L’hémisphère droit du Président
« Mon problème, c’est qu’il y a une sous-représentation des journalistes socialistes dans les médias. (…) C’est une constatation : ils (les journalistes, NDLR) sont tous libéral (sic) ou conservateurs. (…) Ce n’est pas la question du nombre mais de l’influence. » (« Carrément Brunet », RMC, 02/04/12)
Amateur de football et de polémiques, comme son ami Pascal Praud, Bruno Roger-Petit a effectué progressivement une transition vers l’éditorialisme politique. Ce mitterrandiste convaincu né en septembre 1962 a construit sa notoriété patiemment, au prix d’intrigues et d’indignations qui ulcèrent ses détracteurs et ravissent ses patrons. En tant que journaliste qui ne pouvait s’empêcher de laisser transparaître sa subjectivité, il a longtemps librement usé du crime d’arrière-pensée, de l’attaque personnelle et du procès d’intention. Derrière ces rodomontades, il était investi dans une quête passionnée d’investitures socialistes, selon un proche d’Arnaud Montebourg qu’il conseillait sur les médias pendant plusieurs années. Puis Macron vint… Devenu porte-parole de l’Élysée en août 2017 puis confiné à un poste de « Monsieur Twitter », il est renouvelé dans son rôle de conseiller du prince en août 2022. Soupçonné d’avoir poussé à la dissolution qui a entraîné les élections législatives de juillet 2024 avec les résultats que l’on connaît, il semble moins influent par la suite.
Il est peu à peu marginalisé par le premier cercle de fidèles du Président, puis doit démissionner en septembre 2018 du poste de porte-parole de l’Élysée qu’il avait obtenu à la rentrée 2017 en multipliant les signes d’allégeance à Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. Mais, contre toute attente, il n’est pas débarqué et reste au Palais comme « conseiller mémoire » du président. Un rôle qui devait l’amener à organiser les commémorations et les cérémonies solennelles qui ponctuent une présidence.
Si, lors de sa première carrière, il n’hésitait pas à taper sur la « droite » et les « réacs », qu’il jugeait dominants dans les médias, il semble avoir mis de l’eau dans son vin progressiste, au point de déclencher les alarmes de la grande presse qui voit en lui le fourrier de l’extrême droite à l’Élysée. Difficile de savoir où s’arrête la dialectique macronienne du ni-ni et où commencent les convictions de BRP, l’homme qui peut convier Michel Houellebecq et Yassine Belattar à l’Élysée à plusieurs années d’intervalles. Une chose est sûre : il ne porte pas le triangle Le Monde/Télérama/Libération dans son cœur. Et ces derniers le lui rendent bien.
Formation
Bruno Roger-Petit est diplômé de l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris. Il obtient son diplôme en 1987, dans la section « Service public ». D’autre part, il est titulaire d’une maîtrise en droit public.
Télévision
À France 2, où il entre en 1988, il est grand reporter au service « politique intérieure » jusqu’en 1994. Il devient ensuite, jusqu’en 1998, le présentateur du « Journal de la nuit » et se fait remarquer pour un ton jugé « décalé et impertinent ».
Son principal fait d’arme est d’avoir, le 19 octobre 1997, lors de la présentation du journal de France 2, jeté ses fiches par terre… Dans un entretien accordé au magazine Technikart, il confiera plus tard que « c’était une manière de dire : “Ce que vous venez de voir, on l’oubliera demain”. » Et de continuer sa réflexion : « Certains journaux du 13h00 ou du week-end, c’est limite. On se tape des sujets sur la foire aux bestiaux lancés par quelques rédacteurs en chef qui fantasment sur la France profonde… »
Il est licencié en octobre 1998 pour avoir, dans le même entretien à Technikart, critiqué ouvertement ses collègues et la ligne éditoriale du service public audiovisuel. Ce dernier considère alors que les choix rédactionnels de France 2 sont mauvais et ne cherchent qu’à concurrencer TF1.
Il se dirige alors vers France 5 où il anime « Ça me regarde ». De retour sur France 2 en octobre 2005, il présente « Tout vu tout lu », un jeu d’actualité, en compagnie de Marie-Ange Nardi jusqu’en mai 2006.
Par ailleurs, il est le coréalisateur d’un épisode d’« Envoyé spécial » consacré à Michel Sardou en 1998.
Il est consultant régulier de l’émission « Sport et news » sur i>Télé.
À partir de septembre 2014, il est chroniqueur dans « Touche pas à mon poste ! » sur D8, et anime une émission de sport intitulée « #BRP » sur SPORT365TV.
Il critique vivement Le Petit Journal de Cyrille Eldin sur Canal+… ce qui ne l’empêche pas d’accepter d’être invité plusieurs fois dans l’émission pour y donner son avis éclairé.
Radio
À partir de février 2012, Bruno Roger-Petit présente « Langue de p… » sur BFM, une émission politique mise en place dans le but de commenter « de manière impertinente » les coulisses de la campagne présidentielle.
Il est également présent sur Europe 1 Sport où il anime « Langues de sport » (10–12h) et « Le Grand journal du sport » (12–13h) du lundi au vendredi depuis juin 2008.
Presse
Fin 2003, Bruno Roger-Petit a été le rédacteur en chef des trois premiers numéros du magazine gratuit Sport.
Internet
D’abord chroniqueur régulier (et quotidien) sur Le Post, il le quitte en mai 2011 pour rejoindre « Le Plus » du Nouvel Obs où il publie tous les jours une chronique politique. C’est depuis les colonnes numériques du « Plus » que BRP déverse, aujourd’hui, le flot quotidien d’indignations correctes que nous avons évoqué plus haut.
Il tient par ailleurs un blog sportif, « BRP HD », sur Sport24.com (groupe Le Figaro).
Enfin, il a révélé, dans l’émission « C’est arrivé cette semaine » sur Europe 1 en 2008, être l’auteur des blogs « François Mitterrand 2007 », « François Mitterrand 2008 » ainsi que du livre « François Mitterrand 2008, il revient… », tous publiés anonymement.
