Petit marquis libéral libertaire
« Il existe une série d’épisodes historiques qui ont permis de trancher, si j’ose dire, entre le « bien et le mal », entre ce qui est de Gauche et ce qui ne l’est pas. » (La Règle du jeu, 21 février 2013)
Ex-Patron de L’Express (2006–2016), très présent sur les plateaux télé, Christophe Barbier a rendu omniprésents dans le débat public sa silhouette svelte, son port altier et son écharpe rouge. Est-il vraiment de gauche, comme il l’a longtemps soutenu ? Est-il passé à droite ? C’est ce dont l’accusent certains, à gauche, en raison d’étranges accointances avec le sarkozysme… La réponse est dans sa fameuse écharpe qui noue sur ses épaules deux pans qu’on a longtemps crus opposés. En effet, il s’agirait d’un cadeau offert par Carla Bruni-Sarkozy lors de son mariage avec Yamini Kumar, en 2008. La chanteuse bobo avait elle-même marqué, par ses noces avec le président, celles de la gauche bien-pensante et de la droite d’argent. Quant à l’épouse de Barbier, elle se trouvait incarner à elle seule cette alliance, se trouvant être à la fois une militante de gauche et la directrice de la communication de la marque de luxe Hermès… La com’, le fric, le pouvoir, le libéralisme en matière économique et en matière de mœurs, le soutien des puissants et la moraline en plus ! Aucun doute, Barbier est un pur spécimen de libéral-libertaire, le vrai visage de la Gauche chevauchant la mondialisation capitaliste, un petit marquis des médias adoubé par le système et qui ne le critique que pour l’enjoindre à étendre encore davantage sa domination sous les auspices du Droit (Gauche libertaire) et du Marché (Droite libérale). Son éjection de la direction de L’Express ne l’a pas guéri : en avril 2017 il continuait encore à défendre un journalisme déconnecté du terrain et des attentes du lecteur, au nom des convictions et de la vocation éducative du journalisme. Avant de se reconvertir dans le « centrisme de raison » avec l’appui du tycoon tchèque Daniel Křetínský. Il annonce dans Le Figaro en juillet 2023 écrire une pièce sur Jean-Luc Mélenchon.
Il est né en janvier 1967 à Sallanches (Haute-Savoie), son père était secrétaire général de mairie. Il est marié, depuis octobre 2008, à Yamini Kumar-Cohen, communicante chez Euro RSCG puis directrice de la communication de Hermès. Ils ont trois filles, dont deux issues d’un premier mariage de Yamini Kumar-Cohen.
Portrait vidéo (oct. 2023)
Formation universitaire
Élève en hypokhâgne du lycée du Parc, à Lyon, dans l’intention de préparer les concours des écoles de journalisme, il « monte » à Paris pour faire l’ENS (École Normale Supérieure) de la rue d’Ulm en 1987. Titulaire d’une maîtrise d’Histoire, il obtient également en 1992 un diplôme du MS Média de l’ESCP Europe.
Parcours militant
Il ne s’est jamais engagé pour une personnalité politique. Cependant, il s’est déclaré pour le « oui » au référendum sur la Constitution européenne, le Pacte écologique de Nicolas Hulot, la candidature de Ségolène Royal lors de la primaire présidentielle socialiste de 2006, la nécessité d’une réforme du système de retraite par répartition français, le travail dominical, le contrôle d’Internet…
Sur LCI le 17 novembre 2006 il fait une véritable déclaration d’amour à Ségolène Royal : « elle a réussi son hold-up sur le Parti socialiste avec les armes du XXIè siècle : des sondages et des images. Les militants l’ont plébiscitée parce que les sympathisants et derrière les sympathisants, les sondés ont dit c’est elle que l’on veut, c’est elle qui a une chance de battre Nicolas Sarkozy ».
Cependant sur son engagement et celui de son journal il affirme pour Ozap.com le 5 mars 2007 : « Le Point est de droite, L’Obs de gauche, c’est leur droit. Nous, nous sommes indépendants. Ni à gauche, ni à droite, on ne roule pour personne. Il faut avoir un comportement compatible avec ça : être impitoyable avec toutes les tendances, être positif avec toutes les tendances lorsqu’elles font des choses bien, ne donner aucune consigne de vote, donner un maximum d’éléments à nos lecteurs pour qu’ils puissent éclairer et former leur jugement. On n’est pas dans le prêt-à-penser, vraiment pas. On fournit un guide, une boussole, un sextant pour aider les gens à se repérer dans un univers politique où ils choisiront leur cap ».
Parcours professionnel
Christophe Barbier débute dans Le Point, en 1990, sa carrière de journaliste politique. Il passe ensuite sur Europe 1 (1995) avant de devenir chef du service politique de L’Express à partir de 1996, magazine dont il devient, en 2001, directeur adjoint de la rédaction, puis en août 2006, et suite au départ de Denis Jeambar, directeur de la rédaction tout court. Avec Denis Jeambar, il aura aussi animé dans les années 1990 l’émission « Affaires publiques » sur La Cinquième (sur le rôle des institutions françaises et européennes). Grand habitué des plateaux télé, Barbier aura participé de 2003 à 2006 à « Ça se dispute » (i>Télé), animée alors par Victor Robert, où il incarne la perspective de gauche face au droitier Éric Zemmour, et intervient également comme éditorialiste dans la matinale de la chaîne. En 2005, il milite pour le « Oui » au référendum sur la constitution européenne. Dès septembre 2006, c’est sur LCI et dans le cadre d’un accord avec L’Express, qu’il présente un éditorial et une interview politique quotidiens dans la matinale. Il revient ensuite assurer le même contenu sur i>Télé à partir de l’été 2011. Il est par ailleurs un invité régulier de l’émission « C dans l’air » (France 5) – et se trouve même être la personnalité la plus présente sur le plateau entre 2008 et 2012. On le retrouve aussi fréquemment invité sur Sud Radio ou dans « Le Grand Journal » de Canal+. Au sein de cette dernière émission, il intervient les vendredis pour commenter l’actualité de la semaine.
