La “polémiste néo-réac”
Issue d’une famille juive pratiquante, Élisabeth Lévy est née en 1967 à Marseille. En 2000, elle acquiert une petite notoriété grâce à son article « Kosovo, l’insoutenable légèreté de l’information », dénonçant le parti-pris des médias français contre les Serbes. Aujourd’hui chroniqueuse multi-cartes et fondatrice du site Causeur.fr et de la web télé Réac’n Roll, Élisabeth Levy fait partie avec Éric Zemmour, Ivan Rioufol, Robert Ménard et Philippe Cohen, des journalistes « néo-réacs », dénoncés comme « agents de décontamination de la pensée du FN » (Le Nouvel Observateur – 10 mars 2011).
« La communion universelle des médias m’emmerde. » (Valeurs actuelles – 10 juin 2010)
Formation
Institut d’Études politiques de Paris. Elle échoue au concours d’entrée de l’ENA.
Parcours professionnel
Après des débuts à l’Agence France-Presse (AFP), Élisabeth Levy travaille de 1994 à 1996 pour un quotidien francophone de Lausanne, le Nouveau Quotidien.
Elle rejoint dans les années 1990 la rédaction de L’Événement du jeudi, et participe à la création de Marianne. Licenciée par Jean-François Kahn, elle continue cependant à collaborer en écrivant des articles pour l’hebdomadaire, ainsi que pour Le Figaro et Le Figaro Magazine.
Elle écrit pour la revue Le Débat un article intitulé « Kosovo, l’insoutenable légèreté de l’information » qui est publié dans le numéro de mars-avril 2000. Élisabeth Lévy y dénonce l’attitude des journalistes français, qu’elle accuse d’avoir pour beaucoup systématiquement pris parti contre les Serbes dans leurs articles.
Elle intervient sur RTL dans l’émission On refait le monde, où elle a été réintégrée par Nicolas Poincaré après en avoir été exclue par Pascale Clark en 2004, pour avoir critiqué l’animatrice.
Élisabeth Lévy a été chroniqueuse dans l’émission de radio de Laurent Ruquier On va s’gêner, sur Europe 1, de 2005 à 2007.
Elle a été productrice de l’émission de critique des médias, Le Premier pouvoir, sur France Culture, émission arrêtée en 2006.
En septembre 2007, elle rejoint l’équipe du site Arrêt sur images et anime le site Causeur.fr.
À partir de 2008, elle intervient dans l’émission de Jean-Marc Morandini sur Europe 1 dans la séquence « débat » et à la télé dans On refait le monde, Semaine critique ! et Ce soir (ou jamais !).
La même année, Causeur devient un mensuel papier ; son associé, Gil Miahely, est israélien. Il passe en kiosque en 2013, n’est toujours pas rentable en 2014 et est recapitalisé en 2016. Parmi ses actionnaires on trouve Gérard Penciolelli, qui a détenu Minute, Xavier Niel, Charles Beigbeder, Thierry Wilhelm et l’homme d’affaires italien Paolo Scarfoglio Ferrara. En janvier 2016 Causeur affiche 8000 abonnés et 4000 ventes en kiosque pour le magazine.
Depuis 2012, elle participe en tant que débatteur, tous les dimanches sur la chaîne numéro 23, à l’émission Hondelatte Dimanche. Elle participe à un débat hebdomadaire diffusée sur Yahoo! Actualités, Le débat Yahoo!
En 2014 Causeur interviewe Dieudonné et Élisabeth Lévy est violemment attaquée par plusieurs journalistes de gauche, dont Laurent Joffrin ou Bruno Roger-Petit. Elle leur répond avec énergie dans les colonnes de la presse de droite. Sud Radio lui offre une une tribune, Le Regard d’Élisabeth Lévy, qui est diffusée chaque matin du lundi au vendredi à 8h15.
