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Éric Brunet

19 octobre 2020

Temps de lecture : 18 minutes
Accueil | Portraits | Éric Brunet
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Éric Brunet

Temps de lecture : 18 minutes

Héros de la droite d’argent et sarkozyste chimiquement pur

« Un jour­nal­iste est tenu à une cer­taine objec­tiv­ité. Moi, je suis dans l’opinion. On est dans un autre exercice. »

Né en juillet 1964 à Chinon (Indre et Loire) d’un père ingénieur à EDF et d’une mère comptable, Éric Brunet est un chroniqueur, animateur radio et essayiste français connu pour son engagement à droite et son soutien inconditionnel à Nicolas Sarkozy. Pratiquant le mélange des genres, il est également directeur de publication du magazine des cliniques Vitalia, 2ème groupe d’hospitalisation privée en France dont il a même été le directeur de communication avant de devenir chroniqueur à RMC. Dans son ouvrage « Pourquoi Sarko va gagner » paru en 2012, et dont le titre sonne un peu ridicule aujourd’hui, il déclare qu’il ne se considère pas comme un journaliste mais plutôt comme un polémiste, ce qui l’autorise à exprimer ses opinions en toute liberté. Au lendemain de la défaite de Sarkozy, alors que le titre de son livre est raillé de toute part, il explique ainsi dans une tribune donnée à Atlantico, « Pourquoi Nicolas Sarkozy a gagné la présidentielle »… Outre ses activités de journaliste et de « communicant » pour les cliniques Vitalia, il effectue régulièrement des « ménages », comme des animations de congrès, pour des entreprises.

Formation

Après être entré à l’École publique de jour­nal­isme de Tours, il obtient son diplôme en 1985. Il effectue un stage en entre­prise au quo­ti­di­en nan­tais Presse-Océan. Éric Brunet entre ensuite à l’In­sti­tut Français de Presse de l’U­ni­ver­sité Paris II Pan­théon-Assas. Il en sort avec un DEA de soci­olo­gie de l’in­for­ma­tion et passe égale­ment une maîtrise de sci­ences politiques.

Parcours professionnel

Éric Brunet com­mence sa car­rière en 1987 en tant que présen­ta­teur du jour­nal télévisé de France 3 Bre­tagne. Il tra­vaille égale­ment pour le mag­a­zine Tha­las­sa. Il quitte ensuite le ser­vice pub­lic en 1988 pour devenir reporter pour la chaîne La Cinq jusqu’en 1992. A la dis­pari­tion de La Cinq, il fait son retour à France 3 en présen­tant le mag­a­zine « Lit­toral » jusqu’en 1995. Éric Brunet par­ticipe ensuite à une émis­sion humoris­tique quo­ti­di­enne, « Drôles de cro­cos », aux côtés de Jacques Mail­hot. En 1997, il devient présen­ta­teur d’une émis­sion heb­do­madaire de défense des con­som­ma­teurs, « Sans con­ces­sions » (rebap­tisée en 2001 « Vérité Oblige ») sur France 3 Paris Île-de-France. En 1999, il par­ticipe à la créa­tion d’une société de pro­duc­tion, Télé­paris, aux côtés de Stéphane Simon et Thier­ry Ardis­son, qui fab­rique plus de 20 émis­sions pour le ser­vice pub­lic, Canal+ ou Paris Pre­mière, telles que « Faubourg Saint Hon­oré », « Paris dernière » ou « Salut les ter­riens ! ». Entre 2000 et 2006, il ani­me l’émis­sion « La vie d’i­ci » sur France 3 le same­di après-midi en com­pag­nie de Sonia Dubois et de Peg­gy Olmi. En jan­vi­er 2006, il devient l’an­i­ma­teur d’une émis­sion heb­do­madaire con­sacrée au pat­ri­moine français, « Le plus grand musée du monde », dont la dif­fu­sion s’ar­rête en juin 2012. En 2007, il créé une entre­prise, Pre­mier réflexe, spé­cial­isée dans la pro­duc­tion de films insti­tu­tion­nels et pub­lic­i­taires. Depuis le 8 novem­bre 2010, il ani­me une émis­sion quo­ti­di­enne, « Car­ré­ment Brunet », sur RMC de 13h à 14h. L’émission réu­nis­sait en 2018 env­i­ron 750 000 audi­teurs par jour. Chaque jour, il affronte plusieurs con­tra­dicteurs issus du monde poli­tique ou syn­di­cal. Un sondage accom­pa­gne l’émis­sion : Les audi­teurs sont invités à se pronon­cer pour ou con­tre l’an­i­ma­teur sur rmc.fr à l’oc­ca­sion d’une con­sul­ta­tion appelée « Le Brunet­métrie ». L’émission est rebap­tisée « Radio Brunet » en 2016 et est ral­longée d’une heure.