Le 14 février 2008, grâce à ses liens d’amitié avec la nouvelle première dame, Christophe Barbier obtient, pour L’Express, la première grande interview de Carla Bruni-Sarkozy. Cet interview est un succès éditorial – près de 200.000 exemplaires vendus en kiosque. Sa future femme – qu’il épouse en octobre – Yamini Kumar-Cohen est connue pour être proche de Carla Bruni-Sarkozy.
En mars 2013, il suscite la colère de sa rédaction à la suite de plusieurs couvertures polémiques : celle sur le coût de l’immigration, celle sur Bernard Tapie et celle, enfin, sur Marcela Iacub (qui relate sa relation avec DSK, après la chute de ce dernier, dans un « roman » tapageur). « Christophe Barbier aime à rappeler qu’un journal, c’est un directeur et une rédaction. Or cette rédaction a le sentiment, une fois de plus, de ne pas être entendue par son directeur », lit-on en conclusion d’un communiqué interne que s’est procuré 20 Minutes. Il se trouve qu’en effet, Barbier avait auparavant vertement critiqué la couverture du Nouvel Observateur sur Iacub… Opportuniste ? Ou finalement, à la différence des membres naïfs de sa rédaction, parfaitement cohérent avec une idéologie libérale-libertaire qui n’est schizophrène qu’en surface et dont la morale est pour le moins flottante. Être à la fois pour l’immigration de masse, pour la GPA, pour tous les gimmicks intellectuels de gauche, et pour ses propres intérêts dans un marché mondialisé étant, comme l’a démontré Jean-Claude Michéa, l’attitude la plus logique qui soit, et la plus pragmatique si l’on veut se trouver – et rester — du bon côté du manche, et non, comme Barbier le soutient « au-dessus de la mêlée »…
Sous sa direction, entre 2006 et 2014, L’Express connaît un déficit de plus de 86 millions d’euros. Pour 2015, alors que 4 millions d’euros de pertes supplémentaires sont attendues, il est chargé par la direction (Altice Médias) de mettre en place un plan social pour faire partir 125 salariés ; aujourd’hui, il n’y a plus qu’une soixantaine de titulaires de cartes de presse au sein du journal. En octobre 2016, alors que la diffusion, à 539.000 exemplaires en 2006, est passée à 300.000 dix ans plus tard et que les pertes continuent de s’accumuler, il est finalement débarqué de la direction du journal. La diffusion s’était effondrée de 20% en un an, de 32% pour la vente au numéro et de moitié pour les ventes numériques ; la nouvelle formule, lancée en mars 2016, a été un échec total. Christophe Barbier y reste toutefois éditorialiste et devient conseiller éditorial de la direction du groupe.
Et pourtant pour renflouer le magazine il aura tout essayé : dossiers people, unes sur les franc-maçons à répétition, et même un faux exclusif, en date du 13 mai 2011 (“Exclusif : l’Express a retrouvé Kate et William”) qui a été en réalité pompé sur le Guardian du 10 mai – comme l’ont constaté Arrêts sur Images et Acrimed. Un mois et demi plus tard, toute honte bue, dans un édito du 20 juillet 2011, il se faisait le porte-étendard de la presse française, celle que le monde entier nous envie : « Le professionnalisme des journalistes en France est une chose reconnue, sanctionnée par l’obtention ou non d’une carte de presse […] Comment ne pas, pour vendre du papier, pour avoir un scoop, violer des règles éthiques qui semblent évidentes ? C’est à l’école de journalisme qu’on commence à apprendre ces fondamentaux ». Visiblement, en ce qui le concerne, l’école de journalisme, c’est loin.
De septembre 2006 à 2011, suite à un accord entre L’Express et LCI, Christophe Barbier assure dans la matinale un éditorial et une interview politique quotidienne. En août 2013 il passe sur i>Télé pour présenter le « zap politique » de la matinale de Bruce Toussaint, Team Toussaint, la matinale info. Ce dernier quitte i>Télé au début de l’été 2016.
À la rentrée 2016 il rejoint BFMTV, où il est en charge des éditoriaux de la matinale “Première édition” présentée par Pascale de La Tour du Pin et Christophe Delay, entre 6h50 et 7h50. Il y remplace Apolline de Malherbe. Comme l’Express, BFM fait partie du même groupe : c’est SFR-Presse qui chapeaute le magazine, tandis que la société SFR-TV détient 49% du groupe NextRadioTV, dont fait partie BFMTV. S’il n’est plus directeur de la rédaction de L’Express (remplacé par Guillaume Dubois en 2016), victime d’un effondrement des ventes en dépit d’une nouvelle formule lancée en mars 2016, il reste toutefois éditorialiste et conseiller spécial de l’hebdomadaire.
En 2017, il fait l’objet de fortes critiques y compris dans la profession, d’abord en avril pour sa vision de l’éditorialiste, volontairement déconnecté du terrain et « tuteur » du peuple, ensuite en juillet après avoir demandé aux Français de renoncer à leur cinquième semaine de congés payés, enfin en décembre pour le rap qu’il compose au nom de Macron, « le roi Image […] the selfie made man ».
Fin novembre 2020, il quitte L’Express, où il était entré en avril 1996, pour « se consacrer à de nouveaux projets éditoriaux, médiatiques et culturels ». Il demeure éditorialiste pour Actualités juives et BFMTV et critique théâtral sur Radio J.
