La gauche qui agace la gauche
Éric Naulleau est né en mars 1961 à Baden-Baden en Allemagne, fils d’un père travaillant dans la parfumerie (notamment chez Dior et Nina Ricci) et d’une mère professeur. Éric Naulleau est animateur de télévision, chroniqueur, éditeur, essayiste, critique littéraire et se déclare appartenir à une « classe moyenne issue d’une lignée de paysans et de militaires ».
Formation
Après une enfance bayonnaise, la famille d’Éric Naulleau déménage à Garches, dans les Hauts-de-Seine. Il est scolarisé au lycée Florent Schmitt (aujourd’hui rebaptisé Alexandre Dumas) de Saint-Cloud. Il poursuit ses études à la faculté de lettres de Nanterre, où il a décroché un DEA avec un mémoire intitulé « Poétique des ruines chez quelques auteurs méconnus du XXème siècle ».
Parcours professionnel
1988
Éric Naulleau part en Bulgarie au titre de coopérant. Il exerce le métier de professeur de français au lycée français de Sliven. Il découvre à cette occasion la littérature bulgare, et plus généralement balkanique, pour laquelle il se passionnera. C’est également durant ce séjour qu’il rencontrera sa femme Veronika Nentcheva. Ensemble ils traduiront des romans bulgares.
1990
Éric Naulleau revient en France et devient l’assistant parlementaire du sénateur socialiste du Val d’Oise, Louis Perrein. Il raconte son expérience dans la revue Charles : « Je cherchais du boulot et un copain rencontré lors de mon service militaire en Bulgarie m’a parlé d’un sénateur socialiste du Val‑d’Oise, Louis Perrein, qui recherchait un collaborateur. C’était un rocardien, qui avait été maire de Villiers-le-Bel pendant trente ans. Ça s’est fait à l’ancienne, sans entretien d’embauche. Le sénateur a juste demandé si mes convictions n’étaient pas en contradiction avec les siennes, ce qui signifiait “est-ce que tu es membre du Front national ?” ». « Sur cette base minimale, j’ai été engagé comme attaché parlementaire » alors qu’il a un profil plutôt léger : « cinq années d’études et deux ans comme professeur de français pour des étrangers en Bulgarie. Je pense qu’il était intéressé par mon profil littéraire parce qu’il souhaitait que je dirige la revue de l’IMCOM (Institut méditerranéen de la communication), dont il était président ».
S’il a estimé sa collaboration plutôt formatrice sur le plan littéraire, il n’en a pas tiré un plus grand engagement politique : « j’avais cette conception un peu naïve que la politique, c’était un mec qui voulait changer le monde. J’ai été d’une certaine façon déniaisé. On ne voyait pas bien la différence entre un apparatchik du PS et un apparatchik du RPR. D’ailleurs, j’ai observé au Sénat des unions transversales qui transcendaient le clivage gauche-droite. Mon sénateur appartenait à la franc-maçonnerie. Quand on avait besoin de quelque chose – des aides ou des salles pour monter un colloque, des articles pour la revue etc. – la solidarité des francs-maçons était souvent plus efficace que celle du parti. ».
1993
Cette année, il crée la maison d’édition L’esprit des Péninsules (sous forme d’association dans un premier temps), une maison qui s’imposera bientôt dans le paysage éditorial français et qui publiera pas loin de deux cents titres avant sa mise en liquidation judiciaire en 2007. Le nom de la maison lui est inspiré par l’écrivain bulgare Yordan Raditchkov qui lui avait expliqué le succès de ses livres dans les pays scandinaves (et la relative indifférence à leur égard en France) par cette expression : « peut-être s’agit-il d’un esprit des péninsules ! Vous savez, personne ne considère que le couloir est une pièce de l’appartement. L’Europe non plus ne s’occupe pas des couloirs, des péninsules ». Le but est donc clair : éditer une littérature étrangère en dehors des sentiers battus et explorer les terrains inconnus (en France). Un pari audacieux qui sera largement tenu avec des auteurs comme Raditchkov, Yovkov, Anton Dontchev, Angel Wagenstein, le serbe Vidosav Stevanovic, le slovène Drago Jancar, les tchèques Bohumil Hrabal et Vlastimil Tresnak ou le hongrois Attila Hazai. Quelques essais viendront compléter le catalogue, dont La littérature sans estomac de Pierre Jourde qui déclenchera une polémique, avec Le monde des livres notamment. Son premier livre édité est le roman bulgare Le Cœur dans la boite en carton de Konstantin Konstantinov et Svetoslav Minkov (1998)
1998
La maison d’édition est financée par l’écrivain et musicien espagnol Rodrigo de Zavas et se transforme en SARL dont Éric Naulleau assure la gestion.
