La grande gueule du foot français
Éléments biographiques
AF13 à paraître le 14 mars.
1/Agents : le plus vieux métier du monde
2/Unpopular opinions : spécial Superligue
2/Nostalgie Euro 84: dans les yeux des adversaires+ artistes invités : J. Valdano et E. Petit
La meilleure revue pour prendre le temps d’aimer le football. pic.twitter.com/fHD2bFlE7j
— Thibaud Leplat (@tleplat) March 7, 2024
Fils d’un sicilien, Daniel Riolo est né en 1970, quelques mois avant que l’équipe d’Italie soit défaite en final du mondial mexicain face au Brésil. Il grandit à Ris-Orangis, dans une banlieue HLM de l’Essonne. Rapidement tombé dans le foot dans un environnement familial où coexistent des supporters de la Juventus de Turin et de l’Inter de Milan, il découvre le ballon rond avec l’épopée des Verts en France. Ses jeunes années d’amateur de football sont celles de la génération Platini, joueur français mythique qui portera notamment le maillot turinois. Habitant de la région parisienne, il finira par défendre les couleurs du PSG, une préférence qui lui vaut l’acrimonie de certains de ses détracteurs.
Vie privée
Daniel Riolo partage sa vie avec l’ancienne mannequin Géraldine Maillet qui se revendique volontiers macroniste. La langue bien pendue également elle est chroniqueuse chez Cyril Hanouna dans l’émission Touche pas à mon poste. Clin d’œil de l’histoire, son premier long-métrage s’appelle After, un film dans lequel joue une de ses proches Julie Gayet qui deviendra quelques mois plus tard l’amante du président Hollande.
Daniel Riolo est le père de deux enfants issus d’une union antérieure et tient à rester discret sur sa vie familiale.
Formation et parcours professionnel
Daniel Riolo fait des études de droit et intègre l’Institut français de presse qui appartient à l’université Paris II (Panthéon-Assas) où il étudie le journalisme. Selon le site Pure Medias, il aurait fait ses premiers pas sur une chaîne de Canalsat : Spectacles, en 1998 avant un bref passage dans une émission de cinéma sur M6. Rapidement il va se diriger dans le journalisme sportif.
Un an après sa création, il rejoint la chaîne Infosport en 1999. Il couvre également le tennis sur la radio parisienne Sport O’FM aujourd’hui disparue.
En 2002, il fait un passage au service des sports de Radio France alors dirigé par Jacques Vendroux. Il passe ensuite chez RMC pour suivre le PSG avant de rejoindre le service sports de TPS où il commente les matchs des grands championnats européens en Italie, en Allemagne et en Angleterre. Il participe alors à diverses émissions de football sur le bouquet TPS.
En 2006, RMC lance l’émission l’After Foot animée par Gilbert Brisbois qui fait intervenir Daniel Riolo. Une idylle qui dure encore en 2024, 18 ans plus tard.
Par ailleurs depuis 2007, Daniel Riolo a travaillé pour Ma Chaine Sport, TV5 Monde ou encore l’Agence française de développement médias et ce toujours dans le cadre du football.
Enfin, sur la chaine privée luxembourgeoise RTL9, il apparait pour parler poker, son autre passion.
Depuis 2019, il intervient hebdomadairement dans l’émission de débat Les Grandes Gueules de RMC.
Une grande gueule du foot français
« Je m’attendais à ce que ce soit un avion de chasse. C’est de la deuxième division »… Mais de qui peut bien parler le journaliste sportif Daniel Riolo ? Pas d’un espoir du football ou du dernier transfert du Paris-Saint-Germain mais d’une aventure de « charme » malheureuse du joueur de football brésilien Neymar lors de ses années parisiennes.
À ses côtés lors de ce passage devenu viral sur les ondes de RMC, l’ancien international Jérôme Rothen qui renchérit : « Il peut avoir tout ce qu’il veut, il a pris une Ligue 2 ». Visiblement la conquête du joueur de football n’était pas au goût des deux boute-en-train. Il est rappelé à l’ordre en direct par le journaliste Nicolas Vilas qui sent déjà le doux fumet des remontrances du CSA qui officiait encore en 2019.
Ce passage, qui aura fait beaucoup rire les amateurs de football et les esprits légers, aura suscité un tollé jusque dans les arcanes du pouvoir. Des ministres prendront même position à l’image du ministre des Sports Roxana Maracineanu et le secrétaire d’État à l’Égalité Marlène Sciappa qui sera même invitée sur l’antenne de RMC pour échanger à ce propos avec le principal intéressé.
Si la séquence a fait grincer des dents les esprits chagrins du féminisme macronien c’est que l’émission attire plus de 300 000 auditeurs de 22 heures à minuit en diffusion radio et sur RMC Sport News.