À l’automne 2021, le tchèque Daniel Křetínský, déjà propriétaire de Marianne, le nomme rédacteur en chef de Franc-tireur, un titre lancé pour défendre la politique d’Emmanuel Macron « contre l’obscurantisme », dans la perspective de l’élection présidentielle de 2022.
À compter du 16 février 2023,il participe régulièrement à l’émission Les Grosses Têtes sur RTL.
Combien il gagne
Il ne le divulgue pas, mais au début de l’année 2018 l’antenne La France Insoumise de Tours le lui a demandé, comme à une trentaine d’autres journalistes et animateurs connus du grand public. Et n’a rien récolté d’autre que l’indignation des « confrères ».
En revanche selon Télé2Semaines il ne touche pas un euro pour ses interventions dans C dans l’air (France 5), comme les autres invités de l’émission – ceux-ci l’utilisent pour faire leur promotion ou celle de leurs ouvrages.
Publications
- Les Derniers Jours de François Mitterrand, Grasset, 1997, réédition 2011.
- La Comédie des orphelins, Grasset, 2000.
- La guerre de l’Élysée n’aura pas lieu, Grasset, 2001.
- La Saga Sarkozy, Éditions L’Express, 2007.
- Le Bleu de la terre, 2007.
- Les Nouveaux Caractères, (Collectif) L’Avant-scène Théâtre, 2007.
- Président candidat, avec Éric Mandonnet, Éditions l’Express, 2012.
- Maquillages: Les politiques sans fard, Grasset,2012.
- Rêvons ! Marc Jolivet et Christophe Barbier réécrivent l’Histoire, Flammarion, 2013.
- Dictionnaire amoureux du théâtre, Plon, 2015.
- Les derniers jours de la gauche, Flammarion, 2017
- Nous présidents, avec Marc Jolivet, avril 2017.
- La Citadelle assiégée, avec J.M. Martí Font, Plon, 2018.
- Le Monde selon Sacha Guitry, Tallandier, 2018.
- Macron sous les masques, Éditions de l’Observatoire, 2019.
- Les Tyrannies de l’épidémie, Fayard, 2021.
- Le Monde selon Molière, Taillandier, 2022.
Collaborations
- Mitterrand à Vichy, Documentaire avec Serge Moati, France 2, 2008.
- Doutes, Film de sa femme Yamini Kumar (Barbier y joue le rôle d’un sondeur), novembre 2013. « Ce titre, Doutes, me semblait d’autant plus évident qu’il correspondait à ce que je ressentais quand je voyais la classe politique : les socialistes doutaient d’eux-mêmes, les militants doutaient de leur parti et de leurs solutions. C’était vraiment un sentiment qui nimbait la classe politique de gauche. » (laregledujeu.org).
- C’est le metteur-en-scène principal du « Théâtre de l’Archicube », la troupe de théâtre de l’École normale supérieure de Paris, composée d’étudiants actuels mais aussi d’anciens élèves.
- En 2013–2014, il partage la scène avec Marc Jolivet pour son spectacle humoristique Rêvons, joué Salle Gaveau et en tournée. Ils avaient déjà collaboré à un spectacle politique au moment de l’élection présidentielle de 2012.
- Il met en scène la pièce de Jacques Attali Présents Parallèles au théâtre de la Reine Blanche en 2016. « Christophe Barbier, le patron de “L’Express”, l’homme à l’écharpe rouge qui, en-dehors de la politique, a, on le sait, le théâtre pour passion, signe la mise en scène : il est plus inspiré par quelques idées de décor que par la direction d’acteurs ; le manque visible de moyens ne l’aide pas non plus. Mais cela n’excuse ni l’absence de rythme ni certains déplacements hasardeux des comédiens. », Bertrand Renard, France info.
- En 2019, il interprète Georges Mandel dans la pièce de Jean-Noël Jeanneney L’un de nous deux.
- À partir de septembre 2020, il met en scène et joue dans Le Grand Théâtre de l’Épidémie au Théâtre de Poche Montparnasse. Convoquant les grands dramaturges, il s’essaie au commentaire de l’actualité sanitaire récente, laissant transparaître une critique raisonnée de l’action du gouvernement face à l’épidémie. Pour Valeurs Actuelles, l’éditorialiste s’arrête à mi-chemin dans son entreprise de démolissage de l’hystérie sanitaire et pêche par excès de tiédeur.
Il l’a dit
« Le Premier ministre a sombré parce qu’il a voulu affronter un monde nouveau avec des méthodes archaïques », L’Express au sujet de Jospin, 21 avril 2002.
« La génération qui suit, la nôtre, est beaucoup plus saine et on ne ferait pas ça — demander à nos ministres des conseils — Passe-moi le séné et je te donnerai la rhubarbe, je pense que ça [la génération] joue beaucoup, beaucoup, parce que c’est une génération [celle d’Elkabbach] qui est les deux pieds dans la connivence avec le pouvoir. J’espère qu’on sera morts de la grippe aviaire avant d’en arriver à se comporter comme ça », Ça se dispute, i>Télé, 25 février 2006.
« Lever 5h15, arrivée à LCI 6h. De 6h à 6h15 je construis ma chronique avec le présentateur. De 6h15 à 7h, j’écris les questions de l’invité, de 7h à 7h20, j’écris ma chronique. De 7h20 à 7h30, maquillage. De 7h30 à 7h45, je corrige les questions pour l’invité avec mon assistante en intégrant les nouveautés de la nuit. 7h45, ma chronique. J’en sors à 7h53, l’invité est là souvent. Il se maquille, on discute, on boit un café. A 8h25, c’est fini, on se démaquille. 8h30, moto-taxi jusqu’à L’Express. 8h50, je fais le point avec mes deux adjoints. 9h15 conférence de rédaction jusqu’à 10h-10h15. La moitié de mes déjeuners avec les politiques, l’autre en interne. Au moins une réunion par jour, essayer de voir les journalistes en tête à tête, relecture de copies plutôt le soir. Ecriture de mon édito le dimanche. Le soir, soit j’ai des dîners, soit je vais au théâtre parce que j’adore ça, soit je rattrape le retard dans le travail. Et donc je me couche vers 1h du matin. Je finis la semaine en loques », Ozap.com, 05/03/2007.