Au début de l’année 2015, il quitte « Le Plus » du Nouvel Obs devient éditorialiste invité sur Challenges.
Prises de position
Mitterrandiste revendiqué (il fut un proche de Jacques Pihan, le principal conseiller en communication de François Mitterrand, et correspondait avec Michel Charasse, un autre très proche conseiller), BRP n’a de cesse, à longueur de chronique, d’attaquer tout ce qui se rapporte à la « droite ». Pour le chroniqueur, l’UMP n’est autre qu’un FN qui ne s’assume pas, le FN est un parti raciste, les défenseurs de la famille d’affreux réacs maréchalistes, et les patriotes d’odieux fascistes. Telle est la grille de lecture, un rien simpliste, de Bruno Roger-Petit.
Aussi, la suspicion de l’arrière-pensée systématique fait partie de sa panoplie favorite. Natacha Polony et Aymeric Caron s’écharpent sur le plateau d’« On n’est pas couché » ? C’est le « symbole d’une télé pourrie par les réacs ». Valls et Goasguen s’invectivent ? « La réaction de l’UMP révèle sa tentation de virer extrême droite ». Nicolas Dupont-Aignan traite Frédéric Haziza de « merde intégrale » ? Cela n’est autre que « l’aveu d’une complicité avec Soral et Dieudonné ». Pas un article qui ne contienne son lot d’accusations, d’attaques et de suspicions. Pour BRP, chaque événement « révèle » quelque chose, et généralement ce qu’il veut bien entendre lui, évidemment. Ainsi, au fil des chroniques, M. Roger-Petit fonde-t-il l’intégralité de son discours sur des procès d’intention et des interprétations. Pour le reste : rien de tangible.
Autre obsession du journaliste : la télévision serait gangrénée par la droite et les « réacs ». Ses cibles favorites : Élisabeth Lévy, Yvan Rioufol, Robert Ménard… et surtout Éric Zemmour. En décembre 2008, suite aux propos qu’il tient sur les races à la télévision, Bruno Roger-Petit confie qu’il « attend de voir si Éric Zemmour va être frappé de la même sanction médiatique qui avait frappé, par exemple, Bigard », qualifiant au passage les propos de l’écrivain de « grand n’importe quoi ». Ce à quoi Zemmour répondra : « Qui c’est Bruno Roger-Petit ? De quel droit, lui, va-t-il décider qui passe à la télé et qui n’y passe pas ? De quel droit va-t-il demander des sanctions ? Mais qui il est ? » Depuis, le chroniqueur du Nouvel Obs n’a eu de cesse de s’en prendre à l’affreux réactionnaire du Figaro. Un acharnement qui semble parfois virer à l’obsession…
Le 10 juillet 2010, sur son blog BRP HD, il critique la « lecture raciale » que font les médias de la performance du coureur français Christophe Lemaître, « premier blanc à courir le 100 mètres en moins de 10 secondes ». Le mois suivant, il salue la victoire de la « France métissée » lors des championnats d’Europe d’athlétisme ! En 2014, comme beaucoup d’autres, il s’en prend à Dieudonné en clamant que « non, non et non ! », il ne doit pas passer dans les médias et doit être condamné. En parallèle, il déclare qu’il faut « soutenir les Femen contre Boutin, Civitas et autres réacs »… On le voit, la cohérence n’est pas forcément sa tasse de thé…
Après avoir commis plusieurs chroniques favorables à DSK jusqu’à l’affaire du Sofitel, il abandonne son poulain. En juin 2012, il prend la défense de Bernard-Henri Lévy. Invité d’« On n’est pas couché » sur France 2. Bruno Roger-Petit estime que BHL a « eu le mérite de rappeler à nos deux journalistes (Natacha Polony et Audrey Pulvar, NDLR) que la liberté, c’est toujours mieux que la dictature »…
À l’initiative de Gaspard Gantzer, il est venu voir François Hollande à plusieurs reprises à l’Élysée. France Info (30/08/17) confirme auprès de l’ancien conseiller : « À mon initiative, il est venu voir le président deux ou trois fois. Dans mon souvenir, nous avions surtout parlé de la situation politique et des mutations médiatiques en cours à l’ère du numérique. »
Une pétition réunissant 535 signataires au 11 mars 2014 a été lancée sur internet « pour qu’on retire sa carte de presse à Bruno Roger-Petit ». On reproche au journaliste « insultes » et « calomnies » envers la droite et une « servilité éhontée » à l’égard de la gauche. « Après avoir traîné dans la boue le métier de journaliste en le ravalant à celui de vil courtisan en mal de reconnaissance il est temps de dire ça suffit », peut-on lire.
En mars 2014, il est nominé aux « Bobards d’or » de la fondation Polémia pour le « Bobard calculette », pour avoir avancé un chiffre précis quant au nombre de personnes ayant sifflé François Hollande le 11 novembre, avant de divaguer sur celui-ci. Par ailleurs, un prix a été baptisé « Prix Bruno Roger-Petit » pour récompenser, sur le mode ironique, les « journalistes talentueux »…
En 2016, il est encore un soutien affirmé de François Hollande et prouve dans ses analyses sa fidélité au président en exercice, y compris contre les menées de Macron. Ainsi, le 30 août 2017 il écrit dans Challenges, « Macron est de ces nénuphars politiques qui émergent de temps à autre, portés par l’air du temps et des médias en mal de nouveaux personnages de roman mais qui, faute de racines, finissent par périr d’eux-mêmes… ».
Cependant, comme il sent d’où vient le vent, il affiche son soutien à Emmanuel Macron partir de l’automne 2016. Au mois d’octobre, il est à la manœuvre derrière l’interview-fleuve du candidat avec ses confrères de l’hebdomadaire Nicolas Domenach et Maurice Szafran, monument de servilité. Quelques mois plus tard, il est de ceux qui sont conviés à soirée de qualification au premier tour à la Rotonde. Selon Le Figaro, il était même le seul journaliste invité.
