors pas à sa pre­mière expéri­ence dans la presse, un secteur pour lequel il a dévelop­pé très tôt un goût pronon­cé et qui devien­dra pour lui une véri­ta­ble voca­tion. Dès 1979–1980, il est chroniqueur sur Radio 7 dans l’émission « Libre-Ser­vice », notam­ment aux côtés de Christophe Gintzburg­er, alias Christope Bour­seiller, un trot­skiste-lam­bertiste né en 1957, devenu acteur mais aus­si jour­nal­iste et ani­ma­teur radio, auteur depuis 2019 d’une série de 14 doc­u­men­taires sur les théories du com­plot dif­fusés sur la chaîne His­toire.

Les débuts de Brice Cou­turi­er à la radio sont con­clu­ants puisqu’on lui per­me­t­tra de créer en 1983 sur Radio Nova l’émission lit­téraire « Salon-bar des Pre­mières ». Mais ce n’est véri­ta­ble­ment qu’en 1985 que Cou­turi­er entre dans la cour des grands quand l’influente Lau­re Adler lui ouvre les portes de France Cul­ture en lui con­fi­ant deux émis­sions par semaine, « Moder­nités » et « Cos­mopo­lites ». Il réalise par ailleurs plusieurs numéros de la célèbre émis­sion créée par Alain Vein­stein en 1979, « Nuits mag­né­tiques ». Cette pre­mière aven­ture de Cou­turi­er au sein de la pres­tigieuse sta­tion prend fin 1990.

C’est aus­si à cette époque qu’il par­ticipe à l’aventure de Globe en étant co-fon­da­teur de ce mag­a­zine men­su­el. Globe est lancé en 1985 par Georges-Marc Ben­amou sous l’impulsion directe de Pierre Bergé et de l’Elysée. Une pub­li­ca­tion aux mains de la crème du mit­ter­ran­disme et de l’antiracisme naissant.

Pour une courte durée, de 1990 à 1992, il est l’homme du patron de presse Daniel Fil­i­pac­chi qui le recrute pour relancer le mag­a­zine Lui en lui don­nant le poste de rédac­teur en chef. Une  mis­sion qui sera un échec pour Cou­turi­er, qui n’a pas réus­si à con­va­in­cre Fil­i­pac­chi de l’interêt de recon­ver­tir le mag­a­zine en général­iste mas­culin de haut-de-gamme.

Après avoir été de 1998 à 2000 respon­s­able du ser­vice « Idées » de L’Événement du jeu­di, il fait son retour son France Cul­ture au début des années 2000 pour ne plus quit­ter cette sta­tion jusqu’en juin 2021. Il est aujourd’hui surtout con­nu pour avoir été édi­to­ri­al­iste et co-ani­ma­teur des « Matins de France Cul­ture » de sep­tem­bre 2011 à juin 2016 et pour avoir présen­té sur cette sta­tion « Le Tour du mode des idées » de sep­tem­bre 2017 à juin 2021. Il a aus­si été le pro­duc­teur de l’émission « Du grain à moudre » de 2006 à 2011, après avoir ani­mé l’émission de débats « Con­tre-exper­tise » et l’émission heb­do­madaire de la sta­tion con­sacrée à l’Europe, « Cause commune ».

Autres collaborations et activités

Au cours de sa car­rière, Brice Cou­turi­er a col­laboré à une longue série de titres : les derniers en date étant Le Point et Franc-Tireur, alors qu’il a aus­si pub­lié dans la Revue des Deux Mon­des, ou encore dans les revues Com­mu­nisme et Esprit. Au moment de se retour sur France Cul­ture au début des années 2000, il était rédac­teur en chef adjoint du men­su­el Le Monde des débats et cri­tique musi­cal pour Mar­i­anne.