Elle est abondamment sifflée et huée à l’occasion de son intervention lors de l’Université d’été du féminisme en 2018, où elle s’était vue inviter en qualité de « féministe conservatrice (sic) ». Elle réplique aux auditrices mécontentes que « la huée est le signal faible de la barbarie. Si vous êtes incapables d’entendre quelque chose avec lequelle vous n’êtes pas d’accord, excusez-moi, mais vous ne devriez pas répondre à l’invitation de la ministre ! ». Rappelons qu’au début de cette même année, Lévy figurait, au même titre qu’un autre invitée gênante, Peggy Sastre, parmi la liste des signataires de la tribune publiée dans le Monde en faveur de la « liberté d’importuner »
Fin 2019, alors que le triomphe critique des Misérables, radiographie d’une cité sensible rongée par les violences policières, est totale, Élisabeth Lévy vient exhumer le passé criminel de son réalisateur Ladj Ly. Ce dernier aurait, dix ans plus tôt, pris part à une expédition d’intimidation à l’instigation d’un ami qui prétendait qu’un de ses parents aurait entrepris sa sœur enceinte. Suite à cela, il est condamné par le tribunal de Bobigny à trois ans de prison pour complicité d’enlèvement, séquestration et tentative de meurtre. Il n’en faut pas plus pour que la presse de gauche s’insurge contre le timing de cette information alors que le film vient d’être sélectionné aux Oscars dans la catégorie « Meilleur film étranger ». Libération reproche à Causeur de s’être trompé dans les chefs d’accusation mais ne remet pas en question le mensuel sur le fond. Et Élisabeth Lévy de s’exclamer : « On comprendra donc qu’un média d’extrême droite est un média qui ne se prosterne pas devant les idoles désignées par Libé, France Inter et les autres ». Dont acte. La plainte de Ladj Ly pour « diffamation et diffamation raciale » (sic) n’aboutira pas.
Parcours militant
Elle vote pour Miterrand en 1988, fait un passage à Globe, dirigé par Bernard Henry-Lévy, puis s’engage politiquement aux côtés de Chevènement. Cependant dans M le Magazine du Monde (14/12/2013) elle affirme que « aujourd’hui, ma seule identité politique, c’est d’être pas-de-gauche ».
En mai 2017 elle refuse de trancher entre Macron et Le Pen et ne donne aucune consigne de vote, refusant de céder au battage médiatique anti-Le Pen.
Sur LCI elle appelle en septembre 2017 à la création d’un « parti conservateur » qui « parle de la question de l’islam ».
Publications
- La France aux Français ? Chiche !, Un entretien avec Malek Boutih mené par Élisabeth Lévy, Paris, Fondation du 2 mars, Mille et une nuits, 2001
- Les Maîtres censeurs : pour en finir avec la pensée unique, Paris, Librairie générale française, Le Livre de poche, 2002
- Les Dangers de l’euthanasie, entretiens avec Lucien Israël par Élisabeth Lévy, préface d’Alain Besançon, Paris, Éditions des Syrtes, 2002
- Festivus festivus, conversations de Philippe Muray avec Élisabeth Lévy, Paris, Éditions Fayard, 2005
- La Discorde : Israël-Palestine, les juifs, la France, conversations de Rony Brauman et Alain Finkielkraut avec Élisabeth Lévy, Paris, Mille et une nuits, 2006
- Le Premier pouvoir : inventaire après liquidation, Climats — Flammarion, mars 2007
- Notre métier a mal tourné : deux journalistes s’énervent, avec Philippe Cohen, Mille et une nuits, 2008
- Les Français sont-ils antisémites ? avec Robert Ménard, Mordicus, 2009
- La gauche contre le réel, Paris, Fayard, 2012
- Les rien-pensants, Paris, éditions du Cerf, octobre 2017
Collaborations
Élisabeth Levy participe régulièrement depuis 2006 comme animatrice de table ronde aux Rencontres de Cannes.
Elle anime une émission hebdomadaire, L’esprit de l’escalier sur Radio RCJ avec Alain Finkielkraut. La radio RCJ est un média du Fonds social juif unifié qui partage sa fréquence (Paris 94.8 MHz) avec Radio J, Judaïques FM et Radio Shalom. L’émission n’est plus hebdomadaire à partir de 2019 et est déplacée sur Réac’n Roll. Elle est régulièrement invitée sur CNews, en particulier dans l’émission de Pascal Praud, « L’Heure des Pros ».