Éric Brunet inter­vient aus­si régulière­ment sur BFMTV en tant que débat­teur et chroniqueur. Depuis jan­vi­er 2012, il présente notam­ment, un soir sur deux, « Direct de droite », pen­dant que le directeur de la rédac­tion du Nou­v­el Obser­va­teur Renaud Dély présente en alter­nance « Direct de gauche ». Ce dernier sera rem­placé par Syl­vain Courage puis Lau­rent Neu­mann, rédac­teur en chef de Mar­i­anne, en 2013.

À la ren­trée 2019, Lau­rent Neu­mann, qui croi­sait le fer avec Brunet sur BFM, dans la mati­nale de Bour­din, forme un binôme avec le natif de Chi­non dans son émis­sion qui est désor­mais bicéphale. On peut du reste se deman­der depuis les munic­i­pales de mars 2014 et la fin de la bipo­lar­i­sa­tion de la vie poli­tique française si ce droite/gauche à la papa ne devrait pas être amené à évoluer… Invité réguli­er de Philippe Labro (« Langue de bois s’ab­stenir » sur Direct 8) et de Valérie Expert (LCI), il affronte en face à face sur Europe 1 des adver­saires de gauche dans « Le grand direct » de Jean-Marc Moran­di­ni ou sur Paris Pre­mière dans « Le comité de la carte », ani­mé par Philippe Van­del. En 2012, il est fait cheva­lier de la légion d’honneur sur le con­tin­gent du min­istère de la cul­ture et sur propo­si­tion du député UMP de l’Oise Édouard Cour­tial. Depuis 2012, il col­la­bore au site inter­net de Robert Ménard, Boule­vard Voltaire. En 2013, il a pub­lié un livre inti­t­ulé Sauve qui peut (Albin Michel, 2013) dans lequel il prône l’émigration des jeunes français comme solu­tion au chô­mage et à la crise économique. En jan­vi­er dernier, en pleine affaire Dieudon­né, il s’exprime sur BFMTV, prenant par­ti pour l’interdiction des spec­ta­cles de l’humoriste et don­nant rai­son au min­istre de l’intérieur Manuel Valls. Récem­ment, il a pris publique­ment par­ti pour Nico­las Sarkozy dans l’affaire des écoutes, esti­mant que la com­para­i­son qu’il a établi entre le sys­tème judi­ci­aire et la Stasi à l’époque de l’Allemagne de l’Est dans sa tri­bune n’était pas exagérée…

Controverses

En 2011, en pleine affaire Dominique Strauss Kahn, il prend le par­ti de lire chaque jour une let­tre de sou­tien à Nafis­satou Dial­lo sur RMC, ce qui lui vau­dra trois mis­es en demeure de la part du CSA pour non-respect de la pré­somp­tion d’innocence. Par ailleurs, en 2012, Éric Brunet affirme dans son livre Pourquoi Sarkozy va gag­n­er (Albin Michel, 2012) avoir ren­du sym­bol­ique­ment sa carte de presse en 2003 pour pro­test­er con­tre sa mise à l’in­dex en tant que jour­nal­iste de droite. En réal­ité, comme le révèlera un arti­cle de Rue 89, il ne l’a pas vrai­ment ren­du comme il le pré­tend mais a juste cessé d’en deman­der le renou­velle­ment auprès de la com­mis­sion de la carte de presse, ce qui représente une nuance de taille. D’autant qu’il n’aurait vraisem­blable­ment pas pu la faire renou­vel­er, la lég­is­la­tion oblig­eant les déten­teurs de la carte de presse à tir­er plus de 50% de leurs revenus du jour­nal­isme… En out­re, les jour­nal­istes sont tenus de ne pas exercer de sec­ond méti­er dans la com­mu­ni­ca­tion ou les rela­tions publiques. Or, Éric Brunet tra­vaille pour le groupe Vitalia, qui est pro­prié­taire d’une cinquan­taine de clin­iques privées, sans pour autant en être salarié. Il en a même été le directeur de com­mu­ni­ca­tion, fonc­tion qu’il assure avoir aban­don­né depuis qu’il donne ses chroniques sur RMC. Plus tard, en févri­er 2014, un arti­cle du site de cri­tique des médias Acrimed l’accusera de con­flit d’intérêt et de man­que­ment à la déon­tolo­gie de jour­nal­iste en ayant fait l’éloge du secteur hos­pi­tal­ier privé le 6 févri­er dernier sur les ondes de RMC alors qu’il tire une part de ses revenus en tra­vail­lant pour le compte des clin­iques Vitalia, ce qui pose en effet un prob­lème sérieux. Dans un autre reg­istre, en juin 2013, l’émission « Car­ré­ment Brunet » dif­fuse en direct un titre de Dr Mer­lin, chan­son­nier bien con­nu des milieux nation­al­istes. Inti­t­ulée Y’a bon la sécu, il s’agit d’une par­o­die de zouk dénonçant le poids de l’immigration sur le déficit de la sécu­rité sociale. C’est le blog fdes­ouche qui a révélé l’information. Devant le tol­lé sus­cité par cette dif­fu­sion, RMC sup­primera la séquence de son pod­cast et à son tour, Éric Brunet présen­tera bien mal­adroite­ment ses excus­es sur les ondes, pré­ten­dant même qu’il igno­rait que le Dr Mer­lin était un chanteur nationaliste !