Même si les deux acolytes seront ensuite suspendus une semaine par leur direction, les audiences auront été plus fortes que la pression du politiquement correct.
Celui qu’on adore détester
Cet épisode illustre l’importance qu’a pu prendre un simple chroniqueur de football sur une radio de grande écoute. Et pour cause Daniel Riolo, c’est une audience assurée qui explique, en sus de ses connaissances encyclopédiques en matière de football, sa longévité dans le petit monde médiatique.
Conspué sur les réseaux sociaux par ses détracteurs, il parvient à faire d’un match nul une polémique et d’une critique un peu sévère d’un joueur un véritable buzz.
Tout le monde a une raison de le détester et il en joue. Pas une équipe n’est épargnée, pas un joueur, un entraineur. Ses avis tranchés agacent ceux qui sont visés (ou ceux qui les « supportent ») mais ravissent aussi les adversaires. Souvent pertinent et parfois hors-jeu selon les critiques de la pensée unique, à 50 ans passés, Riolo compte déjà 18 ans sur une même émission : l’After Foot sur RMC.
Racaille football club : un journaliste radio à la langue bien pendue et à la plume acérée
Son ouvrage « phare », Racaille football club – fantasmes et réalité du football français, publié en 2013 et coécrit avec le journaliste Abdelkrim Branine, revient sur les six années compliquées de l’équipe de France de football prise dans une spirale négative entre l’Euro 2008 et l’Euro 2012 en passant par la désastreuse Coupe du monde de 2010 en Afrique du sud où les bleus s’illustrèrent par une grève de l’entrainement opposant une partie des joueurs à l’entraineur caractériel Raymond Domenech.
Dans cet ouvrage, le journaliste évoque les maux d’une génération de footballeurs : hymne national pas chanté, rejet de la sélection nationale, comportements provocateurs… Il constate que la culture racaille se trouve au cœur du football alors que 80 % des footballeurs sont originaires de banlieue et que les questions d’ordre communautaire prennent de plus en plus de place. Un constat implacable et un succès en librairie avec plus de 30 000 exemplaires vendus et une réédition en format de poche. Loin de constituer un plaidoyer identitaire, l’ouvrage s’en tient à un constat culturel qui est celui du début des années 2010 dans le football français.
Le livre lui vaut un procès du footballeur Franck Ribery qualifié de « caïd » et de « racaille » mais aussi surnommé « Lascarface ». Le champion international passé par le Bayern de Munich ne l’emportera pas devant les tribunaux.
Réac de service ?
Cet ouvrage a permis de cataloguer le journaliste dans le camp des « réac » dans la presse de football de gauche à l’image de la revue So Foot. Une étiquette un peu facilement attribuée à un journaliste qui n’a certes pas sa langue dans sa poche mais qui demeure très convenu dans son ouvrage comme dans ses démonstrations. Ainsi invoque-t-il le « vivre ensemble » du vice-président de SOS Racisme de l’époque Hermann Ebongue.
Son étiquette vaguement droitière est aussi due à ses propres déclarations dans le journal Causeur en 2023 où il a affirmé « je n’ai jamais cru aux balivernes de la gauche française » ainsi que de sorties qui, en France, peuvent égratigner une partie de la presse.
En mai 2019, il affirme devant le candidat tête de liste pour les communistes aux élections européennes Ian Brossat que les communistes ont « collaboré avec les nazis » durant la Seconde Guerre Mondiale. Une affirmation pas approximative qui aura le don d’agacer la gauche de Libération au PCF.
En mai 2024, après qu’un joueur de football a refusé d’arborer un symbole arc-en-ciel, symbole du lobby LGBT, le journaliste a expliqué sur le plateau de France 5 que cela s’explique du fait de la religion musulmane du joueur en question, ce qu’assume ce dernier mais qui crispe la journaliste de l’émission C à vous Anne-Elisa Lemoine.
Publications
- 2003 — OM-PSG, PSG-OM. Les meilleurs ennemis, enquête sur une rivalité avec ses confrères Jean-François Pérès et David Aiello
- 2006 — L’histoire du Paris Saint-Germain
- 2007 — PSG Club Capital
- 2008 – Luis contre attaque avec Luis Fernandez (footballeur puis entraineur et chroniqueur)
- 2008 — Merci Pauleta avec Pedro Miguel Pauleta (footballeur)
- 2009 – Le foot vu par Dugarry avec Christophe Dugarry (footballeur)
- 2011 — Secrets de coachs avec son confrère Christophe Paillet
- 2013 – Racaille football club avec le journaliste Abdelkrim Branine
- 2018 — Autopsie du sport français
- 2020 – Cher football français
- 2023 — Chaos football club avec Abdelkrim Branine
Ce qu’il gagne
Pour son travail chez RMC, le journaliste empoche « moins de 10 000 euros » par mois si l’on s’en tient à ses déclarations auprès de son confrère Jordan De Luxe. Reste qu’il n’est pas précisé s’il s’agit de net ou de brut.