Ce qu’elle gagne
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Elle l’a dit
« Ces quinze années d’anathèmes, d’excommunication, de nazification de l’électeur frontiste n’auront pas été inutiles, le grand soir est presque advenu. A peine connu le score du premier tour, ils ont ressorti leurs habits de résistants et leurs costumes de certitudes satisfaites. Et, à vrai dire, on aurait assez envie de rire de tant de pompeux ridicules, si la colère ne l’emportait pas devant le spectacle de leur inconscience doublée d’un abyssal mépris pour l’électeur. Sans doute les antifascistes d’opérette échoueront-ils à donner la victoire à un Le Pen qui n’a pas plus envie d’aller au pouvoir que ses électeurs n’entendent l’y porter, mais il faut avouer que son score a de quoi donner de merveilleux frissons. » (Le Figaro — 24 avril 2002)
« Autant avouer mon crime, il m’arrive de consulter ce site [NDLR : FdeSouche]. On y trouve, en plus d’une indigeste propagande, des informations censurées – ou ignorées – ailleurs. » (Causeur — 10 avril 2009)
« Le problème est qu’on a des politiques qui sont à plat ventre devant les médias, et des médias qui sont dans une espèce de bulle bien-pensante – c’est le camp du Bien, complètement coupé du réel ; et que le conformisme de gauche est extrêmement répandu à droite. Un certain nombre d’opinions ont été érigées en vérité, et notre rôle est de les ramener à leur statut d’opinion, c’est-à-dire de chose contestable, discutable, sur laquelle on peut s’empailler. » (Valeurs actuelles - 10 juin 2010)
« Mais enfin est en guerre ! On a des zones de guerre ! On a des gens qui tirent sur les flics à l’arme lourde ; ils rentrent dans la cité, ils passent une frontière et on est là à faire des chichis (…). Est-ce que vous vous rendez compte de la situation dans laquelle nous sommes ? Là, on n’a pas affaire à de pauvres gamins discriminés, si vous voulez, qui volent des mobylettes ; on a affaire à des caïds, à des malfrats, à des clients de Cour d’assise — d’accord ? — qui tirent sur les flics sans aucune hésitation — il y en a un qui meurt, excusez-moi, je n’aurai pas une larme, j’en suis navrée mais c’est comme ça (…) Non, mais là maintenant, si vous voulez, il faut y aller avec l’armée ! On est dans une situation de guerre, je suis navrée. » (RTL – On refait le monde – 19 juillet 2010)
« Laurent Joffrin est au journalisme ce qu’Elisabeth Lévy est à la chanson », Le Figaro , 21/2/2014.
« Ces dignes représentants de la gauche olfactive (ils passent leur temps à se boucher le nez), ils doivent être incapables d’interviewer quelqu’un sans l’approuver. Ils sont incapables de parler à quiconque n’est pas d’accord avec eux sans l’insulter, alors Dieudonné, vous imaginez! Peut-être ont-ils peur d’être contaminés par les mauvaises idées. En tout cas, c’est une conception originale du journalisme que celle qui consiste à attaquer quelqu’un, comme nous le faisons avec Dieudonné, en refusant de lui donner la parole », ibid.
« Ces petits procureurs qui se fantasment en sauveurs de la démocratie ne cessent de la fragiliser. Incapables de livrer un combat à la loyale, ils manient l’invective, le mensonge, la caricature, pratiquant sans la moindre honte la reductio ad lepenum, ad petainum, ad hitlerum pour disqualifier leurs adversaires qu’ils rêvent de faire taire », ibid.
« Ce journalisme policier en dit long sur l’état de la presse et aussi sur l’état d’une certaine gauche qui ne peut puiser sa légitimité que dans la haine qu’elle voue à tout ce qui n’est pas elle. Pour exister, ces donneurs de leçons ont besoin d’inventer je ne sais quelles hordes réactionnaires ou fascistes qu’ils combattraient courageusement. L’ennui, c’est qu’ils finissent par faire office de boussoles qui indiquent le sud », ibid.
« Causeur, c’est un site et un mensuel en kiosque depuis avril 2013. C’est un média d’opinions – je tiens au pluriel – qui s’est un peu construit sur le modèle du salon du XVIIIè siècle : l’art de la conversation, la guerre civilisée, l’humour, le choc des idées et des arguments… bref, il ne nous déplaît pas de mettre un peu d’ambiance dans le débat public. Et pour le coup, nous n’avons pas à nous forcer parce que, dans le drôle de monde où nous vivons, des opinions parfaitement raisonnables et parfaitement contestables – par exemple, être « contre le mariage homosexuel » ou « pour la réduction des flux migratoires » – sont tenues pour moralement scandaleuses et leurs défenseurs dénoncés comme d’effroyables racistes-homophobes-réacs », Actualité Juive, 08/09/2014.