Au print­emps 2015, il pub­lie Un mon­stre à la française, un réc­it his­torique romancé, qui dresse le por­trait de Joseph Dar­nand, héros de la guerre de 14–18, puis patron de la Mil­ice française sous l’Occupation.

En 2016, alors que l’éléction prési­den­tielle se pro­file, il pub­lie un vigoureux pam­phlet, L’obsession gaulliste, pas­sant au vit­ri­ol la fig­ure et l’héritage gaullien qui, selon lui, phago­cyte l’offre poli­tique française et qu’il iden­ti­fie comme la prin­ci­pale rai­son de l’immobilisme dans le pays. Brunet avait déjà con­sacré un reportage sur RMC Décou­verte à l’attentat du Petit-Cla­mart l’année précé­dente, où il réac­tu­al­i­sait la thèse de l’implication de Valéry Gis­card D’Estaing dans la con­spir­a­tion en rai­son de ces liens avec l’OAS. L’ancien prési­dent, en guise de réponse à ces accu­sa­tions, fît la déc­la­ra­tion suiv­ante au Monde : «  Com­ment pensez-vous que le général de Gaulle aurait gardé dans son gou­verne­ment quelqu’un qui aurait atten­té à ses jours, c’est une ânerie. »

En août 2017, sur le plateau de BFMTV, il qual­i­fie les éléc­teurs de Mélen­chon d’«abrutis » qui souhait­ent entraîn­er la France sur la voie du Venezuela.

Eric Brunet sou­tient les Gilets Jaunes de manière explicite lors des pre­mières man­i­fes­ta­tions en novem­bre 2018, il va jusqu’à arbor­er le sym­bole de ral­liement pop­u­laire à l’antenne lors d’une émis­sion. Il se rétracte et fait preuve de scep­ti­cisme lorsque le mou­ve­ment est récupéré par la gauche et que la révolte fis­cale s’efface der­rière une révolte sociale pour le main­tien des « droits acquis » qu’abhorre Brunet.

Ses pro­pos devi­en­nent plus directs en défense de la seule cause qui lui importe vrai­ment, celle des riches.

En 2020, Brunet se ruquiérise, ce qui est une façon de dire qu’il devient omniprésent. Il assure deux émis­sions sur LCI (« Brunet Direct » du lun­di au ven­dre­di de 10h à 12h, « Brunet et les agi­ta­teurs » le ven­dre­di de 20h à 21h) et deux ren­dez-vous sur RTL (« La semaine d’Eric Brunet » le ven­dre­di à 18h50, « Où va la France » le dimanche à 13h). Il jus­ti­fie son départ d’Altice Média en affir­mant que la direc­tion ne lui avait pas lais­sé le champ libre pour adapter son émis­sion de radio au for­mat télévi­suel sur BFMTV. Le directeur des pro­grammes de LCI, Fabi­en Namias, l’aurait alors appelé pour lui pro­pos­er de don­ner corps à son ambi­tion sur la chaîne concurrente.

Parcours militant

Non ren­seigné

Ce qu’il gagne

Le chiffre d’affaires de sa société Pre­mier réflexe, à laque­lle est fac­turé l’ensemble de ses presta­tions comme chroniqueur, « polémiste » ain­si que dans le domaine de la com­mu­ni­ca­tion s’élevait à 301 800 euros en sep­tem­bre 2012.