1999
Après la collection « Balkaniques » (1995), il crée la collection « de l’Est ».
2000
La maison d’édition L’esprit des Péninsules se dote de deux revues : « Arspoética : de la poésie internationale » et « Seine et Danube ».
2003
Éric Naulleau dépose la marque L’esprit des Péninsules à son nom sans en informer son associé, ce qui lui vaudra une condamnation pour « manœuvre frauduleuse » en 2010.
2005
Éric Naulleau anime durant deux ans une émission sur France Inter intitulée « j’ai mes sources », ce qui constitue ses premiers d’animateur à la radio.
2006
Il devient éditeur chez Balland.
2007
À la suite du départ de Michel Polac de l’émission de Laurent Ruquier « On n’est pas couché », Éric Naulleau est désigné pour le remplacer comme critique avec Éric Zemmour.
La maison d’édition l’Esprit des Péninsules est placée en redressement judiciaire, puis liquidée. La même année, son catalogue est racheté par Jean-Claude Gawsewitch et les éditions Balland, pour lesquelles Éric Naulleau travaille justement comme éditeur depuis 2006.
2008
Éric Naulleau devient chroniqueur pour le compte du quotidien Aujourd’hui Sport. Il anime également l’émission « Starmag » sur TPS Star, une émission traitant de l’actualité culturelle. Émission qu’il anime en compagnie de Valérie Amarou et qu’il quittera en 2010.
2009
Éric Naulleau est critique littéraire pour l’émission « D@ns le texte » du site internet Arrêt sur images ainsi que pour la chaine câblée Arrêt sur images.tv. L’émission est alors présentée par Judith Bernard.
À l’occasion du 200éme numéro de l’émission « ça balance à Paris » de la chaine Paris Première, Éric Naulleau est invité en tant que chroniqueur.
Il est cette année également invité régulièrement du jeu télévisé « En toutes lettres », mais aussi de « Mot de Passe » sur France 2.
2010
Il devient consultant pour France 3 dans l’émission « Le match des experts ». Éric Naulleau remplace Pierre Lescure à la tête de l’émission « ça balance à Paris ».
2011
Éric Naulleau postule pour le fauteuil n°30 de l’Académie française, il déclarera plus tard qu’il s’agissait d’un canular. Cette même année, il est critique littéraire pour Paris Match.
Laurent Ruquier met à la porte de son émission « On n’est pas couché » Éric Zemmour et Éric Naulleau. Le présentateur jugeant la condamnation de Éric Zemmour pour « incitation à la haine » malvenue. Les deux Éric, supposés représenter respectivement un avis de gauche et un de droite ne faisant plus qu’un pour le présentateur.
Avec Éric Zemmour il anime alors l’émission « Zemmour et Naulleau » sur Paris Première, et rediffusé sur M6. Une émission conçue par les deux ex-critiques de l’émission « On n’est pas couché » pour continuer à faire vivre leur duo à sensations.
Éric Naulleau tient une chronique littéraire sur la radio RTL dans l’émission « À la bonne heure » de Stéphane Bern, sa chronique s’intitulera « Pitié pour les arbres ».
2012
Éric Naulleau anime avec Xavier de Moulins, Nathalie Renoux et Éric Zemmour les deux soirées dédiées à l’élection présidentielle française de 2012 sur la chaine M6.
2013
Accompagné de Thierry Chèze, il anime l’émission « On revit le match » sur les ondes radios de RTL.
Éric Naulleau échange une série de e‑mails avec Alain Soral. De ces échanges un livre est publié Dialogues désaccordés. Combat de Blancs dans un tunnel qui vaudra à Éric Naulleau une incompréhension générale de la part de ces confrères.
2015
À partir de mars, il tient une chronique culturelle, « J’ai le dernier mot », dans le magazine VSD.
À partir de septembre 2015, le vendredi à 8h45, il anime une chronique littéraire et cinématographique sur Sud Radio en compagnie de Christine Bouillot.
Il figure dans un épisode de la série télévisée À votre service aux côtés de Florian Hessique.