« J’essaye d’éviter les émissions de divertissement où l’on va me faire parler d’autre chose que de politique, je n’évite pas toujours. Quand je vais parler, c’est sur un sujet que je maîtrise. Il y en a deux : la politique et le théâtre. En ce moment, l’actualité est politique. Et ça ne me lasse pas, parce que la matière est passionnante. Je crois que la télévision se nourrit et dévore les journalistes de presse écrite qu’elle fait venir. Elle les consomme, les surconsomme puis un jour se dit «on l’a vu partout » et passe à la génération suivante », ibid.
« le site Internet va être rapidement le pôle de prospérité de la presse écrite. C’est par Internet que reviendront les recettes publicitaires perdues sur les petites annonces d’emploi ou la publicité commerciale. Il faut donc avoir un site puissant pour faire un maximum de pages vues pour qu’on vende autant d’encarts pub et de pages pub Internet que possible. J’ai donc décidé de mettre la rédaction du news au service du net. Mais les services de la rédaction papier peuvent apporter beaucoup au site Internet : de la mémoire, des scoops, une expertise. On peut demander à un journaliste du papier de faire un petit texte, un son, une vidéo ou de donner le numéro d’un de ses contacts pour aider le site Internet. Tous les matins, la conférence commence par l’actualité du jour que le site Internet souhaite voir traiter par l’équipe de l’hebdo papier », ibid.
« On peut avoir des réticences [à Internet]. Ça veut juste dire mourir dans les années qui viennent et être au chômage. Il faut s’adapter, c’est tout. Internet n’est pas une option. Ce n’est pas une révolution, c’est l’actualité. C’est maintenant », ibid.
« Toute jeune fille qui ne rêve pas d’être poupée célèbre ou starlette de cinéma se trompe sur son destin », L’Express, 16 juin 2011.
« En finir avec Mélenchon », ce politicien au « verbe haut et [aux] idées courtes, mi-tribun, mi-guignol […] son idéologie, trotsko-marxo-protecto-nationaliste, pourrait bien polluer l’éventuel quinquennat de François Hollande. En effet, si la prime au méchant vaut à Mélenchon de créer la surprise dans les urnes, le nouveau président devra faire avec », L’Express, 14 mars 2012.
« Maintenant tous les journalistes sont mûrs pour entendre un discours de management. C’est-à-dire qu’il n’y a plus ou presque plus d’attitude idéologique du genre « la pub c’est mauvais », « gagner de l’argent on s’en fiche », « l’actionnaire est notre ennemi »… C’est fini. On sait dans quelle économie on travaille, on s’adapte en permanence », Stratégies, 2012
« Le management actuel des titres de presse écrite est marqué à 120% par la crise. On gère la pénurie tout d’abord (peu de moyens, pas d’investissement). Et puis, on gère surtout la précarité. […] Cela engendre plusieurs phénomènes : D’abord, très peu de possibilités d’investissement. On n’a pas le droit de courir le risque : quand on investit, il faut que cela paye. Ensuite, très peu d’éléments de motivation pour les troupes : on ne peut pas augmenter les salaires, donner des primes, etc. Et puis on gère surtout le vent terrible de cette révolution numérique. La modernité a apporté des choses formidables : la rapidité, le gain de productivité. Mais elle a aussi donné naissance à une insécurité économique », ibid
« On est dans une époque où perdre de l’argent, c’est fatal. C’est encore plus vrai dans une entreprise de presse, parce que si vous perdez de l’argent, non seulement vous perdez votre viabilité, mais surtout vous pouvez très vite disparaître. Par ailleurs, perdre de l’argent, cela signifie perdre son indépendance. […] si vous faites un journal et que vous perdez de l’argent, vous ne ferez plus le même journal, parce qu’à partir de ce moment-là, votre actionnaire ou vos financiers vous diront ce que vous devrez écrire. Pour ne pas perdre l’indépendance éditoriale, il faut gagner de l’argent », ibid
« Il faut être totalement opérationnel, savoir utiliser tous les outils technologiques, posséder un très bon niveau de langue. Il faut être totalement multimédia […] Le problème, c’est que cela forme des gens qui sont bons à tout et propres à rien, c’est-à-dire qui peuvent être utilisés partout, mais qui n’ont pas assez d’existence personnelle. Donc pour percer, il faut développer des domaines d’expertise. Il faut essayer de se forger un caractère à travers un style, un ton, une manière d’aborder l’actualité. […] Il faut accepter que ce métier se construit dans des années de précarité au départ », ibid.
« Il y aura toujours des choses à raconter sur la franc-maçonnerie : comme les énarques, c’est une des structurations de l’État français », L’Express, 2012, cité par Acrimed.
« L’immigration est une bonne chose pour la France, une très bonne chose pour la vitalité française », Édito de L’Express, 13 novembre 2012.
« Conservateur et conventionnel, alors que je me suis prononcé pour le mariage homosexuel, la procréation médicalement assistée et la gestation pour autrui ? » Blog de Christophe Barbier, 25 janvier 2013.
« Il existe une série d’épisodes historiques qui ont permis de trancher, si j’ose dire, entre le « bien et le mal », entre ce qui est de Gauche et ce qui ne l’est pas. La Gauche c’est donc d’abord cela », La Règle du jeu, 21 février 2013
« L’histoire de la Gauche doit être lue à coté de celle de la France et de ses années noires », Id.