Sa nébuleuse

Éric Brunet est mem­bre depuis 2009 du comité d’honneur du syn­di­cat étu­di­ant d’inspiration gaulliste UNI (Union Nationale Interuni­ver­si­taire), réputé proche de l’UMP. Ont été mem­bres de l’UNI par le passé des per­son­nal­ités comme Nico­las Sarkozy, Éric Raoult, Guil­laume Pelti­er (actuelle­ment vice-prési­dent de l’UMP après un détour par le FN) ou le député Bernard Debré. De son pro­pre aveu, il est un proche depuis sa jeunesse de Franck Lou­vri­er, prési­dent de Pub­li­cis Events (fil­iale pour l’évènementiel du groupe de com­mu­ni­ca­tion Pub­li­cis), ancien con­seiller en com­mu­ni­ca­tion de Nico­las Sarkozy. C’est grâce à lui et à Alain Carignon, ancien min­istre et con­seiller offi­cieux du prési­dent pour la cam­pagne prési­den­tielle de 2012, qu’il a ren­con­tré Nico­las Sarkozy avec lequel il s’est entretenu pen­dant une heure à l’Élysée alors qu’il tra­vail­lait encore sur la rédac­tion de son ouvrage paru en 2012, Pourquoi Sarko va gag­n­er. Le fait qu’Éric Brunet ait reçu la légion d’honneur la même année n’a cer­taine­ment rien d’un hasard, ce que dément pour­tant l’intéressé en affir­mant qu’Édouard Cour­tial lui avait fait la propo­si­tion bien avant que naisse le pro­jet de son livre.

Il par­ticipe à la soirée d’inauguration de la web-télé La France Libre, média fondé par André Bercoff, Gilles William Gold­nadel et Stéphane Simon (le dirigeant de Télé­Paris avec qui Brunet est très lié) qui entend coag­uler de nom­breuses voix de la réin­fos­phère et pro­pos­er un média dis­si­dent qui pour­rait faire con­tre­poids au vais­seau-ami­ral de la France Insoumise, Le Média, lancé au même moment. Brunet était pressen­ti pour être une des têtes d’affiche de la France Libre, mais il en a été con­tractuelle­ment empêché par RMC. Il y est mal­gré tout régulière­ment invité, jusqu’à ce que la web-télé soit rem­placée par Goldanel TV.

Publications

  • Enquête chez les S.M. : Six mois chez les sado­ma­sos, Albin Michel, 1996
  • Bêtise admin­is­tra­tive, Albin Michel, 1998
  • 60 mil­lions de cobayes, Albin Michel, 1999
  • Être de droite : un tabou français, Albin Michel, 2006
  • Être riche : un tabou français, Albin Michel, 2007
  • Dans la tête d’un réac, Édi­tions Nil, 2010
  • Pourquoi Sarko va gag­n­er, Albin Michel, 2012
  • Sauve qui peut !, Albin Michel, 2013
  • Un mon­stre à la française, JC Lat­tès, 2015.
  • L’ob­ses­sion gaulliste, Albin Michel, 2016.

Il l’a dit

« Être de droite, en lit­téra­ture comme en poli­tique, c’est avoir le goût du panache. Et ne pas crain­dre de revendi­quer sa sin­gu­lar­ité, ce qui passe sou­vent par l’affirmation de valeurs somme toute très acces­si­bles : l’homme de droite préfère le mérite à la répar­ti­tion ; il est moins cartésien que pas­calien ; il aspire à la tran­scen­dance. Et, con­traire­ment à la gauche, il voy­age léger : pas de fonds dog­ma­tique pesant, pas de rit­uels sacrés, pas de jar­gon. L’homme de gauche met de la grav­ité partout, l’homme de droite met de la légèreté en tout », Dans la tête d’un réac, 2010.

« J’ai ren­du ma carte de presse. Ce n’est pas que sym­bol­ique. Je ne béné­fi­cie plus de la déduc­tion sup­plé­men­taire d’impôts de 7650 euros. J’ai vu trop d’ignorants, d’aveugles et de mil­i­tants de gauche dans cette cor­po­ra­tion. Qu’ils s’amusent entre eux, moi je sors du jeu », Pourquoi Sarkozy va gag­n­er, 2012.

« Allez, 6% seule­ment des jour­nal­istes en France sont de droite », « Salut les ter­riens », 23 octo­bre 2010.

