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François Morel

12 octobre 2021

Temps de lecture : 16 minutes
Accueil | Portraits | François Morel
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François Morel

Temps de lecture : 16 minutes

Fer de lance de l’humour autorisé et gauchiste

Né en juin 1959 à Saint-Georges-des-Groseillers, dans l’Orne, d’un père cheminot et syndiqué à la CGT, et d’une mère dactylo, cet acteur des Deschiens, chanteur, est aussi chroniqueur de France Inter depuis 2009. Fer de lance de l’humour autorisé et gauchiste dont la radio publique a fait une arme de destruction massive contre les opposants politiques et les ennemis désignés de la bien-pensance, il use massivement de l’indignation à sens unique et de « l’humour » pas drôle mais toujours dirigé contre les mêmes.

Por­trait d’un jour­nal­iste qui a brûlé les planch­es, mais qui ne risque pas de dis­paraître avec la gauche de pou­voir : tour à tour acteur de théâtre ou de ciné­ma, chanteur, chroniqueur, met­teur en scène, scé­nar­iste, il retrou­vera bien une branche sur le grand arbre des Arts où il pour­ra se percher.

Formation

Il étudie dans un col­lège-lycée catholique et prend des cours de théâtre à la mai­son des jeunes et de la cul­ture l’Al­ba­tros, à Flers. Il obtient une maîtrise de let­tres à l’u­ni­ver­sité de Caen, puis entre en 1981 à l’É­cole nationale supérieure des arts et tech­niques du théâtre (ENSATT) située alors à Paris, rue Blanche. « Le Con­ser­va­toire me paraît trop loin sociale­ment ; je me dis ‘la rue Blanche, c’est pas mal ; ce n’est pas loin de Saint-Lazare – quand on arrive de Caen c’est pra­tique – et c’est là où étaient passés des gens que j’admirais et que j’admire tou­jours : Guy Bedos, Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort ». Il y ren­con­tre alors une étu­di­ante des Beaux-Arts qu’il épouse, Chris­tine Patry-Morel.