2017
Son fils est agressé dans un Uber fin novembre 2017, il a deux fractures au visage selon son père, qui lance le hashtag #BalanceTonUber et une grosse polémique. L’initiative s’inspire de la campagne #BalanceTonPorc pour encourager les femmes à dénoncer les affaires de harcèlement et d’agression sexuelles dont elles ont été victimes, dans le sillage de l’affaire Weinstein.
2018
Il devient chroniqueur dans l’émission phare du PAF, “Touche pas à mon poste”, la grande messe télévisuelle de Cyril Hanouna, au sujet duquel Naulleau confesse qu’il « voulait travailler avec lui depuis longtemps ».
2019
Paris Première met fin à “Ça balance à Paris” que Naulleau présentait depuis huit ans. Dans les bonnes grâces d’Hanouna, Naulleau se voit accorder l’animation d’un magazine hebdomadaire mêlant divertissement et actualité culturelle, intitulé « De quoi j’me mêle ». Il est diffusé tous les jeudis à 23h30 au début de la saison, puis est reprogrammé le samedi à 23h dans l’intention de concurrencer “On n’est pas couchés”. Parmi son panel de chroniqueur, Yann Moix (qu’il avait soutenu contre son frère suite à la polémique liée à la parution du roman Orléans), Thierry Chèze (rédacteur en chef de Studio Magazine), Sandrine Calvayrac (révélée au “Petit Journal” et ex de Cyrille Eldin) et Enora Malagré.
2022
En 2022, il subit les foudres médiatiques de La France Insoumise après l’annonce de sa présence à l’université d’été de Reconquête. Il se défend de tout engagement militant et prétend qu’il est invité en tant que personnalité extérieure du parti, comme le veut la coutume pour ce genre d’événement. Lorsque Valeurs Actuelles l’interroge sur le sujet, il rétorque que le parti mélenchoniste a convié Rachida Dati (LR) et Clément Beaune (Renaissance) pour échanger à l’occasion de leur université d’été.
2024
Pendant l’été 2024, au cœur d’une actualité politique agitée par les élections législatives anticipées, il décide de rejoindre Cyril Hanouna et son émission de débat « On marche sur la tête » sur Europe 1.
Prix / récompenses
En 2002, La littérature sans estomac de Jourde obtient le prix de la critique de l’Académie française.
En 2004 Éric Naulleau et Veronika Nentcheva reçoivent le prix de la traduction de l’Unesco pour Abraham le poivrot d’Angel Wagenstein.
La même année, Adieu Shanghai, du même auteur reçoit le prix Jean Monnet de Littérature européenne.
Festins secrets de Pierre Jourde obtient en 2005 le prix Renaudot des lycéens et le prix Thyde-Monnier, puis l’année suivante le prix Valéry-Larbaud.
En 2006, En attendant le roi du monde, premier roman d’Olivier Maulin, obtient le prix Ouest-France étonnants voyageurs.
En 2013, Éric Naulleau est récompensé du prix du livre incorrect pour son recueil de critiques littéraires (la plupart parus dans la revue littéraire Le matricule des anges) intitulé Pourquoi tant d’E.N ?
Publications
Essais
- Bulgares, textes sur photographies de Jacko Vassilev, Contrejour, 1994.
- « Journal d’un critique de la critique », L’Atelier du Roman, no 27, La Table Ronde, 2001.
- Petit déjeuner chez Tyrannie, La Fosse aux ours, 2003.
- Le Jourde & Naulleau. Précis de littérature du XXIe siècle, Mot et Cie, 2004
- Au secours, Houellebecq revient !, en collaboration avec Christophe Absi et Jean-Loup Chiflet, Chiflet & Cie, 2005.
- La Situation des esprits, en collaboration avec Jean-Philippe Domecq, La Martinière, 2006.
- Pourquoi le Football, Klincksieck, 2006.
- Parkeromane, Jean-Claude Gawsewitch Éditeur, 2010.
- Préface à Pierre Dac, Mes meilleures pensées, Le Cherche midi, 2010.
- Préface au Petit traité des vertus réactionnaires d’Olivier Bardolle, L’Éditeur, coll. « Littératures », 2010.
- Pourquoi tant d’E.N. ? Chroniques et polémiques, Jean-Claude Gawsewitch Éditeur, 2012.
- Dialogues désaccordés. Combat de Blancs dans un tunnel, en collaboration avec Alain Soral, Éditions Blanche, 2013.
- « Place centrale. Döblin et Fassbinder », L’Atelier du Roman n°82, Flammarion, 2015.