Pendant la campagne, il multiplie les éditoriaux favorables à Macron ou défavorables à ses adversaires – pas moins de 19 entre janvier et mars 2017 pour Challenges – au point que la société des journalistes du magazine s’en est émue en avril 2017. Plus tard, on apprendra qu’il était déjà à l’époque en contact permanent avec le couple Macron via une boucle Telegram qu’il alimente de ses conseils. Fort de ses contacts à France Télévisions après sa décennie passée sur le service public, il rencarde également le candidat sur la teneur des débats organisés par la chaîne :
« C’est comme ça qu’il a su que Macron allait se retrouver face à Ruffin ou être interrogé sur l’éducation ».
Le 29 août 2017, il est nommé porte-parole de l’Élysée par Emmanuel Macron afin d’en “renforcer le pôle communication” (Le Monde, 29/08/2017). Il prend ses fonctions à partir du 1er septembre ; cette nomination, alors que Macron a dévissé dans les sondages et se prépare à un automne social difficile, déclenche un tollé dans l’opinion publique et les médias. Cependant ce n’est pas le premier journaliste à être recruté par un président. Libération (29/08/2017) en rappelle d’autres : « Claude Sérillon sous François Hollande, Catherine Pégard avec Nicolas Sarkozy, Françoise Degois auprès de Ségolène Royal ». Il efface tous les tweets de son compte Twitter.
En froid avec Brigitte Macron et progressivement marginalisé à l’Élysée – notamment lorsque Macron est allé au 13 heures de TF1 — Bruno Roger-Petit a finalement été poussé vers la sortie à la rentrée 2018.
En froid avec le « commando » autour de Macron qui a participé à la conquête du pouvoir et surtout avec le conseiller spécial Ismaël Emelien (au point d’avoir été accusé d’avoir inspiré un écho dans Marianne qui avançait le remplacement d’Ismaël Emelien par Philippe Grangeon), il ne s’est jamais vraiment intégré à l’Élysée : « Très soudée, liée par l’expérience d’une campagne commune, elle n’aurait pas accepté cet “étranger”, qui n’a pas participé à la conquête du pouvoir, et est arrivé plus tardivement à l’Élysée : le 1er septembre 2017, quand le reste de l’équipe est en place depuis le 14 mai », expliquait le 18 juillet dernier l’Express.
RTL avait annoncé son départ, mettant en cause la communication catastrophique de l’Élysée pendant l’affaire Benalla ; une intervention improvisée le 19 juillet de Bruno Roger-Petit comportait des contre-vérités immédiatement démenties par des photos dans la presse – notamment le fait qu’Alexandre Benalla avait été démis de ses fonctions « en matière d’organisation de la sécurité des déplacements du président après son dérapage du 1er mai ». Loin d’éteindre l’incendie, cette communication mal préparée n’avait fait que le raviver et mettre encore plus en difficulté Emmanuel Macron, qui ne l’a visiblement pas pardonné.
Interrogé par le Parisien le 21 juillet, le professeur de communication publique à Sciences Po Thierry Herrant a estimé que Bruno Roger-Petit a été sacrifié et a servi de fusible lors de l’affaire Benalla, pour sauver la peau des spécialistes de la communication élyséens qui ont cru que jamais l’affaire Benalla ne sortirait et ne prendrait cette ampleur. « À l’Élysée travaillent d’excellents spécialistes de la communication. Mais les conseillers sont également sûrs d’eux-mêmes, bunkerisés dans leur palais et sous-évaluent la presse, qu’ils méprisent souvent. Ils ont cru que le scandale ne sortirait jamais. Mais quand l’affaire est sortie, alors le président était directement acculé. Et il n’y a pas eu de décision ferme prise à ce moment-là. En terme de communication, il fallait vite trouver un plan B, forcément bancal. [Ils] ont choisi de sacrifier Bruno Roger-Petit sur l’autel de la précipitation. Le sujet n’est donc pas de savoir si BRP est bon communicant ou pas, c’est… pourquoi l’avoir envoyé, lui ? ».
Pour le professeur de communication, « depuis sa nomination, Bruno Roger-Petit ne joue pas son rôle de porte-parole. Il reçoit les journalistes pour leur parler dans son bureau, mais on ne le voit pas porter la parole présidentielle ».
Cependant pour la radio, « Emmanuel Macron aurait à cœur manifestement de ne pas se le mettre à dos », ce qui laisse entendre une nouvelle affectation proche du pouvoir. La décision, prise cet été, entrera en vigueur à la mi-septembre, et c’est Sylvain Fort, qui écrit les discours du président, qui reprendra toute sa communication.
Selon Challenges il sera secondé par Sibeth Ndiaye, jusque là chargée des relations presse. Son portrait au vitriol dans le Canard Enchaîné en août 2017 a fait grimper aux rideaux les militants communautaires, à commencer par Ibrahima Diawadoh N’jim, ancienne conseillère de Manuel Valls : selon cette dernière, toute critique contre Sibeth Ndiaye est raciste et les critiqueurs attaquent une « femme noire qui a réussi ».
Conseiller « mémoire » du président depuis 2018, il survit à toutes les valses de hauts fonctionnaires et de communicants autour de Macron, et en particulier à ceux qu’ils appellent les « mormons » : Sibeth N’Diaye, Sylvain Fort ou Ismaël Emelien. Son arme secrète ? Sa proximité avec la Première dame et ses équipes (le directeur de cabinet Pierre-Olivier Costa et le chef de cabinet Tristan Bromet) qui le met à l’abri des vents mauvais. Sa connaissance étendue du monde journalistique et son art de la petite phrase peuvent mettre des ministres, en particulier les plus progressistes, ou des conseillers, surtout les technocrates les plus bornés, en difficulté. Des ministres disgraciés comme Rima Abdul Malak ou Pap N’Diaye se disent victimes de son influence, tout comme le conseiller du président Frédéric Michel, remercié après un an de bons et loyaux services en décembre 2023.
Publications
- François Mitterrand 2008, il revient…, éd. Ramsay, 2008 (publié anonymement).