Parcours professionnel

  • 1983–84 : il joue au Caveau de la République, et doit réécrire d’ur­gence des sketchs, ceux qu’il présen­tait au tout début ne rece­vant pas un accueil sat­is­faisant du public.
  • 1986 : il joue dans Les Dégour­dis de la 11e d’An­dré Mouëzy-Éon, mis en scène par Jacques Ros­ny, et dans Napoléon, spec­ta­cle musi­cal de Serge Lama, mis en scène aus­si par Jacques Rosny.
  • 1988 : rôle du groom dans la série TV Palace (Jean-Michel Ribes).
  • 1989 : il intè­gre la troupe de Jérôme Deschamps et Macha Makeï­eff : Les Deschiens.
  • 1993 : Les Deschiens sont dif­fusés à la TV sur Canal + dans Nulle Part ailleurs ; François Morel devient populaire.
  • Juil­let à sep­tem­bre 1995 : C’est mieux que rien, série d’en­tre­tiens avec un invité, Radio France.
  • Juin 2001 : son livre Meuh ! devient un feuil­leton quo­ti­di­en de 3 min­utes sur France Inter, tous les jours à 12h54.
  • 2006–2007 : il pub­lie un album musi­cal inti­t­ulé Col­lec­tion par­ti­c­ulière. François Morel est l’auteur de tous les textes, sur des musiques prin­ci­pale­ment com­posées par Rein­hardt Wag­n­er, mais aus­si par Juli­ette Noured­dine et Vin­cent Delerm.
  • 2006 à 2009 : il prête sa voix à Rantan­plan dans Rantan­plan (Hugo Git­tard, 2006), Tous à l’ouest (Olivi­er Jean-Marie, 2007) et les Dal­ton (Olivi­er Jean-Marie, 2009).
  • Années 2000 : il écrit des chan­sons pour Francesca Solleville, Anne Baquet, Norah Krief, Juli­ette, Mau­rane, Nathalie Miravette, Juli­ette Gréco.
  • Depuis 2009 : chroniqueur sur France Inter chaque ven­dre­di matin dans l’émis­sion le 7/9.
  • 2011 : il prête sa voix au chat, per­son­nage prin­ci­pal du film Le chat du rab­bin (Joann Sfar et Antoine Delesvaux).
  • 2011 : il écrit avec Olivi­er Broche et met en scène Instants cri­tiques, à par­tir des échanges entre Jean-Louis Bory et Georges Charen­sol lors des émis­sions du Masque et la Plume sur France Inter.
  • 2012 : il reçoit le prix Alphonse Allais pour l’ensem­ble de son œuvre.
  • 2013 : il est fait cheva­lier des Arts et des Lettres.
  • 2013 : il écrit et met en scène Bien des Choses, Hyacinthe et Rose, La fin du monde est pour dimanche, à la Pépinière Théâtre ; il reçoit le prix de la comédie du Pal­marès du Théâtre.
  • 2014 : il est nom­iné au Molière seul(e) en scène pour La fin du monde est pour dimanche (Molières 2014).
  • En 2015 il prête son vis­age à Sher­lock Holmes dans la 21e aven­ture de la série BD Les aven­tures de Vick et Vicky.
  • Le 7 sep­tem­bre 2015, en duo avec Sophia Aram, il se paie Marine et Mar­i­on Maréchal-Le Pen sur les ondes de France Inter. Se gauss­er du FN avec les sous des con­tribuables qui votent Le Pen, voilà le ser­vice pub­lic neu­tre et objec­tif comme on l’aime…
  • Octo­bre 2016 : La vie (titre pro­vi­soire), où il racon­te des his­toires intem­porelles (Au ciné­ma, La vieille dame et le banc), uni­verselles (C’est encore loin l’enfance), rigolotes (Trucs inutiles, Petit Jésus), émou­vantes (Celui qui, Le petit préféré). Théâtre du Rond-Point à Paris, avec Antoine Sahler.
  • En 2017, il endosse le rôle de Jacques Chirac dans la pièce 1988, le débat Mit­ter­rand-Chirac où il donne la réplique à Jacques Weber au Théâtre de l’Atelier.
  • En sep­tem­bre 2018, en pleine polémique du prénom déclenché par Éric Zem­mour, ce dernier déplo­rant qu’Hapsatou Sy ne s’appelle pas Corinne, François Morel réag­it à sa façon. Dans son bil­let d’humeur mati­nal sur France Inter, il égrène des noms de per­son­nal­ités étrangères pen­dant trois min­utes, où l’on retrou­ve pêle-mêle Tris­tan Tzara et Tony Parker.
  • En 2019, son spec­ta­cle J’ai des doutes, où il rend hom­mage à Ray­mond Devos, lui vaut le Molière du meilleur comédien.

Parcours militant

Il n’est pas encar­té, mais Libéra­tion (15/02/2015) le juge « tout aus­si à gauche » que Stéphane Guil­lon. Avis d’ex­pert… Pour l’Obs (1/11/2015), il se con­tente d’élud­er : « je ne me sen­ti­rais jamais de droite, voilà ». Et de s’af­firmer « agnos­tique ».

À France Cul­ture, il affirme que si son père avait été vivant en 2012, « il aurait évidem­ment voté Mélen­chon ». Lui a opté pour Benoît Hamon lors de la prési­den­tielle 2017, comme il le révèle au Jour­nal du Dimanche.