« Il faut parfois dire les choses crûment, violemment. Oui, l’Express l’affirme, les syndicats français sont nuls. Nuls, on le voit avec cette affaire Séphora. Déplorables. Les commerçants veulent ouvrir. Les salariés veulent travailler. Les clients veulent venir à des heures inhabituelles, le dimanche, ou tard le soir. Et évidemment, il y a toujours un syndicat pour être pointilleux, et jouer le respect stupide du droit. », Édito de L’Express, 24 septembre 2013.
« Manuel Valls a raison de tenter de mettre fin aux agissements de Dieudonné. Mais a‑t-il pris la bonne méthode ? Le trouble à l’ordre public présumé est toujours difficile à constituer, à constater avant un spectacle, c’est difficile aussi après. Les préfets vont devoir faire preuve de beaucoup d’habileté s’ils veulent appliquer la consigne du ministre. […] Il faut faire pression sur les directeurs de salle, sur les programmateurs pour qu’ils décident de ne plus mettre Dieudonné à l’affiche. Avec une sorte de volonté d’hygiène pour que les spectateurs n’aient plus la possibilité de venir le voir, pour qu’il n’y ait pas la tentation, il faut supprimer l’objet de cette tentation. Ainsi Dieudonné n’aura plus de public. », L’Express, 30 décembre 2013.
« Admettons que l’on ferme toutes les salles à Dieudonné, il a un million et demi ou deux millions de vues sur internet, que fait-on derrière ? […] Internet n’est pas un no man’s land. On peut aussi combattre sur internet juridiquement ceux qui violent la loi, et notamment la loi Gayssot. On peut y aller, il suffit que les autorités s’en donnent les moyens […] Internet est un champ d’impunité parce que ça part dans tous les sens. Mais ça se régule aussi internet ! Entre nous, les Chinois y arrivent bien.» RMC, “Les Grandes Gueules”, 3 janvier 2014.
« Alors regardons comment, par quel mode d’emploi on peut empêcher Dieudonné de nuire. D’abord, le trouble à l’ordre public, ce n’est pas le plus facile puisqu’il faut qu’il y ait des troubles ou des menaces constatés. […] que tous les militants antiracistes se mobilisent pour aller dans chaque ville concernée la veille faire un peu de tohu-bohu et donner au préfet du coin le prétexte qu’il attend, la bonne occasion pour interdire le spectacle. », L’Express, 6 janvier 2014.
« Ensuite, il faut aller dans les spectacles de Dieudonné, notamment dans sa salle parisienne, où là l’interdiction pour trouble à l’ordre public est plus difficile ; dans cette salle là on pourra y entendre des choses qui pourront après coup, après coup, permettre d’interdire la récidive du spectacle. Cela permettrait de trouver une nouvelle utilité aux anciens Renseignements généraux. », ibid.
« Le vrai ministre qui devrait agir dès aujourd’hui contre Dieudonné, c’est Vincent Peillon, c’est au sein de l’Éducation nationale qu’il faut très vite apprendre aux enfants comment des idées nauséabondes arrivent à se faufiler par anfractuosités de la loi et comment sous le faux nez de l’humour on peut répandre des idéologies dangereuses. Si on arrive à vacciner les enfants contre cela, on aura fait un grand progrès », ibid.
« Nous voulons faire de L’Express le journal de la réforme, le journal des réformes, fidèle à ses racines puisque le journal a été créé en 1953 pour aider Mendès France à mener ses réformes et à changer le pays. Nous allons pousser tous les réformistes : avec Emmanuel Macron il y a une promesse de réforme, une volonté de réforme, donc nous sommes avec lui. » France Info, 9 mars 2016.
« Ils ont raison ces professeurs, ces médecins et autres qui pensent qu’il faut autoriser la procréation médicalement assistée (PMA). En effet, en l’interdisant on ne crée pas un droit, on crée une inégalité. Il y a ceux qui peuvent aller en faire une à l’étranger et ceux qui n’ont pas les moyens. » L’édito de L’Express, 18 mars 2016.
« Je ne me sens pas mis à l’écart, plutôt mis en vitrine », au sujet de sa mise à l’écart de la direction de L’Express, Le Monde, 10 octobre 2016.
« Il y aura dans quelques semaines le référendum de Notre-Dame-des-Landes, ils iront tous là-bas. Vous verrez que s’il y a l’occasion d’aller dans une réunion internationale ou un rendez-vous politique, il y aura de nouveau des rendez-vous de violence la Loi El Khomri est un prétexte pour les casseurs », C dans l’Air, 18 mai 2016. L’art de la prévision de Christophe Barbier est à revoir : ledit référendum s’est passé dans le calme le plus absolu, et tant sa tenue que ses résultats ont été ignorés par les opposants à l’aéroport.
« Se confronter au terrain pollue l’esprit de l’éditorialiste. Son rôle est de donner son opinion, d’affirmer ses certitudes, par essence improuvables. Afficher avec force ses convictions permet aux lecteurs de s’y frotter pour former les leurs », JDD/Europe 1, 14/04/2017
« Faire la une sur Trump au moment de son installation au pouvoir, c’est parfaitement légitime. Les lecteurs en ont marre? Peu importe. On en parle, car pour nous, c’est important. Sinon, on trahit notre devoir de journalistes. Le jour où les gens feront un journal à la carte, ceux qui n’aiment que le sport ne sauront pas qu’il y a une guerre en Syrie. Là, on fabriquera des citoyens crétins », ibid.
« L’idéologue professe ses idées pour réaliser ses ambitions personnelles. L’éditorialiste doit être désintéressé. Je ne roule pour aucun parti politique. Je suis dans une posture facile. Je critique, je dis ce qu’il faut faire, mais je suis incapable de le faire », ibid.