- Quand la coupe déborde, Stock, 2018.
- La gauche réfractaire, avec Michel Onfray, Bouquins, 2022.
- La faute à Rousseau, Léo Scheer, 2023.
- La République c’était lui ! Grandeur et déchéance du camarade Mélenchon, Léo Scheer, 2024.
Traductions
- Le Cœur dans la boite en carton, de Svetoslav Minkov et Konstantin Konstantinov, traduction du bulgare en collaboration avec Krassimir Kavaldjiev, L’Esprit des Péninsules, coll. « Balkaniques », 1998.
- La Prose géorgienne des origines à nous jours, choix présentation et traduction collective, L’Esprit des péninsules/UNESCO, 1998.
- L’épopée du livre sacré, d’Anton Dontchev, traduction du bulgare en collaboration avec Veronika Nentcheva, Actes Sud/L’Esprit des péninsules, 1999.
- Le Pentateuque ou les cinq livres d’Isaac, d’Angel Wagenstein, traduction du bulgare en collaboration avec Veronika Nentcheva, L’Esprit des péninsules, coll. « Balkaniques », 2000.
- Abraham le poivrot, d’Angel Wagenstein, traduction du bulgare en collaboration avec Veronika Nentcheva, L’Esprit des Péninsules, coll. « Balkaniques », 2002.
- À la cantine, de Ike Eze-Anyika, traduction de l’anglais en collaboration avec Rodrigo de Zayas, L’Esprit des Péninsules, coll. « L’Europe est un », 2002.
- Quelque part dans les Balkans II, de Sevda Sevan, traduction du bulgare en collaboration avec Marie Vrinat, L’Esprit des Péninsules, coll. « Balkaniques », 2002.
Ce qu’il gagne
Dans une interview au magazine Voici (2015), Éric Naulleau revient sur le salaire qu’il percevait du temps ou il était sur la plateau de l’émission « On n’est pas couché » : « On devait être payés, genre, 2500 euros par émission ».
Selon Télé 2 Semaines, il était en 2019 le chroniqueur le mieux payé du plateau de « Balance ton Post ! » et recevait 1800 euros par émission.
Parcours militant
En 1993 Éric Naulleau est assistant parlementaire pour le sénateur socialiste du Val d’Oise, Louis Perrein :
« Je ne suis pas partisan et n’ai jamais été encarté. Au Sénat, j’écrivais des discours, et cela m’a permis de faire des rencontres décisives. Mais ça a achevé de me dégoûter de la politique ».
Collaborations
Durant l’année 2005 Éric Naulleau fait une apparition dans le film « Imposture » de Patrick Bouchitey.
Il a dit
« Vous n’êtes ni philosophe ni de gauche », s’adressant à Bernard-Henri Levy sur la plateau de l’émission « On n’est pas couché », 2007.
« Il (Éric Zemmour) n’a, semble-t-il, pas d’ami qui lui veuille du bien dans le service public audiovisuel », L’Express, 2011.
« Il y a eu clairement des pressions politiques, en tous les cas concernant mon camarade (Éric Zemmour). Et le showbiz n’a pas été en reste puisque de plus en plus de personnalités refusaient de venir », Éric Naulleau à propos de son éviction de l’émission « On n’est Pas Couché », L’Express, 2011.
« J’ai le sentiment que nous arrivons dans une ère où l’on va revenir à moins de franc-parler, tout du moins dans la culture — l’industrie culturelle, plus exactement. Si l’on peut dire à peu près ce que l’on veut dans le domaine politique ou économique, notre société refuse la mise à mal du règne de la promotion qui, au mieux, peut être seulement contrebalancé par quelques petites attaques de surface. Pas plus. On est juste là pour vendre et faire vendre, hélas », L’Express, 2011.
« Il fallait parfois lire jusqu’à cinq livres — y compris des ouvrages de BHL, et ça, je peux vous affirmer que c’est douloureux… », L’Express, 2011.
« Mon sénateur appartenait à la franc-maçonnerie. Quand on avait besoin de quelque chose – des aides ou des salles pour monter un colloque, des articles pour la revue etc. – la solidarité des francs-maçons était souvent plus efficace que celle du parti », à propos du sénateur socialiste Louis Perrein, Charles la revue politique, 2012.
« La politique à plein-temps, je ne pourrais pas. J’ai beaucoup appris, mais cette expérience a achevé de me dégoûter de ce milieu », à propos de son poste d’assistant parlementaire, Charles la revue politique, 2012.