- Authentiquement français, éd. Héloïse d’Ormesson, 2011.
- Le pire d’entre eux, Stock, 2017.
Ce qu’il gagne
Selon Marianne, il perçoit en 2024 « l’un des trois plus gros salaires du cabinet présidentiel ».
Nébuleuse
Pascal Praud : « Je connais BRP depuis tant d’années que je ne saurais dire à quand et où remontent nos premières passes d’armes. Je l’aime bien, Bruno. Sur les plateaux d’iTélé ou de CNews, je l’appelle le « toutologue », car il sait parler de tout, de l’Élysée, de Niels Arestrup ou du Stade de France. Une culture Trivial Pursuit acquise sur les bancs de Sciences Po […] Ajoutons à cela un humour (féroce) et une drôlerie (potache). Oui, la drôlerie d’un collégien qui me faisait l’appeler au téléphone pour partager une anecdote ou dire une vacherie. Nous ne sommes pas des anges. Il se tuerait pour un bon mot » (Le Point).
Les têtes d’affiches de CNews : Selon Libération, il lui arrive de déjeuner au siège de Lagardère News avec les figures emblématiques du groupe, parmi lesquelles Laurence Ferrari, Pascal Praud, Catherine Nay, Geoffroy Lejeune, Louis de Raguenel. « Quelques stars du petit écran sont là, comme Laurence Ferrari et Sonia Mabrouk de CNews, qui claquent la bise à Bruno Roger-Petit, le conseiller mémoire du chef de l’État » (Mediapart).
Il est à la manœuvre derrière l’entretien accordé par le chef de l’État à Louis de Raguenel dans l’avion présidentiel et publié dans Valeurs Actuelles fin octobre 2021.
Geoffroy Lejeune : « Une réelle amitié l’unit en particulier à Geoffroy Lejeune, qu’il côtoie depuis de nombreuses années et avec lequel il entretient toujours des échanges réguliers. Leur rencontre a d’ailleurs eu lieu sur un plateau de télévision, à une époque où ils participaient tous deux aux émissions de Pascal Praud sur I‑Télé » (La revue des médias).
L’animateur et producteur Laurent Fontaine, officiant comme chroniqueur dans « TPMP People » sur C8, auprès de qui il oriente le député Gabriel Attal en 2017 pour des séances de media training.
Jacques Séguéla, publicitaire qui fut conseiller en communication de François Mitterrand, compte comme un de ses proches.
Philippe Pichon (Causeur) : Philippe Pichon a l’oreille de Bruno Roger-Petit, conseiller mémoire du président Macron. Et qui se concentre sur des subterfuges médiatiques sous couvert d’historiographie officielle (Mediapart).
Ils l’ont dit
« Roger-Petit n’est pas qu’un ludion méconnu, il incarne l’identité retrouvée de France 2. Alerte à tous les néolibéraux : le service public revient en rafale ! », Technikart, 01/10/1998.
« Je lui accorde bien volontiers mon pardon pour l’ignoble petit paragraphe qu’il a commis sur Le Post. C’est promis mon cher Bruno, je ne dirai plus à ce micro que vous êtes un branquignole, d’autant que vous n’avez absolument pas besoin de moi pour en établir la démonstration », Didier Porte, « Le Fou du roi », France Inter, 08/02/2010.
« Chez Bruno Roger-Petit, la tendance à l’anti-sarkozysme est lourde, l’opposition a viré à l’obsession et la fin de ses histoires est toujours la même : c’est la faute à vous savez qui. (…) Comment situer ce journaliste ? C’est une espèce de sous-Guy Birenbaum, ce qui est loin d’être un compliment », Cyril Bennasar, Causeur, 18/08/2010.
« Lundi 25 juin, il s’en prenait à Éric Zemmour, l’une de ses cibles favorites. Sans doute attristé par le fait que l’écrivain ne lui prête guère attention, le journaliste se plait à récidiver régulièrement, comme un enfant qui ferait des bêtises dans le but d’attirer l’attention absente de ses parents. Pour ce faire, tous les motifs sont bons pour dézinguer la bête immonde Zemmour, affreux populiste et réac’ de droite. Tous, même les plus absurdes.
Ainsi l’ancien chroniqueur du Post prend-t-il la défense des joueurs professionnels et de leurs revenus astronomiques, que Zemmour avait durement critiqué sur RTL. Lorsqu’il s’agit de football, tous les « grands principes de gauche » semblent s’évanouir. Tout le paradoxe du bobo-gaucho qui, pour donner un autre exemple de ces incohérences, se positionnera ardemment en faveur de l’immigration, tout en inscrivant ses enfants à bonne école, loin des lycées violents des quartiers sensibles…
(…)
Nul besoin de tenter de raisonner cet irréductible gourou de la pensée boboïsante, adepte de Vikash Dhorasoo qu’il considère comme un « maître à penser de la philosophie cool appliquée au foot » (sic!), et tellement pris par sa vénération qu’il prête, dans sa tribune, à l’ancien joueur du PSG des mots qui ne sont même pas les siens. Soit, on a les maîtres à penser que l’on mérite », Christopher Lings, « Bruno Roger-Petit, entre absurdité chronique et chroniques absurdes », Le Bréviaire des patriotes, 26/06/2012.
« Bruno Roger-Petit un rien complotiste, qui croit avoir démonté « Un vaste mouvement réactionnaire », car dit-il « Soral n’est pas invité à la télévision, peu importe, Éric Zemmour parle pour lui, comme lui et avec lui », n’a produit qu’un pet mouillé en s’imaginant attraper Zemmour « preuves en mains » de possession d’un faux document de Soral, qui vient pourtant bien du site d’incitation à l’homosexualité », Dreuz.info, février 2014.
« Bruno Roger-Petit porte bien son nom. Ce qu’il dit ne monte généralement pas bien haut, et il se contente le plus souvent des pâquerettes comme terrain de jeu. Ras des pâquerettes même. Ce gauchiste a son rond de serviettes dans les grands médias du système depuis longtemps, une preuve supplémentaire de la couleur politique de ceux-ci. Mais cette surface médiatique ne l’empêche pas de hurler à l’ultra-libéralisme et à la domination de la droite à la première occasion.