Collaborations

  • Il joue de nom­breux petits rôles dans des films de 1993 à 2016
  • 1991 : Les Brig­ands, opéra-bouffe, musique Jacques Offen­bach, mise en scène Jérôme Deschamps.
  • Il a réal­isé deux courts-métrages avec Marc-Hen­ri Dufresne : Les Pieds sous la table en 1994 et Plaisir d’of­frir en 1995.
  • Il a joué dans de nom­breuses pièces de théâtre entre 1986 et 2015.
  • A par­tir de 2000 il met en scène et/ou écrit plusieurs pièces de théâtre : les Habits du dimanche (2000), Col­lec­tion par­ti­c­ulière, Bien des choses (2006), Le soir, des lions (2010), Instants cri­tiques (2011), Hyacinthe et Rose, la fin du monde est pour dimanche (2013).

Publications

  • 1996 : Meuh, Paris, Ramsay-Archimbaud;
  • 1999 : Les Habits du dimanche, Paris, Le Rocher-Archimbaud,
  • 2000 : À pas d’oiseau, Paris, Le Rocher-Archimbaud,
  • 2003 : Les Com­pli­ments, Paris, Le Rocher
  • 2008 : François Morel farceur enchanteur, Toulouse, édi­tions de l’Attribut
  • 2009 : Bien des choses, dessins de Pas­cal Rabaté, Paris, Futuropolis
  • 2010 : Hyacinthe et Rose, pein­tures de Mar­tin Jar­rie, Paris, Édi­tions Thier­ry Magnier
  • 2011 : L’Air de rien: chroniques, Paris, Denoël/France Inter
  • 2012 : Ray­mond Devos : La rai­son du plus fou, Paris, Le Cherche Midi
  • 2013 : La Vie des gens, pein­tures de Mar­tin Jar­rie, Édi­tions Les Four­mis Rouges.
  • 2013 : La Fin du Monde est pour Dimanche, Les Soli­taires Intempestifs.
  • 2013 : Je veux être futile à la France, Paris, Denoël/France Inter.
  • 2015 : Je rigol­erais qu’il pleuve. Chroniques 2013–2015, Paris, Denoël/France Inter.
  • 2015 : Por­traits crachés, avec Jean-Claude Mor­choisne, Paris, Glénat.
  • 2017 : Jamais la même chose, Chroniques 2015–2017, Paris, Denoël/France Inter.
  • 2017 : La Vie (titre pro­vi­soire), Sony/Hachette.
  • 2018 : C’est aujourd’hui que je vous aime, Les Arènes.
  • 2019 : Je n’ai encore rien dit, Chroniques 2017–2019, Paris, Denoël/France Inter.
  • 2020 : Dic­tio­n­naire amoureux de l’inutile, avec Valentin Morel, Paris, Plon.
  • 2020 : Au comp­toir des philosophes, Philoso­phie magazine.

Ce qu’il gagne

Non ren­seigné

Sa nébuleuse

Jean-Michel Ribes, Joann Sfar, Kad Mer­ad, Lucas Bel­vaux, Philippe Lefèvre, Olivi­er Schatzky… dans le milieu du cinéma.

Anne-Bour­geois, Cather­ine Hiegel, Olivi­er Broche, Michel Cer­da, Jérome Deschamps, dans le milieu du théâtre.

Sophia Aram et Patrick Cohen sur France Inter.

Il l’a dit

« “A l’école, je fai­sais rire tout le monde avec une tête de faux cul ter­ri­ble : je restais imper­turbable quand les autres se mar­raient. J’étais le seul à échap­per aux puni­tions. Ça, puis la scène, ça par­tait sans doute d’un besoin d’être aimé », Les Inrocks, 7 mai 2010.

« Ferme ta gueule, Luc Fer­ry, ferme ta gueule ! Arrête de te regarder dans le miroir de ta van­ité. Arrête de t’enivr­er au son de ta pro­pre voix. Arrête. Tu te con­tem­ples, tu te jauges, tu t’ad­mires, et devant ton por­trait, tu es excité comme un directeur du FMI devant une femme de cham­bre guinéenne […] Com­ment peut-on être aus­si intel­li­gent et aus­si con ? », France Inter, 10 juin 2011.