« J’ai envie de clasher tous les nuls », Éric Naulleau sur le plateau de TV5 Monde, 2013.
« En tout cas, Zemmour et Naulleau restent le talk-show politique le plus inattendu, le seul qui puisse prendre une tournure non planifiée à l’avance. S’y rendre avec sa langue de bois risque de ne pas suffire. Et, vu le nombre d’invités qui refusent toujours de venir, notre réputation ne doit pas être entièrement usurpée… », Le Figaro, 2015.
« Quand il y a un homme seul face à la meute, je prends toujours le parti de l’homme seul. », Le Figaro, 2015.
« La télé-réalité c’est de la merde. Les concepteurs ont leur place en prison (…) On est dans le délit culturel. Il y a des gamins qui biberonnent à ça, plusieurs heures par jour, je trouve ça très triste franchement », sur le plateau de l’émission « Touche Pas à Mon Poste », 2015.
« S’il ne s’agit que de remplacer Natacha Polony, pour garder un niveau intellectuel homogène, il faut engager Nabilla (…) Là, ce sera parfait, ça fera un très joli petit couple avec Aymeric Caron », Le Point, 2014.
« BHL est le plus grand auteur comique des XXème et XXIème siècles », sur le plateau de LCI, 2015.
« L’auteur désigne ici à la vindicte générale le grand coupable du chambardement, l’ennemi de classe entre tous, le parfait salaud : le bobo », au sujet du Crépuscule de la France d’en haut de Guilluy, Libération, 29/09/2016.
« il faut de même savoir reconnaître ce qui se cache derrière l’outrance parfois comique du propos de Guilluy, derrière cette sociologie de comptoir à laquelle quelques graphiques servent de cache-sexe. En premier lieu, le dévoiement du concept de «décence commune» inventé par George Orwell devenu la base d’une prétendue supériorité morale et naturelle du peuple. En second lieu, la réactivation de rhétoriques totalitaires, stalinienne ou maoïste, selon lesquelles on ne saurait transiger avec pareille caste de rapaces, un gang plutôt qu’une classe auquel il faudra bien faire un sort, rééducation ou élimination, si on veut que les choses changent enfin dans le bon sens. Si quelques têtes doivent bientôt tomber, Guilluy a choisi celles qu’il faudra montrer au peuple », ibid.
« Quand le persécuté est de confession musulmane, les gens s’en foutent. Il n’est pas de confession musulmane, cela émeut davantage. Cela ne devrait être pas être comme ça, tous les persécutés devraient avoir la même attention », au sujet des Rohingyas dans l’émission 28 Minutes sur Arte, 05/9/2017.
« Imposture littéraire, imposture politique avec l’affaire Fillon et maintenant imposture médiatique », au sujet de Christine Angot, dans Salut les Terriens sur C8 le 30/09/2017.
« Hanouna fait partie des meilleurs animateurs que j’ai pu voir à l’œuvre, avec Ruquier, Ardisson, Courbet… Il fait partie de cette aristocratie des très grands animateurs. Je prends beaucoup de plaisir à faire cette émission, et le public a l’air de suivre, donc le bilan est très globalement positif. Je n’ai aucun regret, et encore moins de remords. » Télé Loisirs, 11 mars 2019.
« Moi j’ai une position très simple sur ce sujet… Je ne suis pas juge, ce n’est pas à moi de dire si Zemmour viole la loi ou pas. Je ne suis pas directeur de chaîne, ce n’est pas à moi de dire si Zemmour doit être à l’antenne ou pas. Je suis son contradicteur. Or dans le discours qu’il a tenu samedi, j’ai trouvé 20 raisons supplémentaires, encore plus importantes, de m’opposer à lui car je trouve qu’il a franchement déconné à au moins 5 ou 6 endroits… Il y a beaucoup de points qui m’ont pas seulement froissé, mais qui m’ont choqué. Il s’oppose à ce en quoi je crois le plus profondément. Donc je veux continuer à contredire Zemmour car il y a beaucoup plus de raisons de le contredire après ce discours qu’avant. Voilà ma position. » Touche pas à mon poste, 7 octobre 2019.
