Du wokisme féministe et médiatique chic à l’Inspection des Finances
C’est lors du conseil des ministres du 13 avril 2022 qu’a été actée la nomination à la tête de l’Inspection générale des finances de Catherine Sueur. Elle prend la relève de Marie-Christine Lepetit à la tête de la prestigieuse institution depuis une décennie. La tâche sera rude pour la nouvelle locataire de Bercy, mais cette féministe woke dans l’âme est habituée au défi.
Origines et formations
Catherine Sueur voit le jour le 9 décembre 1975 à Orléans. Elle confie à Libération : « Je viens d’une famille d’héritiers à la Bourdieu ». Le père, Jean-Pierre, a été député-maire d’Orléans entre 1989 et 2001. Mais plus qu’un élu local, ce sont les mandats nationaux qui ont occupé M. Sueur une bonne partie de sa carrière. Dès 1967, il adhère au Parti socialiste unifié de Michel Rocard qu’il rencontre à ce moment. Attaché à la construction européenne, la « vague rose » du 10 mai 1981 le porte au Palais Bourbon. Il est élu député du Loiret et le restera durant dix ans. En 1991, abandonnant sa charge de député, il est nommé secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, Pierre Joxe, en charge des collectivités territoriales. Il garde cette fonction jusqu’en 1993. La gauche battue dans les urnes et contrainte à une seconde cohabitation, il regagne alors sa mairie d’Orléans. En 2001, il gagne un siège de sénateur du Loiret. Notons également que c’est un universitaire, agrégé de lettres modernes. Occupé par ces charges, Jean-Pierre laisse à Monique, sa femme et la mère de Catherine, la charge du foyer. La concernant, nous apprenons qu’elle est statisticienne et enseignante-chercheuse en mathématiques. Elle impressionne sa fille cadette par sa gestion du foyer et de sa carrière, allant même jusqu’à en parler comme d’une « héroïne ». Peut-être une origine du féminisme de Catherine ?
Sans surprise, la réussite scolaire compte énormément chez les Sueur. L’aînée fait HEC, la dernière est comédienne. Celle qui brille c’est la cadette : Catherine. Elle fait son lycée à Voltaire de la Source, un établissement orléanais. En 1996 elle intègre, après un premier essai infructueux, polytechnique. Les étudiants y viennent « de milieu plus divers qu’à l’ENA » se souvient-elle ajoutant « Pour entrer à Science Po ou HEC, il faut avoir lu les bonnes choses. » Une manière douce de dire qu’il faut être du sérail social et intellectuel pour réussir dans ces établissements. Après l’X elle fait l’ENA, là encore au bout du second essai. Elle en sort en 2003 dans la promotion René Cassin, un an avant Emmanuel Macron. Classée septième, elle opte pour l’inspection générale des finances.
Parcours professionnel
Avant de sortir de l’ENA, elle a réalisé plusieurs stages. Le premier durant six mois à l’ambassade de France à Haïti, puis à la préfecture des Alpes-Maritimes à Nice, deux destinations loin d’être désagréables. Lors de son entrée à l’Inspection générale des finances, elle réalise sa « tournée », l’équivalent énarque du tour de France des compagnons du devoir, où elle enchaîne les missions et table sur des questions telles que le prix du gaz.
En 2007, l’élection de Nicolas Sarkozy la pousse à aller vers le secteur privé, ne « voulant pas faire du cabinet ministériel ». Elle se dirige alors vers le milieu culturel en tant qu’administratrice générale du Musée du Louvre, alors dirigé par Henri Loyrette. Elle quitte ce poste en mars 2011 pour devenir secrétaire générale du groupe Le Monde, racheté depuis peu par le trio Niel, Pigasse et Bergé. En octobre 2012, elle quitte Le Monde pour aller sur le service public en devenant directrice générale déléguée de Radio France, alors présidée par Jean-Luc Hees.
Après cet interlude médiatique, elle devient directrice générale adjointe, aux côtés de Martin Hirsch, de l’AP-HP entre janvier 2017 et mars 2018. Elle retourne ensuite brièvement à l’Inspection générale des finances de juin à décembre 2018. Sur ces allers-retours entre public et privé elle souligne : « contrairement à beaucoup, moi je le fais ! ».
Enfin, elle revient dans les médias. D’abord en tant que présidente de Télérama de janvier 2019 à mai 2022, puis en tant que présidente du conseil de surveillance de L’Obs entre décembre 2019 et mai 2022. Elle dirige également le pôle magazine du groupe Le Monde comprenant L’Obs, Courrier International et la Vie. Dans cette fonction, elle gère le tournant numérique de Télérama. En mai 2022, elle est nommée à la tête de l’Inspection générale des finances.