« Si on admet que les Juifs ont apporté au monde la Torah, l’humour et le sens de la polémique, on essaie de cocher deux cases sur trois. Causeur, bien sûr, n’est pas un « média juif ». Du point de vue « ethnico-religieux », notre rédaction est parfaitement cashère – c’est-à-dire « diverse »… Il ne s’adresse pas spécifiquement aux juifs », ibid.
« Je ne crois pas que les Juifs soient en danger, mais ils ont des raisons d’être inquiets… pour la France autant que pour eux-mêmes », ibid.
« Je refuse d’être diffusée dans l’émission de cette connasse, vous pouvez lui dire. De cette CONNASSE », au sujet de Charline Vanhoenacker, à Guillaume Meurice qui est venu se promener aux cinquante ans de Valeurs Actuelles en octobre 2016
« Il existe chez nous un parti que les tribunaux ne peuvent pas interdire, qui a le droit de se présenter aux élections, mais les électeurs n’ont pas le droit de voter pour lui et ses dirigeants n’ont pas le droit de gagner. Ce qui, on en conviendra, est assez pratique pour ceux qui l’affrontent en duel. On me dit qu’il respecte le cadre de la République, mais pas ses fameuses valeurs. Sauf que, pardon, qui est arbitre des valeurs, Le Monde, les Inrocks, Jacques Attali ? », Causeur, 05/05/2017.
« La France qui gagne a gagné. Le système est mort, vive le système!, pourrait-on ajouter. En effet, nous n’assistons pas à une révolution, plutôt à un changement de dynastie », Le Figaro Vox, 20/05/2017.
« Pour la première fois depuis le référendum sur le traité de Maastricht, un responsable a été élu en portant ouvertement, donc dans une forme presque chimiquement pure, un projet européen et libre-échangiste, ainsi que le progressisme culturel et sociétal bon teint qui va avec. Pour faire court, c’est la banque centrale européenne pour le «dur» — l’économie, la monnaie, les affaires -, et Terranova pour le supplément d’âme, c’est-à-dire, notamment les questions d’intégration et d’immigration », ibid.
« Quand Emmanuel Macron se rend à Sarcelles, il joue au foot, fait des selfies et nous sert un discours gentillet sur la richesse de nos banlieues, mais il se garde de toute allusion aux sujets qui fâchent — fondamentalisme, sexisme, antisémitisme…. Et contre le FN, il sort l’artillerie lourde de l’antinazisme et des heures les plus sombres. Seulement, les antisémites qui pourrissent la vie des juifs ne se trouvent pas au Front national, mais à Sarcelles », ibid.
« Après François Hollande qui gouvernait sous la surveillance du Monde, que Macron tienne la dragée haute aux journalistes m’amuse beaucoup. Les sociétés de rédacteurs s’étranglent de rage parce que l’Elysée prétend, semble-t-il, choisir des interlocuteurs compétents, ce qui est assez outrecuidant, et, plus généralement, ne manifeste pas à l’égard de la profession la déférence à laquelle elle est habituée », ibid.
« Trois soirs de suite, tout le centre de Paris, de la Bastille au Palais-Royal, a été livré à un fracas indescriptible doublé d’un embouteillage géant où des milliers de malheureux qui avaient le mauvais goût de sortir du boulot ou d’avoir à traverser Paris d’est en ouest, ce qui, en plein mois de juillet devrait être une promenade de santé, se sont retrouvés piégés des heures durant », au sujet du festival Fnac Live, Causeur, 10/07/2017.
« Le malheureux quartier coincé entre Notre-Dame et l’Hôtel de ville paye déjà un lourd tribut à la fabrication du Parisien nouveau, avec Paris-Plage, qui à partir de minuit, déverse tous les week-ends dans les rues son contingent de noctambules, gracieux vocable qui cache des individus avinés et braillards. C’est ce qu’on appelle la poésie de la nuit », ibid.
« Désormais, ce ne sont pas les bruits de bottes mais ceux des sonos qui nous font marcher droit. Cela s’appelle le progrès », ibid.
« Il faut un parti conservateur qui parle de la question de l’Islam qui obsède, qui inquiète, qui terrifie beaucoup de Français », LCI, 02/09/2017.
« Ils pensent tous pareil, mais tous. Et je tape sur la ‘Manif pour tous’ un jour, et je tape sur la droite le lendemain. Et le troisième jour, je dis à quel point c’est mal de voter Front national… comme c’est rebelle et courageux ! », au sujet des humoristes de France Inter dans Salut les Terriens (21/10/2017).
« Si à 50 ans on n’a pas été insulté par un humoriste de France Inter, c’est qu’on a raté sa vie », Twitter, 24/10/2017.