« L’égalité prend chez nous une forme sin­gulière : l’aversion pour celui qui réus­sit, qui génère de la crois­sance, qui fait for­tune ; en d’autres ter­mes la défi­ance du riche », Sauve qui peut, 2013

« Être un jour­nal­iste éti­queté de droite a été pour moi un vrai cal­vaire. On me regar­dait comme un spéci­men rare, on me con­sid­érait comme un gen­til los­er, à qui l’on con­fi­ait les fonds de tiroirs. Il m’a fal­lu beau­coup d’ab­né­ga­tion et un pre­mier livre — Être de droite, un tabou français - pour ne pas cra­quer, à l’époque. Et je traîne ça depuis comme un fardeau », L’Express, octo­bre 2012.

« De Gaulle est devenu la star des penseurs réacs (des intel­lectuels qui sont sou­vent passés par la gauche)… Pour mag­ni­fi­er l’im­age sépia du Général, ils ont dévelop­pé le geste gaulliste, dont les Français con­nais­sent chaque épisode : le Général payait lui-même ses tim­bres pour sa cor­re­spon­dance privée ; il réglait l’essence de sa DS pour se ren­dre en week-end à Colombey-les-Deux-Églis­es ; il s’é­tait fait installer un comp­teur élec­trique per­son­nel à l’Élysée pour pay­er sa con­som­ma­tion per­son­nelle… Et gare à ceux qui con­tre­vi­en­nent au culte du Général. Car de Gaulle est devenu le Petit Père du peu­ple français. Le drame, c’est que près d’un demi-siècle après la mort du Général, nous n’osons tou­jours pas touch­er aux grands totems insti­tués après‑guerre. Nous craignons de remet­tre en cause l’échafaudage gaullien. Nous refu­sons de réformer franche­ment notre pays, de peur de cho­quer les Français en touchant aux « acquis soci­aux » qui fondent l’É­tat prov­i­dence : la retraite par répar­ti­tion, la sécu, etc. Cette peur a un nom : la lâcheté poli­tique. », Le Point, 10 novem­bre 2016.

« On me dit tout le temps à l’antenne : « Je vous aime bien, je vous écoute tous les jours mais qu’est-ce que vous m’agacez ? » Ça, ça me va très bien. » Le Tube, Canal+, 6 juin 2018.

« Demain, ce gilet jaune qui est moche, qui ne va avec rien, portez-le ! Parce que la France est le pays le plus taxé du monde […], et c’est scan­daleux, parce que, vous savez bien, que ce soit la droite ou la gauche, ou Macron au pou­voir qui est soi-dis­ant ni de gauche ni de droite, dès qu’il y a un prob­lème, on met face à cela une taxe. Nous sommes un pays dont 45% de la richesse nationale s’évapore en impôts. », RMC, 16 novem­bre 2018.

« Même le Medef a honte de défendre les boîtes du CAC40 ! Qui dans ce pays défend les boîtes du CAC40 dans ce pays à part moi ! […] Qui ose dire que ces gens-là ne sont pas que les infâmes prof­i­teurs que les médias nous décrivent tous les jours y com­pris à RMC ! Tout le monde se paie les boîtes du CAC40 tous les jours, c’est facile de taper sur les boîtes du CAC40 car elles ne répon­dent jamais. », RMC, 14 mai 2019.

« Avec Emmanuel Macron, c’est le grand quipro­quo. Il a réus­si à se faire pass­er pour un prési­dent réfor­ma­teur et libéral. En réal­ité, c’est le prési­dent le plus étatiste et le plus social de la Ve République. Et c’est un libéral qui vous par­le ! On l’a vu avec la crise du Covid-19. Il n’y a pas un État plus social que la France. Aujour­d’hui, des gens comme les Gilets jaunes man­i­fes­tent dans la rue en dénonçant une poli­tique ultra­l­ibérale. C’est un quipro­quo total ! Peut-être qu’Em­manuel Macron a un look « généra­tion start-up ». Mais c’est le quin­quen­nat le plus social qu’on n’a jamais eu dans toute l’his­toire de la France. », Le Point, 27 sep­tem­bre 2020.