« Se confronter au terrain pollue l’esprit de l’éditorialiste. Son rôle est de donner son opinion, d’affirmer ses certitudes, par essence improuvables. Afficher avec force ses convictions permet aux lecteurs de s’y frotter pour former les leurs », Le JDD, 14/04/2017.
« Faire la une sur Trump au moment de son installation au pouvoir, c’est parfaitement légitime. Les lecteurs en ont marre ? Peu importe. On en parle, car pour nous, c’est important. Sinon, on trahit notre devoir de journalistes », ibid. [ce qui explique mieux l’effondrement des ventes de L’Express sous sa direction]
« L’éditorialiste est un tuteur sur lequel le peuple, comme du lierre rampant, peut s’élever. Penser contre, c’est aussi penser », ibid.
« L’éditorialiste doit être désintéressé. Je ne roule pour aucun parti politique. Je suis dans une posture facile. Je critique, je dis ce qu’il faut faire, mais je suis incapable de le faire », ibid.
« Il est incontestable que les idées pour lesquelles je me suis battu pendant trente ans sont assez bien, pas toutes, représentées par Emmanuel Macron. Alors on me dit souvent : « Barbier, vous êtes macroniste. » Mais c’est faux ! C’est Macron qui est barbiériste ! J’étais là avant lui.… Je dis tout ça depuis 20 ans et le type il arrive, il le fait, c’est quand même un peu facile, quoi. », Europe 1, 04/06/2019.
« Non, je crains que ça [réforme des assurances-chômages, ndlr] ne soit pas assez efficace, car ce n’est pas assez violent, tout simplement. C’est la société française, on n’accepte pas ce qui se passe dans d’autres pays. […]On ne supporte pas en France cela, on considère que le droit au travail, c’est le droit de choisir son travail. Il faudrait réformer complètement Pôle Emploi C’est pour ça qu’en France on n’arrive pas à régler ce problème du chômage de masse. », BFMTV, 18/06/2019.
Christophe Barbier et la liberté d’expression : oui à Charlie Hebdo, non à Dieudonné
La liberté d’expression est un droit non négociable et sans limites pour Christophe Barbier. Voire. Le site Acrimed rappelle, non sans ironie, ses propos à ce sujet, où il vire au vent comme son écharpe rouge. Et pas qu’un petit peu.
« La liberté d’expression a des limites. De quel droit Dieudonné et ses comparses peuvent-ils encore nuire dans cette campagne pour les élections européennes. Voilà que dans une tribune ils ont non seulement passé un coup de téléphone du terroriste Carlos les soutenant [sic], non seulement ont fait l’apologie d’Ahmadinejad, mais tenu des propos contre le lobby « juifiste ». […] Et voilà que quand on tient de propos pareils on est tolérés, on a le droit même à des dépêches, on a le droit à une couverture médiatique [sic], on a le droit au respect des autorités de la République, on a le droit de déposer des listes et de se présenter au suffrage des électeurs, on a le droit de flatter les pires instincts parce qu’il y a toujours évidemment des foules prêtes à donner dans la haine, c’est absolument scandaleux, c’est absolument anormal, il faut faire en sorte qu’il n’y ait pas d’élus pour cette liste, bien sûr, mais il faut faire en sorte, et c’est aux autorités de la République d’y veiller, qu’ils ne puissent pas déposer de bulletin dans les bureaux de vote. », éditorial de L’Express, 2 juin 2009.
« Il ne peut pas y avoir de limite à la liberté d’expression. La liberté peut entraîner l’immaturité, peut-être accompagnée d’irresponsabilité, et c’est peut-être le cas pour Charlie Hebdo, chacun fera son avis. Mais la liberté n’a pas d’autre limite que celle des autres, ma liberté s’arrête quand commence celle des autres. La liberté d’expression de Charlie Hebdo n’entrave en rien la liberté de chaque citoyen de considérer que c’est de mauvais goût, à chaque citoyen de respecter la religion de tel ou tel autre, et surtout de chaque citoyen de pratiquer sa religion comme il l’entend. La liberté de Charlie Hebdo n’est donc pas contestable. Si quelqu’un se sent insulté il peut aller devant les tribunaux, c’est Jean-Marc Ayrault qui l’a dit et il a parlé sagement. », L’Express, 19 septembre 2012 au sujet de la polémique sur les caricatures de Mahomet.
Toutefois, le Savoyard souhaite limiter la liberté d’expression pour son propre bien, manifestation chimiquement pure de la double pensée orwellienne. Pour lui, il est impératif qu’elle soit encadrée par les géants du numérique sous le contrôle de l’État, comme le préconisait la funeste loi Avia retoquée en juin dernier. Pour lui, la décapitation d’un professeur sur le sol français en 2020 aurait pu être évitée si les menaces des parents et des prédicateurs islamises avaient été supprimées des réseaux sociaux. Il déclare ainsi, toute honte bue, sur BFMTV :
« Profitons de cette tragédie, si j’ose dire, pour faire une loi Avia validée constitutionnellement. Ça voudrait dire quoi ? Ça voudrait dire que les grands opérateurs des réseaux sociaux auraient entre une heure et vingt-quatre heures selon les contenus pour faire disparaître les contenus haineux, et sinon eux seraient considérés comme responsables, voire complices. Cette loi a été cassée par le Conseil constitutionnel au nom de la liberté d’expression, il faut maintenant la faire repasser au nom aussi de la liberté d’expression ! »
Nébuleuse
Bernard-Henri Lévy ; Carla Bruni-Sarkozy ; Denis Jeambar ; Raphaël Enthoven ; Marc Jolivet.