(…)
Tous les jours ou presque, M. Roger-très-Petit désigne à la vindicte populaire quiconque pourrait ressembler, de près ou de loin, à un homme ou une femme de droite. Sans jamais oublier de protéger son idole (François Mitterrand, ndlr), l’homme qui a reçu la francisque un an avant la Libération, et qui a fleuri la tombe du Maréchal Pétain de 1984 à 1991 comme aucun autre président ne l’a fait », Jean Robin, Enquête & Débat, 07/03/2014.
« Un journaliste politique qui devient conseiller du chef de l’État, voilà qui ne surprendra… que ceux qui ignorent la nature de l’entente entre l’homme de médias et le politique. Depuis de longs mois, le chroniqueur vedette de Challenges.fr multiplie en effet les billets louangeurs à l’égard du Président de 39 ans » Marianne, 29/08/2017.
« Il sera notamment chargé de porter la bonne parole sur les réseaux sociaux. Autrement dit, il deviendra tout simplement… community manager de l’Élysée. Conscient qu’il pourrait être rattrapé par son passé numérique, le désormais ex-journaliste a nettoyé son compte Twitter dès ce mardi. Ses messages, au nombre de 73.600 en début de matinée, sont passés sous la barre des 10.000 avant qu’il ne supprime carrément son compte », ibid.
« Dans les couloirs de Challenges, où Bruno Roger-Petit officiait comme «éditorialiste invité» sur le site du magazine, on en rigolait — jaune — depuis l’élection du nouveau président de la République. A force d’articles pro-Macron publiés ces derniers mois, le journaliste allait finir au Château », Libé, 29/08/2017
« D’après plusieurs sources internes, Roger-Petit, soutenu par le propriétaire du titre (macroniste) Claude Perdriel, se vantait sans cesse de sa proximité avec le chef de l’Etat et son épouse Brigitte, avec laquelle il entretient des liens privilégiés. Pendant la campagne, l’ex-présentateur de France Télévisions, présent au fameux repas à la Rotonde, à Paris, le soir du premier tour, communiquait avec le couple Macron via un groupe privé sur la messagerie sécurisée Telegram », ibid.
« Capable de livrer une « analyse » de 7 000 caractères en deux heures, cinq jours par semaine, Bruno Roger-Petit est connu là où il est passé pour sa science du buzz sur Internet. Rebondissant sur les polémiques médiatiques, il émaille ses tweets et articles des mots clés les plus recherchés du moment sur les réseaux. L’une de ses astuces préférées est de glisser des noms d’actrice, de chanteuse ou de présentatrice dans l’air du temps et des termes comme «nue» à quelques lignes d’intervalle afin de remonter dans les requêtes Google des internautes », ibid.
Services rendus https://t.co/DV8Lb56Lkq
— Aude Lancelin (@alancelin) August 29, 2017
« C’est un type qui a un ego surdimensionné, c’est un cynique, qui n’est pas très confraternel », un de ses collègues interrogé par France Info, 30/08/2017
Il a beaucoup de problèmes avec beaucoup de gens. Ce n’est pas le garçon le mieux aimé de la profession », ibid.
Un « chieur sympathique mais nécessaire », Jean-Luc Mano à son sujet, alors directeur de l’information de France 2, ibid.
« De tous les chroniqueurs, c’était le plus facile à gérer. Il joue un personnage un peu hautain, je l’appelais la Ferrari de l’écurie pour le faire mousser », Aude Baron à son sujet, ibid.
« Quand il envoyait sa contribution, il exigeait qu’elle soit rapidement traitée, sans y mettre les formes. Il avait tendance à prendre les gens pour ses larbins », ibid.
« Le journaliste aime aussi avoir raison, à tout prix. Quitte à supprimer des tweets. En juin 2016, raconte le site Acrimed, il ironise sur un article du Monde après la victoire de la France contre l’Albanie lors de l’Euro de football, parlant d’un “scénario logique pour qui sait lire un match”. Problème : ce dernier avait pris le soin de supprimer l’un de ses tweets qui, durant le match, prédisait “un but albanais à la 80e” », ibid.
« on peut penser qu’un journaliste connaît les codes de la discussion, de la communication plus facilement pour échanger avec les journalistes », Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, 30/08/2017.
« Il a surtout intrigué auprès de beaucoup de monde pour obtenir des investitures. N’obtenant jamais satisfaction, car personne n’avait confiance en lui, il n’a eu cesse d’utiliser les médias dans lesquels il s’exprimait pour régler ses problèmes personnels. Résultat, on a eu droit à dix années de vindicte odieuse, jamais tempérée ni vérifiée. Il était surnommé O puissance 2 : ‘Opportuniste odieux’ », un proche d’Arnaud Montebourg, Europe1 / Le Lab, 06/09/2017.
« En 2011, le journaliste reprochait à Nicolas Sarkozy de s’adresser par l’intermédiaire de Jean-Pierre Pernaut – « incarnation du journalisme de proximité » et « complice objectif » de l’Elysée – « à son cœur de cible électoral (…) : un public âgé, provincial, conservateur et inactif ». Bref, des ploucs ! Aujourd’hui, BRP a ravalé son mépris et avalé son chapeau. Le jour de l’intervention du chef de l’Etat sur TF1, il a trouvé les mots pour justifier le choix présidentiel et reproduit fidèlement, comme le greffier qu’il est devenu, ses propos sur les réseaux sociaux », Le Monde, 24/04/2018.
« Tout cela sentait l’urgence. Il enregistre sa prestation et donne la cassette aux médias, il apparaît sur un fond bleu sombre, c’est sinistre. Et très marqué années 90. On croirait de la vieille télé roumaine ! Après, sur le fond, Roger-Petit a le rôle qu’on veut bien lui donner : il n’est que le porte-parole d’une décision politique, prise au-dessus de lui », Thierry Herrant, prof de communication publique à Sciences Po au sujet de la communication de Bruno Roger-Petit le 19 juillet 2018 sur l’affaire Benalla, Le Parisien, 21/07/2018.