Dès les premiers mois, sa présidence de Télérama est marquée par une enquête, commandée auprès du cabinet de Caroline de Haas afin de révéler de potentiels agissements « sexistes » au sein de la rédaction. Deux journalistes seront licenciés suite à cette enquête. Les avocats d’Emmanuel Tellier, l’un des deux journalistes licenciés, dénoncent dans un communiqué le parti pris de l’enquête et le contexte de nomination de Catherine Sueur, laissant entrevoir des rivalités internes. En mai 2021, l’entreprise est condamnée pour licenciement abusif aux Prud’hommes Sa présence influe aussi sur la ligne éditoriale de la revue qui n’hésite pas, en octobre 2019, à caricaturer Éric Zemmour en nazi. Il y en a certains qui osent tout…
Parcours militant
Si Catherine Sueur n’a jamais été encartée dans aucun parti, contrairement à son père, son engagement féministe est évident. Elle ne s’en cache pas lorsqu’elle déclare être « très cause des femmes ». Son passage à Télérama est marqué par l’affaire évoquée plus haut, mais aussi par un changement symbolique qui en dit long. En mars 2022, Ulysse, mascotte du magazine depuis 72 ans, laisse la place à Pénélope, une femme dessinée par Pénélope Bagieu, militante féministe. Entre Haas et Bagieu, Catherine Sueur semble aimer le travail de ces militantes dont elle regarde avec intérêt les modes d’actions. Sur ce changement, la présidente du directoire se contente d’un « ça nous plaisait ». Dans la même veine, c’est durant son passage à Radio France qu’un sondage interne montre que 80% des femmes pensent que leurs conditions de travail ne sont pas identiques à celles des hommes. Les mauvaises langues penseront que la chasse aux hommes est un passe-temps de Catherine Sueur.
Salaire
Elle confiait à Libération toucher 12 000 € brut, ajoutant « bien moins que dans les médias ».
Vie privée
Son mari est, comme elle, énarque, polytechnicien et haut fonctionnaire. Reproduction sociale dites-vous ? Ils ont deux petites filles de 6 et 8 ans.
Elle l’a dit
« Je suis très cause des femmes », Libération, 17 mai 2022
« En 2007, c’était la sarkozie triomphante, je n’avais pas envie de faire du cabinet ministériel », Ibid.
« J’ai toujours travaillé dans les plus grands trucs : l’AP-HP, plus grand hôpital d’Europe ; Radio France, plus grande radio de France ; le Monde, premier journal de France ; le Louvre, plus grand musée du monde. Est-ce un hasard ou pas ? Peut-être que j’aime ces structures-là. », Ibid.
Sur France Inter : « C’est une belle entreprise, pas toujours facile à réformer. », Stratégies, 5 avril 2022
« Quand je suis arrivée à Radio France c’était en 2011, il y avait un comité de direction, effectivement, avec tous les patrons de chaînes qui étaient que des hommes. C’était des choses qui étaient encore possibles en 2011. Et là où je pense on a progressé, c’est que maintenant ça c’est plus possible. » Visible, youtube.com
« J’ai fait toutes les grandes écoles de la République, j’ai coché toutes les cases. » Ibid.
« C’est indispensable d’avoir une action déterminée en faveur de l’égalité professionnelle, car qu’il s’agisse de carrière ou de harcèlement sexuel, les choses ne sont pas encore réglées. C’est pourquoi je regarde avec beaucoup d’intérêt la troisième génération de féministes, qui avec de nouveaux moyens d’action et des exigences plus fortes nous montrent qu’on peut aller plus loin. » Femmes de Culture, octobre 2020, rachelnullans.paris
Sur le changement de mascotte de Télérama : « On est à une époque où la place des femmes est affirmée, et qu’un tel emblème devienne féminin, ça nous plaisait. », RTBF, 23 mars 2022, rtbf.be
Nébuleuse
C’est toujours aux côtés des gens influents que se trouve Catherine Sueur. Qu’il s’agisse de Jean-Luc Hees, Louis Dreyfus ou Martin Hirsch, tous louent son professionnalisme et son sens du dialogue.
Outre ses qualités, la nouvelle patronne de l’inspection générale des finances avait quelques atouts solides pour réussir, un père sénateur socialiste, un passage parmi les plus prestigieuses écoles et une récompense en tant que Young Leader de la French American Foundation, une distinction utile pour se démarquer et bénéficier d’appuis bien placés.
Ils l’ont dit
« Elle est à la fois directe et douée pour le devoir de réserve. », Libération, 17 mai 2022.
« Elle assume son appartenance à l’élite et sa recherche de l’excellence. », Ibid.
« Elle n’est ni cassante, ni arrogante, mais elle aime que ça suive. Son sourire est un morceau de sucre. Suffit-il à faire avaler des pilules difficiles ? », Ibid.
« Catherine Sueur, 46 ans, est une habituée des postes au sein de l’« élite républicaine »., » La République du Centre, 13 avril 2022.
« Le cabinet De Haas va « continuer à accompagner Télérama, notamment pour avoir un diagnostic partagé sur ce qui a dysfonctionné et ce sur quoi il faut qu’on progresse pour que ça ne recommence pas », explique Catherine Sueur, la nouvelle présidente du directoire. Une réunion à ce sujet est prévue d’ici à l’été. « Tous ces hommes à rééduquer dans leurs comportements, dans leurs relations aux femmes… ça ne se fera pas du jour au lendemain… », ajoute Fabienne Pascaud » (directrice de la rédaction).
Une campagne de rééducation sexuelle est donc en cours à Télérama et sera institutionnalisée. Après la révolution culturelle chinoise, les dissidents étaient envoyés à la campagne soigner les cochons. Nous suggérons à Catherine Sueur, nouvelle présidente du titre, quelques mesures susceptibles de renforcer la morale chrétienne de gauche du titre :
- Port d’un cilice pour les hommes, afin de leur rappeler leur condition de pécheurs.
- Recrutement exclusif de LGBT+ pour affirmer les droits des minorités.
- Castration chimique des contrevenants au premier avertissement.
- Castration physique définitive en cas de récidive.
Ojim, Puritanisme et chasse à l’homme à Télérama, 4 juin 2019