Ils l’ont dit

« Le cas d’Er­ic Brunet est très intéres­sant, car con­traire­ment à 99 % de ses con­frères de RMC, il a longtemps été l’un des très rares jour­nal­istes authen­tique­ment de droite… Brunet autre­fois fai­sait preuve d’un indé­ni­able courage jour­nal­is­tique, en trai­tant dans son émis­sion des sujets brûlants totale­ment occultés par les autres médias… Mal­heureuse­ment, depuis quelques temps, il s’est net­te­ment recen­tré et est devenu une car­i­ca­ture pathé­tique d’idéo­logue bien-pen­sant, Macron com­pat­i­ble, pro-musul­man jusqu’au grotesque et pro-immi­gra­tion jusqu’à l’ab­surde, allant par exem­ple jusqu’à affirmer que “tous les Français sont issus de l’im­mi­gra­tion”, ou encore “il y a 67 mil­lions d’im­mi­grés en France” (sic), etc. Bref, un naufrage ». Anaxagore, inter­naute, le 20 décem­bre 2019,

« On a ten­dance, quand on fait de l’information dans les grands médias, à faire du jour­nal­isme froid. Et là, le con­cept de Brunet c’est exacte­ment l’inverse : on part d’un par­ti-pris, et ensuite on dis­cute. C’est ce que font cer­tains anchor­mans améri­cains qui lan­cent leur opin­ion, font de l’éditorial en per­ma­nence, et Eric Brunet sem­ble s’être inspiré de cela. », Marc Bau­dri­er, jour­nal­iste à Chal­lenges, Canal+, 6 juin 2018.

« J’ai beau­coup de mal avec ce que je viens d’entendre. Je trou­ve ça spec­tac­u­laire à peu de frais, et puis il faut voy­ager. J’ai la chance d’avoir été dans des pays comme la Géorgie, le Rwan­da, les Philip­pines mais aus­si les États-Unis, qui est cen­sé être un eldo­ra­do, vous allez dans les motels, c’est des femmes de 75 ans qui vous ser­vent le café, elles seraient mieux à la retraite comme on a ici… pour se soign­er c’est très com­pliqué… Après ce dis­cours, je ne com­prends pas ce que vous faites-là, vous avez un dis­cours com­plètement infer­nal de notre pays, partez en fait…», Michel Haz­anavi­cius, répon­dant à Brunet qui inci­tait les ambitieux à quit­ter la France, Salut les Ter­riens, 14 novem­bre 2014.

« Renonçant à ta car­rière de Nos­tradamus mais point à par­ticiper à la déforesta­tion, tu pub­lies à présent Sauve qui peut !, pam­phlounet où tu encour­ages ceux qui le peu­vent à se tir­er dare-dare de ce pays de merde qui t’accorde pour­tant, petit ingrat, une place démesuré­ment exagérée et un nom­bre indé­cent de ronds de servi­ette dans les médias. Mais si tu veux mon­tr­er l’exemple, surtout te gêne pas ! On vien­dra remuer les mou­choirs au bord des passerelles et on chantera en ton hon­neur J’me tire de Maître Gims, un rappeur libéral de tes amis qui dégoise dans ta foulée « J’me tire dans un endroit où j’serai pas l’suspect, un endroit où j’aurai plus besoin d’prendre le mic’, un endroit où tout le monde s’en tape de ma life. » J’ai le regret de te le dire sans autre pré­cau­tion, mon Ricounet, on s’en tape de ta life. Et encore plus de ton avis et de celui des alcooliques anonymes à ten­dance FN refoulée – de moins en moins – qui for­ment le gros de ton audi­toire », Christophe Con­te, Blog Les Inrocks (mai 2013).

« Éric Brunet est con­va­in­cu de la réélec­tion de Nico­las Sarkozy. Il le clame cinq jours sur sept, à 13 heures sur RMC, lors du show d’opin­ion inti­t­ulé « Car­ré­ment Brunet ». Il l’écrit aus­si, dans un livre sobre­ment titré Pourquoi Sarko va gag­n­er. Les reportages attes­tent de l’im­pop­u­lar­ité du chef de l’E­tat ? Les sondages indiquent un rap­port de force défa­vor­able, si l’élec­tion avait lieu aujour­d’hui ? Brunet s’en fout, il anticipe. Ce faisant, l’an­cien jour­nal­iste se flat­te de pren­dre le con­tre-pied de la « cor­po­ra­tion jour­nal­is­tique », peu­plée « d’ig­no­rants, d’aveu­gles» et de « mil­i­tants de gauche», avec laque­lle il a rompu pour tra­vailler dans la com­mu­ni­ca­tion d’en­tre­prise », Daniel Bernard, Marianne.net (jan­vi­er 2012)

Crédit pho­to : The­su­per­mat via Wiki­me­dia (cc)

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