Sa glou­ton­ner­ie dans le secteur des médias ne suf­fit man­i­feste­ment pas à sat­is­faire sa soif de tra­vail. Brice Cou­turi­er a en effet aus­si goûté à la vie académique. En 1992–1993, il est mid-career fel­low au Saint Anthony’s Col­lege de l’université d’Oxford, un étab­lisse­ment où il sera Senior asso­ciate fel­low en 1996–1997 et au sein duquel il débutera des travaux de recherche sur le com­mu­nisme chez les intel­lectuels polon­ais. Une thèse de 3e cycle sous la direc­tion de Krzysztof Pomi­an, un his­to­rien fran­co-polon­ais directeur sci­en­tifique du Musée de l’Europe à Brux­elles depuis 2001.

Cou­turi­er a des liens famil­i­aux avec la Pologne, ce qui pour­rait expli­quer une de ses grandes con­stantes : sa cri­tique vir­u­lente de la Russie. Il a d’ailleurs enseigné un temps à l’ENA polon­aise, mais aus­si en tant que pro­fesseur asso­cié au Cen­tre Han­nah Arendt de géopoli­tique à l’université Paris Est-Marne-la-Val­lée de 2002 à 2008.

Prises de position

Il est vrai que Brice Cou­turi­er n’est pas un édi­to­crate comme les autres. À plusieurs repris­es, ses pro­pos ont sus­cité de vives réac­tions au sein de la classe politi­co-médi­a­tique, alors qu’il est devenu la bête noire de la France insoumise, qu’il qual­i­fie de secte avec à sa tête un gourou, Jean-Luc Mélen­chon, qui tient sa à dis­po­si­tion « un chep­tel de militantes ».

Depuis les atten­tats de Char­lie Heb­do et ceux du 13 novem­bre 2015, il charge de manière régulière les islamistes et accuse les jour­nal­istes de ne rien com­pren­dre à ce sujet. Le 18 novem­bre 2015, il lit sur les ondes de France Cul­ture sa « Let­tre ouverte aux dji­hadistes qui nous ont déclaré la guerre », un texte depuis pub­lié par le manuel de français pour la classe de 4ème des édi­tions Nathan. Dans ce texte, il fait son com­ing-out « patri­ote », expli­quant que les attaques de 2015 l’avaient con­va­in­cu de ne plus s’identifier « au nomade hyper­con­nec­té de Jacques Attali. »

Brice Cou­turi­er a été placé en tête d’un classe­ment inti­t­ulé « Cen­trisme autori­taire : top 10 des ‘mod­érés’, cham­pi­ons du mépris de classe » pub­lié par Mar­i­anne le 5 août 2020. Les pro­pos « hors-pistes » de Cou­turi­er sur le manque de diver­sité intel­lectuelle dans les médias, sur le Par­ti des médias qui serait de gauche et entrav­erait l’action du prési­dent Macron, sur l’islamo-gauchisme et sur le wok­isme (ques­tion à laque­lle il a même con­sacrée un ouvrage) peu­vent ain­si surtout se voir comme des coups de pied dans la four­mil­ière per­me­t­tant à chaque fois de remet­tre la balle au cen­tre. Le macro­nisme est selon Cou­turi­er la suite logique du rocardisme, mais il a créé un genre nou­veau par­faite­ment maîtrisé par le même Cou­turi­er : le brouil­lage per­ma­nent des sig­naux et un pop­ulisme des élites.

Cette agi­ta­tion éli­taire prend chez Cou­turi­er des pro­por­tions qui dépassent l’entendement, lorsque, au moment des man­i­fes­ta­tions de Gilets jaunes, il voit la main de Moscou manip­u­lant le mou­ve­ment : « Pou­tine est à la manoeu­vre. Une petite guerre civile en France ferait bien ses affaires. » (1er décem­bre 2018 sur Twit­ter). Le ridicule ne tue plus heureusement.