« Ferme ta gueule Nora Berra, ferme ta gueule Nadine Mora­no », dans son bil­let d’hu­mour le 10 févri­er 2012 sur France Inter. La pre­mière avait recom­mandé aux SDF d’éviter de sor­tir de chez eux en péri­ode de grand froid !

« [Nadine Mora­no] trou­ve qu’E­va Joly a un prob­lème d’ac­cent et de physique, Nadine Mora­no ayant essen­tielle­ment un prob­lème de cerveau », ibid.

« Con­sen­suel, quel mot affreux ! C’est la banal­ité pure… Non, mais je prends les choses moins frontale­ment. Je dis ce que je pense, mais j’essaie de faire en sorte que quelqu’un qui ne voterait pas comme moi puisse m’écouter jusqu’au bout », Téléra­ma, 19 févri­er 2013.

« À pro­pos du mariage pour tous, j’avais écrit une chronique en forme de microfic­tion : en 2053, un cou­ple d’homosexuels un peu réac pous­sant son enfant au mariage… Peut-être qu’un pro et un anti-mariage ont pu m’écouter, être touchés cha­cun à leur ­façon, et se dire : dans le fond, lais­sons-les s’aimer », ibid.

« C’est pour qui la banane ? C’est pour toi, pau­vre petite conne », dans son bil­let de France Inter du 1er novem­bre 2013 où il s’adresse à la jeune fille qui a lancé à Chris­tine Taubi­ra, en vis­ite à Angers, « C’est pour qui la banane ? C’est pour la guenon ».

Suite au tol­lé sus­cité par ses pro­pos, il con­sacre une nou­velle chronique le 15 novem­bre pour deman­der par­don à ladite jeune fille. Comme le rel­e­vait alors le blogueur Fik­mon­skov, proche du Print­emps Français, « C’est assez rare pour être sig­nalé […] c’est un bel exem­ple de courage intel­lectuel ».

« Frigide Bar­jot, faites la taire ! », France Inter 19 avril 2013 Dans la même chronique, il l’af­fu­ble de divers surnoms qui traduisent un sens iné­galé de l’in­ven­tiv­ité et de la politesse : « Rigide Cageot », « Typhoïde Bulot », « Humide Blaireau », « Liq­uide Facho », « Mor­bide Gig­ot » et autres « Per­fide Fri­go »…

« Nico­lus Sarkozus Agi­ta­tus […] grand mâle dom­i­nant, mais de courte taille qui tente de se ter­rer pen­dant des péri­odes d’hibernation, mais qui a du mal à s’y résoudre », France Inter, 26 sep­tem­bre 2014.

« Pour peu qu’on ait déjà fréquen­té le Café des sports ou la Civette, par­ticipé à une soirée chou­croute et tombo­la, assisté au mariage de sa tante Paulette ou à la com­mu­nion de sa cou­sine Marie-Odile, pique-niqué au bord de l’au­toroute, atten­du son tour pour pren­dre un café près de la machine à café ou dîné un soir de désoeu­vre­ment à une table du Lion d’or, la pen­sée d’Er­ic Zem­mour finale­ment ne paraît pas si orig­i­nale que ça », France Inter, 24 octo­bre 2014.

« [Rire] Pour ne pas baiss­er les bras. Pour se bat­tre con­tre l’obscurantisme, la big­o­terie, la con­ner­ie », tri­bune libre « Rire pour ne pas mourir », Le Monde, 14 jan­vi­er 2015.

« Je me suis un peu embour­geoisé. J’ai ma tante Simone, la pre­mière fois qu’elle est venue dans ma mai­son, elle m’a dit “oh François mais tu es un bour­geois !” Et pour elle c’était un com­pli­ment, j’avais réus­si à acheter une mai­son et à avoir une mai­son assez con­fort­able alors que pour moi bour­geois c’est évidem­ment une injure. Je me suis for­cé­ment embour­geoisé par rap­port à mes par­ents » Non stop peo­ple, 31 octo­bre 2015.