« Qu’une élue de la République consacre la semaine à voter des lois et le week-end à soutenir ceux qui les violent ne constitue certes pas le moindre des paradoxes. Encore que, de Cesare Battisti à Adama Traoré, en passant par beaucoup d’autres, le cœur de l’extrême gauche ne bat jamais aussi fort que pour les délinquants et les criminels. La nouveauté consiste ici à s’afficher en compagnie des voyous, à venir grossir leurs rangs après avoir ceint l’écharpe tricolore d’une représentante de la nation, ainsi qu’on vit Sandrine Rousseau le faire en octobre 2022 lors d’une manifestation interdite contre le projet de méga-bassines dans les Deux‑Sèvres », La Faute à Rousseau, 2023.
« Il a d’abord fallu que le nouveau Mélenchon fasse oublier l’ancien Mélenchon, celui qui appelait par exemple avec tant d’ardeur à voter le traité de Maastricht, ajoutant même que celui qui ne le ferait pas ne comprenait rien au sens de l’histoire. Il fallut ensuite détruire la gauche. Mais détruire la gauche de gouvernement revenait à se priver de toute possibilité d’accéder au pouvoir par des voies démocratiques. La prochaine étape est donc la destruction de la République. Tenter à force de démagogie, d’agitation et de « bordelisation » du pays de se qualifier pour le second tour de la présidentielle contre Marine Le Pen. Et une fois celle-ci élue, donner libre cours pendant 5 ans aux grands fantasmes révolutionnaires de M. Mélenchon et de ses amis. L’insurrection et la violence politique comme ultime horizon politique. Dès lors, une inévitable guerre civile opposera les forces républicaines à la coalition des insurgés professionnels, des islamistes, des nervis de tous poils, des petits bourgeois en quête de sensations fortes et des voyous de banlieue. Le terme du processus est donc la destruction de la France », Atlantico, 21/04/2024.
Ils ont dit
« Le sniper des plateaux télé », Paris Match, 2010.
« Il est intelligent, cultivé et rieur. Ses défauts ? Être parisien et parfois attendu », Laurent Ruquier, Paris Match, 2010.
« Le flingueur du samedi soir », L’Express, 2008.
« Éric Naulleau est un parasite qui compense son manque de talent par l’injure (…) Dans le règne animal, Éric Naulleau est classé dans la catégorie des parasites, c’est-à-dire de ceux qui ne peuvent vivre qu’aux dépens des autres. Il compense son manque de talent par l’injure et l’invective car il sait que c’est comme ça que cela va créer du buzz. Il sait que c’est comme ça que l’on va parler de lui », AymÉric Caron, Ozap.com, 2015.
« Moi, je suis considéré par la gauche comme un ennemi. Elle me combat. C’est ainsi. Mais Naulleau, lui, est considéré comme un traître ! Et c’est bien pire… » Éric Zemmour, Valeurs Actuelles, 2012.
« Personne n’a jamais vu le chroniqueur aux côtés de partis politiques ou d’acteurs du mouvement social français depuis ces 20 dernières années. Par contre, aux côtés de l’extrême droite la plus nauséabonde, Éric Naulleau possède plusieurs ronds de serviettes », L’Insoumission, 2024.
« Il va falloir qu’il se calme un jour, Éric Naulleau », Laurent Ruquier, Europe 1, 2013
« C’est dommage dans la vie parce qu’au fond, je partage (…) 90% des idées d’Éric Naulleau (…) Je ne partage quasiment aucune idée politique d’Éric Zemmour mais dans la vie, qu’est-ce qu’il est sympathique (…) ! Je préfère Zemmour à Naulleau, dans la vie », Laurent Ruquier, Europe 1, 2013
« Lorsque débutèrent Zemmour et Naulleau, le contrat fut respecté, puis, au fil des saisons, l’amitié ayant ses raisons que la raison ignore, tandis que Zemmour campait de plus en plus à droite, Naulleau campa de moins en moins à gauche », Bruno Roger-Petit, 2011.
Sa nébuleuse
Michel Onfray, « l’homme qu’il juge le plus proche de lui intellectuellement ».
Éric Zemmour, Laurent Ruquier, Cyril Hanouna, Stéphane Bern, Valérie Amarou, Judith Bernard, Thierry Chèze, Yann Moix.
Vie privée
Éric Naulleau est père de deux enfants : Tristan, l’assistant du styliste Olivier Rousteing, directeur artistique de Balmain, et Brian, cofondateur de Toffer, une entreprise qui aide les indépendants et les grandes enseignes à accroître leur visibilité sur Internet.
Crédit photo : Frantogian via Wikimédia (cc)