« Quand il y a une crise, il y a différents types de stratégies à mettre en oeuvre pour y faire face. La stratégie du silence, du refus ou encore de la reconnaissance de l’erreur. C’est cette dernière stratégie, celle de la reconnaissance de l’erreur, que BRP a bien employée. Quand on choisit cette option, on prend acte de l’erreur commise, et on annonce qu’une série d’actions a bien été prise. C’est ce qu’a fait Roger-Petit. Mais il y a un hic : dans ce cas précis, cette stratégie de reconnaissance est soupçonnée d’avoir succédé à une autre stratégie, celle… du silence. L’Élysée savait, mais n’a rien fait, ou peu. Par ailleurs, quand on prend la parole, il faut qu’elle soit en phase avec l’opinion publique et que les actions mises en oeuvre soient proportionnelles au degré de la crise. Ce ne fut pas perçu comme tel, et la communication, prise dans l’urgence a été mal reçue », David Reguer, communicant et prof de communication au CELSA, ibid.
« C’est un secret de polichinelle que les choses ne se passent plus très bien pour Bruno Roger-Petit à la présidence. En cause, notamment : l’affaire Benalla, bien sûr. Plutôt discret jusque-là, Bruno Roger-Petit était alors monté en première ligne, très tôt dans l’affaire, lors d’une conférence de presse [le 19 juillet]. C’est lui qui avait donné les premières indications sur les sanctions infligées à l’ancien chef adjoint de cabinet de la présidence. Or, ces annonces ont largement été contredites par la presse et dans les commissions d’enquête parlementaires par la suite », 20 Minutes, 05/09/2018.
« En choisissant de devenir un conseiller de l’ombre, Bruno Roger-Petit a de toute évidence retrouvé une autonomie dont il ne disposait plus dans son statut de porte-parole. Or, il ne fait guère de doutes aujourd’hui que cette liberté nouvelle lui a notamment permis, depuis trois ans, de cultiver des relations privilégiées avec des figures médiatiques de la droite et de l’extrême droite. Son admiration pour François Mitterrand l’a même visiblement conduit, depuis qu’il exerce officiellement le rôle de « conseiller mémoire », à se comporter à la manière des proches du président socialiste qui dialoguaient en secret avec le Front national », Alexis Lévrier, Jupiter et Mercure — Le pouvoir présidentiel face à la presse, Les petits matins, 2021.
« Chargé du dossier « mémoire », Bruno Roger-Petit, qui correspondait souvent avec Charasse, garde religieusement dans son bureau un portrait du président socialiste que le sulfureux officier de sécurité Alexandre Benalla, démis de ses fonctions en 2018, avait retrouvé derrière une armoire », Le Monde, 05/05/2021.
« De fait, si Emmanuel Macron affichait dans un premier temps un discours plutôt ferme avec les médias du groupe – déplorant « un projet politique Bolloré » en réunion de cabinet en décembre 2022 –,la ligne s’est considérablement assoupie. Et c’est ici que revoilà BRP. « Il a énormément pesé auprès d’Emmanuel Macron pour que ce soit OK de parler dans le JDD », affirme un conseiller en communication d’un important ministère, témoin du virage emprunté alors même que la quasi-intégralité de la rédaction venait de démissionner pour manifester sa révolte face à une prise de pouvoir brutale », Libération, 05/02/2024.
« Il pose un double problème […]. Politique d’abord, car il crée des rancœurs qui, par ricochet, affaiblissent le président. Médiatique aussi, car, même s’il n’est pas fiable, les journalistes l’utilisent trop contents et soulagés d’obtenir un off sourcé “Élysée”. », un ancien ministre cité dans Marianne, 25/02/2024.
« Il aime la duplicité […] Et il adore faire chier la gauche Télérama, Libé. Au fond, il n’a jamais été accepté par l’establishment du Monde », un ami, Ibid.
« Bruno Roger-Petit avait gagné en influence ces dernières années. Présent à l’Élysée depuis 2017, il est l’un des rares à avoir survécu à sept ans dans la lessiveuse. Ses débuts ont pourtant été laborieux. Nommé porte-parole de la présidence au début du premier quinquennat, il est ridiculisé un an plus tard par une piteuse intervention télévisée en pleine affaire Benalla, sur fond de rivalité avec les communicants du Château. Depuis, « je suis mithridatisé », a‑t-il l’habitude de dire pour signifier qu’il a surmonté nombre de coups bas. Mais voilà sa cote de nouveau amoindrie à la Bourse des valeurs élyséennes, où les fluctuations sont fréquentes. « C’est dur pour lui », compatit — ou fait mine de compatir — l’un de ses anciens collègues.
En fin connaisseur du monde des médias, le conseiller, qui a reçu des menaces, sait qu’il vaut mieux se faire discret en pareille occasion. Quand Emmanuel Macron trouve que quelqu’un qu’il apprécie est allé trop loin, il a souvent cette expression : « Lui, il déborde au coloriage ! » « BRP » a compris qu’il lui valait mieux ranger ses crayons, au moins pour quelque temps. »
Louis Hausalter Le Figaro, 20 juin 2024, à l’occasion des élections législatives.
« Il trouve refuge chez la première dame, soutien de toujours. Il la fait rire, lui raconte les derniers potins des médias et du showbiz, au besoin il en invente. Il joue habilement de l’intérêt maladif que Brigitte Macron porte aux people et à tout ce qui brille, parle son langage ». Anne-Sophie Mercier, Le Canard enchaîné, 26 juin 2024.
Il l’a dit
« Certains journaux du 13h00 ou du week-end, c’est limite. On se tape des sujets sur la foire aux bestiaux lancés par quelques rédacteurs en chef qui fantasment sur la France profonde », Technikart, 01/10/1998.