« La radio, c’est un petit peu ma danseuse, je ne veux pas que ça devi­enne mon activ­ité prin­ci­pale. J’adore ce moment et j’ai l’im­pres­sion qu’il compte pour le pub­lic. En tournée, les gens m’en par­lent comme d’un ren­dez-vous impor­tant. Ça m’échappe un peu », L’Obs, 1er novem­bre 2015.

« J’adore François Rollin. Il y a un gâchis dans le fait de se sépar­er de ce garçon-là. François a trou­vé que la façon dont la direc­tion l’avait traité était blessante. Je n’é­tais pas là… Dom­mage. Sa place est sur Inter », ibid. François Rollin n’a pas été recon­duit à la ren­trée 2015.

« L’œu­vre de Tri­er­weil­er, en gros, c’est un livre pour dire du bien de Hol­lande et un livre pour en dire du mal. Pour la plus grande jour­nal­iste de France, c’est un peu déce­vant », ibid.

« J’avais fait une chronique qui m’avait attiré la sym­pa­thie de Frigide Bar­jot, et rétro­spec­tive­ment j’en étais embêté […] je trou­ve que Frigide Bar­jot a beau­coup emmerdé ses voisins avec ses man­i­fes­ta­tions », ibid.

« Fal­lait qu’il ait bon car­ac­tère Joseph ton beau-père/ Quand un jour Marie lui a dit : je suis enceinte mais c’est le Saint Esprit/ Dans chaque famille y a des dossiers, quand même chez toi c’est gratiné/ Tes aven­tures ont fait long feu, y aura jamais de sai­son deux/ Il faut se faire une rai­son, vivons sans toi et puis chan­tons, Petit Jésus tu m’as déçu », La Vie (titre pro­vi­soire), octo­bre 2016.

« Je sais pas si je vais pas aller vot­er aux pri­maires de la droite. Si on veut se débar­rass­er de… Mais est-ce qu’il faut s’en débar­rass­er ou… Non, mais ce serait hor­ri­ble d’avoir Le Pen – Sarkozy… », Sourdoreille.net, 14 octo­bre 2016.

« Je me creuse la tête à chaque fois pour écrire quelque chose de sur­prenant. L’idée est de faire en sorte que ceux qui m’écoutent ne voient pas où je veux aller. Chaque chronique est dif­férente de la précé­dente, je m’autorise tous les tons, donc il ne faut pas que ce soit trop con­venu. Les audi­teurs doivent avoir envie d’écouter jusqu’au bout, tout sim­ple­ment. C’est un pari à chaque fois », Nor­mandie-Actu, 7 jan­vi­er 2017.

« J’essaye d’être tou­jours d’ac­cord avec moi-même. Je ne m’autorise pas ce que je ne pour­rais pas défendre si je suis invité chez des copains et qu’ils me par­lent de ma chronique. Je fais en sorte d’être juste et un peu mar­rant. D’ailleurs, je ne suis même pas obligé d’être drôle, c’est l’une des par­tic­u­lar­ités de France Inter qui nous laisse une lib­erté totale », ibid.

« Je pense que mon père mil­i­tant cégétiste aurait voté pour lui [Jean-Luc Mélen­chon] sans dis­cuter. Moi non, j’ai opté pour Benoît Hamon. J’ap­précie Mélen­chon pour son tal­ent d’o­ra­teur, il défend de grandes idées qui font trop sou­vent défaut à la poli­tique. Toute la ques­tion posée par la série est de savoir si l’ego passe avant ou après… Donc il m’in­téresse, mais il m’a­gace aus­si, comme le soir du pre­mier tour quand il n’a pas immé­di­ate­ment appelé à vot­er con­tre Marine Le Pen », JDD, 20/01/2018.