Ils ont dit
« Quel est donc le programme que propose le petit soldat Barbier ? La « baisse des charges sociales », la hausse de la CSG, l’application de la « TVA dite sociale » dont rêvait Sarkozy, la « flexibilité du travail » (comme si elle n’existait pas), la révision des prestations sociales, la fin de l’État-Providence, le « coup de pied aux fesses » contre « l’assistanat ». Bref, un traitement de choc — un vrai – qui serait le pâle héritage d’une donation cosignée par Margaret Thatcher et Ronald Reagan », Jack Dion, Marianne, 1er novembre 2012.
« Il se trouve que ni moi ni personne autour de Christophe Barbier ne sait pour qui il vote », Yamini Kumar-Cohen au sujet de son mari, Gala, 13 novembre 2013.
« Des opinions des éditorialistes sur ce qu’il conviendrait de faire aux prescriptions adressées au gouvernement sur ce qu’il faut faire [pour contrecarrer Dieudonné, NDLA], il y a un pas rapidement franchi. Mais pour que les conseils se transforment en ordres de mobilisation, le meilleur des auxiliaires du ministère de l’Intérieur est Christophe Barbier. Christophe Barbier, donc, dans deux éditoriaux successifs des 30 décembre 2013 et 6 janvier 2014 se rêve grand ordonnateur des basses œuvres du ministre de l’Intérieur agissant « avec une sorte de volonté d’hygiène » (!), conseillant aux préfets d’instrumentaliser la loi, diligentant des enquêtes fiscales, faisant pression sur les directeurs de salles de spectacle, manipulant les militants antiracistes, concevant la stratégie d’emploi des Renseignements généraux, ou orchestrant la propagande au sein de l’Éducation nationale. », Acrimed 10 janvier 2014.
« Le 4 septembre, « l’événement » dont il fallait d’urgence discuter, qu’il fallait disséquer sous tous les angles, était… le mea culpa de François Hollande au sujet de certaines « réformes », jugées trop à gauche. Pour un tel « événement », « C dans l’air » a mis les petits plats dans les grands en offrant un plateau 100 % libéral : Nicolas Beytout (L’Opinion), Ghislaine Ottenheimer (Challenges), Christophe Barbier (L’Express) et Françoise Fressoz (Le Monde) étaient invités à « donner les clés pour comprendre ». Et, face à ce déferlement de pluralisme, le téléspectateur a compris. » Acrimed, 8 septembre 2015.
« L’homme à l’écharpe rouge garde un édito et se voit attribuer un poste (honorifique) de « conseiller éditorial ». Il conserve aussi son fauteuil dans la matinale de BFMTV, qui appartient au même groupe, SFR Média », Télérama, au sujet de l’éviction de Christophe Barbier de la direction de L’Express, 11 octobre 2016.
« Dans cet univers fangeux, un homme se distingue par ses effets de bretteur : le sieur Christophe Barbier, qui ne ménage certes pas ses efforts pour son nouveau champion Emmanuel Macron (désigné par son propriétaire Patrick Drahi), dont Coluche aurait dit qu’il “lave l’eau avant de laver le linge” », Lyon Capitale, 15/03/2017.
« Alors, monsieur Barbier, chiche : allons plus loin, lavons plus blanc que blanc, lavons l’eau avant de laver le linge et demandons des comptes à tous les hommes publics, pas seulement à ceux qui ont le malheur de déplaire à votre actionnaire-résident fiscal suisse, pour lequel vous vous dépensez avec tant de zèle en vous faisant passer pour un (toujours) journaliste.Mais attention : dans ce monde glacial et sépulcral que vous appelez de vos vœux, celui de la finance sans frontières, ni foi, ni loi, celui de “l’ennemi sans visage” et pour tout dire de l’anti-France, une fois votre besogne accomplie, vous pourriez vous retrouver “inutile et sans usage”, pour reprendre un texte du regretté Daniel Darc, qui lui n’avait pas besoin d’écharpe rouge pour “faire peuple” et toucher le cœur des gens. Vous avez atteint votre plafond de verre. Et le verre semble épais », ibid.
« Tous les matins sur BFMTV. Un édito par jour sur lexpress.fr. Invité récurrent de C dans l’air. L’éditorialiste est présent partout, mais sait qu’il ne fait pas l’unanimité. Mieux, il le revendique. Cliver, c’est l’objectif de l’édito. Ce qui le rend nécessaire au débat public, selon l’ancien directeur de la rédaction de L’Express. “L’éditorialiste est un tuteur sur lequel le peuple, comme du lierre rampant, peut s’élever. Penser contre, c’est aussi penser. », JDD, 14/04/2017
« Il ne t’aura pas échappé, mon Cricri, que le melon aussi pousse autour d’un tuteur, et l’espèce à laquelle appartient celui qui a visiblement remplacé ta tête doit nécessiter un poteau télégraphique en béton pour en soutenir la folle démesure. Voire une éolienne, pour en accompagner les si fréquents changements de vents. Après t’être souvent trompé sur LCI et dans L’Express, sur ton blog ou dans C dans l’air, c’est désormais sur BFMTV que tu dispenses majoritairement ces oracles aux certitudes aléatoires », réponse de l’éditorialiste des Inrocks à Christophe Barbier, 26/04/2017
« Pendu à son smartphone, dans son personnage de coach aux prises avec les grands de ce monde (faux appels à Poutine et Trump inclus), Barbier entre et sort de scène, laissant Marc Jolivet enchaîner les blagues (pas drôles) et les analyses politiques (douteuses) », Télérama 24/04/2017 au sujet de son spectacle d’humour politique Nous présidents.