« Je fais partie d’une génération frappée par le traitement de la guerre du Golfe. On a tenu un discours tout d’un bloc et on a été sévèrement démenti par les faits. La soi-disant « guerre chirurgicale » a fait trois cent mille morts. Alors, j’invite les téléspectateurs à faire attention à la réalité partielle et partiale d’un événement. Ils savent que ce qu’on leur montre n’est que la vérité d’un moment. Je n’aime pas ces présentateurs qui viennent et vous disent doctement : « C’est comme ci et comme ça. » Il faut de l’humilité », Technikart, 01/10/1998.
« Cette campagne 2012 révèle, une fois de plus, combien l’audiovisuel français, image et son confondus, est doté d’un ADN de droite », « Le Plus » du Nouvel Obs, 30/03/2012.
« Mon problème, c’est qu’il y a une sous-représentation des journalistes socialistes dans les médias. (…) C’est une constatation : ils (les journalistes, NDLR) sont tous libéral (sic) ou conservateurs. (…) Ce n’est pas la question du nombre mais de l’influence », « Carrément Brunet », RMC, 02/04/2012.
« Bernard-Henri Lévy, quels que puissent être ses nombreux défauts, quels que soient les agacements qu’il puisse susciter, quels que soient les travers de son film, a eu le mérite de rappeler à nos deux journalistes (Natacha Polony et Audrey Pulvar, NDLR) que la liberté, c’est toujours mieux que la dictature. Que le risque, c’est mieux que le renoncement. Que le pacifisme enfante le défaitisme. Que le défaitisme précède toujours l’aliénation. Que l’idéal démocratique est inséparable de sa dimension universaliste. Dans un tel contexte, sur un plateau peuplé par un public autant hostile que décérébré (« On n’est pas couché », France 2, NDLR), ce n’est pas rien. L’exploit mérite d’être salué », « Le Plus » du Nouvel Obs, 03/06/2012.
« Les “Bonnets rouges” sont en passe de devenir une menace pour la démocratie. On sait que les Bonnets rouges drainent en leur sein, dans un melting-pot improbable, des éléments venus des décombres de la Manif pour tous, des identitaires d’extrême droite, des militants d’extrême gauche anticapitalistes, des sympathisants de Dieudonné et autres individus peu recommandables… On a entendu, aussi, au-delà des slogans hostiles à la gauche, à François Hollande, des propos hostiles aux journalistes, aux Francs-maçons, des mots et des accusations que l’on ne croyait plus pouvoir être prononcés, dans ce pays, depuis 1944… », « Le Plus » du Nouvel Obs, 07/11/2013.
« Euthanasie : si Hollande cède face aux cathos de la Manif Pour Tous, il risque (très) gros », « Le Plus » du Nouvel Obs, 16/12/2013.
« Pour que Dieudonné renonce à son combat idéologique, il faut le placer dans une situation financière précaire, lui couper toute source de financement, quel que soit le montage protecteur qui aurait été mis en place, notamment par l’épouse de l’ex-comique, pour le rendre insolvable », « Le Plus » du Nouvel Obs, 06/01/2014.
« Car enfin, à quoi joue donc Éric Naulleau ? Ce qu’il préconise est tout à la fois insensé et dangereux. Mettre en scène un Dieudonné starisé, face à lui-même et Éric Zemmour, oui, c’est un projet de télévision terrifiant ».
Contraindre Dieudonné à ”accepter la contradiction” dit Naulleau. Mais comment ? Au nom de quoi ? On connaît la dialectique rodée de ceux qui portent la parole antisémite dès lors qu’ils sont questionnés directement sur le sujet. Imaginons Naulleau face à Dieudonné : ”Êtes vous antisémite ?” demandera l’animateur. Et l’autre répondra, reprenant des éléments de langage de son spectacle-meeting : ”Moi pas du tout… En revanche, ce sont les Juifs qui ont un problème avec tout le monde”… Et ainsi de suite… Est-il bien nécessaire de tendre ainsi un micro, de fait complaisant, à Dieudonné ?
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Comment peut-il concevoir, en conscience et en responsabilité, le projet d’organiser sur un plateau de télévision grand public, une confrontation Dieudonné/Éric Zemmour, soit la confrontation de deux paroles de haines, dont le sens et la portée ne sont pas les mêmes, certes, mais qui ont malgré tout pour point commun de causer tant de mal à bien des Français ? », « Le Plus » du Nouvel Obs, 09/01/2014.
« Non. Non. Et non. Dieudonné sur France 2, jamais. Même chez Taddeï. Encore moins chez Taddeï. Voilà ce que Thierry Thuillier devrait dire et assumer. Avec fierté. Mais il ne le fait pas. Il ”doute”, sans se rendre compte que ce “doute”, terrible “doute”, abominable “doute”, pour ce qu’il révèle du rapport à l’indicible d’un haut dirigeant de la télévision publique, peut être jugé comme un crime contre l’esprit, et condamné pour tel », « Le Plus » du Nouvel Obs, 20/01/2014.
« Le succès politique de l’opération “Jour de retrait à l’école”, menée le 27 janvier en Île-de-France, est un signal d’alarme. Il montre que la coagulation des extrêmes rouge-brun ne se réduit pas à la ridicule grève de la faim de Béatrice Bourges, cheftaine du Printemps français.
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De plus en plus, des bretteurs médiatiques connus et reconnus, les emblèmes de la lutte contre le politiquement correct, deviennent les icônes de la coagulation rouge-brune. Quand il invente une théorie du genre qui n’existe pas, Zemmour est l’allié de Soral, donc son complice », « Le Plus » du Nouvel Obs, 29/01/2014.
« Non seulement Zemmour puise ses sources dans les élucubrations mensongères figurant sur le site d’Alain Soral, mais au surplus, il les reprend en totalité à son compte, allant même jusqu’à scander les mêmes éléments de langage.
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Éric Zemmour, en se laissant aller à cette facilité, participe à une opération de mensonge et de manipulation, dans la mesure où le site Égalité et Réconciliation a construit une propagande qui n’a rien à voir avec la réalité.
