Profession sycophante
« Sycophante : Nom qu’on donnait dans Athènes aux dénonciateurs qui livraient aux passions de la foule les citoyens éminents et surtout ceux dont elle redoutait le plus la vertu ou la raison » Dictionnaire Littré, édition de 1875.
C’est la petite journaliste libérale libertaire qui monte. Dissimulant derrière un joli minois une volonté de nuire à toutes les personnalités de la droite non alignée, Camille Vigogne Le Coat, originaire de Rennes, se rêve en nouvelle Ariane Chemin sa consœur du Monde. Depuis 2010, elle consacre une bonne partie de son énergie et sa plume à tirer le portrait de journalistes, d’éditeurs ou d’hommes politiques dont elle juge les idées dangereuses. Parmi ses cibles favorites : Génération Identitaire et ses épigones figurent en bonne place, uniquement détrônées par Éric Zemmour, dont la campagne semble particulièrement mobiliser le service politique de L’Express. Elle est l’épouse d’un journaliste passé par L’Express, et qui couvre également la droite pour le compte du Monde. Après avoir quitté L’Express pour l’Obs elle publie en novembre 2023 Les Rapaces, une enquête à charge sur le RN dans le Var.
Portrait vidéo
Formation
- 2009–2014 : Sciences Po Bordeaux, Master 2 journalisme, mention Assez bien
- 2010–2013 : Université de Turin, Sciences politiques
- 2014–2016 : Sciences Po Paris, Master 2 journalisme
Parcours professionnel
Depuis 2010
Pigiste pour la revue Charles. Interview de Michel Bassi (n°7) ; de Christine Boutin (n°9), dans un dossier « Politique et sexualité », où Christine Boutin déclarait : « Je suis une pécheresse » ; enquête sur le bilan de Dominique Voynet à Montreuil (n°11) ; portrait d’Éric Richermoz, candidat FN de la Somme, qualifié de « génération Philippot » (n°23)
2012
Stagiaire durant deux mois (juin et juillet) au service Étranger de Libération : elle traite des violences confessionnelles au Nigéria, de la présidentielle égyptienne et des législatives sénégalaises. Elle a aussi les honneurs du portrait de dernière page, où elle dépeint le chirurgien Pierre Foldès.
Durant l’été, elle pige pour les Inrocks, notamment sur Nicolas Sarkozy et François Fillon après la défaite de la droite aux présidentielles. Elle consacre aussi un article aux Identitaires, montrant par là son appétit pour les figures de la droite radicale. Son tropisme italien se manifeste aussi, à travers un article sur la jeunesse et Beppe Grillo, alors dirigeant du Mouvement 5 Étoiles.
Stagiaire durant deux mois (septembre-octobre) au Monde. Elle couvre divers événements politiques, comme les journées parlementaires du Front de Gauche ou la rentrée parlementaire de Nicolas Dupont-Aignan.
2014 – 2016
De janvier 2014 à juin 2016, elle est journaliste politique à La Chaîne Parlementaire (LCP).
Depuis 2014
Pigiste pour Les Inrocks et Slate, où elle suit particulièrement les campagnes électorales italiennes, avec notamment un papier sur les femmes politiques italiennes.
2016
De juin à septembre, elle est journaliste rédactrice au service informations générales de TF1.
2016 – 2019
Elle est journaliste pour « C Politique » sur France 5.
2018–2019
Réalise des portraits de personnalités de droite pour M le magazine du Monde.
Depuis 2019
Au mois d’août, elle rejoint L’Express nouvelle formule, comme journaliste politique, où elle traite particulièrement le Rassemblement national, la droite et l’extrême droite. Mal à l’aise sur les plateaux télé, elle peut enfin se consacrer à sa passion d’enquête sur les réseaux de la droite. Sur la nouvelle formule de L’Express, voir notre compte-rendu.
Depuis septembre 2020
Elle devient chroniqueuse dans l’émission « C Politique » présentée par Karim Rissouli (pour qui « la féminisation du plateau est un vrai choix ») sur France 5. Fin 2021, elle est remplacée par Yaël Goosz pendant sa grossesse.
2021–2022
Elle est la première journaliste à soulever l’hypothèse d’une candidature Zemmour dans une longue enquête parue en février 2021 dans L’Express. Jamais avare de scoops, elle est également la première à recueillir les confidences de Pierre Meurin, un des conseillers du candidat, immédiatement après que ce dernier ait fait défection. Pour la jeune femme, l’homme est « un nationaliste obsédé par la décadence », ce qui laisse penser que couvrir sa campagne s’apparente pour elle à un long chemin de croix.
Parallèlement, elle est promue rédactrice en chef adjointe au sein du service politique de l’hebdomadaire et commence à réaliser des entretiens en duplex depuis la France pour la Radio Télévision Suisse (RTS).
Janvier 2023
La journaliste signe un réquisitoire de la gestion politique de David Rachline, maire de Fréjus et membre du conseil national du RN. Elle passe en revue différents éléments mettant en cause sa probité, plus particulièrement l’achat d’une montre de luxe avec des deniers publics et des arrangements avec un entrepreneur local pour l’obtention de marchés publics. Un maigre butin pour le journal qui a Rachline en ligne de mire depuis 2014, l’année de son élection à la tête de la ville. Il faut dire que la gestion municipale du RN s’est professionnalisée depuis les années 1990, d’où le butin de guerre somme toute modeste de Le Coat. En creux, elle semble reprocher à la droite LR locale de ne pas pratiquer de cordon sanitaire, un concept qui lui tient à cœur, autour de l’édile RN, et de collaborer avec lui sur des projets d’urbanisme dans l’agglomération varoise. Son enquête à charge sera transformée en livre intitulé Les Rapaces, paru en novembre 2023.