Parcours politique

Maoïste dans sa jeunesse, il entre ensuite au PSU de Michel Rocard puis traine ses guêtres au Par­ti social­iste en gar­dant ses con­vic­tions rocar­di­ennes chevil­lées au corps. Brice Cou­turi­er a fait ses class­es en fréquen­tant le gotha de la Mit­ter­randie mais il a très tôt penché pour une ligne libérale. C’est ce qui l’a sans doute con­duit à par­ticiper en 2007 au lance­ment de La Gauche mod­erne par Jean-Marie Bock­el, prise de Nico­las Sarkozy à l’occasion de son « ouver­ture à gauche ».

Aujourd’hui, Brice Cou­turi­er est proche du « Lab­o­ra­toire de la République », un think-thank créée par Jean-Michel Blan­quer. Cou­turi­er est en quelque sorte un pio­nnier de ce « ni droite ni gauche » si cher aux adeptes du cen­trisme macronien, mais aus­si du style « en même temps », une logique con­sis­tant par exem­ple à alli­er déc­la­ra­tions anti-woke et sou­tien aux ten­dances poli­tiques lour­des ayant débouché sur le wok­isme. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que Cou­turi­er ait trou­vé dans Emmanuel Macron son cham­pi­on. Pen­dant la cam­pagne des européennes de 2019, il ani­me d’ailleurs des débats pour le compte de LREM. Et il n’a aucun mal à recon­naître qu’il sou­tient le prési­dent Macron.

Publications

Auteur
  • Une scène-jeunesse, édi­tions Autrement, 1983
  • Macron, un prési­dent philosophe, édi­tions de l’Ob­ser­va­toire, 2017
  • 1969, année fatidique, éd. de l’Ob­ser­va­toire, 2019
  • Ok Mil­len­ni­als ! Puri­tanisme, vic­tim­i­sa­tion, iden­ti­tarisme, cen­sure… L’en­quête d’un « baby boomer» sur les mythes de la généra­tion woke, éd. de l’Ob­ser­va­toire, 2021
En collaboration
  • L’Année stratégique, sous la direc­tion de Pas­cal Boni­face, Édi­tions mar­itimes et d’outre-mer, 1984
  • Réflex­ions sur la ques­tion goy, éd. Lieu com­mun, 1988, coécrit avec Guy Konopnicki
  • Irak, An I. Un autre regard sur un monde en guerre, sous la direc­tion de Pierre Rigoulotet Michel Taub­mann, édi­tions du Rocher, 2004
  • Existe-t-il une Europe philosophique, sous la direc­tion de Nico­las Weill, Press­es uni­ver­si­taires de Rennes, 2005
  • Dic­tio­n­naire du com­mu­nisme, sous la direc­tion de Stéphane Cour­tois, édi­tions Larousse, 2007
  • Com­pren­dre la mon­di­al­i­sa­tionIII, éd. de la BPI 2008, coécrit avec Anne Bauer, Benoît Fry­d­man, François Gaudu, Olivi­er Godard, Yan­nick Jadot

Ce qu’il gagne

Non ren­seigné.

Il l’a dit

« Les agres­sions sym­bol­iques con­tre des chefs-d’oeu­vre de l’art occi­den­tal procè­dent directe­ment de la can­cel cul­ture woke et n’ont pas le moin­dre effet sur le cli­mat. Si ces activistes étaient sérieux, ils iraient pro­test­er devant les ambas­sades de Chine, le pays le plus pol­lueur. », le 25 octo­bre 2022 sur Twit­ter.

« Le RN vote avec la NUPES. Les choses devi­en­nent de plus en plus claires. », le 24 octo­bre 2022 sur Twit­ter.

« La Russie de Pou­tine est un roy­aume d’opérette. Avec un PIB égal à celui de l’Es­pagne, Pou­tine a cru pou­voir ter­roris­er l’Eu­rope et mod­i­fi­er à sa guise les fron­tières héritées de la Deux­ième guerre mon­di­ale. La bau­druche éclate. », le 14 octo­bre 2022 sur Twit­ter.

« Le jour même où nous pleu­rons Samuel Paty et met­tons en garde con­tre la mon­tée de l’is­lamisme dans nos lycées, cer­tains esprits per­vers détour­nent l’at­ten­tion du pub­lic en dépeignant les lycéens qui refusent la laïc­ité et la minute de silence comme des vic­times de la République. », le 14 octo­bre 2022 sur Twit­ter.