« Jai fait mes class­es chez les curés. Jai évolué dans mon enfance dans un milieu très catho de gauche. Cest comme ça que, tout naturelle­ment, je suis allé à la Jeunesse ouvrière chréti­enne (JOC) plus tard. Mais je nai pas vrai­ment accroché. Pour moi, soit on fait par­tie dun syn­di­cat pour vrai­ment chang­er les choses, soit on chem­ine vers Dieu. Mais les deux ne se ren­con­trent pas vrai­ment. Je nai pas trou­vé à la JOC les gens qui auraient eu les bons mots pour me per­me­t­tre de croire », La Croix, 11/12/2018.

On l’a dit à son sujet

« Le pitre Morel, qui a longtemps fait son miel sur Canal + de l’onomatopée et du par­ler pour ne rien dire, a mis du temps à s’assumer en chanteur à texte », Libéra­tion, 11 juin 2010.

« Omniprésent, François Morel ? On se dit qu’on ne l’a pas for­cé­ment vu venir – l’ex-Deschiens par­mi d’autres, à l’accent nor­mand – mais qu’il s’est imposé pour de bon : comique poé­tique d’envergure, hon­nête homme qui dit quelque chose du monde d’aujourd’hui, pro­gres­siste raisonnable et nos­tal­gique sans excès, por­teur de quelques valeurs qu’il est dif­fi­cile de ne pas partager. Bavard, pas­sion­né, sincère, mod­este. Un vrai chic type. », Téléra­ma qui en fait un por­trait à peine énamouré, 19 févri­er 2013.

« François Morel défend un antiracisme moral. Cette manière de con­cevoir l’antiracisme est stérile et dan­gereuse puisqu’elle cède du ter­rain aux réac­tion­naires qui utilisent le poli­tique­ment incor­rect pour véhiculer les dis­crim­i­na­tions et le racisme sous ses toutes formes. On ne peut pas lut­ter effi­cace­ment con­tre les injus­tices avec d’autres injus­tices », Quartiers libres, 5 novem­bre 2013.

« Quelqu’un qui a incar­né Rantan­plan, le chien le plus stu­pide de l’Ouest, dans la série ani­mée du même nom, a for­cé­ment un peu de dis­tance sur lui-même. Morel, homme flou de 56 ans au sour­cil cir­con­flexe et œil qui plisse, est un peu comé­di­en, un peu humoriste, un peu chroniqueur radio, un peu chanteur, un peu écrivain », Libéra­tion, 15 févri­er 2015.

« Morel, c’est l’humour gen­til. Ça l’agace qu’on dise ça, alors il pré­tend être une “peau de vache”. Pas du tout. Morel rit avec, plutôt que con­tre, c’est l’anti-Gaspard Proust, zéro cynisme, c’est hors temps, un peu désuet, ça repose et ça ras­sure. Il est de l’école d’un Devos, d’un Dubil­lard, d’un Vialat­te, sans être aucun des trois », ibid.

« Il ne cau­tionne pas la déri­sion sys­té­ma­tique, le deux­ième degré télé. Pour lui, le rire doit dire des choses », Olivi­er Broche à son sujet, ibid.

« Moins frontal, mois mor­dant, plus fan­tai­siste que Guil­lon, qu’il admire. Moins poli­tique, quoique tout aus­si à gauche », ibid.

« Les human­istes auto­proclamés n’aimant rien tant qu’asséner des coups ad hominem, pré­cisons que les vannes surgelées de François Morel m’inspirent aus­si peu d’appétence que les ser­mons de la prêtresse Aram », Daoud Bougheza­la, Causeur, 21 décem­bre 2015.

« Naturelle­ment moqueur, volon­taire­ment piquant. Cabotin par­fois. Quand il lance son tour de chant, il ne peut se défaire de sa tru­cu­lence, de sa verve, de sa répar­tie. Tant mieux! Voici donc un spec­ta­cle de chan­sons où l’on rit. Mais ne vous y trompez pas, der­rière la dés­in­vol­ture ou l’ap­par­ente impro­vi­sa­tion, tout est réglé au mil­limètre. », Le Figaro, 12 octo­bre 2016.

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