« Moi j’ai souvent dit ‘non’ en pensant ‘oui’. Toute la littérature française s’arrêterait très vite si, quand on dit ‘non’, c’est non. […] Le récit de la vie des femmes que fait #MeToo ne correspond pas du tout à la réalité […] c’est une émulation du moi aussi: ‘Moi aussi machin il m’a regardé les fesses’ , et ‘Machin il a dit que j’avais de jolies bottes’. Oh là là, quel scandale! », France Inter, 13/10/2018.
« Il y’a un consensus effectivement sur la réalité du changement [climatique], mais sur ses causes et son évolution, non. », L’Heure des Pros, CNEWS, 06/05/2019.
« Ce féminisme ultra-minoritaire prétend parler au nom des femmes — qu’on me permette de répondre au nom de mes copines «si vous n’aimez pas ça, vous n’en dégoûterez pas les autres!» Si ses représentantes veulent la peau du mâle blanc hétérosexuel, c’est d’abord pour prendre sa place. Mais aussi, plus profondément — et sans doute inconsciemment — pour en finir avec la sexualité, ses tourments et ses risques — d’abord, avec l’hétérosexualité, comme le proposait récemment un festival féministe, mais aussi avec l’homosexualité, désormais domestiquée et familialisée. Car ces néo-féministes ont raison sur un point, la sexualité est dangereuse: pas parce que les hommes sont des brutes et les femmes des agnelles, mais parce qu’elle met en jeu des pulsions dont l’entendement nous échappe. », Le FigaroVox, 18/10/2019.
« Résumons. Quand Causeur publie des informations avérées sur Ladj Ly, c’est le silence radio. Quand une ex-starlette accuse sans la moindre preuve Roman polanski de l’avoir violée il y a quarante ans, la presse en fait des caisses, des directeurs de cinéma déprogramment son film et les « fact checkers » sont aux champignons. […] Contrairement à Ladj Ly, Polanski n’a jamais été condamné. Mais il est blanc, vieux, juif et (on suppose) riche. Il faut croire que certains coupables sont plus présentables que d’autres », Causeur, 21/01/2020.
« L’écologie raisonnable ne prétend pas interdire à l’homme d’exploiter la nature mais limiter cette exploitation pour que la planète reste habitable. Seulement dans leur vision religieuse de la terre (la mère Gaia), l’homme n’est qu’une source de nuisance. Pour ces écolos-glands, “un arbre centenaire fait partie de notre patrimoine”. Bien plus qu’une cathédrale presque millénaire. Plus ils aiment la nature plus ils détestent l’homme et les productions de son esprit qu’on appelle culture », Sud Radio, 12/03/2021.
Sa nébuleuse
Élisabeth Levy est cofondatrice de la Fondation Marc-Bloch, fondée en 1998 et rebaptisée, en 2000, Fondation du 2 Mars. En 2001, elle devient secrétaire générale, puis présidente de ce think-tank œuvrant pour la défense et la promotion des valeurs républicaines.
En juin 2019, Élisabeth Lévy lance, en compagnie du co-rédacteur en chef Aaron Fonvielle Buchwald, issu de l’influente société de production Télé Paris, la webtélé Réac’n Roll, où l’on peut voir que l’intéressée semble s’être inspirée de la floraison de nouveaux médias de réinformation qui ont vu le jour ces dernières années : parmi ceux-ci, on compte aussi bien PolonyTV que La France libre (auquel Levy a d’ailleurs participé à la soirée de lancement), désormais intitulée Goldnadel TV, qui sont à chaque fois chapeautés par Stéphane Simon et Télé Paris, une société dont la moitié des parts est détenue par Thierry Ardisson. La plateforme fait aussi bien la part belle aux étoiles montantes du conservatisme (Mathieu Bock-Côté, Eugénie Bastié), qu’aux vieux loups de mer de la dissidence télévisuelle (Alain Finkielkraut et Eric Zemmour en tête), tout en mettant souvent l’accent sur Israël comme l’entreprise complémentaire de Gilles-William Goldnadel. Réac’n Roll est la protubérance digitale de Causeur.
On l’a dit à son sujet
« Dieudonné et Élisabeth Lévy ont eu une agréable conversation. Tout est dans le fanzine “Causeur” de ce mois de février. Quand on partage le même but, lutter contre le “politiquement correct”, au bout du compte, on se comprend. Les clivages d’antan s’estompent. Les barrières s’ouvrent. On se parle. On s’entend bien. On se reconnait. Et on se légitime mutuellement », Bruno Roger-Petit, L’Obs, 06/02/2014.