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Soral n’est pas invité à la télévision, peu importe, Eric Zemmour, sur i>Télé, sur Paris Première et sur RTL, entre autres, est en position de faire à sa place. Ainsi se propagent le mensonge et la manipulation des esprits les plus accessibles aux paniques morales et aux peurs culturelles », « Le Plus » du Nouvel Obs, 03/02/2014.
« La victoire réactionnaire de la Manif pour tous doit beaucoup à Eric Zemmour, Elisabeth Lévy, Eric Brunet, Natacha Polony, Yves de Kerdrel, Frédéric Taddéi et bien d’autres encore, vecteurs ou facilitateurs des idéologies de la régression…
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En trente ans, la représentation médiatique et politique de la droite à la télévision est passée de Jean-François Revel à Eric Zemmour, de Raymond Aron à Elisabeth Levy, d’André Frossard à Eric Brunet, de Jean d’Ormesson à Natacha Polony… Le souverainisme populiste renfermé l’a emporté sur le libéralisme universaliste bienveillant.
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Oui, l’audiovisuel, notamment France Télévisions, a fabriqué une machine médiatique à propager la réaction et la régression sous couvert de lutte contre le politiquement correct. Oui, la télé met en scène de manière complaisante, des réacs et provocateurs qui colonisent les émissions culturelles et de divertissement de manière insidieuse. Oui, à la télévision, transgression est devenue synonyme de régression.
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Dans un tel contexte, il suffit que 150 000 nostalgiques de la France maréchaliste et chrétienne défilent dans les rues de Paris, portés par des hérauts médiatiques les incarnant à la télévision et à la radio en position dominante, pour que le gouvernement, se sentant cerné (et redoutant les clivages ontologiques au sein de sa majorité), hisse le drapeau blanc d’une reddition honteuse », « Le Plus » du Nouvel Obs, 04/02/2014.
« De manière consciente et délibérée, Nicolas Dupont-Aignan, en injuriant Frédéric Haziza sous l’œil d’une caméra qu’il savait présente et enregistrant la scène, s’est donné les moyens de complaire, draguer et séduire tous les extrémistes de droite en guerre contre le journaliste de LCP, notamment ceux qui se reconnaissent en Soral et Dieudonné. (…) La vérité s’impose, in fine. Dupont-Aignan, Soral et Dieudonné : c’est même combat contre Haziza », « Le Plus » du Nouvel Obs, 17/02/2014.
« En 2014, les Femen, qui ont fait du Houellebecq au sujet des ultra-catholiques de Civitas, doivent affronter une ligue de vertu hétéroclite, vaste coagulation de tout ce que la France d’aujourd’hui compte de réactionnaires pudibonds, culs-serrés et rétrogrades en tous genres, tous unis pour ramener la conscience publique dans un état proche de ce qu’elle était en juillet 1940, emprisonnée par la bigoterie maréchaliste. (…) Entre le sein qui se veut libérateur et la soutane qui incarne la régression, ces gens-là ont choisi leur camp. Tout est dit », « Le Plus » du Nouvel Obs, 18/02/2014.
« J’arrive au maquillage et Nadine Morano me demande qui je suis. « Bruno Roger- Petit, le Plus, du Nouvel Observateur. » Et elle de répondre : « Ah ouais, gauchiste ! » Ce n’était pas dit sur le ton de la plaisanterie et elle a même rajouté : « Ben oui il faut appeler les choses par leur nom, un gauchiste, c’est un gauchiste. Le Nouvel Observateur, c’est gauchiste. » Voilà, brut de décoffrage ! À l’antenne, bien sûr, ça a été un peu tendu après ça… », Charles, octobre 2014.
« Un axe objectif émerge du paysage politique bouleversé par les événements, qui transcende le clivage droite/gauche. D’un côté, se situent les progressistes sociaux-démocrates et libéraux, européens et ouverts, susceptibles de concevoir de nouveaux instruments politiques destinés à adapter la France et les Français au bouleversement de la mondialisation. De l’autre côté se rangent les déclinistes, souverainistes passéistes, bercés d’archaïsme politique, qui jugent que le meilleur moyen de maîtriser la mondialisation et ses conséquences économiques et politiques, c’est de s’enfermer derrière d’illusoires frontières, supposées protéger la France et les Français de tous les dangers.
Politiquement, Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen portent le message décliniste, intellectuellement incarné par les penseurs réactionnaires du temps, ceux du haut de l’échelle, comme Alain Finkielkraut, et ceux du bas, comme Éric Zemmour. La pensée décliniste est la ligne Maginot du fantasme de la Frontière, pensée comme seul avenir du peuple français. » Challenges, 20/11/2015.
« Je vois qu’il y a beaucoup de journalistes politiques qui ont une vocation de conseiller du prince. Est-ce que ça me gêne ? Non. Ce qui me gêne c’est la pseudo-objectivité : des journalistes qui se présentent comme objectifs, sans parti pris, sans engagement, et puis quand vous lisez bien le papier, en creux, l’engagement il est là, le parti pris, il est là », Europe 1 (2015).
« Au bilan, à l’heure du départ, François Hollande a réussi à déjouer le piège que lui a tendu, de manière incessante et constante, Emmanuel Macron », Challenges, 30/08/2016.
« Le show Macron a beaucoup plu aux éditorialistes du monde d’avant, toujours en mal de nouveauté. Mais politiquement, ce même show a ruiné toutes les fondations potentielles du personnage. […] Macron est de ces nénuphars politiques qui émergent de temps à autre, portés par l’air du temps et des médias en mal de nouveaux personnages de roman mais qui, faute de racines, finissent par périr d’eux-mêmes… », ibid.
« Je suis la vingt-cinquième roue du carrosse, il y a une surestimation fantasmatique et diabolisante de ma pauvre personne […] Qu’est-ce que je peux bien vous dire pour que vous n’écriviez pas que je suis un facho ? », Libération, 05/02/2024.
« J’ai fait trente ans de journalisme avant de devenir conseiller. Le président m’a pris aussi pour cette connaissance‑là », Marianne, 25/02/2024.