Parcours militant
Non renseigné
Ce qu’elle gagne
Non renseigné
Publications
En mai 2016, elle publie Je serai président ! L’histoire du jeune et ambitieux Alain Juppé (Éditions La Tengo). À noter que les éditions La Tengo, créées en 2009 par Frédéric Houdaille, fondateur de l’agence de communication H2 COM, associé à Alexandre Chabert, ancien journaliste des Inrocks, publient aussi la revue Charles.
En novembre 2023, elle fait paraître aux éditions Les Arènes un pamphlet contre la gestion de David Rachline, maire de Fréjus, et contre les différentes strates du RN dans le Var. L’ouvrage, intitulé Les Rapaces, enquête sur la “mafia varoise” de Marine Le Pen, est largement repris dans la presse mainstream.
Sa nébuleuse
Les éditeurs et journalistes de la maison d’édition de gauche La Tengo, notamment ceux de la revue Charles, Olivier Faye, journaliste au Monde, Jérôme Dupuis de L’Express avec lequel elle co-signe parfois.
En septembre 2019, elle fait partie avec sa consœur Ivanne Trippenbach de L’Opinion et son confrère Tristan Bertheloot de Libé des journalistes que les organisateurs de la Convention de la droite refusent d’accréditer, arguant de leur mauvaise foi et de leur volonté de nuire. Elle déclenche un appel au boycott de la Convention par tous les journalistes de la presse écrite française, au nom de « la liberté d’informer ». Appel qui sera relayé jusqu’au Figaro. Finalement les organisateurs de la Convention cèdent et elle est accréditée.
Elle l’a dit
Sur Jean-François Colosimo : « Qui est Jean-François Colosimo, le patron des éditions du Cerf ? « Un parfait opportuniste d’extrême droite », comme le dit Aurélie Filippetti, ou « l’esprit le plus fort et le plus structuré » que connait Régis Debray ? ». Portrait dans M, le magazine du Monde, septembre 2019.
Sur Sylvain Tesson : « Tesson n’a pas craint d’animer le Libre Journal de l’aventure, à la fin des années 1990, sur Radio Courtoisie, autoproclamée “radio de toutes les droites”, surtout les plus extrêmes. Ni de préfacer, en 2015, un recueil de romans de Jean Raspail, avec lequel il aimait boire quelques whiskies en lui jouant de la cornemuse. Sylvain Tesson préfère voir dans l’auteur du Camp des saints, roman prémonitoire et raciste sur les migrants, l’aventurier qui partait en canoë à la rencontre de tribus indiennes de Terre de Feu. Il n’a pas hésité non plus à accorder trois ans plus tard une interview qui fera la Une de la revue Eléments, en invitant pour l’occasion à son domicile Alain de Benoist, théoricien de la Nouvelle Droite, courant ethno-différentialiste radical né en 1969. », L’Express 26/02/2020 (avec Jérôme Dupuis).
Sur le Rassemblement National : « En France, à l’Assemblée nationale, les 89 députés du Rassemblement national tentent de s’imposer comme interlocuteurs “normaux” des autres formations politiques, dans une stratégie assumée dite de la cravate. Les macronistes, en leur laissant accéder à des postes à responsabilité, espèrent mieux les étouffer. Une stratégie risquée : les partisans de la préférence nationale feront tout pour profiter de cette porte ouverte pour s’installer définitivement au cœur du pouvoir. Avec un danger politique, réel, de ne plus pouvoir les y déloger », L’Express, 16/09/2022.
« Je pense que le RN est un parti d’extrême-droite et que c’est un parti anti-social. Il faut que, collectivement, nous soyons plus exigeants lorsqu’il s’agit de suivre ce parti et de décrypter ces propositions. Il reste des poches de radicalité importantes à l’Assemblée nationale », C ce soir, 03/02/2023.
Ils ont dit
« Elle est rusée comme le serpent » (Un des organisateurs de la Convention de la droite, cité par l’AFP).
« Baguenaudant au 11 rue de Médicis le jour où Jean-Marie Le Pen, l’ex-président du FN, présentait le deuxième tome de ses mémoires à la Nouvelle Librairie, une journaliste de L’Express en service commandé n’y a croisé qu’une centaine de personnes et des garçons aux « cheveux ras » … 350 personnes se sont inscrites à la dédicace du « Menhir » et il n’y avait certainement moins de crânes rasés que dans les rues du Marais… Passons ! […] Camille Vigogne Le Coat n’a d’ailleurs jamais rien vu. Le genre de journaliste politique à écrire une bio officielle Je serai président. L’histoire du jeune et ambitieux Alain Juppé, six mois avant sa déroute aux primaires ! On ne sera pas surpris d’apprendre qu’elle est spécialisée dans l’« exxxtrême droite », un beau métier, autant dire qu’elle est greffière du tribunal médiatique. Vigogne, gigogne, cigogne, corbeau donc. Elle retranscrit les verbatim des condamnés à mort sur le ton d’une fiche de police. On imagine qu’elle envoie ensuite ses papiers sous pli au procureur en faisant croa croa comme dans le film de Clouzot. De nos jours, un bon reporter est un bon rapporteur », François Bousquet, Éléments, 19/11/2019.
« Je dénonce les allégations diffamatoires et fantaisistes de cet article, et en particulier la mise en cause du travail des agents de la ville de Fréjus dans l’attribution des marchés publics. […] Je lis donc dans cet article de basses attaques auxquelles je suis malheureusement habitué depuis de longues années du fait de mon appartenance politique », David Rachline, Var-Matin, 13/01/2023.
Photo : capture d’écran vidéo Librairie Mollat