« Loin de délégitimer Dieudonné, Élisabeth Lévy le légitime, le fonde, l’ancre dans le dialogue démocratique alors qu’en conscience, un journaliste digne de ce nom devrait l’en exclure, par principe », ibid.
« En bonne âme réactionnaire qu’elle est, l’éditorialiste de Causeur décide de ne pas suivre la meute et est même prête à ériger à François Fillon une statue de bouc émissaire, véritable victime expiatoire des juges », Le Nouveau Cénacle, 05/03/2017
« Élisabeth Lévy se veut en tout temps une intellectuelle dissidente, quitte à renier les fondements même de son combat. En défendant François Fillon face à la curée des juges et des médias, elle se met à dos le peuple qu’elle chérit tant et qui, lui aussi, fustige les agissements du présidentiable. Et c’est par esprit de contradiction qu’elle se contredit », ibid.
« Élisabeth Lévy est moins casse-couille que vos voisins. Au lieu d’appeler la police pour se plaindre du bruit, elle écrit des éditos dans Causeur. Ce qui est somme toute inoffensif. Et en plus on peut se marrer », Brain Magazine, 10/07/2017.
« Ça a été compliqué pour moi de recevoir des leçons d’humour de la part d’Élisabeth Lévy parce que c’est vrai, c’est une consœur que je respecte énormément. Et je dis consœur parce qu’on fait le même métier: on est tous les deux payés pour raconter des conneries et franchement, elle vole pas son salaire », Alex Vizorek, France Inter, 24/10/2017.
« Élisabeth Lévy est tout ce que vous voulez, mais « pas de gauche ». France Inter aime tout, selon elle, « sauf les gens de droite ». Vous ne pouvez pas imaginer comme ça me fait du bien d’entendre cela. J’ai l’impression d’avoir à nouveau six ans et demi. Mitterrand était au pouvoir depuis un an. Dans les familles françaises, il y a avait celles qui lisaient Le Figaro et celles qui lisaient Libération. Moi, petite, j’avais l’impression qu’elles ne se mélangeaient jamais ces familles-là. Aujourd’hui, je suis grande, je suis perdue, les lecteurs du Figaro votent Mélenchon, les lecteurs de L’Humanité votent Philippot. Il était temps de se trouver une boussole, un guide dans la tempête, un phare de la pensée. Et tant pis si elle nous déteste. Autant l’inviter. », France Inter, 26/10/2017.
« En voilà une qui, au moins, a le mérite de la cohérence. D’une cohérence d’airain. Elle a peu, très peu, varié, au milieu de la ronde des convictions mouvantes. C’est la journaliste Élisabeth Lévy. Eh oui… Celle que ses (nombreux) détracteurs caricaturent en pétroleuse ne dévie pas de sa ligne. Et trace le sillon d’un grand refus: refus de ce qu’elle a nommé, successivement, la bienpensance, le parti du Bien, la férule des “maîtres censeurs”, et, avec ce nouveau livre, la tyrannie de la “rien-pensance », L’Express, 24/11/2017.
« Au pays des Lumières, y en a quand même qui ne sont pas bien câblé·e·s sur le réseau j’ai l’impression. Et tant qu’il y aura des Élisabeth Lévy, il faudra des femmes courageuses pour continuer à dénoncer les dégueulasseries du monde. », Guillaume Meurice, France Inter, 13/09/2018.
« Dans la première table ronde consacrée aux actions nécessaires à mettre en place après #MeToo, le capitaine de police Laurent Boyet a tout de même été obligé de rappeler à la journaliste-essayiste Peggy Sastre que «#MeToo ne fait pas peur aux hommes, mais aux agresseurs». De même, la philosophe Martine Storti a dû utiliser son – précieux – temps de parole pour rétorquer à Elisabeth Lévy, la franc-tireuse du site réac Causeur, que non, «le récit délivré par #MeToo n’est pas victimaire puisque les femmes osent justement prendre la parole», que non, «il n’y a indifférenciation des sexes dans les inégalités de salaires, dans le harcèlement, dans les agressions», que non, «le féminisme n’a pas largement gagné mais que le combat ne fait que commencer». », Libération, 14 septembre 2018.
Crédit photo : Causeur (2011)