Peuvent s’ajouter à ces revenus comme journaliste sur RMC, des émoluments pour la revue bimestrielle L’After créée en 2021. Les droits d’auteurs pour ses livres entrent également dans ses revenus. Son émission dominicale de Poker RMC Poker show peut aussi être un revenu supplémentaire à moins que l’ensemble de ses prestations pour RMC soient additionnées
Il l’a dit
Un argument qui ne passe pas, contre son compère Gilbert Brisboiois en avril 2020 dans l’After Foot sur RMC : « C’est le pire des arguments de la Terre l’argument du goût et des couleurs. Ca veut dire que tu peux préférer la carrière de Gourcuff à celle de Zidane parce que le goût et les couleurs ? Non c’est tes goûts de chiottes et tes couleurs de merde. Voilà. ».
Après les incidents aux Stade de France lors de la finale de la Ligue des Champions 2022, alors que le ministre de l’Intérieur met en cause les Anglais, il déclare au Figaro : «Le fiasco du Stade de France n’a rien à voir avec les supporters anglais mais beaucoup avec des jeunes de cités ».
Il propose, ironiquement, ses services au gouvernement en mai 2022 : « je suis prêt et disponible. J’ai fait passer le message pour être secrétaire d’État ou ministre des Sports »
Dans Causeur en avril 2023 : « Alors oui, je suis de droite. Normal, je viens d’un milieu ouvrier. Et je n’ai jamais cru aux balivernes de la gauche française. J’ai grandi sous Mitterrand, l’homme d’extrême-droite qui a fait croire qu’il était de gauche. Généralement quand on tape sur De Gaulle, à mes yeux, on est suspect. ».
Dans un entretien accordé au Figaro en juin 2023 : « Notre foot est ghettoïsé, les comportements de petites racailles se généralisent » ; « La police parle aujourd’hui de banditisme de cité. C’est ce qui a succédé à la mafia du foot. ».
Face à Pascal Praud sur CNews en avril 2023 qui défend le sélectionneur de l’équipe de France Didier Deschamps : « Nous avons une culture footballistique qui est un peu plus pauvre en France et que beaucoup s’arrête, un petit peu comme des bêtas au résultats final, il y en a d’autres qui essayent d’aller un petit peu plus loin ».
À propos des trophées UNFP en mai 2024 (Union nationale des footballeurs professionnels) : « On le dit chaque année, les joueurs s’en foutent, ils votent sans regarder les matches, clame Daniel Riolo. Pour la plupart, ça ne les intéresse pas de voter. Ils s’en foutent. Il suffit de leur demander comment ça se passe dans le vestiaire. Tout ça est une mascarade. ».
À propos du refus d’un joueur de football de Monaco d’afficher le drapeau arc-en-ciel pour une opération de communication contre l’« homophobie » chez C à Vous en mai 2024 : « Le foot n’est qu’un reflet de la société. Vous avez des joueurs qui de par leurs convictions religieuses sont dans l’homophobie ! ».
A propos de La France Insoumise en mai 2024 sur RMC dans l’émission Estelle Midi : « C’est un parti d’extrême gauche et islamiste ».
Ils l’ont dit
En janvier 2010, l’entraîneur de natation Philippe Lucas, en désaccord avec Riolo menace au téléphone à la radio de mettre « deux petites claques dans la gueule » à celui-ci et de venir au studio s’expliquer. Il viendra mais aucune gifle ne sera assénée.
En 2016, dans un entretien filmé devenu viral sur les réseaux sociaux, l’entraineur Pascal Dupraz lui dit : « C’est facile de parler devant un micro […] Ca t’arrive pas de te regarder dans la glace […] et de te dire putain je suis un sale mec ». L’entraîneur avait mal pris un qualificatif du journaliste qui avait dit en complimentant sa capacité à sauver des clubs de la relégation « Dupraz, c’est la Ligue 1, la France du foot. Une sorte de bon saucisson ». Daniel Riolo reviendra sur cette polémique et sur la mise hors contexte de la vidéo.
2016 – Pascal Dupraz, alors entraîneur de Toulouse, à propos de Daniel Riolo l’équipe de l’After lors d’une conférence de presse ; « Je suis pas dans le trash, le talk show moi, je laisse ca à l’After, à Riolo, ca c’est leur truc ils parlent de choses qu’ils ne connaissent pas, je suis sûr qu’ils n’ont pas vu un seul de nos matchs en entier ».