« La réqui­si­tion n’est pas des­tinée à calmer ce mou­ve­ment de blocage de l’é­conomie nationale, mais à le bris­er. », le 12 octo­bre 2022 sur Twit­ter.

« Pou­tine a réal­isé un beau coup en Ital­ie, en faisant dégom­mer le com­pé­tent Draghi par des pop­ulistes pro-russ­es qui vont ruin­er le pays. Par­al­lèle­ment à son inva­sion de l’Ukraine, il cherche à bris­er le front des démoc­ra­ties occi­den­tales. Orbán est déjà dans sa poigne. », le 23 juil­let 2022 sur Twit­ter.

« Vous savez, j’ai com­mencé dans la Rocardie et j’ai fini avec la Macronie, ce qui est assez logique par ailleurs. », cité par Arrêt sur images, le 2 mai 2022.

« J’ai fait un cauchemar. Le Pen était à l’Élysée et Mélen­chon à Matignon. Et, dans la rue, il y avait l’émeute… », le 19 avril 2022 sur Twit­ter.

« Bon, y’a pas pho­to. Cent coudées au-dessus du lot. » [à pro­pos d’Emmanuel Macron], le 17 mars 2022 sur Twit­ter.

« Trump a voulu ‘annuler Oba­ma’ parce qu’il ne sup­por­t­ait pas qu’un Noir incar­ne l’Amérique de la dig­nité, de la tolérance et de la cul­ture. », le 25 décem­bre 2020 sur France Cul­ture.

« 1968, c’est un échec glob­al, général, com­plet », le 8 sep­tem­bre 2019 sur France Inter.

« Le macro­nisme est un libéral­isme de gauche à la scan­di­nave, et non pas à l’an­g­lo-sax­onne. Il défend un mod­èle social uni­ver­sal­iste et non cor­po­ratiste. À cause des cir­con­stances et de la logique insti­tu­tion­nelle, il s’ag­it d’un libéral­isme autori­taire. », le 20 avril 2018 dans un entre­tien par dans Les Échos.

« Nous sommes passés bien près de la guerre civile en 2017, avec deux pop­ulismes extrémistes qui se fai­saient face et s’équili­braient. Marine Le Pen et Jean-Luc Mélen­chon ont obtenu cha­cun autour de 20 % des suf­frages au pre­mier tour de la prési­den­tielle. Si l’une ou l’autre l’avait emporté, une grande par­tie de la pop­u­la­tion — pas la même… — aurait absol­u­ment refusé ce résul­tat. Il y aurait eu des affron­te­ments. Emmanuel Macron a été la solu­tion que le pays s’est inven­tée pour échap­per à ce piège red­outable. Comme Napoléon Bona­parte, toutes pro­por­tions gardées, avait été la solu­tion quand la France hési­tait, en 1797–1799, entre le retour des Monar­chistes et la pour­suite de la folie jacobine. Et comme, en 1958, lorsque de Gaulle a sor­ti la France du dan­gereux face-à-face entre les mil­i­taires et les com­mu­nistes. », le 20 avril 2018 dans un entre­tien paru dans Les Échos.

« Chez Hegel, Macron a trou­vé la pen­sée de la rup­ture, l’idée qu’on change d’époque, et quand on change d’époque il faut savoir prof­iter des oppor­tu­nités si on veut jouer un rôle his­torique soi-même. Donc je pense que Macron est un per­son­nage his­torique au sens hégélien du terme. », le 18 décem­bre 2017 sur Pub­lic Sénat.