« Les vannes font peine à entendre. Qu’ils soient seuls ou à deux, l’humour de Jolivet et Barbier afflige par tant de facilité, de lourdeur, de méchanceté gratuite. Morceaux choisis : « Jean Lasalle on comprend rien. Asselineau, c’est Cheminade en pire, il a une tête de contrôleur fiscal. »
« Benoît Hamon, j’ai jamais fait dans le délit de faciès mais sa gueule de vampire, il faut qu’il se recolle les oreilles. », ibid.
« On oscille entre sidération totale et consternation devant tant de bêtise et de sketchs surréalistes faisant de ce spectacle un vaste fourre-tout hurmoristique de mauvais goût. Voire parfois raciste, avec une « Marianne » à l’accent roumain, des extraterrestres à l’accent chinois, un salut hitlerien sorti de nulle part […] le tout ponctué toutes les cinq minutes de blagues sur Pénélope Fillon, les costards du mari, et les attachés parlementaires », ibid.
« Nous présidents, ne donne ni à rire, ni à réfléchir, et c’est là le plus décevant. Cela pourrait ressembler à une mauvaise comédie de boulevard s’il n’y avait pas, en plus, cette impression gênante que Jolivet et Barbier semblent persuadés d’être investis d’une “mission” », ibid.
« La franchise et la candeur avec lesquelles Christophe Barbier expose ce qu’il estime être les règles d’or du métier d’éditorialiste laissent sans voix. Cet entretien témoigne même d’une certaine lucidité chez Christophe Barbier. Il révèle l’état d’esprit qui règne dans certains secteurs de l’éditocratie : entre fatuité, condescendance et entre-soi assumé », Acrimed, 24/04/2017.
(N.B. : à l’extrême-gauche, tout ce qui n’est pas d’extrême-gauche est fatalement d’extrême-droite, on connaît la rengaine. D’autre part, leurs logiciels n’ayant pas été mis à jour depuis 70 ans au bas mot, les militants de ce bord n’ont pas suivi la mutation du bourgeois en libéral-libertaire, ils l’imaginent d’ailleurs toujours avec un haut-de-forme sur le crâne et un livret de messe à la main…)
« Si Glanz a passé son week-end au commissariat, rappelons-le, c’est pour avoir fait un doigt d’honneur à un policier lors d’une manifestation. Pour Barbier, c’est le doigt de trop. Le doigt qui boute Glanz hors du champ journalistique. Écoutons l’homme à l’écharpe rouge : « On ne fait pas de doigt d’honneur, a fortiori à des policiers, même quand on est dans un champ d’action un peu virulent, avec des grenades qui tombent un peu partout. Ça montre bien d’ailleurs la confusion dans l’esprit de ce jeune homme entre le vrai journalisme, c’est-à-dire rapporter des faits mais en prenant en compte tous les points de vue […] et une démarche militante, où il filme dans la direction qui l’arrange pour montrer ce qu’il veut montrer. C’est du militantisme, c’est tout à fait honorable mais ce n’est pas du journalisme.»
Même quand on est dans un champ d’action un peu virulent, avec des grenades qui tombent un peu partout», dit Barbier. En rapportant ainsi l’incident, Barbier est-il journaliste ? A la vérité, si «des grenades tombent un peu partout» à cet instant-là, une grenade, précisément, vient d’atterrir aux pieds de Glanz, brûlant le bas de son pantalon, peu après que le commissaire en charge du secteur a identifié Glanz en l’appelant par son prénom. Même si ce n’est pas certain, il y a donc de fortes présomptions pour que Glanz ait été délibérément visé — d’où le doigt d’honneur. En s’abstenant de mentionner ce détail, Barbier reste-t-il «vrai journaliste» ou devient-il militant anti-Glanz ? Souscrit-il lui-même à la nécessité de «rapporter des faits mais de manière contradictoire, en prenant en compte tous les points de vue » ? », Daniel Schneidermann, Libération, 5 mai 2019.
« Le sérieux journalistique de Christophe Barbier a également été remis en question. Il avait par exemple exécuté un poirier acrobatique sur BFMTV et s’était improvisé rappeur, imitant Emmanuel Macron ou sa conseillère Sibeth Ndiaye. Dernièrement, son passage dans l’émission C à vous pour une performance similaire avait été remarqué. », Libération, 2 juillet 2019.
« À force de squatter les plateaux de télévision, et de commenter l’actualité politique en temps réel, on finit forcément par se planter. Lourdement, en ce qui concerne Christophe Barbier. En effet, ce lundi 16 décembre au matin, celui-ci avait anglé son édito sur BFM TV sous cette forme : pourquoi Jean-Paul Delevoye allait, selon lui, rester au gouvernement. “Non ! Il va quitter le gouvernement, mais pas tout de suite. Pas tout de suite parce qu’il a été sauvé par Philippe Martinez (secrétaire général de la CGT, ndlr). Philippe Martinez, qui, la semaine dernière, faisait l’éloge de l’homme de dialogue de Jean-Paul Delevoye. Et qui là, réclame sa démission. Or évidemment, en pleine crise, quand l’adversaire réclame le scalp du ministre, on ne lui donne pas”, prophétisait-il. Et pourtant, embourbé dans les polémiques sur ses mandats non déclarés à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, Jean-Paul Delevoye a bel et bien donné sa démission, comme nous l’avons appris peu après l’heure de midi le jour même. Dans la foulée, le soir, Christophe Barbier était de retour à la télévision. Cette fois-ci sans son écharpe rouge, et avec un tout autre avis sur la question. Sans se démonter, et sans faire référence à son erreur du matin, l’éditorialiste affirme en toute tranquillité dans C dans l’air : “Si ça s’est emballé, c’est aussi parce que Matignon et l’Elysée ont considéré qu’il pouvait porter le chapeau des renoncements qu’on va peut-être voir demain. », Les Inrocks, 17 décembre 2019.
Crédit photo : Cadremploi via Youtube (DR)