« Il n’y a pas longtemps, je me serais bien iden­ti­fié au nomade hyper­con­nec­té de Jacques Attali, libre de choisir son pays d’attache comme on décide d’un hôtel en ver­tu du ratio qual­ité des presta­tions sur niveau des prélève­ments. Ma cap­i­tale à moi, ce pou­vait être Lon­dres, Brux­elles, voire New York. Je jugeais Paris provin­ciale. Je dois vous l’avouer, chers dji­hadistes, la France ne m’était pas grand-chose. Son excep­tion­nal­ité m’énervait. Je rêvais de la noy­er dans la nor­mal­ité européenne. », le 18 novem­bre 2015, Let­tre ouverte aux dji­hadistes qui nous ont déclaré la guerre, France Cul­ture.

Ils l’ont dit

« Brice Cou­turi­er est l’archétype du macro­niste rad­i­cal­isé. […] Auprès d’Ar­rêt sur images, avec qui Cou­turi­er a échangé, affa­ble et rigo­lard, pen­dant plus d’une heure, le jour­nal­iste ne s’en cache pas : il ‘roule pour Macron’. », Mau­rice Mide­na, Arrêt sur images, 2 mai 2022.

« Le jour­nal­iste, devenu édi­to­ri­al­iste mil­i­tant, est aujour­d’hui le mètre-étalon d’un cen­trisme rad­i­cal­isé, obsédé par l’is­lam et les ‘wokes’, mais plutôt appré­cié par ceux qui l’ont côtoyé. Tant qu’ils n’avaient pas à débat­tre avec lui. », Mau­rice Mide­na, Arrêt sur images, 2 mai 2022.

« Il main­tient une activ­ité radio­phonique ponctuelle mais régulière dans l’émission L’esprit pub­lic présen­tée le dimanche matin par Patrick Cohen, qui traite de l’actualité poli­tique. Il a naturelle­ment trou­vé sa place dans cette émis­sion où, dans une ambiance feu­trée de fumoir façon IIIème République, on explique que Vladimir Pou­tine a télé­com­mandé les Gilets Jaunes, on ren­voie dos à dos les étu­di­ants grévistes et les mil­ices masquées qui les ont tabassés, et on affirme que le sup­posé anti­sémitisme de Jean-Luc Mélen­chon est « doc­u­men­té ». Brice Cou­turi­er n’a d’ailleurs pas man­i­festé de désagré­ment par­ti­c­uli­er par rap­port à la diver­sité idéologique dans le stu­dio de L’esprit pub­lic. », L’Insoumission, 19 juil­let 2022.

« Ses pris­es de posi­tion dans les dif­férents médias, ses écrits, ain­si que ses inter­ven­tions sur les réseaux soci­aux, mon­trent qu’il s’agit d’un mil­i­tant con­ser­va­teur posi­tion­né très à droite sur l’échiquier poli­tique. Mais, tel le bernard‑l’hermite qui investit la coquille d’un autre ani­mal, Brice Cou­turi­er con­tin­ue d’arborer les ori­peaux d’une gauche dite « répub­li­caine », la seule légitime selon lui. »L’Insoumission, 19 juil­let 2022.

« Heureuse­ment, l’élection d’Emmanuel Macron a per­mis de bris­er un peu la soli­tude du chroniqueur de fond. Car Cou­turi­er est évidem­ment un sup­port­er ardent du nou­veau prési­dent. À la manière d’un aspi­ra­teur indus­triel, le principicule de l’Élysée a tout englouti dans son sac à flo­cons, des libéraux-patri­otes aux libéraux tout court en pas­sant par les éco­lo-libéraux, les libéraux à matraque, les libéraux dis­rup­teurs et les libéraux de cir­con­stance. Au milieu de tous ses nou­veaux amis, Cou­turi­er débor­de d’une allé­gresse qui fait plaisir à voir. Même si, à la télévi­sion, il ne se dépar­tit jamais de son air guindé de maître de con­férences tombé dans un fût de moutarde. », Olivi­er Cyran, dans une cri­tique de l’ouvrage Les édi­to­crates 2. Le cauchemar con­tin­ue (éd. La Décou­verte, 2018), 9 sep­tem­bre 2018.

Pho­to : Brice Cou­turi­er en 2010. Auteur : Georges Seguin. Source : Wikimé­dia

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